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Mycorhizes vs champignons pathogènes

Nous avons vu que plusieurs fonctions sont modifiées par la symbiose mycorhizienne impliquant la nutrition minérale, l’approvisionnement en eau, la glomaline (voir les billets Mycorhizes et nutrition phosphatée des plantes et Les mycorhizes, l’azote, l’eau et la glomaline), mais ce n’est pas fini. Ainsi, il existe dans la littérature internationale plusieurs centaines de publications faisant état de contrôles de maladies fongiques par la présence de mycorhizes bien constituées. La présence des mycorhizes modifie profondément la composition chimique de la plante, notamment au niveau des sentiers métaboliques impliqués dans les réactions de défense contre des ravageurs.

Ici, au Québec, à la fin des années 1980, une thèse de Ph.D. signée Michel Caron, agronome, présentée à l’Université Laval, a démontré dans un substrat minéral, l’absence de la fusariose chez des plants de tomate mycorhizés. L’inoculation préalable des plants avec le Rhizoglomus irregulare suivie de l’inoculation avec le Fusarium oxysporum var. lycopercici a totalement empêché le développement de la maladie dans la tige. Ce qui est particulièrement intéressant, c’est que le nombre des conidies (spore assurant la multiplication asexuée des champignons) dans le substrat avec mycorhizes est radicalement réduit par rapport au témoin. Par après, Marc St-Arnaud, dans son Ph.D. à l'université de Montréal, a démontré par culture aseptique in vitro qu’une conidie de fusarium rencontrant un mycélium mycorhizien germe immédiatement, épuise ses réserves et meurt. Nous avons désigné ce phénomène germination suicidaire.

D’autre part, plus récemment, Mohamed Hijri de l’Institut de recherche en biologie végétale (IRBV) a démontré en culture in vitro que le Rhizoglomus irregulare tient le Fusarium sambucinum à respect et l’empêche même de nuire à la plante en bloquant sa production de toxine. Cette maladie cause des dommages très importants sur les pommes de terre en Idaho. Au Nouveau-Brunswick les agriculteurs observent une forte diminution de la gale sur les tubercules. Dans l’émission du 23 janvier 2016 de la Semaine Verte sur les mycorhizes, un producteur de soja mentionne que contrairement à l’habitude, il n’a pas observé de Sclerotinia dans le champ inoculé avec les mycorhizes.

Les mycorhizes contrôlent également le rhizoctonia chez la pomme de terre (photo).
PETER
 
Dans la littérature internationale, on trouve des résultats de ce genre pour un grand nombre de champignons pathogènes des plantes agricoles. Il apparaît invraisemblable que nos phytopathologistes ne conduisent aucune recherche sur cet outil susceptible de réduire significativement les applications de pesticides tout en augmentant la productivité.

On pourrait par exemple conduire une belle recherche sur le blé d’automne et la présence de fusarium sur les épis. En inoculant les semis dès l’automne avec les mycorhizes, on pourra sans doute voir les graines germer et les racines former leurs mycorhizes hâtivement et peut-être commencer déjà à provoquer des germinations suicidaires des conidies. Il est à parier (hypothèse) que cette destruction systématique des conidies de fusarium se poursuivra tout au long de la croissance du système racinaire dans le sol. L’été venu, les conidies alors peu nombreuses dans le sol ne pourront pas être transportées sur les tiges et les épis par le vent et la pluie. Beau sujet de thèse.

Suivi proposé : taper sur votre fureteur :  mycorrhiza interplant signals. Les phytopathologistes gagneraient à suivre cette piste incroyable.

Pour en savoir plus : Les mycorhizes : l’essor de la nouvelle révolution verte. MultiMondes

Lire le billet précédent                                                                                                           Lire le billet suivant
 
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Organisation : Université Laval - Département des Sciences du bois et de la forêt
Date de publication : 10 janvier 2017
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