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Analyse coûts-efficacité des actions proposées pour réduire de 40 % les charges de phosphore de la rivière La Roche à la baie Missisquoi

Le bassin versant de la rivière de la Roche est associé aux taux les plus élevés d’exportation de sédiments et de phosphore parmi les affluents de la Baie Missisquoi du Lac Champlain. Les sources agricoles diffuses de phosphore sont principalement en cause. La modélisation des flux de sédiments et de phosphore réalisée pour les portions Vermontoise et Québécoise du bassin versant avec le support du méta-modèle GéODEP a permis d’identifier les principales sources d’émission de phosphore (P) du bassin versant de la rivière de la Roche et de produire une analyse coûts-efficacité de scénarios alternatifs de gestion du parcellaire agricole permettant d’atteindre une réduction de 40% de la charge de P exporté vers la Baie Missisquoi.

Les résultats de l’exercice de modélisation GéODEP au Québec et au Vermont témoignent d’un bon ajustement des charges de phosphore projetées par GéODEP aux flux observés aux stations hydrométriques localisées en amont (secteur Vermont) et aval (secteur Québec) du bassin versant. Les flux de P projetés pour le parcellaire agricole sont fortement discriminés sur le plan spatial, alors que 50% de le charge projetée de P du parcellaire agricole origine de 17% (Québec) à 20% (Vermont) de la superficie en culture.

Quatre objectifs ont orienté la sélection des pratiques alternatives de gestion modélisées pour la portion Québécoise du bassin versant, soit 1) la réduction des taux d’érosion dans les cultures de maïs et de soya au moyen de la culture sur résidus et de cultures de couverture; 2) l’incorporation superficielle des engrais de ferme à l’épandage, 3) l’aménagement des zones riveraines aux cours d’eau et 4) la protection des zones inondables ou excessivement vulnérables à l’érosion. Au global, le cumul des pratiques alternatives de régie du parcellaire et d’aménagement des terres se traduit en une réduction projetée des flux de sédiments par GéODEP de l’ordre 58%, et d’une réduction de 40% des flux de P pour l’ensemble de la zone d’étude en culture.

En parallèle à la projection des efficacités des pratiques alternatives de gestion sur le plan de la réduction des charges de sédiments et de phosphore, l’estimation de leurs coûts respectifs d’implantation a permis de projeter le ratio coût : efficacité des pratiques à l’étude (coût $/kg P retenu au champ). Ce volet de l’étude a ainsi mis en relief une importante disparité dans l’efficience des pratiques alternatives à l’étude. Celles-ci passent par exemple d’un coût nul pour la conversion à la culture sur résidus, à plus de 600$ par kilogramme de phosphore pour l’incorporation des engrais de ferme. Le ratio coût : efficacité moyen projeté pour les pratiques de gestion alternative suit l’ordre décroissant suivant : Culture sur résidus > Conversion des cultures annuelles en zone critique > Cultures de couverture > Aménagement riverain > Corridor de liberté du cours d’eau > Conversion des prairies en zone critique > Incorporation des engrais de ferme.

Dans le contexte particulier de l’appui aux actions concertées à l’échelle du bassin versant, l’étude a démontré toute la pertinence de coupler les projections d’efficacité des pratiques alternatives de gestion avec leurs coûts respectifs d’implantation. L’outil GéODEP constitue dès lors un outil privilégié d’analyse et de recherche de solutions qui concilie efficacité au plan environnemental et efficience sur le plan économique.
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Organisation : Institut de recherche et de développement en agroenvironnement (IRDA)
Auteur(s) : Michaud, A., M. Niang, L. Belzile, F. Chouinard, J. Bérubé
Date de publication : 17 septembre 2019
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