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L’hivernage extérieur des ruches


Lorsque l’on démarre en apiculture, la solution la plus simple pour hiverner les ruches est soit de les hiverner dans le caveau d’un autre apiculteur, soit de les hiverner à l’extérieur. Nous nous pencherons aujourd’hui sur cette deuxième possibilité, soit l’hivernage extérieur.
En général, les ruches hivernent aussi bien à l’extérieur qu’à l’intérieur. Par contre, certaines années où la neige fait défaut ou s’il y a des redoux, l’hivernage extérieur peut être plus hasardeux. La neige est un superbe isolant. Toutefois, elle doit recouvrir complétement les ruches afin d’offrir un maximum de protection. C’est donc dans les régions les plus au nord de la province que ce type d’hivernage fonctionne le mieux.
 
Importance de la ventilation
En principe, il est préférable de ne pas dégager les devants des ruches pendant l’hiver. Si vous le faites, vous risquez de déranger les abeilles et vous en retrouverez dans les jours suivants de bonnes quantités mortes dans la neige au-devant des ruches. Par la chaleur produite à l’intérieur de la ruche, il se formera au cours de l’hiver, en dessous de la neige, un espace vide permettant aux abeilles de bien respirer.
Par contre, si un redoux se présente au cours de l’hiver et même s’il pleut, il est possible qu’une croûte de glace se forme. À ce moment-là, le risque est élevé que les abeilles s’asphyxient. Il est alors primordial d’aller casser cette croûte. On utilisera une tige métallique ou un bout de bois afin de percer la glace à plusieurs endroits.
Peu importe le type d’emballage que vous utilisez, assurez-vous que la ventilation soit suffisante. L’ouverture de l’entrée principale n’est pas suffisante pour cela, il est essentiel d’avoir une ouverture au niveau de l’entre-couvercle. En consommant les réserves à l’intérieur de la ruche, les abeilles produiront pendant l’hiver de la chaleur, du CO2 et de l’H2O. Donc, ce qui veut dire de l’humidité. Contrairement à ce que l’on peut croire, une ruche bien nourrie en automne ne mourra pas pendant l’hiver à cause du froid. C’est cette humidité produite à l’intérieur de la ruche qui devient mortelle. Ainsi, si l’humidité est trop importante, les abeilles ne seront plus aptes à conserver leur chaleur. C’est pourquoi l’ouverture au niveau de l’entre-couvercle est essentielle. Certains producteurs iront même jusqu’à placer un petit tuyau dans cette ouverture afin de s’assurer que l’emballage ne viendra pas nuire à la bonne ventilation de la ruche.
 
Produits d’emballage
Il existe sur le marché plusieurs types d’emballage pour hiverner les ruches. Les plus populaires sont les emballages de type papier-bulle aluminisé (thermofoil) et les emballages matelassés noirs. Si vous voulez avoir de bons résultats avec ces types d’emballage, il est préférable de regrouper plusieurs ruches ensemble. En général, on les regroupe par lot de deux ou de quatre. Par contre, une technique développée par certains apiculteurs en Gaspésie, et testée pendant plusieurs années, permet d’hiverner individuellement les ruches et d’obtenir d’aussi bons résultats. Il s’agit d’un caisson en styromousse bleu d’un pouce et demi d’épaisseur recouvert de bois.
Ce caisson recouvre la ruche en entier. Il vient s’accoter sur le plateau laissant ainsi libre l’entrée principale. Un trou est effectué au niveau de l’entre-couvercle pour permettre, encore une fois, une bonne ventilation. Les principaux avantages de ce caisson sont qu’il peut, à l’image d’un couvercle de ruche, être retiré en tout temps sans qu’on ait à défaire l’emballage et qu’on peut rapidement le remettre en place. À l’automne, les caissons peuvent être mis en place dès la mi-octobre; ainsi, il n’est plus nécessaire de repasser dans le rucher pour emballer les ruches plus tard. Dans les régions plus froides de la province, certains apiculteurs utilisant ces caissons les laissent tout le long de la période printanière afin de favoriser un développement rapide des colonies (Voir figures 1 et 2).
 


Figure 1. Caisson d’hivernage placé sur une colonie d’une hausse et demie.
Nicolas Tremblay, CRSAD
 
Ces caissons ne se trouvent pas actuellement sur le marché. Alors si cela vous intéresse, vous devrez les fabriquer vous-même. Si c’est le cas, assurez-vous de laisser un peu d’espace tout autour de la ruche, 1/4 de pouce en avant et en arrière et la même chose sur les côtés, afin de faciliter le retrait des boîtes et de limiter la formation de condensation entre la boîte et la ou les hausses.
 

Figure 2. Intérieur du caisson d’hivernage
Nicolas Tremblay, CRSAD
 
 
 
 
Emplacement du rucher d’hivernage
Pour terminer, parlons du choix de l’emplacement du rucher d’hivernage. L’endroit choisi pour hiverner des ruches à l’extérieur doit répondre à certains critères assez spécifiques afin d’obtenir de bons résultats et de faciliter votre travail.
  • Il doit être facilement accessible et le chemin pour y accéder doit être solide pour permettre de vous y rendre facilement au printemps.
  • Il doit offrir une bonne protection des vents dominants. Une petite clairière au milieu d’un bois est souvent un bon choix.
  • Il doit être chaud et ensoleillé : Les ruches doivent être protégées des vents dominants, mais le soleil doit aussi réchauffer les ruches au printemps. On s’assurera donc que les ruches ne sont pas à l’ombre afin de stimuler le développement hâtif des colonies au début de la saison suivante.
  • Le sol doit être bien drainé : Encore une fois, l’humidité est mortelle pour les abeilles. On évitera de placer les ruches dans une cuvette où l’eau de fonte s’accumulera. On ne les installera pas non plus directement au sol. Si possible, on placera les ruches sur palette dans un site au sol sablonneux qui se drainera mieux.
  • Il doit y avoir un bon renouvellement de l’air dans le rucher : L’air stagnant chargé d’humidité nuira au succès de l’hivernage.
En souhaitant que ces quelques trucs vous permettent de bien hiverner vos ruches à l’extérieur, bon hivernage!
 
 
Nicolas Tremblay est agronome, conseiller apicole provincial; il est rattaché au Centre de recherche en sciences animales de Deschambault (CRSAD).
[email protected]
 
 
 
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Organisation : Centre de recherche en sciences animales de Deschambault (CRSAD)
Date de publication : 07 décembre 2015

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