Bœuf Qualité Plus
- Printemps 2001
Par
: Eric Léonard agronome
[email protected]
Merci: FPBQ- CDAQ-MAPAQ
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Éléments de référence
La ration la plus nutritive pour l’animal et la plus économique pour le producteur qui répond précisément aux besoins de l’éleveur ou celle qui produit le taux de gain le plus élevé, ne garantit pas nécessairement le meilleur rendement de l’investissement net.
ALIMENTATION
Règles de base de l’Alimentation
Alimenter de façon économique sans faire des économies de bouts de chandelles :
Une ration économique ne garantit pas nécessairement un meilleur rendement de l’investissement.
- Introduire les nouveaux aliments en douceur :
Augmentation graduelle de 0,5 kg à 1 kg par jour.
- Fournir des ingrédients variés :
- Une bonne variété d’ingrédients améliore l’appétence et facilite le balancement nutritionnel de la ration.
- Une ration de finition avec seulement un ou deux ingrédients peut perdre de son appétence lorsque l’animal est soigné pendant une longue période.
- Distribuer une ration équilibrée :
- Une ration équilibré sera plus économique et entraînera de meilleurs résultats.
- Il n’est généralement pas économique de soigner avec un surplus de protéine.
- Garder la mangeoire propre :
Ne jamais laisser d’aliments non consommés dans la mangeoire car cela pourrait diminuer la consommation des animaux.
- Il n’est jamais payant de faire " jeûner " les animaux.
- Les gains et les profits sont obtenus lorsque l’alimentation fournit plus que le strict minimum de maintenance.
- La consommation maximale est économique pour la finition :
Lors de la consommation maximale, les animaux devraient manger en moyenne de 2 à 2½ kilos de grain par 100 kilos de poids vif.
- Fournir des aliments savoureux :
Des ingrédients ayant peu d’appétence peuvent être utilisés en quantité limitée en autant qu’ils soient mélangés avec des ingrédients de plus haute appétence.
- La ration doit fournir une bonne quantité de fourrage :
- On peut servir plus de fourrage au début de la période d’engraissement qu’à la fin.
- Lorsque la quantité de grain augmente dans la ration, les animaux consomment moins de fourrage.
- Lors de la consommation maximale en période de finition, de 1,4 à 2,7 kilos de foin sont amplement suffisants.
- Ne pas soigner avec des ingrédients endommagés :
Les ingrédients endommagés ou moisis peuvent causer des problèmes digestifs et ainsi nuire aux performances des animaux.
Deux périodes d’alimentation par jour peuvent être adéquates. Cependant, en période de finition, il est possible que trois périodes soient préférables particulièrement si la ration est très humide.
- Éviter les changements brusques de l’alimentation :
- Les changements brusques, dans le type d’ingrédients ou dans la quantité des ingrédients, peuvent provoquer des troubles digestifs.
- Tous les changements dans l’alimentation doivent se faire de façon graduelle et à raison de 0,5 kg à 1 kg par jour.
Fournir du minéral à tous les jours selon les recommandations nutritionnelles.
- Garder les animaux dans un environnement calme et confortable :
Les animaux qui manquent de calme ont rarement de bonnes performances comparativement aux animaux plus calmes.
EAU
La consommation d’eau dépend de plusieurs facteurs :
- Grandeur de l’animal.
- Race de l’animal.
- Température de l’eau.
- Température de l’air ambiant.
- Humidité relative.
- Vent.
- Contenu en sel des aliments et de l’eau.
- Humidité des aliments.
- Les abreuvoirs doivent être vérifiés et nettoyés à tous les jours.
- La consommation d’eau est de 32 à 46 litres par jour.
- En moyenne, les animaux en période de finition vont passer 11,5 minutes par jour à boire.
- Il faut un minimum de 3 cm d’espace par tête à l’abreuvoir.
- L’éclairage de l’abreuvoir pendant la nuit favorise une plus grande consommation d’eau.
- L’eau calcaire ne convient pas aux bovins et devrait être sous la limite maximale de 5000 ppm. À des teneurs supérieures à 9000 ppm, il y a des risques d’avoir des problèmes de santé.
- Avoir suffisamment de débit et de pression.
- Il est recommandé de faire analyser l’eau au moins une fois par année pour la dureté et les contaminants.
CONSOMMATION VOLONTAIRE TOTALE DE MATIÈRE SÈCHE (CVMS)
Les animaux qui mangent à volonté consomment 17 % plus d’aliments et gagnent 0,14 kg/jour de plus que les bovins qui sont nourris deux fois par jour à raison de 30 minutes à la fois.
Les aliments doivent être analysés sur une base régulière.
Lorsque les animaux sont nourris à volonté, leur consommation est basée plus sur le temps de la journée que sur l’horaire d’alimentation du producteur.
La CVMS ne devrait pas varier de plus de 1,8 kilo par jour, sinon il y a un problème.
La consommation volontaire de matières sèches journalière des animaux dépend des facteurs suivants :
- Grandeur :
Les races d’animaux avec un poids plus lourd à maturité vont consommer davantage comparativement aux animaux plus petits à maturité.
Âge et condition de chair :
Les animaux âgés et plus gras consomment moins pour un même poids donné que les animaux plus jeunes ou plus maigres.
Les animaux matures avec une bonne condition peuvent consommer près de 2 % de matières sèches ou plus de leur poids vif. Cependant, les animaux plus maigres peuvent manger jusqu’à 3 % de leur poids vif.
Densité énergétique :
Lorsque la densité énergétique de la ration augmente, généralement la consommation de matières sèches diminue.
Stress environnemental :
Les fluctuations de la température, les souillures, la boue, etc. peuvent grandement influencer la consommation de matières sèches. Les animaux vont diminuer beaucoup leur consommation durant les journées très chaudes et l’augmenter durant les journées très froides.
- Une diminution de 5 % du ratio CVMS/gain a un impact économique qui pourrait être 4 fois supérieur à 5 % d’augmentation du gain de poids journalier.
- Une réduction de 10 % de la conversion alimentaire (CA) peut générer des profits de 20 $ par tête. Cependant, une augmentation de 10 % de la conversion alimentaire (CA) peut diminuer les profits de 25 $ à 30 $ par tête.
- L’utilisation d’implants et de stimulants de croissance pour la finition fait augmenter généralement la consommation de matières sèches d’environ 6 % et le gain de poids de 8 % à 12 %.
- Une enquête réalisée en 1994 sur 49 troupeaux démontrait que le temps moyen pour effectuer le mélange était de 16 minutes avec un écart de 2 à 60 minutes. Toujours selon cette enquête, un temps de plus de 10 minutes de mélange réduit la grosseur des particules inutilement.
- L’objectif est que chaque bouchée prise par l’animal soit de composition similaire.
Cet objectif empêche le triage puisque le goût des aliments moins savoureux est masqué par les autres.
ÉNERGIE
Le régime de réception devrait contenir environ 1,80 Mcal/kg d’énergie nette d’entretien (ENe) et 1,19 Mcal/kg d’énergie nette de gain (ENg) sur une base sèche. Cela correspond à environ une ration contenant 50 % de fourrage d’excellente qualité (34 % ADF et moins) et 50 % de concentré.
En augmentant le gain de poids de 2,5 à 3 livres par jour, on réduit la durée de l’élevage de 275 à 221 jours (une différence de 54 jours) et on économise 24,51 $ par tête en soins d’animaux, frais de machinerie, litière, salaires et intérêts à court terme sans compter l’économie d’aliments.
En période de croissance, l’animal développe sa charpente et sa musculature alors qu’en finition, l’animal accumule davantage de gras pour atteindre le degré de finition recherché.
Prévoir de 120 à 140 jours avec une ration de finition haute en énergie pour des veaux entrés dans le parc à 275 kg (606 livres) et 80 à 100 jours pour des bouvillons semi-finis de 350 kg (772 livres) à l’entrée.
Pour chaque diminution de la consommation volontaire de matières sèches de 1 %, on peut prévoir une diminution de 1,5 % à 2 % du gain de poids.
Les hydrates de carbone constituent la principale source d’énergie pour les bovins car ils constituent 75 % de la matière sèche des plantes. Les gras sont toutefois une source importante d’énergie. Ils fournissent en effet 2,25 fois plus d’énergie que les hydrates de carbone à un poids équivalent.
Durant la période de finition, le pourcentage de gras de l’animal augmente pendant que ceux de protéine, de cendre et d’eau diminuent. Un veau naissant va contenir 70 % d’eau et 4 % de gras. Par contre, un bouvillon de 24 mois va contenir de 45 % à 50 % d’eau et de 30 % à 35 % de gras.
L’augmentation des muscles, qui sont constitués à 73 % d’eau, 22 % de protéine et 5 % de minéraux, exige 5,6 kcal d’énergie par gramme de tissus déposés. Par contre, le gras contenant seulement 15 % d’eau exigera 9,4 kcal d’énergie par gramme de gras déposé soit deux fois plus que le tissu musculaire.
Un animal en phase de finition exige plus d’énergie :
- Ses besoins d’entretien sont plus élevés étant donné son poids qui est plus élevé.
- Son gain de poids est plus élevé qu’en phase de croissance.
- Il dépose plus de gras qu’au début de l’engraissement.
PROTÉINE
La protéine composée d’acides aminés contient toujours du carbone, de l’hydrogène et de l’azote. Parfois, elle contient aussi du soufre et du phosphore.
Les protéines sont essentielles pour toutes les plantes et les animaux car c’est une composante du protoplasme cellulaire de chaque cellule.
Il faut augmenter le pourcentage de protéine dans les rations très concentrées car la consommation de matières sèches (CVMS) diminuera.
Environ 75 % des hydrates de carbone digérés par les ruminants sont fermentés par les micro-organismes du rumen. Pendant la fermentation, il y a production d’acides gras volatiles, d’ammoniaque, de méthane et de gaz carbonique qui favoriseront la prolifération de la flore microbienne.
La flore microbienne du rumen peut utiliser plusieurs sources d’azote (principalement l’ammoniaque), d’énergie (provenant de la fermentation) et de minéraux pour se multiplier.
L’ammoniaque provient de la dégradation de protéines microbiennes ou d’azote non protéique (NPN) dans le rumen. Un manque d’ammoniaque dans le rumen, réduit la prolifération des micro-organismes de la flore microbienne, la digestion des aliments et possiblement, de la consommation.
Utilisation de la protéine non dégradable :
- Les jeunes bovins et les animaux qui déposent plus de protéines auront besoin de plus de protéines non dégradables pour rencontrer leurs exigences en protéines et acides aminés.
- Les animaux en période de finition ayant des besoins plus faibles en protéines et recevant une ration riche en énergie ont une capacité plus élevée de synthèse de la protéine au niveau du rumen. Les besoins en protéines non dégradables deviennent ainsi moins élevés.
- La capacité de production de protéines microbiennes est très élevée avec des rations riches en amidon contenant jusqu'à 12 % de protéines. Pour des besoins en protéines qui dépassent 12 %, l’addition de protéines moins dégradables peut être considérée pour améliorer l’efficacité d’utilisation :
- La capacité des bactéries à synthétiser la protéine microbienne est en relation directe avec la quantité d’énergie (amidon) disponible dans le rumen.
- La limitation du développement des bactéries microbiennes par le déficit en protéines dégradables réduirait la digestion de l’amidon.
- Pour chaque tranche de protéine supérieure de 1 % à la demande, le coût du gain de poids peut augmenter de ¼ ¢ à ½ ¢ par livre.
- Un manque de protéine peut coûter beaucoup plus cher car le gain de poids et l’efficacité seront diminués.
- Les dépôts de protéines musculaires varient en fonction de l’âge de l’animal et du type d’ossature :
- Les animaux de petite ossature atteignent leur limite de dépôt protéique autour de 200 à 250 jours, même avec un taux de protéine élevé dans la ration.
- Les animaux de grande ossature atteindront leur limite entre 350 et 400 jours.
- Pour atteindre le même degré de finition, les animaux de grande ossature auront un poids carcasse beaucoup plus élevé que les animaux de moyenne et petite ossature.
- Pour les animaux à plus de 75 % de races exotiques, la protéine dégradable devra être de 55 % à 400 kg et de 70 % à 500 kg.
URÉE
Facteurs essentiels pour une utilisation optimale de l’urée :
- Bien mélanger l’urée uniformément dans la ration.
- Limiter la consommation d’urée selon les recommandations nutritionnelles maximales.
- Fournir une source d’énergie rapidement disponible comme du grain ou de la mélasse.
- Fournir un apport adéquat et équilibré de minéraux, spécialement le calcium, le phosphore et les minéraux mineurs comme le cobalt et le zinc.
- Conserver un ratio d’azote : soufre inférieur à 15 : 1.
- Fournir un apport de sel adéquat ; 0,5 % dans la ration totale et 3,5 % minimum dans un supplément protéique.
- Fournir les vitamines (A, D et E), les implants, les antibiotiques et les additifs recommandés.
- Ne jamais utiliser de fèves de soya brutes en grande quantité (maximum 1 kg/jour) en même temps que l’urée, car une enzyme de la fève de soya (l’uréase) va convertir l’urée en ammoniaque. Trop d’ammoniaque peut facilement être toxique.
- Guide pour l’utilisation d’urée :
- Pourcentage de la protéine totale de la ration provenant de l’urée : maximum 33,3 %.
- Pourcentage maximal sur une base de matière sèche consommée : 1 %.
- Pourcentage maximal par poids dans un supplément protéique : de 20 % à 30 %.
- Pourcentage maximal de l’apport d’azote dans un supplément protéique : de 60 % à 90 %.
- Incorporation d’urée maximale par tonne d’ensilage de maïs lors de la mise en silo : 4,5 kilos par tonne.
- Une simple dose d’urée de 150 grammes pour un animal de 450 kilos peut avoir des effets toxiques et même mortels.
- Les conditions essentielles pour l’utilisation de l’urée par les animaux :
- De hauts niveaux de bactéries dans le rumen. Les animaux malades ou qui manquent d’appétit, n’utilisent pas l’urée de façon très adéquate.
- Transformation lente de l’urée en ammoniaque.
- Une période d’adaptation à l’urée de deux à quatre semaines.
- Un niveau de protéine bas dans la ration. Les micro-organismes préfèrent utiliser l’azote de source naturelle.
- Des ingrédients de haute qualité sont nécessaires avec l’utilisation de suppléments élevés en urée. Pour cette raison, des ingrédients très fibreux (paille, coton de maïs) ne devraient pas être utilisés avec de l’urée.
- L’utilisation de l’urée est maximisée avec des rations à haute teneur en énergie et à basse teneur en fourrage.
- L’urée devrait être mélangée de façon homogène.
- L’urée devrait être conservée dans un endroit sec et à l’abri de la pluie car elle est hydrophile (absorbe l’humidité).
- Ne pas donner d’urée ou d’ingrédients contenant de l’urée à des animaux qui sont en phase d’introduction dans le parc (moins de 28 jours).
- Ne pas donner d’urée à des animaux qui ont jeûné ou qui n’ont pas mangé à leur faim car il y a un risque que les animaux surconsomment au début.
- Pour des animaux en période de croissance, la recommandation maximale est de 70 grammes par jour. La recommandation maximale est de 100 grammes par jour pour des animaux en période de finition.
- Ne pas donner trop d’urée. Il faut en mettre suffisamment pour équilibrer les besoins protéiques seulement.
- L’urée devrait être bien mélangée dans le supplément et dans la ration totale.
- Avec l’utilisation d’un supplément donné à volonté contenant de l’urée, un haut niveau de sel est recommandé pour maintenir la consommation.
FIBRE
L’addition de fibre permet une meilleure digestibilité de la ration par un ralentissement du transit digestif.
Maintenir un minimum de fibre ADF entre 10 % et 12 % pour les rations de finition hautes en énergie.
GRAS
L’addition de gras à raison de 5 % de la matière sèche peut :
- Diminuer la consommation.
- Le gain quotidien sera inchangé ou amélioré.
- Le taux de conversion a de fortes chances d’être amélioré.
- Le gras peut être ajouté à la ration jusqu’à 5 % de la matière sèche sans détériorer les performances. Cependant, on devra prévoir une augmentation jusqu’à 30 % de la teneur en calcium à la ration compte tenu de la disponibilité réduite du calcium avec les rations contenant du gras ajouté.
MINÉRAUX
L’utilisation irréfléchie de compléments minéraux peut causer des problèmes car un taux élevé de minéraux peut être toxique. Le métabolisme de l’animal est étroitement lié à ses besoins en minéraux. De plus, un grand déséquilibre de certains minéraux peut entraîner une carence sur d’autres minéraux. Il faut s’en remettre aux personnes compétentes en ce qui a trait à l’addition de compléments de minéraux, surtout lorsqu’il s’agit d’oligo-éléments. Une analyse en laboratoire des aliments produits sur place ou dans la région peut s’avérer utile pour déterminer la nature et la qualité des compléments requis.
Les minéraux traditionnels sont inorganiques tels les carbonates, les sulfates et les oxydes. Les minéraux chélatés sont sous forme organique et ont une disponibilité jusqu’à 2,5 fois supérieure aux minéraux inorganiques. Cependant, ils sont généralement beaucoup plus chers.
CALCIUM
Le calcium (Ca) est essentiel pour la formation des os et des dents, pour la transmission des influx nerveux, pour la régulation des battements cardiaques, pour les mouvements musculaires, pour la coagulation du sang et pour la stabilisation de certaines enzymes. Le calcium constitue 2 % du poids de l’animal.
Les besoins sont de 45 à 60 grammes par jour pour la période de finition.
Une forte absorption de calcium augmente l’excrétion de zinc et l’on doit, par conséquent, accroître la quantité de zinc ajoutée dans la ration.
PHOSPHORE
Le phosphore (P) est emmagasiné dans les os ainsi que dans le cerveau, les muscles, le foie, la rate et les reins. Le phosphore intervient dans le transfert d’énergie cellulaire (ATP) et ainsi que dans la régulation du pH du sang. Il est présent dans toutes les cellules qui font parties intégrantes du noyau cellulaire (ADN).
Les bovins ayant un régime pauvre en calcium et riche en phosphore peuvent souffrir de raideurs aux pattes et de troubles digestifs. Entre autres, des cristaux de phosphate causés par un faible rapport calcium/phosphore (C : P) associés à de nombreux régimes riches en concentrés favorisent la formation de calculs urinaires. Le ratio doit se retrouver entre 1,5 pour 1 et 2 pour 1.
Les besoins en phosphore se situent à 30 grammes pour la période de finition.
MAGNÉSIUM
Le magnésium (Mg) est un constituant des os. Il active plusieurs enzymes et contribue à l’activité et à la transmission des neurotransmetteurs.
Jeunes veaux et animaux en période de croissance : de 12 à 30 mg/kg poids vif.
Animaux en périodes de croissance et de finition : 0,10 % de la matière sèche, soit environ 12-15 grammes minimum par jour en finition.
POTASSIUM
Le potassium (K) est essentiel pour le bon fonctionnement des enzymes, muscles et des tissus nerveux. Il intervient également dans l’activité des micro-organismes du rumen et dans l’appétit.
Les besoins minimaux se situent entre 0,65 % et 0,8 % de la matière sèche, soit 75 à 100 grammes par jour.
Par contre, les meilleurs gains de poids ont été obtenus avec des régimes alimentaires contenant entre 1,27 % et 1,41 % de potassium, donc un apport de 145 à 165 grammes par jour en finition.
SEL
Le sel est formé de sodium (Na) et de chlore (Cl). Le sodium intervient dans la maintenance osmotique, balance acide-base et dans la transmission d’influx nerveux. Le chlore est nécessaire pour l’activation de certaines enzymes, pour la digestion, pour la régulation du pH du sang et est important pour la respiration.
Les bovins privés de sel ont peu d’appétit, un faible taux de gain et un pauvre indice de consommation.
La recommandation en sodium est de 0,08 % sur une base de matière sèche, mais aucune valeur pour le chlore n’est spécifiée car les besoins sont souvent rencontrés. Cela correspond à 10-15 grammes de sodium par jour en finition.
Les animaux en période de finition avec une ration riche en grain vont consommer autour de 1,60 kg de sel par mois.
Dans les rations de finition, le sel devrait se situer entre 0,25 % et 0,5 % sur une base de matière sèche.
CUIVRE
Le cuivre (Cu) est nécessaire pour la formation d’hémoglobine, et intervient dans l’absorption, mobilisation, oxydation et le transport du fer. Il est aussi essentiel pour le système enzymatique, la formation des os, la pigmentation et la formation de poils.
Les carences graves en cuivre peuvent provoquer un arrêt cardiaque, l’ataxie des membres postérieurs, des fractures et des déformations des os.
Les besoins se situent entre 6 et 12 mg/kg de matière sèche (entre 70 et 160 grammes par jour en finition). Les recommandations sont entre 4 et 15 mg/kg de matière sèche et ce, selon la quantité de molybdène et de soufre, car il y a interaction. On utilise souvent 10 mg/kg de matière sèche en admettant que le soufre ne dépasse pas 0,25 % et que le molybdène soit sous les 2 mg/kg sur une base de matière sèche. Des niveaux élevés en zinc et en fer peuvent aussi faire augmenter le besoin pour le cuivre.
Le sel contient entre 0,25 % et 0,50 % de sulfate de cuivre.
ZINC
Le zinc (Zn) intervient dans plusieurs fonctions pour le métabolisme d’acide nucléique, de synthèse protéique et de métabolisme d’hydrate de carbone. Les carences en zinc rendent le poil sec et la peau rude et sèche surtout autour du museau des animaux à robe claire. Le zinc active le système enzymatique qui intervient dans le métabolisme de la vitamine A.
Les besoins minimaux sont de 30 mg/kg, mais on recommande 40 mg/kg sur une base de matière sèche donc 460-525 mg par jour en finition.
L’absorption du zinc diminue avec l’âge.
Les besoins en zinc peuvent être altérés par d’autres minéraux (Cd, Ca, Fe, Mg, Mn, Mo et Se) qui influencent son absorption ou son utilisation.
CHROME
Idéalement, il est suggéré de commencer à le servir au début de la période de préconditionnement ou quelques jours avant la date prévue du stress.
À l’entrée, il est suggéré de servir 4 mg par jour de chrome chélaté pour les premiers jours, suivi d’une incorporation de 0,5 ppm dans les aliments pour les quatre premières semaines au parquet. Par la suite, l’ajout de chrome aux aliments ne produirait aucun effet significatif et ne serait probablement plus requis.
Il est donc suggéré de donner de 3 à 4 mg par jour de chrome sous forme organique avant l’imposition d’un stress afin d’obtenir le maximum de bénéfice. Il est recommandé de servir ce chrome aux animaux avant une période prévue de stress.
La recherche dans ce cas-ci va plus rapidement que la législation. Ainsi, il n’est pas permis, actuellement, d’incorporer du chrome dans les aliments pour les bovins.
COBALT
Le cobalt (Co) est une partie intégrante de la vitamine B12, qui intervient dans une gamme de réactions.
Le besoin en cobalt est de 0,10 ppm dans la ration sur une base de matière sèche, soit de 1 à 1,5 ppm par jour en finition.
SOUFRE
Le soufre (S) intervient dans plusieurs fonctions vitales incluant, la synthèse et le métabolisme des protéines, le métabolisme des hydrates de carbone, la coagulation du sang et l’équilibre acide-base des fluides cellulaires.
Le soufre se retrouve dans pratiquement toutes les cellules et tous les tissus du corps.
Les besoins en soufre sont de 0,1 % mais on recommande 0,15 % dans la ration sur base de matière sèche, soit 12 à 20 grammes par jour. Certaines références recommandent des niveaux se situant à 0,40 % sur une base de matière sèche, soit 46 à 55 grammes par jour en finition.
Le soufre est un constituant de la méthionine. La méthionine est un acide aminé de base car tous les autres produits à base de soufre proviennent de la méthionine sauf la thiamine et la biotine.
IODE
L’iode (I) intervient dans la thermorégulation, la croissance et le développement, la circulation et dans les fonctions musculaires.
Les besoins sont de 0,5 ppm sur une base de matière sèche de la ration, soit 5,6 à 6,5 ppm par jour en finition.
Le sel iodé contient 0,01 % de potassium d’iode.
FER
Le fer (Fe) est une composante de l’hémoglobine et intervient dans le transport d’oxygène.
La recommandation est de 50 mg/kg sur une base de matière sèche de la ration, soit 575 à 650 mg par jour en finition.
MANGANÈSE
Le manganèse (Mn) est essentiel pour le fonctionnement du système nerveux central. Il participe également au métabolisme des hydrates de carbone.
Les besoins minimaux sont de 20 mg/kg, mais on recommande 40 mg/kg sur une base de matière sèche de la ration, soit 460 à 520 mg par jour en finition.
SÉLÉNIUM
Les recommandations varient de 0,10 ppm à 0,20 ppm sur une base de matière sèche de la ration, soit 2,3 à 2,6 mg par jour pour la finition.
Le sélénium étant un antioxydant, tout comme la vitamine E, les besoins en sélénium varient en fonction de la quantité de vitamine E présente dans la ration.
Le niveau de toxicité étant bas pour le sélénium, le NRC suggère un maximum de 2 ppm sur base de matière sèche.
VITAMINES
Les rations pour les bouvillons d’abattage nécessitent un apport de vitamines A, D et E.
VITAMINE A
La vitamine A est importante pour la vue et est essentielle pour la croissance et la maintenance des tissus épithéliaux.
Les bovins n’utilisent pas la carotène de façon très efficace et ils ne convertissent en vitamine A qu’environ 25 % des équivalents en vitamine A et en carotène présents dans le fourrage. On a constaté des carences en vitamine A chez les bovins nourris à l’ensilage, même si des analyses chimiques avaient indiqué la présence de carotène en quantité suffisante pour répondre aux besoins des animaux en vitamine A.
Les animaux ont un besoin minimal de 30 000 UI/jour mais les standards de recommandations sont de 40 000 à 80 000 UI/jour.
VITAMINE D
La vitamine D est nécessaire pour l’absorption du calcium et du phosphore ainsi que pour la formation des os.
La vitamine D est présente dans le foin séché au soleil mais non dans l’ensilage.
Les recommandations sont de 4000 UI à 6000 UI par jour.
VITAMINE E
La vitamine E est un antioxydant qui travaille de très près avec le sélénium. Elle facilite l’absorption et le storage de la vitamine A.
Des niveaux élevés en vitamine E (400-800 UI/jour) pour les premiers 30 jours peuvent augmenter la résistance aux maladies pour les veaux stressés.
Pour la vitamine E, les recommandations usuelles sont de 200-300 UI/jour mais on peut monter à 500 UI/jour pour les animaux stressés ou en période de finition.
Un apport de 500 UI/jour pour les 100 derniers jours d’engraissement augmente la concentration de vitamine E dans la viande et ainsi, améliore sa couleur, sa stabilité et sa longévité sur les tablettes. Une prime de 3 $/animal est attribuée lorsque le producteur remplit les exigences du projet " Vitamine E ".
La chaleur, l’oxygène, l’humidité, le gras, les minéraux et les nitrates réduisent la stabilité de la vitamine E. La concentration de vitamine E dans les aliments diminue lors de l’entreposage et particulièrement dans des aliments humides. C’est pourquoi, l’utilisation de la vitamine E synthétique est plus appropriée.
VITAMINE K
La vitamine K est nécessaire pour la coagulation du sang. Elle est rarement déficiente chez les animaux car elle est synthétisée dans le rumen. Cependant, il peut y avoir une déficience lors de la consommation de fourrage de trèfle contaminé par des moisissures.
VITAMINE B12
Elle est synthétisée par les bactéries du rumen.
Un apport de cobalt est nécessaire pour la synthèse de la vitamine B12. Un apport de 0,1 ppm de cobalt devrait être suffisant pour satisfaire la production de la vitamine B12.
THIAMINE
Une déficience de thiamine est le seul problème de carence en vitamines du complexe B connu en Alberta.
Les déficiences en thiamine sont rares mais elles peuvent se produire lors de rations riches en grain.
La thiamine est importante pour un fonctionnement normal du cerveau.
De la thiamine peut être ajoutée pour réduire le stress et redonner de l’appétit.
NIACINE
La niacine entre dans plus de 200 réactions dans le métabolisme des hydrates de carbone, des acides gras et des acides aminés.
Elle augmente la synthèse protéique des microorganismes du rumen.
Un ajout de niacine dans une ration à base d’ensilage de maïs améliore le gain (5 %) et la conversion alimentaire (10 %).
UTILISATION DE PRODUITS ALTERNATIFS
Les contraintes pour utiliser les produits alternatifs sont l’entreposage, la manipulation et la constance de l’approvisionnement.
Le désavantage majeur est le taux d’humidité élevé de certains d’entre eux. La haute teneur en eau en limite l’emploi à cause des difficultés d’entreposage, de manipulation et de conservation.
L’approvisionnement irrégulier peut devenir un désavantage en raison de réajustement fréquent de la ration et au déséquilibre créé au niveau de la digestion ruminale.
Pour certains produits, il est difficile d’obtenir une analyse chimique juste, d’où une mauvaise estimation de la valeur alimentaire et du potentiel d’efficacité.
Les rations riches en gras devront être additionnées de calcium et de magnésium pour compenser la perte due au liage entre le gras et ces deux minéraux. Le gluten de maïs et le gru de blé sont riches en phosphore et nécessiteront probablement une addition de calcium. Des aliments riches en cuivre peuvent causer une déficience en fer et en molybdène.
En plus de faire attention pour minimiser le gaspillage, il faut être très attentif à la contamination par des bactéries, aux toxines, aux pesticides, aux mycotoxines, aux métaux lourds et aux antibiotiques qui pourraient se retrouver dans certains produits.
Nourrir les animaux avec ces aliments représente une solution gagnante pour le transformateur et l’utilisateur mais seulement si les produits disponibles sont compétitifs sur une base nutritive, s’ils ont une durée de vie raisonnable, s’ils sont sans danger pour la santé et l’environnement, sans perte ni gaspillage et s’ils ne requièrent pas de supplément avec d’autres ingrédients.
Un bon fournisseur, de bonnes analyses chimiques, un bon entreposage et de bonnes pratiques de gestion représentent la combinaison gagnante.