Bovins du Québec, Avril 2000, page 25.

Des bactéries luttent contre les insectes

Selon une étude du centre de recherches de Lethbridge, cinq souches de bactéries sont plus efficaces que les contrôles actuels contre la mouche des cornes et la mouche d’étable, les deux principales mouches piqueuses à s’attaquer au bétail. Ces bactéries seraient susceptibles d’aider à la lutte que mènent les éleveurs de bétail contre les insectes nuisibles, et qui coûte, estime-t-on, 445 millions $ par année à l’industrie canadienne de l’élevage.

Ces bactéries ont la particularité de tuer les insectes adultes autant que les larves. Les tests révèlent également qu’elles sont plus sécuritaires et efficaces que les contrôles actuels.

Si on les commercialisait, ces bactéries seraient les premières à être utilisées au Canada dans la lutte biologique contre les parasites du bétail. Diverses variétés de bactéries anti-parasitaires sont utilisées en agriculture et en foresterie, mais peu de recherches ont été effectuées sur leur utilité potentielle dans la lutte anti-parasitaire menée dans le cas du bétail.

Les bactéries ingérées par les larves produisent des toxines empoisonnant les larves. Mais selon les résultats des recherches, les nouvelles souches empoisonnent aussi les mouches adultes quand on les mélange avec du sang ou avec un autre appât protéique. " Leur utilisation éventuelle contre les mouches adultes suscite beaucoup d’intérêt parce que la plupart des contrôles microbiens servent uniquement contre les larves ", affirme le Dr Tim Lysyk, un entomologiste du centre de Lethbridge.

" Les insecticides chimiques sont mélangés au fumier; c’est peu efficace, explique le Dr Lysyk, parce qu’ils sont rapidement décomposés par les microbes du fumier et qu’ils ont souvent des effets non recherchés tel le fait de tuer les mites, guêpes et autres insectes prédateurs avec lesquels ils entrent en contact. "

Pour élaborer des stratégies de contrôle, les entomologistes du bétail étudient les interactions entre l’animal, la méthode de contrôle et le milieu. Les méthodes de contrôle utilisées aujourd’hui pour le bétail reposent en très grande partie sur l’utilisation des insecticides chimiques. Mais de plus en plus de chercheurs tentent d’intégrer de nouvelles stratégies fondées davantage sur la lutte biologique et sur d’autres méthodes écologiques.

Ce type de recherche a une importance grandissante, car les mouches résistent de plus en plus aux insecticides chimiques actuels.

Source : Ontario Farmer, juin 1999