Bovins du Québec, juin-juillet 2001

Attention à la préparation des veaux d’embouche avant la vente!

Nawal Benzaïd* et Daniel Zuchoski**

Souvent, les producteurs de veaux d’embouche prennent la décision de commercialiser leurs veaux tardivement. Et souvent, ceci implique des opérations non planifiées qui peuvent être dommageables. Tant qu’à intervenir, pourquoi ne pas le faire pour en retirer le plus possible du marché? N’oubliez jamais que la durée de la vente d’un veau est d’environ une minute, d’où l’importance de l’apparence du veau et de son état de santé lors de son passage dans l’arène de vente. Voici donc quelques pratiques auxquelles il faut faire attention!

La castration et le décornage tardif

Ces pratiques doivent être faites lorsque le veau est le plus jeune possible. Cependant, si vous avez manqué le bon temps, il est très important de réaliser ces opérations correctement mais surtout, de six à huit semaines avant la date de vente prévue. Ceci afin de permettre la cicatrisation complète des interventions et pour que les effets secondaires aient disparu. En effet, les risques d’hémorragie et d’infection ainsi que le stress imposé à l’animal sont plus élevés chez les veaux castrés en âge avancé.

Le sevrage au mauvais moment

De nombreux producteurs, en pensant bien faire, sèvrent leurs veaux de deux à trois semaines avant la vente. Cette pratique n’est pas recommandable car les effets du sevrage sur le veau, principalement le stress, peuvent persister jusqu’à deux à trois semaines ce qui accentue la vulnérabilité du veau. Un sevrage adéquat, pour assurer une bonne préparation des veaux à la vente, doit être effectué au moins de six à huit semaines avant la vente. Toutefois, il vaut mieux vendre un veau non sevré que de le commercialiser très peu de temps après son sevrage.

Vaccination et sevrage

La vaccination des veaux est de plus en plus exigée par les acheteurs. Un bon programme de vaccination réduit les risques de pertes à la ferme. Les veaux doivent être vaccinés de quatre à six semaines avant la vente ce qui permet de les immuniser.

Les producteurs ont souvent tendance à sevrer et vacciner les veaux en même temps. Cette pratique n’est pas du tout conseillée car elle réduit l’efficacité des deux opérations. Un veau frais sevré est stressé donc ne lui ajoutez pas le stress supplémentaire de la vaccination. De plus, cela réduit l’efficacité du vaccin. On suggère plutôt de vacciner le veau et de le retourner avec sa mère afin que les effets de la vaccination soient maximaux.

Comme vous le constatez, il est nécessaire de coordonner ces différentes pratiques, de bien les réaliser et, au bon moment. En effet, toutes ces opérations doivent être effectuées quand le veau est le plus jeune possible afin d’accroître l’efficacité de chacune des pratiques de régie et de réduire au maximum le stress du veau.

Vous, producteurs, vous consacrez temps, argent et énergie à votre production, alors tâchez de ne pas négliger les aspects fondamentaux de la commercialisation de vos veaux en accordant de l’importance et du temps à chacune de ces pratiques.

*agr., agente à la mise en marché, FPBQ

**responsable de la mise en marché veaux d’embouche, FPBQ