Bovins du Québec, décembre 2001

Pour un vêlage plus facile

Des chercheurs au Centre de recherches agricoles (ARS) de Fort Koegh et du Laboratoire de recherches animales de Miles City au Montana, États-Unis, se sont penchés sur des façons de rendre le vêlage plus facile pour les taures.

Dans un récent rapport du ARS, les scientifiques écrivaient que les difficultés au vêlage – ou dystocies – peuvent causer la mort du veau et de la vache, accroître la susceptibilité du veau aux maladies, et diminuer le poids au sevrage. Les vaches ayant vécu une dystocie produisent moins de lait et redeviennent gestantes plus tard que celles ayant vêlé sans difficultés. Ce problème coûte aux industries laitière et bovine plus de 400 M $ US par année.

Le rapport mentionne que les taures sont habituellement saillies vers 12 à 14 mois pour vêler à l’âge de deux ans. Cependant, les vaches n’atteignent leur maturité qu’à l’âge de quatre ans. " Les saillir à un jeune âge conduit à plus de problèmes de vêlage " dit Robert A. Bellows, un physiologiste du ARS. " Les industries laitière et bovine dépendent de la production de veaux – elles ne peuvent supporter des vaches non gestantes durant quatre ans sans avoir aucune entrée d’argent. "

Hormones et poids

Les chercheurs regardent maintenant les rôles joués par les hormones lors du vêlage et travaillent également à identifier les gènes qui pourraient donner aux éleveurs de meilleurs outils. Des recherches antérieures ont ciblé le poids à la naissance comme étant la plus importante cause des difficultés de vêlage. Cela a incité les éleveurs à mettre moins d’emphase sur l’obtention de veaux de poids lourds. Les chercheurs ont aussi démontré que de maximiser le poids des jeunes vaches au vêlage pouvait aider.

Le rôle du taureau

Les taureaux ont une grande influence sur les problèmes de dystocie, ont trouvé Bellows et ses collègues. " De gros taureaux avec un fort taux de gain produisent des veaux lourds, " dit-il. La sélection des taureaux est cruciale pour déterminer le juste milieu entre poids à la naissance et dystocie.

Hormones et génétique

Les travaux les plus récents ont porté sur les facteurs hormonaux et génétiques. " Nous avons découvert qu’il y a plus que le poids qui diffère entre un veau femelle et un veau mâle. Les vaches portant un veau mâle ont un plus haut taux sanguin de testostérone que les vaches portant un veau femelle. " Cela pourrait influencer la facilité de la vache à mettre bas.

Ils ont aussi trouvé que les vaches qui ont des difficultés de vêlage ont des niveaux sanguins d’oestrogène et de progestérone différents que ceux des vaches qui n’ont pas eu besoin d’assistance. Ceci peut indiquer une différence au niveau du degré de relaxation et d’ouverture du col et au niveau de la force des contractions.

Les scientifiques ont aussi regardé les outils génétiques qui pourraient aider les éleveurs à mieux sélectionner les animaux présentant moins de dystocie. Idéalement, les éleveurs souhaitent optimiser la croissance et le poids au sevrage tout en conservant un faible poids à la naissance afin de réduire les problèmes de vêlage.

" Il y a probablement plusieurs gènes qui affectent tous ces caractères ", mentionne le généticien Michael D. MacNeil d’ARS. "  Nous pensons qu’il y a d’autres gènes qui agissent indépendamment, et il semble que nous ayons trouvé l’endroit sur le chromosome 2 qui influence le poids à la naissance sans influencer la croissance subséquente. "

Mais ils admettent qu’il s’écoulera un peu de temps avant que ces découvertes ne deviennent un critère de sélection génétique.

Traduit de : Easier calving, Ontario Beef Farmer, automne 2001.