Les agrocarburants et l’élevage, un atout ou une mence au ruminant
L’étude souligne « les tensions générées sur le marché mondial des matières premières utilisées dans les aliments du bétail » liées à la compétition des surfaces dédiées aux agrocarburants et aux surfaces herbagères pour l’élevage. Si l’élevage dans son ensemble est très concerné par ces évolutions et ces stratégies, l’élevage bovin et ovin l’est doublement. Il l’est comme le plus gros utilisateur potentiel des coproduits de ces filières, c’est-à-dire des tourteaux de colza (co produit du bio diesel) et des drêches de céréales (co produit de l’éthanol). Il l’est aussi comme production "concurrencée" en terme d’utilisation du foncier, en particulier dans les zones de polyculture-élevage. / Cette concurrence pour l’utilisation du sol risque d’être encore plus forte demain lorsque l’enjeu portera sur les agrocarburants de deuxième génération, ceux qui utiliseront la plante entière, c’est-à-dire la bio masse cellulosique de plantes annuelles ou pérennes (miscanthus, luzerne, bois…), plantes qui pourraient se développer aux dépens des surfaces en herbe. Le secteur de l’élevage est régulièrement interpellé sur l’intérêt qu’il pourrait trouver au développement de ces cultures énergétiques ou plus exactement des coproduits qui leur sont liés. De fait, il est bien difficile de préciser l’intérêt technico-économique éventuel de certains produits dont on ignore les caractéristiques chimico-physiques, la valeur nutritionnelle, ou encore la disponibilité, et pour lesquels il est a fortiori bien difficile d’apprécier les prix auxquels ils seront proposés. L’expertise des co produits de l’éthanol reste à faire et nécessite certainement un cadre de travail plus transparent.