Bovins du
Québec, août-septembre 2002
Eugene
Janzen*
Dans
l’Ouest, les veaux sont communément sevrés de septembre jusqu’à la mi-novembre
vers l’âge de six à sept mois et sont vendus via le système de mise en marché
en vigueur. Ces veaux sont ensuite placés en parcs d’engraissement ou sur des
fermes.
Immédiatement
à leur arrivée ou peu de temps après, les veaux sont conditionnés (vaccinés,
implantés, identifiés, etc.). Dans les deux jours suivant leur arrivée, les
gens des parcs débutent habituellement le traitement des veaux qui paraissent
malades et qui ont une température élevée (> 40 C). Tandis qu’une forte
proportion de ces veaux (> 90 %) sont traités avec succès, quelques-uns
doivent être traités de nouveau en dedans de deux jours à deux semaines suivant
le premier traitement. Souvent, c’est à ce moment que les gérants de parcs
notent que les veaux boitent. Suite à un bon examen, ils remarquent alors une
ou des jointures visiblement enflées.
Au cours
des semaines qui suivent, la maladie processe et l’animal dégénère. Si
seulement une seule jointure était alors visiblement atteinte, l’évidence de la
maladie est maintenant présente chez toutes ou plusieurs jointures, d’où le nom
approprié de polyarthrite. Durant ce temps, le veau aura été présent dans le
parc durant six à sept semaines et il aura perdu du poids. Il aura énormément
de difficulté à se déplacer ou se lever et paraîtra très malade.
À ce
moment-là, lorsque ces veaux sont examinés, soit par un examen clinique ou
post-mortem, trois points sont habituellement évidents. Il y a une sévère
infection aux jointures, et autour des jointures. Il y a également un processus
similaire de dégénération retrouvé à l’intérieur des poumons. Des examens de
laboratoire poussés révèlent alors que l’organisme principal causant ces
pathologies est Mycoplasma bovis.
Dans plus de 40 % des cas, Mycoplasma
est associée à une infection aiguë de diarrhée bovine virale (BVD).
L’aspect
le plus important de cette maladie, appelée parfois le “syndrome de pneumonie
et polyarthrite chronique” (SPPC), est la sévérité de la maladie chez certains
individus. En dépit des efforts déployés par les producteurs et leur médecin
vétérinaire, l’état de ces veaux se déteriore progressivement. Dans quelques
parcs, cela crée une frustration considérable chez les personnes responsables
de la santé des veaux.
La
prévention de le SPPC est assurée par une approche en trois temps. Une
infection au BVD est souvent considérée comme faisant partie de la flore
microbienne associée à la maladie dès l’arrivée. Ainsi, toute procédure visant
à minimiser les maladies respiratoires devraient atténuer le SPPC. À l’arrivée
au parc, un traitement aux antibiotiques par métaphylaxie et une vaccination
contre la pneumonie à Mannheimia
haemolytica (anciennement pasteurella
haemolytica) et la fièvre du transport contrôlent les maladies
respiratoires mais semblent n’avoir que peu d’effets sur le SPPC. Les
producteurs sont alors aux prises avec la maladie une fois celle-ci déclarée.
* DMV, Western
College of Veterinary Medecine, Saskatoon