Bovins du Québec, août-septembre 2002

 

Parcs d’engraissement

Peut-on traiter le SPPC?

Eugene Janzen*

 

Le syndrome de pneumonie et polyarthrite chronique (SPPC) est devenu une des maladies les plus difficiles à traiter chez les veaux nouvellement entrés en parcs. Habituellement, les veaux qui ont développé une sévère boiterie démontrant des jointures enflées ont été traités plusieurs fois avec plus d’un antimicrobien. Et la progression de la maladie fait en sorte que les veaux se couchent plus souvent que normal et mangent moins; un état général de maladie est alors très visible.

 

Aux petits soins

Chaque vétérinaire praticien utilise couramment plusieurs programmes de traitements qu’ils recommandent selon les cas pour les veaux malades nouvellement entrés au parc ou sur une ferme. Jusqu’à maintenant, aucun de ces traitements ne semble meilleur qu’un autre. Une fois qu’un veau démontre une boiterie de façon évidente, les soins de support deviennent très importants. Les veaux boiteux doivent être placés dans un enclos séparé où ils peuvent manger et boire sans trop de compétition. Cet enclos doit être protégé du soleil et des intempéries et il doit être propre et bien pourvu de litière propre et sèche. Cela les protègera du froid et des vents et leur permettra de se lever sans crainte. Cependant, les producteurs doivent faire attention de ne pas sur-traiter ces veaux avec des antibitotiques afin de minimiser le nombre de microorganismes résistants présents dans “l’hôpital” et pour les sauvegarder contre le développement de maladies secondaires telles que les salmonelloses.

 

L’enclos chronique

Les veaux de cet enclos, souvent appelé “l’enclos chronique”, doivent être examinés à toutes les semaines et leur progrès doit également être évalué. L’évaluation du progrès doit être fait en notant leur état général (abattu ou malade), en prenant leur température et en les pesant. Les veaux qui ont une température au dessus de 40oC (104oF) et qui ont perdu du poids durant deux semaines consécutives ont de très faibles chances de survivre. Et plus important encore, plusieurs de ces veaux souffrent et il est inconcevable d’attendre qu’ils recouvrent la santé. Ces veaux doivent être éliminés.

 

Très peu de ces veaux meurent rapidement; ils vont de plus en plus mal. Ainsi, la progression de la maladie fait en sorte qu’ils ont de plus en plus de difficulté à se lever. Souvent, les producteurs remarquent que les jointures de ces animaux leur font si mal qu’ils ne peuvent se coucher sur le ventre. Durant l’hiver, ces veaux sont donc exposés au froid et mourront par hypothermie. Certains veaux sont plus affectés par la pneumonie que l’arthrite et par conséquent, ils auront une telle difficulté à respirer qu’ils sont incapables de se nourrir.

 

Le point final

Le point majeur à retenir concernant le SPPC est que si l’état des veaux devient de pire en pire tel que mesuré par la perte de poids, la douleur et l’état général des animaux, et en dépit des traitements, l’euthanasie doit être considérée. L’expérience vécue dans les fermes et les parcs de l’Ouest canadien montrent qu’un tiers des veaux touchés par le SPPC recouvrent la santé avec de bons soins, un autre tiers sont capables de survivre avec la maladie et finiront par retrouver la santé et un dernier tiers doit être abattu.

* DMV, Western College of Veterinary Medecine, Saskatoon