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Grandes cultures, Avertissement No 32, 25 juillet 2017

Réseau d'avertissements phytosanitaires, RAP, réseau Grandes cultures, avertissement

Les captures de papillons du ver-gris occidental des haricots (VGOH) dans les pièges installés par le RAP Grandes cultures sont faibles pour le moment. Toutefois, un dépistage des œufs dans les champs de maïs à risque dont les panicules sont sur le point de sortir permet d’avoir une bonne appréciation du risque de dommages que ce ravageur puisse engendrer.

 

LE DÉPISTAGE DES ŒUFS ET DES LARVES DU VER-GRIS OCCIDENTAL DES HARICOTS DANS LE MAÏS 
 
 
État de la situation

Le RAP Grandes cultures piège des papillons du ver-gris occidental des haricots depuis 2009, mais c’est seulement en 2016 que les premiers dommages économiques ont été rapportés dans quelques champs de la Montérégie-Ouest et dans un champ en Outaouais.  En 2017, une trentaine de pièges à phéromone ont été installés dans le cadre du RAP Grandes cultures afin de suivre les populations de papillons du VGOH. Jusqu’à maintenant ,les captures sont faibles comme le montre le tableau ci-dessous. Toutefois, ces résultats ne nous assurent pas qu’ils sont absents des champs. En effet, ces faibles populations peuvent être expliquées notamment par les nombreux épisodes de pluie survenus dans les dernières semaines et par le fait que ces papillons nocturnes ne volent pas lorsqu’il pleut ou que les températures nocturnes sont inférieures à 12°C.

Sommaire régional des captures moyennes de vers-gris occidental des haricots par piège
 

Habituellement, le piégeage des adultes du VGOH permet de détecter la présence de ce ravageur, mais ne permet pas de prédire efficacement les pertes de rendement causées par les larves dans la culture du maïs. Le dépistage des masse d’œufs permet de suivre leur évolution et d’avoir une estimation de la présence des larves afin d’évaluer la pertinence d’intervenir avec un insecticide.


Champs à risque
Il est probable que le VGOH soit capable de compléter son cycle vital au Québec, mais cela n’a pas encore été confirmé. Si c’est le cas, les champs situés dans les deux régions où des dommages ont été rapportés, soit en Montérégie-Ouest et en Outaouais, pourraient être plus à risque d’être touchés par le ravageur. Dans les États américains où il a été confirmé que les larves survivent à l’hiver dans le sol, on rapporte que les risques de dommages sont plus élevés dans les situations suivantes :
  • Les secteurs avec des sols sableux.
  • Les secteurs où l’on cultive à la fois du haricot et du maïs.
  • Les champs où l’on cultive du maïs sans rotation.
Les champs de maïs qui possèdent la technologie Bt Viptera sont en partie protégés et sont moins susceptibles d’être affectés par l’insecte, car l’ingestion de Bt produit par les plantes permet de tuer les chenilles de VGOH et d’en contrôler les populations.
 
Comme les premiers dommages économiques ont été observés pour la première fois au Québec, on peut s’attendre à ce que le ravageur progresse sur le territoire dans les prochaines années, à l’image de ce qui a été observé aux États-Unis et en Ontario. Par ailleurs, il serait peu probable qu’on assiste à une augmentation drastique des cas d’une année à l’autre.
 
Il est suggéré, pour les quelques champs qui pourraient rencontrer les facteurs de risque énoncés ci-dessus, de procéder à un dépistage des masses d’œufs.  Le suivi doit être fait quelques jours avant la sortie des panicules (croix).



Méthode de dépistage
Les femelles pondent sur des plants de maïs juste avant l’émergence des panicules ou lorsque les panicules sont fraichement sorties. C’est durant cette période que le dépistage des œufs doit être réalisé. Comme la ponte peut s’étaler durant deux à trois semaines, on recommande de dépister le champ à risque tous les 5 à 7 jours au cours de cette période.
 
Les dommages sont le plus souvent répartis de façon inégale dans un champ, surtout si la levée du maïs a été irrégulière et qu’il est à différents stades de développement. Les plants qui n’ont pas atteint l’anthèse sont plus à risque de présenter des masses d’œufs. Il est recommandé de dépister les masses d’œufs et les larves au minimum à 10 endroits différents par champ en examinant le feuillage de 10 plants consécutifs sur le même rang (figure 1).


Figure 1. Plan suggéré du dépistage des masses d’œufs du ver-gris occidental des haricots (10 stations de 10 plants)

Les masses d’œufs se retrouvent presque toujours sur la surface supérieure des 3 ou 4 feuilles du haut du plant, le plus souvent sur la feuille étendard ou sur des feuilles qui ont encore un port dressé (photo 1). Une masse d’œufs contient en moyenne 85 œufs, mais ce nombre peut varier de 2 à 345. La meilleure façon de repérer leur présence consiste à observer chacune de ces feuilles à contre-jour par temps ensoleillé (photo 2). Par la suite, il faut examiner l’aisselle de chacune de ces feuilles, car les œufs sont parfois pondus à cet endroit. On doit noter le nombre de plants portant une masse d’œufs et la couleur de ces derniers. Lorsque les œufs sont blancs (photo 3), il faut retourner quelques jours plus tard afin d’observer si les œufs prennent une couleur violacée (photo 4), indiquant une éclosion dans les deux jours suivants.  Afin de retourner observer l’état des masses d’œufs, il est recommandé d’identifier les plants atteints à l’aide de ruban ou de drapeaux.


 
Photo 1. Masse d’œufs à la surface d’une feuille Photo 2. Même masse d’œufs vue à contre-jour
Crédit : François Meloche
 
Photo 3. Couleur et apparence des œufs le jour de la ponte Photo 4. Couleur des œufs environ 24 heures avant leur éclosion
Crédit : Marlin E. Rice, Université de l'Iowa

Il est aussi possible de dépister les larves. Toutefois, les jeunes larves sont très difficiles à repérer en raison de leur petite taille et de leur très grande mobilité. Après l’éclosion, elles grimpent jusqu’aux croix pour s’alimenter de pollen pendant quelques jours avant de migrer vers les épis pour s’alimenter sur les soies où elles sont difficiles à voir. C’est en examinant attentivement les surfaces des feuilles du haut du plant et le collet des feuilles à la base des épis qu’on a le plus de chances de repérer les jeunes larves.
 
Pour noter vos observations, vous pouvez utiliser le fichier excel utilisé par le RAP Grandes cultures. Si vous acceptez de nous transmettre vos résultats, merci nous les faire parvenir à [email protected].


Seuil d’intervention et fenêtre de traitement
En Ontario et au Michigan, on recommande d’appliquer un traitement insecticide lorsqu’un seuil cumulatif de 5% de plants portant des masses d’œufs et jeunes larves est atteint. Par exemple, si vous observez 2% des plants atteints lors du premier dépistage et que, cinq jours plus tard, ce sont 3% des plants observés qui présentent des œufs ou de jeunes larves, le seuil cumulatif de 5 % est atteint. Ce seuil est basé sur l’utilisation d’équipements de pulvérisation spécialisés ou des traitements aériens qui ne causent peu ou pas de dommages à la culture lors du traitement. Des seuils d’intervention plus élevés doivent être envisagés pour tenir compte des pertes causées par le passage d’un pulvérisateur conventionnel.
 
La fenêtre d’intervention est très courte. Le traitement doit être appliqué dans les 5 à 7 jours suivant l’éclosion des œufs. L’objectif est d’atteindre les jeunes larves avant qu’elles n'atteignent les soies, car après le traitement n’aura pas d’effet. Si la ponte est étalée, on peut pulvériser lorsqu’environ 50% des œufs sont éclos.
 
Les dommages causés par le ravageur constatés en 2016 dans des champs affectés en Montérégie-Ouest semblent avoir favorisé le développement de champignons responsables de moisissures. Toutefois, l'importance des champignons qui causent la fusariose de l’épi et la production de vomitoxine n'a pas été mesurée. La photo 6 montre les moisissures qui étaient apparentes sur la majorité des épis affectés.
 
Le seuil économique d’intervention dans la culture du maïs fourrager est inconnu. Comme le VGOH s’attaque uniquement aux épis et que ces derniers représentent 50 % de la matière sèche récoltée, on peut penser que le seuil économique d’intervention serait plus élevé. Par contre, on ne connaît pas l’impact des épis endommagés sur la qualité et la conservation de l’ensilage.


 
Photo 6 : Moisissures se développant sur les grains mangés par une larve de VGOH
Source : Stéphanie Matthieu, MAPAQ


Méthode de lutte
Tel que mentionné plus haut, les champs de maïs qui possèdent la technologie Bt Viptera sont moins susceptibles d’être affectés par l’insecte
 
Toutefois, si vous n’utilisez pas cette technologie et que le seuil économique est atteint, plusieurs produits insecticides sont homologués pour lutter contre ce ravageur. Consultez la liste de ces produits sur le site de SAgE pesticides.  Ce site contient également de l’information sur les IRE et IRS des produits. 
 
Il est important d’utiliser un  insecticide seulement si c’est nécessaire et de le faire pendant la fenêtre d’intervention appropriée afin d’en maximiser l’effet et de prévenir le développement de résistance chez l’insecte face aux produits disponibles sur le marché.
 
 
 

Références
 Baute, T., Smith, J. et  Schaafsma, A. 2017 Campus Western Bean Cutworm Scouting and Management in Field Corn. Fiche technique du Ministère de l’agriculture, de l’alimentation et des affaires Rurales de l’Ontario. Disponible en ligne.
 
DiFonzo, C. 2017. Time to scout and manage western bean cutworm in southern Michigan
Article publié par Michigan State University Extension, Department of Entomology. Disponible en ligne.
 
 
  
Cet avertissement a été rédigé par Isabelle Fréchette, agr., Geneviève Labrie, biologiste-entomologiste, Stéphanie Mathieu, agr. et Julien Saguez, biologiste-entomologiste. Pour des renseignements complémentaires, vous pouvez contacter les avertisseurs du réseau Grandes cultures ou le secrétariat du RAP. La reproduction de ce document ou de l’une de ses parties est autorisée à condition d'en mentionner la source. Toute utilisation à des fins commerciales ou publicitaires est cependant strictement interdite.


Ministère de l'Agriculture, des Pêcheries et de l'Alimentation, MAPAQ, Réseau d'avertissements phytosanitaires, RAP

Organisation : Ministère de l'Agriculture, des Pêcheries et de l'Alimentation du Québec
Auteur(s) : RAP - Réseau Grandes Cultures
Date de publication : 25 juillet 2017

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