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Grandes cultures, Avertissement No 17, 7 août 2020

Réseau d'avertissements phytosanitaires Avertissement - Grandes cultures
Des « cols d’oie » dans les champs de maïs (chrysomèle des racines du maïs). Ver-gris occidental des haricots dans le maïs : hausse des captures de papillons, le dépistage des masses d’œufs se poursuit. Tétranyques à deux points (soya). Puceron du soya : vigilance recommandée pour les champs sous le stade R5.
 

PRÉSENCE DE « COLS D’OIE » DANS LES CHAMPS DE MAÏS
Groupe de travail du RAP Grandes cultures sur les ravageurs des semis
 
Deux types de dommages causés par la chrysomèle des racines du maïs peuvent être observés présentement dans les champs de maïs : des cols d’oie et des soies coupées.

Lorsque des plants de maïs en forme de cols d’oie sont observés, la chrysomèle des racines du maïs est souvent suspectée d'en être la cause; l’alimentation des larves de ce ravageur sur les racines provoque ce symptôme. Cependant, d’autres causes sont possibles (fort vent, dommage d’herbicide, etc.). Pour en savoir plus, consultez le bulletin Plants de maïs en forme de « cols d'oie » : les causes possibles.

Il existe une méthode d’évaluation des dommages aux racines permettant d’évaluer l’impact des larves de chrysomèle des racines du maïs sur la culture. La méthode d’évaluation est basée sur une échelle de 0 (aucun dommage) à 3 (3 nœuds racinaires ou plus sont affectés). Sur ce point, veuillez vous référer à la figure 1 et à la photo 1.

Essentiellement, il s’agit de recenser le nombre de nœuds totalement endommagés et celui des nœuds partiellement mangés par les larves. Par exemple, une cote de 1,5 correspond à un nœud dont toutes les racines ont été sévèrement attaquées, et à un deuxième dont la moitié est affectée. Il existe un outil interactif développé aux États-Unis pour aider à cette évaluation (gratuit, en anglais). En Illinois, des chercheurs ont observé qu’à partir d’une cote de 0,25, des dommages économiques peuvent commencer à être observés et qu’une perte de rendement de 15 % doit être attendue pour chaque nœud grugé par les larves. Ces chiffres n’ont toutefois pas été validés au Québec. Notez qu’il n’est pas nécessaire d’observer le symptôme de col d’oie pour que le plant présente un dommage de cote 1. Plus la récolte des champs où des dommages aux racines sont constatés est retardée, plus grandes seront les pertes de rendement liées à la verse. Comme cet insecte est peu mobile, si des dommages sont observés, on peut alors s’attendre à une augmentation des dommages si du maïs non Bt-chrysomèle est semé dans le champ, l’année suivante.
 
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Figure 1. Échelle des dommages aux nœuds; cote de 0 (à gauche) et de 3 (à droite)

Source : Oleson et al. (2005)

 
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Photo 1. Système racinaire d’un plant de maïs très affecté par la chrysomèle des racines du maïs.
La cote maximale (3) pourrait être attribuée à ce plant (trois nœuds sont complètement mangés).

Source : CÉROM


Les chrysomèles adultes, qui émergent du sol à partir de la mi-juillet, peuvent, depuis, être aperçues dans les champs. Les adultes peuvent s’alimenter sur les soies de maïs et ainsi affecter la pollinisation du maïs. La situation est inquiétante seulement si moins de la moitié du champ est pollinisé, si les soies dépassant des épis sont plus courtes qu’un demi-pouce (1,3 cm) et si les adultes sont toujours actifs. L'avertissement No 35 du 27 juillet 2016 donne plus d’information sur la méthode visant à déterminer si la pollinisation du maïs est complétée.

Dans le cas de la chrysomèle des racines du maïs, si des dommages aux racines et/ou aux soies sont observés cette année, la meilleure stratégie pour l’année prochaine est de semer une plante non hôte, comme le soya, ce qui permet de briser efficacement le cycle de développement de l’insecte. Comme 2020 a été une année propice aux plants de maïs spontané, l’absence de contrôle de ces indésirables dans un champ de soya pourrait entretenir une population de chrysomèles dans ce champ. C’est donc aussi un aspect à considérer pour la rotation des cultures.

L’utilisation d’un hybride de maïs Bt visant la chrysomèle des racines est un des autres moyens de lutte possible contre cet insecte. Cependant, comme plusieurs cas de résistance de la chrysomèle des racines du maïs au maïs Bt ont été rapportés aux États-Unis [voir le site (en anglais) de la Coalition canadienne contre les ravageurs du maïs, il est recommandé d’effectuer une rotation des cultures afin de prévenir la résistance. Si la rotation des cultures n’est pas envisageable pour certaines raisons (besoin alimentaire du cheptel, par exemple), il est recommandé de privilégier l’utilisation d’un hybride contenant des traits multiples pour contrôler la chrysomèle des racines du maïs. Si l’utilisation de maïs Bt contre la chrysomèle des racines du maïs est requise, il est important de respecter les exigences en matière de refuge. L’avertissement No 1 du 10 février 2020 donne plus de détails sur les champs à risque et les méthodes de lutte.
 
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Plants en forme de cols d’oies causés par la chrysomèle des racines du maïs

Mathieu Neau (CÉROM)

 

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Chrysomèle des racines du maïs du nord

Source : LEDP (MAPAQ)

 
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Chrysomèle des racines du maïs de l'Ouest

Source : Julien Saguez (CÉROM)

 
VER-GRIS OCCIDENTAL DES HARICOTS :
CAPTURES TOUJOURS EN HAUSSE,
ET LA PONTE SE POURSUIT

Groupe de travail du RAP Grandes cultures sur les papillons

Les captures de papillons du ver-gris occidental des haricots (VGOH) continuent d’augmenter dans la province (voir la carte ci-dessous). Nous ne pouvons pas déterminer si le pic des captures a été atteint cette semaine. De nombreux champs sont déjà rendus au stade de brunissement des soies, stade moins attractif à la ponte. Les champs inégaux où des plants moins avancés sont présents sont donc particulièrement à risque.
 
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Des masses d’œufs ont été observées encore cette semaine. Dans certains champs, de jeunes larves ont été retrouvées, ce qui n’est pas surprenant, puisque des masses d’œufs ont été rapportées durant la semaine du 20 juillet, et que les œufs éclosent dans les 5 à 7 jours suivant la ponte.
 
Champs de maïs dépistés sur une base hebdomadaire entre le 21 juillet et le 3 août 2020
Région Nombre de champs dépistés Nombre de champs où la présence de masses d’œufs ou de jeunes larves a été détectée Nombre de champs atteignant le seuil cumulatif de 5% des plants porteurs de masses d’œufs ou de jeunes larves Maximum atteint de plants porteurs de masses d’œufs ou de jeunes larves
Abitibi-Témiscamingue 3 0 0 -
Bas-Saint-Laurent 3 0 0 -
Capitale-Nationale 1 0 0 -
Centre-du-Québec 3 2 0 1 %
Chaudière-Appalaches 6 1 0 1 %
Estrie 3 1 0 2 %
Lanaudière 3 0 0 -
Laurentides 3 1 0 1 %
Mauricie 3 0 0 -
Montérégie-Est 4 0 0 -
Montérégie-Ouest 10 9 6 14 %
Outaouais 6 4 2 23 %

Les masses d’œufs sont habituellement pondues sur la face supérieure des 3 ou 4 feuilles du haut du plant, sur la feuille étendard ou sur des feuilles qui ont encore un port dressé, mais à ce stade-ci les œufs peuvent également être pondus plus près des épis.

Pour en savoir plus sur le dépistage et le seuil d’intervention, veuillez lire ou relire l’avertissement N14 du 17 juillet 2020.

Présence d’ennemis naturels
Attention, les œufs de VGOH peuvent être confondus avec des œufs de punaises pentatomides (insectes bénéfiques). Les œufs de VGOH sont ronds et portent des lignes longitudinales, alors que ceux des punaises sont en forme de barils ou de guimauves et portent un halo d’épines (photos 2 à 4). Les œufs des deux espèces peuvent passer du blanc au mauve.

Les œufs peuvent également être parasités par des minuscules guêpes parasitoïdes. Au champ, les masses d’œufs parasitées paraissent plutôt grises que mauves; et à la loupe, on peut apercevoir qu’ils sont troués à la suite de l’émergence du parasite (photo 5).

D'autres insectes peuvent s'attaquer aux oeufs de VGOH tels que les chrysopes, les punaises et les coccinelles. Quant à ces dernières, elles peuvent également s'attaquer aux jeunes larves (photo 7).

Signe encourageant, la présence de tous ces ennemis naturels a été signalée, cette semaine, dans des champs où des œufs de VGOH ont été pondus.

 
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Photo 2. Les œufs de VGOH (à gauche) sont ronds et portent des lignes longitudinales,
tandis que les œufs de punaise (à droite) sont en forme de baril ou de guimauve et portent un halo d’épines.

Source : Tracey Baute (OMAFRA)

 
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Photo 3. Différence entre des œufs de VGOH (à gauche) et ceux de punaise (à droite)

Source : Julien Saguez (CÉROM)

 
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Photo 4. Oeufs de punaise après éclosion

Source : Stéphanie Mathieu (CÉROM)

 
 
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Photo 5. Oeufs de VGOH parasités

Source : Stéphanie Mathieu (MAPAQ)

 
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Photo 6. Ennemis naturels du VGOH : oeufs (1), larve (2), pupe (3) et coccinelle adulte (4), larve (5) et adulte (6) de chrysope,
punaise Podisus spp. (7), et punaise Orius spp. (8)

Sources : 1. Stéphanie Mathieu (MAPAQ); 2 à 4. CÉROM; 5. lejardindeyaya; 6. Jardinage-entomologique; 7. BugGuide; 8. planetnatural

 
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Photo 7. Jeunes larves de VGOH lors de l'éclosion des oeufs

Source : Stéphanie Mathieu (MAPAQ)

 
 
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Photo 8. Trace laissée par les œufs de VGOH (les jeunes larves s’en alimentent lorsqu’elles en sortent).
Source : S. Mathieu (MAPAQ)

 
 
LES DOMMAGES DU TÉTRANYQUE À DEUX POINTS
PEUVENT ÊTRE CONSTATÉS DANS LES CHAMPS DE SOYA

Sébastien Boquel, entomologiste et Isabelle Fréchette, agr. (CÉROM)

Les conditions chaudes et sèches observées au mois de juillet ont été favorables au développement du tétranyque à deux points, un ravageur qui peut rapidement causer d’importants dommages dans le soya.

Puisque plusieurs cas de tétranyques à deux points ont été rapportés au RAP Grandes cultures, la semaine passée (avertissement N° 16 du 31 juillet 2020), il serait encore possible de constater des dommages, lesquels se manifestent généralement par un jaunissement du feuillage en bordure ou par foyers dans le champ. Par ailleurs, compte tenu des conditions météorologiques des derniers jours favorables aux ennemis naturels de ce ravageur et de l’avancement de la culture dans la province, un traitement acaricide a peu de chance d’être rentable. À la mi-août, la diminution de la durée du jour stimule l’entrée en diapause des femelles qui deviennent orangées. Elles cessent alors de s’alimenter et migrent ensuite dans le couvert végétal, afin de s’y abriter pour l’hiver.

Pour en savoir plus sur les seuils d’intervention et sur les méthodes de dépistage, veuillez relire l’avertissement N° 14 du 17 juillet 2020. Pour obtenir plus d’information sur l’identification, la biologie, les dommages, les traitements acaricides et des photos, consultez la fiche technique Le tétranyque à deux points.

 
PUCERON DU SOYA : VIGILANCE RECOMMANDÉE
POUR LES CHAMPS QUI N’ONT PAS ATTEINT LE STADE R5

Les populations de puceron du soya sont en hausse depuis la semaine dernière. Dans les champs surveillés par le RAP, la moyenne provinciale est passée de 22 pucerons par plant à 43 pucerons par plant. Au sein du réseau, un seul site s’approchait cette semaine du seuil d’alerte; il s’agit d’un site situé à East Broughton (Chaudière-Appalache) où il y avait en moyenne 231 pucerons par plant lors d’un dépistage réalisé le 4 août. Toutefois, 43 des 65 champs dépistés étaient rendus au stade R5, stade à partir duquel un traitement insecticide a peu de chance d’être rentable. Cliquez ici pour accéder au tableau montrant le nombre de sites suivis par région, la densité de pucerons et le stade de croissance du soya dans les champs suivis par le RAP.

Compte tenu de l’augmentation des populations, une surveillance des champs n’ayant pas atteint le stade R5 est recommandée. Le stade R5 est décrit comme étant le moment où il y a présence de graines d’environ 3 mm dans une gousse à l’un des 4 nœuds supérieurs de la tige principale. Pour accéder à un guide visuel pour la détermination du stade du soya, cliquez ici.

Le dépistage consiste à déterminer le nombre moyen de pucerons par plant et l’abondance des ennemis naturels, qui ont montré leur efficacité pour contrôler le puceron du soya. L’atteinte du seuil d’alerte de 250 pucerons par plant ne signifie pas qu’un insecticide doit être appliqué immédiatement, mais qu’il est nécessaire de dépister tous les 2 à 4 jours pour suivre l’évolution des populations de pucerons.

Pour en savoir plus sur la stratégie d’intervention et sur l’identification des ennemis naturels, veuillez consulter le bulletin d’information Stratégie d’intervention recommandée au Québec contre le puceron du soya. Vous pouvez aussi visionner la courte vidéo Le dépistage du puceron du soya en cinq points.

 
Toute intervention de contrôle d’un ennemi des cultures doit être précédée d’un dépistage et de l’analyse des différentes stratégies d’intervention applicables (prévention et bonnes pratiques, lutte biologique, physique et chimique). Le Réseau d’avertissements phytosanitaires (RAP) préconise la gestion intégrée des ennemis des cultures et la réduction des risques associés à l’utilisation des pesticides.
 


Pour des renseignements complémentaires, vous pouvez contacter l’avertisseuse du réseau Grandes cultures ou le secrétariat du RAP. La reproduction de ce document ou de l’une de ses parties est autorisée à condition d'en mentionner la source. Toute utilisation à des fins commerciales ou publicitaires est cependant strictement interdite. Le Réseau d'avertissements phytosanitaires (RAP) a pour mission d'informer les producteurs et autres intervenants du domaine agroalimentaire québécois au sujet de la présence et de l'évolution des ennemis des cultures dans leurs régions respectives, et des meilleures stratégies pour les gérer. Les communiqués du RAP Grandes cultures sont diffusés gratuitement par ces trois canaux : par courriel, via le site Web d’Agri-Réseau et via Twitter
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Organisation : Ministère de l'Agriculture, des Pêcheries et de l'Alimentation (MAPAQ)
Auteur(s) : RAP - Réseau Grandes cultures
Date de publication : 07 août 2020
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