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Toutes les raisons de considérer l'incubation avant de démarrer son entreprise agricole

Qu’est-ce qu’un incubateur d’entreprise?
Avant de débuter, clarifions de quoi il s’agit. Plusieurs définitions et certainement plusieurs modèles d’incubateur existent à ce jour, mais parlons d’une mission globale et première d’aider le démarrage d’entreprises. Mieux étudié et connu dans plusieurs secteurs non agricoles pour améliorer le taux de succès des entreprises en démarrage (Laviolette et Loue, 2007), le potentiel de ce type d’organisme s’étend de plus en plus au secteur agricole. En 2012, on dénombrait 10 incubateurs agricoles au Québec. Toutefois, il faut dire que le vocable « d’incubateur » comprend une variété de services qui passe de l’aide physique à l’accompagnement virtuel.
 
Dans cet exposé, il sera question d’incubation mixte, c’est-à-dire l’offre physique par les espaces locatifs dotés d’équipements agricoles en combinaison avec l’accompagnement entrepreneurial et agronomique.  Ce dernier modèle offre sans aucun doute toutes les conditions nécessaires à la création d’ « entreprises qui sont viables financièrement et autonomes lorsqu’elles quittent l’incubateur » (NBIA, 2011). Au Québec, l’incubation mixte rejoint plus souvent un type d’agriculture à petite échelle tourné vers les circuits courts de proximité et à valeurs ajoutées, les espaces locatifs pouvant plus réalistement héberger ce modèle agricole.
 
Bonne nouvelle, comme vous l’avez probablement remarqué si vous gravitez dans le domaine agricole, l’engouement vers ce type d’agriculture est évident à l’heure actuelle. Toutefois, même si le retour à la terre est à la « mode », il faut bien prendre le temps de planifier et de calculer un projet avant de se lancer en grande, sans quoi cette tendance ne restera qu’une mode passagère. Comme il serait souhaitable que ce mouvement soit durable et couronné d’un nombre grandissant d’histoires à succès,  voici toutes les raisons de considérer l’option d’un incubateur agricole dans un plan de démarrage d’entreprise agricole.
 
Des investissements importants
Vous le savez tous, l’entrepreneuriat agricole est bien connu pour ses barrières à l’entrée hors du commun. Bon nombre de gens passionnés avec un projet en tête se sont fait marteler la motivation par des commentaires du type « tu es bien courageux, ce n’est pas évident se lancer là-dedans » ou bien « Ha oui, tes parents ont une ferme donc !... Ha non! Comment vas-tu faire alors ??»  Bien sûr, il y a des productions plus accessibles que d’autres, mais reste que « la principale contrainte à l’établissement est l’écart entre la valeur marchande et la valeur économique des actifs agricoles » (Perrier et Cantin, 2012).
 
Les incubateurs sont donc une formule intéressante pour réduire cette barrière à l’établissement, lorsqu’il est question de location de parcelle avec équipements agricoles partagés sur place. Le guide technico-économique de démarrage de l’entreprise maraîchère (2008) mentionne que l’investissement moyen de départ passe de 300 000 $ à 100 000 $ lorsque la terre est louée initialement (sans équipements fournis). Sans compter que « La rentabilité est rarement atteinte dans les trois ans suivant le démarrage d’une entreprise agricole » (Perrier et Cantin, 2012). Un tel investissement nécessite une bonne préparation et un incubateur est un bon moyen d’acquérir une confiance en soi et des reins assez entrainés pour supporter un endettement considérable. Mais rassurez-vous, bon nombre de fermes ont gravi les échelons de l’entrepreneuriat et sont arrivées à des résultats très gratifiants. Nommons seulement le récent exemple de la ferme aux petits oignons qui affiche aux premières loges de la Terre de Chez Nous un revenu annuel de 750 000$ sur 4 hectares, de quoi faire rougir les monocultures à grande échelle. 
 
Améliorer sa crédibilité financière
Comme l’agroéconomiste Anne Le Mat l’a si bien énoncé dans un récent article de la Terre de Chez Nous, la première clé du succès pour une entreprise réside dans l’investissement. En effet, l’augmentation de la productivité et de l’efficacité d’une entreprise nécessite inévitablement des investissements importants.  Or, il peut parfois être difficile pour une entreprise agricole en démarrage de trouver le financement requis. Ainsi, les premières années sont cruciales afin de dégager une marge de profit suffisante pouvant servir de levier à l’investissement.

Les incubateurs ont deux avantages à ce sujet. Premièrement, le partage des infrastructures et des équipements permet de réduire les coûts de production initialiaux, afin de dégager un plus grand profit lors de ces cruciales premières années. Deuxièmement, une entreprise qui a déjà démontré une capacité à produire un chiffre d’affaires X sur un incubateur aura beaucoup plus de crédibilité devant un banquier.

Imaginez-vous au poste de banquier de la Caisse Desjardins. Vous avez prévu investir cette année 400 000 $ dans l’agriculture locale à petite échelle de votre région parce que vous avez entendu parler de la ferme de la Grelinette ! Comme par hasard deux projets de démarrage sonnent à votre porte. L’un d’eux a déjà son entreprise sur pied par le biais d’un incubateur et demande un financement de 300 000$ pour établir sa production sur une magnifique terre qui vient d’être mise en vente dans le rang de son enfance, une occasion à saisir. Il a déjà démontré être en mesure de dégager 50 000 $/ha dans ses premières années et son marché est déjà bien établi grâce à l’incubateur. L’autre projet, tout à fait similaire au premier, demande la même somme d’argent et possède la même scolarité que son collègue. Toutefois, son seul argumentaire repose sur des prévisions financières qu’il n’a jamais expérimentées à ce jour et sur un marché fictif. Que feriez-vous avec le 400 000 $ de la banque en tant que prêteur?...

Briser l’isolement
Vous n’y avez peut-être pas pensé, mais vous aurez surement des baisses de motivation ou des difficultés à surmonter certaines embuches dans les premières années du démarrage de votre entreprise. L’incubateur présente un avantage important lors de ces instants; vous ne serez pas seul ! Le simple fait de pouvoir partager avec les autres entreprises incubées ses mésaventures et ses questionnements, en plus d’être très constructif, peut donner un coup de pouce à votre motivation.  Vous trouverez même peut-être difficile de quitter cette communauté, lorsque vous en serez prêt !

Se créer un réseau
Les incubateurs sont bien souvent le noyau de tout un réseau, que ce soit pour la mise en marché, pour le service-conseil ou pour la recherche de main d’œuvre. L’entreprise incubée s’intègre souvent dans un réseau d’affaire déjà en place à son arrivée dans un incubateur. En plus de faciliter la période de démarrage, l’agriculteur à des chances de garder ce réseau après sa sortie de l’incubateur.
 
Expérimenter son idée
Évidemment, puisque l’incubation permet de diminuer le risque financier, elle permet aussi plus aisément l’expérimentation d’un nouveau produit ou d’un nouveau marché en toute sécurité. Les incubateurs d’entreprises généralistes sont d’ailleurs souvent cités comme étant des stimulateurs d’innovation. Le milieu agricole ne fait pas exception à cette observation. Par exemple, une culture marginale dont les paramètres de régie de culture ne sont pas encore bien établis demande un certain temps de recherche et de développement plus risqué. D’autant plus que le produit doit faire sa place et être connu des consommateurs. Ainsi, l’incubateur permet de tester le succès d’une idée nouvelle sans risquer des investissements importants. Plus simplement encore, cela représente aussi l’occasion d’expérimenter l’entrepreneuriat et de vérifier si c’est bien ce que vous désirez.

Une transition judicieuse
La deuxième clé du succès mentionné par l’agroéconomiste Anne Le Mat, dans le même article de la Terre de Chez Nous cité plus haut, elle celle de la compétence. Il est souvent répété que la formation agricole et l’expérience terrain préalable sont hautement conseillées avant de démarrer son entreprise. Un sondage en 2008 a dénombré que 70% des maraîchers en ASC détenaient un diplôme spécialisé en agriculture. Plusieurs d’entre eux témoignaient l’importance de la formation dans le succès d’une entreprise  (MAPAQ, 2008). Une fois cette étape accomplie, l’expérience terrain en stage permet de consolider les connaissances acquises et de réellement améliorer les compétences de l’agriculteur. Toutefois, lorsque celui-ci se retrouve seul dans la prise de décision, bien des questionnements s’imposent! Cette nouvelle autonomie dans le démarrage d’entreprise est parfois une source d’inconfort et d’erreurs. Ainsi, l’incubation est une bonne transition entre l’encadrement total d’un stage et l’autonomie absolue de l’entrepreneuriat. Entre les deux, se trouve l’accompagnement terrain du personnel de l’incubateur disponible au besoin et/ou l’aide de collègues incubés. L’incubation est aussi un moment idéal et sans risque pour faire ses erreurs de débutant! Après tout, on apprend beaucoup plus en faisant ses propres erreurs.

C’est bon pour le moral !
Finalement, c’est bien plus amusant de se retrouver entre nouveaux entrepreneurs et de collaborer dans un milieu enrichissant !
 
Source :
 
Laviolette E., Loue, C. (2007). « Les compétences entrepreneuriales en incubateur ». 5e Congrès international de l’Académie de l’Entrepreneuriat, Paris, 23 pages.

Mapaq (2008) Guide technico-économique de démarrage de l’entreprise maraîchère commercialisant selon la formule de l’agriculture soutenue par la communauté. Site internet : http://www.mapaq.gouv.qc.ca/fr/Publications/Guidetechnico-maraicher.pdf

Ménard, M. (2017) « Les 5 clés du succès des petites fermes » La Terre de Chez Nous, 13 septembre 2017. En ligne : http://www.laterre.ca/actualites/cultures/5-cles-succes-petites-fermes.php

Ménard, M. (2017) « Ils génèrent 750 000 $ de revenus avec 4 hectares! » La Terre de Chez Nous, 13 septembre 2017. En ligne : http://www.laterre.ca/actualites/biologique-actualites/generent-750-000-de-revenus-4-hectares.php

National Business Incubation Association (NBIA), (2011). Site internet : www.nbia.org, consulté le 22 aout 2011.

Perrier J.P., Cantin, S. (2012) Analyse et évaluation d’impacts des incubateurs d’entreprises agricoles au Québec. TARGET LAVAL, Québec, 48 pages.
 
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Organisation : Incubateur Agroalimentaire des Appalaches
Date de publication : 20 septembre 2017
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