Les mycorhizes : en grandes cultures

Depuis 2011, les agriculteurs québécois et canadiens disposent d’un inoculum mycorhizien polyvalent pouvant être utilisé sur diverses espèces en grandes cultures, sauf le canola.

La production industrielle, réalisée par une entreprise québécoise et une entreprise de l’Inde, requiert des installations appropriées qui ont dues être imaginées et construites hors normes. Il s’agit d’une biotechnologie qui n’a pas d’égal dans le monde, pour le moment du moins. Les deux procédés ont été rendus possibles grâce à notre découverte du siècle décrite dans le billet précédent.

Ces usines nécessitent du personnel hautement qualifié et une panoplie d’habiles techniciens. L’usine de québécoise a une capacité de production pour rencontrer une demande atteignant un million d’hectares par année, de la part des agriculteurs canadiens et français.

Ce n’est pas tout de développer des inoculums sophistiqués à grande échelle, encore faut il que les agriculteurs puissent les appliquer facilement et correctement. Ils sont récalcitrants au départ à toute modification  de leurs équipements d’ensemencement. Il faut donc que l’industrie s’adapte à ces équipements diversifiés selon la culture envisagée. Par exemple, dans le cas de la pomme de terre, les agriculteurs ont traditionnellement utilisé un réservoir pour verser une solution de 10/52/10 sur les germes. Dans ce cas, rien de plus facile que d’utiliser dans le même réservoir une suspension liquide de spores, à condition de pouvoir l’agiter fréquemment. Pour d’autres cultures une poudre mélangée contenant les spores ajoutées aux graines fera l’affaire. Dans le cas des légumineuses, telles que la fève soja, les agriculteurs ont l’habitude d’utiliser des graines enrobées. Si c’est facile de le faire avec les rhizobiums pour la fixation de l’azote atmosphérique, ce fut tout un défi de le faire avec les spores de glomus, car celles-ci avaient tendance à subir une déshydratation et mourir rapidement. Il a donc fallu développer une formulation pour assurer la survie et l’efficacité des spores. C’est ainsi que selon les diverses demandes il a fallu développer toute une panoplie de formulations adaptées.
 
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J’imagine qu’avec les carottes, il faut trouver moyen de placer les spores sur les rubans d’ensemencement de précision permettant d’éviter les éclaircis post semis, etc.
 
Nous voici donc partis pour la grande aventure dont on sait comment elle commence mais non pas comment elle finira. Depuis 2011, les agriculteurs canadiens ont continué d’appliquer des inoculums mycorhiziens sur des centaines de milliers d’hectares, atteignant 280 000 hectares en 2016. La courbe exponentielle en développement suggère que ce sera possiblement plus de 400 000 hectares en 2017 et l’entreprise québécoise prévoit que la demande des agriculteurs dépassera le potentiel de production de son usine actuelle pour un million d’hectares, à partir de 2019. C’est pourquoi on s’affaire à construire deux autres usines pour un million d’hectares chacune, une au Québec et l’autre dans l’ouest canadien.
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Pour en savoir plus : Les mycorhizes : l’essor de la nouvelle révolution verte, MultiMondes, 2015


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