Les mycorhizes : vitales pour l’humanité

Nous avons vu que les producteurs canadiens se préparent à inoculer près de 400 000 hectares cette année, en augmentation marquée d’année en année depuis 2011. Cet intérêt constant et en augmentation, pour l’inoculation mycorhizienne, apparait comme indication claire de l’utilité de cette pratique dans plusieurs cultures comme les oignons, les pommes de terre, le blé, les lentilles etc.
 
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Les agriculteurs poursuivent leurs expérimentations, mais ils ont des limites et méritent d’être mieux conseillés sur cette biotechnologie, notamment en ce qui concerne les prescriptions de fertilisation et de pesticides. On devrait également faire un suivi sur le contrôle des maladies et étudier la dimension agro-économique de cette nouvelle pratique.
 
Lors de ma participation au Congrès International sur les mycorhizes à Delhi en Inde, en 2013, le Ministre de la Science et de la Technologie de ce pays ayant un milliard trois cent millions de bouches à nourrir, a introduit ma présentation en nous disant : "Ce que vous faite est vital pour l’Inde et le deviendra pour l’humanité". Il faut dire qu’à partir de nos recherches, la méthode de production industrielle des inoculums mycorhiziens a également été développée dans ce pays. J’y ai vu, dans trois région de l’Inde, des démonstrations conduites par des agronomes sur une quinzaine de cultures, illustrant que la réduction de 25, 50, 75% des apports en superphosphates ne réduit pas la productivité, pourvue que les inoculums mycorhiziens soient appliqués. Ceci constitue pour les pays comme l’Inde un apport énorme pour la sécurité alimentaire. Dans ces pays, l’importation de superphosphates est impossible économiquement. De plus, cette pratique permet l’élimination de nombreuses maladies ainsi que des nématodes, particulièrement dommageables dans les pays secs.
 
Plus récemment, j’ai fait la connaissance d’un sénégalais qui a compris ce que cette biotechnologie représente pour l’Afrique et notamment pour son pays. Très dynamique et branché sur les instances décisionnelles de son pays, il s’implique présentement dans le montage de parcelles de démonstrations expérimentales élaborées en banlieue de Dakar, conduit par des agronomes locaux. On y utilisera l’inoculum du Québec.
 
On a récemment démontré en Côte d’Ivoire que l’inoculation (inoculum du Québec) du riz pluvial permet une augmentation de productivité de 40%. Ceci a constitué un coup de pouce pour ce visionnaire qui veut que le Sénégal fasse de l’utilisation des inoculums mycorhiziens une politique nationale.
 
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Il semble que ce sont les pays du Sud qui sont en voie de nous démontrer l’importance fondamentale et vitale de l’inoculation mycorhizienne.
 
Pour en savoir plus : Les mycorhizes; l’essor de la nouvelle révolution verte, MultiMondes

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