Comment décrocher pour éviter la détresse psychologique

Cet article se retrouve publié sur mon blogue, n'hésitez pas à consulter tous les articles disponibles ainsi que les questionnaires et outils: Productivité et bien-être au quotidien


« On n’arrive jamais à décrocher de la ferme. Je suis épuisée »

C’est reconnu : le stress, l’anxiété et la détresse psychologique ne cessent d’augmenter dans tous les milieux, particulièrement en agriculture. Nous courrons après notre temps comme un chien court après sa queue... sans jamais l’attraper. Nous avons plus d’équipements sophistiqués, tels que des robots de traite et des logiciels de gestion pour nous faciliter la vie. Pourtant, nous ne nous sommes jamais autant surinvesti dans notre travail. Notre réservoir est désormais vide. Il est temps de faire le plein d’énergie!
 
Dormir suffisamment
Pour récupérer d’une journée de travail, il est essentiel de bien se reposer. Il est recommandé pour 95 % des adultes d’avoir entre sept et neuf heures de sommeil par nuit. Si nous dormons moins, notre concentration, notre productivité et notre humeur en sont affectées. Toutes ces répercussions sont sans compter divers problèmes de santé physique et mentale qui risquent de ressortir à long terme.

Prendre des vacances!
Toutefois pour se ré-énergiser, se protéger de la détresse psychologique, puis augmenter son bien-être, sa créativité et sa productivité, l’être humain a besoin de plus qu’une bonne nuit de sommeil. Il doit avoir des pauses, des congés et des vacances.

Les recherches démontrent que pour être bénéfiques, les moments d’arrêt doivent nous permettre de vivre ces quatre expériences :

Faire le vide :
  1. Se détacher psychologiquement : ne pas penser pendant ses vacances à son travail et son lot de stress. L’individu doit avoir une distance physique, mentale et virtuelle. Pas facile quand l’étable est dans la cour et que la comptabilité est sur la table de cuisine. Il faudrait donc être capable de quitter momentanément les lieux de travail pendant nos congés. Encore faut-il ne pas être branché sur téléphone intelligent pour suivre sa production en ligne sur la plage au Mexique!
 
  1. Se relaxer : être capable d’accéder à un faible niveau d’activation physique et mentale. L’individu peut s’exercer en pratiquant de simples respirations, de la méditation, du yoga, de la marche ou encore en regardant un film.
 
Faire le plein :
  1. Ressentir la maîtrise personnelle : développer de nouvelles habiletés, telles qu’apprendre une nouvelle langue, un instrument de musique ou un nouveau sport. L’individu doit participer à une activité qui le sort complètement de son travail.
 
  1. Contrôler son temps libre : avoir la perception d’être maître de son temps libre et de l’utiliser à sa guise. L’individu doit éviter d’avoir un agenda trop chargé en vacances ou une liste exhaustive de choses à faire la fin de semaine.

La recette de l'équilibre

Afin de conserver son équilibre, l’individu doit profiter de micropauses, de courts congés au lieu de tout miser sur les vacances. La semaine de vacances est très bénéfique pour la santé physique à long terme. Toutefois, il semble que les avantages psychologiques pour le bien-être seraient de courte durée. En effet, après seulement quelques jours ou quelques semaines, nous voilà revenus au même niveau de bien-être qu’avant notre semaine sur les plages de Cuba!
Les vacances sont donc nécessaires au bien-être, mais non suffisantes. Des congés réguliers, des soirées tranquilles à la maison et des micropauses au quotidien sont essentiels au maintien de notre santé physique et mentale.

Avant, notre dimanche était sacré. C’était la journée du repos. Aujourd’hui, nous profitons de cette journée pour faire baisser « la pile de choses à faire ». Nous avons oublié que même la nature possède ses propres cycles pour se reposer. Alors si mère Nature en a de besoin pourquoi pas vous?

Pas le temps de s’arrêter? Certains diront que la vie va trop vite et qu’il y a tellement de choses à faire. Au lieu de nous demander si nous avons les moyens de prendre un peu plus de temps d’arrêt pour refaire le plein, peut-être devrions-nous demander si nous avons les moyens de ne pas en prendre?

Bonne réflexion!

Pierrette Desrosiers, M.Ps.
Psychologue du travail, conférencière, formatrice et coach d’affaires.
Spécialisée en transfert d’entreprises familiales

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