Trousse de biosécurité pomme de terre




La biosécurité est une alliée incontournable pour limiter la propagation des organismes nuisibles aux cultures. La rentabilité et la pérennité du secteur agricole sont liées au maintien du meilleur état sanitaire possible des végétaux. Les principes de biosécurité ont déjà fait leurs preuves pour limiter l’introduction et la propagation de plusieurs organismes nuisibles de la pomme de terre.

En vue d’aider les entreprises à renforcer la biosécurité dans leur entreprise, voici une trousse de biosécurité adaptée à la production de pommes de terre. Cette trousse propose différents outils numériques (modèles de plan de biosécurité, fiches explicatives, capsules d’animation, vidéo, affiches, dépliants) pour permettre l’implantation et la communication des mesures de biosécurité. Ils peuvent servir, entre autres, à la gestion de la biosécurité, à l’affichage, à la signalisation, à la sensibilisation des visiteurs et à la formation des employés. Certains outils peuvent être téléchargés et adaptés au besoin de l’entreprise, utilisés pour impression sur le matériel de votre choix ou visionnés en ligne. De plus, des liens vers des renseignements pertinents ou d’autres outils déjà existants sur le Web sont également ajoutés pour regrouper l’information.

 
La biosécurité est un ensemble de pratiques utilisées pour prévenir, minimiser et gérer la transmission (introduction et propagation) des organismes nuisibles connus, nouveaux ou inconnus. Elle contribue à protéger les intérêts économiques des entreprises et de l’ensemble du secteur.

1.1 CONCEPTS DE BIOSÉCURITÉ
La biosécurité se divise en trois segments qui peuvent être utilisés selon le risque et le statut des ravageurs à gérer pour l’entreprise, soit : la bioexclusion (limitation des risque d’introduction d’un ravageur), la biogestion (limitation des risques de propagation dans l’entreprise d’un ravageur présent) et le bioconfinement (limitation des risques de contamination d’autres entreprises avec un ravageur présent).


Veuillez vous référer à la fiche technique ci-jointe pour comprendre les segments.  
  • Fiche sur la biosécurité
L’élaboration d’un plan de biosécurité permet non seulement de définir et documenter les mesures de réduction des risques afin de faciliter leur mise en œuvre, mais aussi de déterminer les lacunes possibles en matière de biosécurité. À cet égard, un plan doit être évolutif pour s’adapter aux besoins de l’entreprise. De plus, celui-ci permet d’éduquer les nouveaux employés et les visiteurs à propos des risques et de leur gestion.
  • Plan de biosécurité
  • Norme nationale de biosécurité à la ferme pour les producteurs de pommes de terre
  • Protocole de biosécurité pour les événements
Les installations agricoles, l’environnement naturel, l’aménagement de votre exploitation ainsi que les fermes voisines peuvent constituer des forces ou des faiblesses dans la lutte aux ravageurs. Il importe donc de bien les cerner afin de pouvoir établir de bonnes stratégies de biosécurité.

3.1-AMÉNAGEMENTS ET ENTRETIEN
Plusieurs aménagements peuvent faciliter la biosécurité d’une entreprise : le choix des matériaux de construction, l’emplacement des lieux d’entreposage extérieurs, la signalisation, l’instauration d’aires de transition, l’utilisation du paysage, etc. De plus, bien concevoir et entretenir son exploitation, incluant les chemins de ferme, facilite les procédés de nettoyage et réduit les risques associés aux allées et venues.
 
3.2-ÉTABLISSEMENT DES ZONES DE BIOSÉCURITÉ
Une zone de biosécurité est un endroit délimité physiquement où l’on contrôle l’entrée, la sortie et la circulation, et auquel on applique différentes mesures pour diminuer les risques d’introduction ou de dissémination de ravageurs.

On retrouve deux types de zone de biosécurité selon le niveau de risque et l’intensité des mesures appliquées : les zones d’accès contrôlé et les zones d’accès restreint.

Pour accéder aux zones d’accès restreint ou contrôlé, on passe par des aires de transition. Celles-ci sont situées à l’entrée et à la sortie des zones d’accès restreint ou contrôlé.

Elles servent à faire le pont entre un emplacement à risque et un emplacement à protéger. C’est dans ces aires de transition que les mesures de biosécurité sont appliquées (inspection, nettoyage, couvre-bottes, survêtement à enfiler, etc.).
  • Affiche - Zone d'accès contrôlé (ZAC) (Français) (Espagnol)

  • Affiche - Zone d'accès restreint (ZAR) (Français) (Espagnol)

  • Affiche - Zone de nettoyage (Français) (Espagnol)
     
  • Affiche - Nettoyage et désinfection des bottes (Français) (Espagnol)
     
  • Affiche - Nettoyage des mains 

  • Affiche - Biosécurité pour les chemins
Pour la gestion de la biosécurité, il est recommandé d’établir, si possible, une circulation à sens unique dans les bâtiments, dans les secteurs de production et principalement dans les aires de transition. Cela permet de gérer les risques de contamination en évitant le croisement de ce qui est propre et de ce qui est souillé.

La formation des employés sur le déplacement, notamment dans une zone de transition, est importante afin qu’elle soit utilisée de la bonne façon et remplisse pleinement son rôle. 

Avoir un plan de circulation permet de diffuser l’information auprès des employés et des visiteurs.
  • Protocole de déplacement dans les productions végétales - intervenants

  • Protocole de déplacement dans les serres - intervenants

  • Capsule d'animation
L’installation d’une zone de nettoyage permet de s’assurer que les mesures de contrôle et de nettoyage de tout ce qui entre ou sort du site de production, peuvent être appliquées rapidement et efficacement.

Ainsi, elle permet de limiter l’introduction ou la dissémination d’organismes nuisibles dans le site de production, ou d’un site à l’autre.
  • Vidéo de nettoyage
De nombreux organismes nuisibles peuvent être introduits par les semences non seulement de pommes de terre, mais également des cultures en rotation. Plusieurs pratiques de gestion lors de l’approvisionnement permettent de s’assurer d’obtenir des semences de haute qualité phytosanitaire et ainsi réduire les risques liés à celles-ci.
Certains amendements comme les fumiers d’animaux, le compost, les résidus de tourbe, la biomasse forestière, les boues de papetières ou autres peuvent contenir, par exemple, du sol contaminé ou des agents pathogènes nuisibles aux cultures. C’est pourquoi il est important de vérifier que l’amendement choisi n’est pas susceptible de contenir des organismes nuisibles ou des graines de mauvaises herbes. Le compost produit à partir de rebuts de pommes de terre et les fumiers d’animaux nourris avec ceux-ci sont déconseillés pour cette raison et ne devraient jamais être épandus dans les champs cultivés en pommes de terre ou dans les champs en rotation. 

Les véhicules utilisés pour le transport et l’épandage aux champs (engrais, chaux, fumiers ou autres) peuvent également poser un risque d’introduction de ravageurs lorsqu’ils proviennent de l’extérieur de l’entreprise. En effet, ils sont souvent utilisés à forfait sur différentes entreprises, ce qui multiplie les risques d’introduction d’organismes nuisibles. 

De bonnes pratiques de biosécurité dans l’approvisionnement et la gestion de la fertilisation et des amendements permettent de réduire ces risques.
Les personnes qui se déplacent dans l’entreprise, telles que des employés, des visiteurs, des intervenants, des fournisseurs, des travailleurs à forfait, des utilisateurs de véhicules hors route (VHR) ou des villégiateurs, peuvent introduire ou propager des organismes nuisibles.

Les mesures de biosécurité instaurées dans l’entreprise doivent être communiquées de différentes manières selon les interlocuteurs visés. Il peut être utile de diffuser l’information au moyen d’une signalisation dans l’entreprise, de fiches d’information destinées à différents groupes, d’ententes préalables écrites et signées, ou lors de la signature de registres, etc.
  • Entreprise à forfait
     
  • Club quads, villégiateurs, visiteurs
     
  • Intervenants
La biosécurité s’effectue à toutes les étapes de production pour éviter une contamination d’un lot à un autre. Il faut donc porter une attention particulière à l’entreposage, à la manutention et à l’expédition des lots de pommes de terre afin de réduire les risques liés aux opérations. Le nettoyage et la désinfection des entrepôts et équipements, le maintien de registres détaillés, la séparation physique des lots et l’ordre de manutention des lots sont des pratiques à introduire dans un plan de biosécurité.
La gestion des déchets agricoles, dans un souci de biosécurité, pose encore un défi de taille. La recherche de solutions, à la fois économiques, environnementales et sécuritaires, n’est pas simple. Il faudra encore de la recherche et développement dans ce domaine pour trouver des solutions adaptées aux entreprises de pommes de terre.
 
La terre et les résidus végétaux provenant du nettoyage de tout ce qui entre dans l’entreprise sont potentiellement contaminés par des organismes nuisibles. Ceux-ci doivent être confinés de façon hermétique afin d’empêcher leur dispersion : éclosion d’un insecte, sporulation d’un champignon, germination d’une mauvaise herbe, etc.
  • Fiches RAP
Afin d’effectuer un contrôle des différents ravageurs, des méthodes mécaniques, biologiques et chimiques peuvent être utilisées. Cependant, pour préserver la santé de la population et de l’environnement, les pesticides doivent être utilisés uniquement lorsque c’est nécessaire. C’est ce qu’on appelle « l’approche de gestion intégrée des ennemis des cultures ».

Les principes d’une gestion efficace, sécuritaire et économique des ravageurs sont représentés dans le schéma suivant :



11.1-VOIE DE TRANSMISSION

Les organismes nuisibles peuvent s’introduire et se disperser de différentes façons. Bien connaître les ravageurs susceptibles de causer des dommages, ainsi que leurs caractéristiques physiques et leurs cycles de reproduction, permet de déterminer les principaux vecteurs de transmission, puis de mettre en place les mesures appropriées pour diminuer les risques d’introduction et de propagation.

11.2-PLAN DE ROTATION
Les rotations de cultures permettent de réduire la pression des insectes, des maladies et des mauvaises herbes en cassant leur cycle. 

La durée des rotations a également un effet sur les agents pathogènes du sol qui causent les maladies telluriques telle la rhizoctonie (Morissette et coll., 2014). La rotation sur 3 ans est recommandée dans la culture de pommes de terre afin d’en tirer tous les avantages. 

En plus d’améliorer la fertilité, l’utilisation d’un engrais vert est intéressante pour éviter l’établissement de nouvelles mauvaises herbes, bien qu’il ne réprime pas celles déjà en place. 

Étant donnée la récolte tardive, il y a peu de cultures de couverture possibles dans la culture de pommes de terre. Cependant, elles peuvent être pratiquées/mises en place l’année suivant la récolte.   

Référence : Guide de bonnes pratiques visant à réduire l’utilisation et les risques des insecticides de la famille des néonicotinoïdes dans la culture de pommes de terre, Ordre des agronomes du Québec, 25 février 2019.

 
11.3-PLAN D’INTERVENTION POUR LES RAVAGEURS
L’élaboration d’un programme de surveillance et d’un plan d’intervention pour les ravageurs permet de minimiser les pertes de production, puisqu’il est possible de les détecter et ainsi de réagir plus rapidement.

 
11.4-CONTRÔLE DES REPOUSSES DE POMMES DE TERRE
Les pommes de terre qui repoussent dans les cultures subséquentes constituent un risque phytosanitaire à ne pas négliger, puisqu’elles contribuent au maintien des agents pathogènes dans le sol et des insectes nuisibles à proximité, annulant ainsi l’effet « vide sanitaire » recherché par les rotations. De plus, elles peuvent être un foyer de contamination pour les maladies fongiques ou virales. Différentes méthodes préventives et curatives existent pour lutter contre celles-ci.
  • Iriis phytoprotection

  • Lutte contre les repousses de pommes de terre (volontaires)

  • Capsule d'animation
 
Ce projet a été financé par l’entremise du Programme de partenariat pour l'innovation en agroalimentaire, en vertu du Partenariat canadien pour l’agriculture, entente conclue entre les gouvernements du Canada et du Québec.