Cultures maraîchères et fruitières en serre, Avertissement No 5, 15 juillet 2025

 
DOMMAGES CAUSÉS PAR LE SCARABÉE DU ROSIER ET LA PUNAISE TERNE SUR LES HARICOTS ET LES CONCOMBRES EN SERRE
 
Des dommages causés par le scarabée du rosier ont été observés sur les feuilles de haricots dans des serres dépourvues de filets d’exclusion. Cet insecte montre une nette préférence pour les haricots, épargnant les autres cultures présentes.

Une infestation importante peut entraîner des dégâts considérables, principalement sur les feuilles, et parfois sur les fleurs (photos 1 et 2), notamment dans les entreprises situées sur des sols sableux.

En consommant les tissus entre les nervures, les adultes squelettisent les feuilles, ce qui nuit à la photosynthèse, affaiblit les plants et peut réduire la production. Si les adultes réussissent à pondre à l’intérieur de la serre, leurs larves, qui vivent dans le sol de la fin juillet jusqu’en juin de la saison suivante, peuvent également endommager les racines des cultures.
 
Image Agri-Réseau
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Photos 1 et 2 : Feuilles de haricots gravement endommagées par les scarabées du rosier
Source : Carlos Baez, agr.


Parmi les différentes méthodes de lutte, les filets d’exclusion demeurent les plus efficaces. En complément, l’utilisation de pièges attractifs en capsules, combinée à celle de pièges de type Unitrap (Solida) placés à l’extérieur des serres, permet de réduire la population d’adultes (photos 3 à 5).
 
Aucun insecticide n’est actuellement homologué pour le contrôle du scarabée du rosier dans les haricots produits en serre. Toutefois, le biopesticide beetleTERMINATOR (Bacillus thuringiensis ssp. galleriae) est homologué contre cet insecte pour des applications foliaires ou en sol sur des plantes ornementales cultivées en serre. Dans tous les cas, sans filets d’exclusion, le contrôle des adultes s’avère difficile, car ils sont rapidement remplacés par de nouveaux individus.
 
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Photos 3, 4 et 5 : Des pièges à phéromones pour attirer des scarabées du rosier

Source : Carlos Baez, agr.


Pour en savoir davantage sur le scarabée du rosier, consultez les références suivantes :
  • Fiche technique IRIIS phytoprotection Scarabée du rosier;
  • Fiche technique Scarabée du rosier; 
  • Bulletin d'information N° 10 du 13 juin 2014.

Dommages de la punaise terne dans les concombres
Des dommages causés par la punaise terne (Lygus lineolaris) sur les concombres ont été observés. Cet insecte peut attaquer plusieurs cultures produites en serre, toutefois, c’est le concombre qui subit les dommages les plus importants (photo 6).
  
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Photo 6 : Avortement de la tête de croissance d'un plant de concombre causé par la piqûre d'une punaise terne

Source : Carlos Baez, agr.

 
En effet, cet insecte cible fréquemment la tête, une zone essentielle au développement vertical de la plante. Lorsque cette partie est atteinte, le plant cesse de croître et meurt. Cette interruption du développement compromet le rendement et oblige les producteurs à poursuivre la culture à partir d’un drageon, ce qui occasionne un retard de production et accroît les besoins en main-d’œuvre.

Par ailleurs, la punaise terne peut attaquer plusieurs autres cultures produites en serre, telles que la tomate, les poivrons et les aubergines. Dans la tomate, elle peut également causer des dommages significatifs, principalement en piquant les fruits. Ces piqûres entraînent l’apparition de taches jaunâtres, réduisant ainsi la qualité marchande du fruit. Quant aux poivrons et aux aubergines, les piqûres peuvent provoquer la chute prématurée des boutons floraux, nuisant à la floraison et entraînant une baisse du rendement.

Seulement deux insecticides conventionnels sont homologués contre la punaise terne dans le concombre en serre : Beleaf 50SG (Flonicamide) et Rimon 10EC (Novaluron). Il est conseillé de consulter l’outil SAgE pesticides pour obtenir des informations actualisées sur ces produits et leurs conditions d’utilisation.

Dans la régie biologique, l’utilisation de filets d’exclusion constitue la meilleure option, car la punaise est relativement grande et peut être facilement bloquée. L’utilisation de pièges de couleur blanche, habituellement employés pour le dépistage, peut également contribuer à réduire les populations, puisque cet insecte est attiré par cette couleur.

La punaise demoiselle (Nabis spp.) est une autre option efficace pour lutter contre tous les stades de la punaise terne en serre. Ce prédateur indigène, reconnu pour son efficacité en lutte biologique, peut contribuer à diminuer les populations de ce ravageur. Actuellement, Nabis est commercialisée par l’entreprise Anatis Bioprotection pour le contrôle de la punaise terne, avec un taux d’introduction variant entre 0,25 et 0,50 individu/m², selon le niveau d’infestation observé dans la serre.

Pour plus d’information sur Nabis, consulter la fiche technique Punaise demoiselle.

Pour en savoir davantage sur la punaise terne, consultez les références suivantes :
  • Fiche technique synthèse : Punaise terne;
  • Bulletin d'information N° 8 du 6 juin 2012;
  • Bulletin d'information N° 10 du 6 juin 2012.
 
Toute intervention envers un ennemi des cultures doit être précédée d’un dépistage et de l’analyse des différentes stratégies d’intervention applicables (prévention et bonnes pratiques, lutte biologique, physique et chimique). Le Réseau d’avertissements phytosanitaires (RAP) préconise la gestion intégrée des ennemis des cultures et la réduction de l'usage des pesticides et de leurs risques.



Cet avertissement a été rédigé par Carlos Baez, agr., M. Sc. Pour des renseignements complémentaires, vous pouvez contacter les avertisseurs du sous-réseau Cultures maraîchères et fruitières en serre ou le secrétariat du RAP. Édition : Line Bilodeau, agr., M. Sc. et Lise Bélanger (MAPAQ). La reproduction de ce document ou de l’une de ses parties est autorisée à condition d’en mentionner la source. Toute utilisation à des fins commerciales ou publicitaires est cependant strictement interdite.