Grandes cultures, Avertissement No 5, 18 juin 2019

Réseau d'avertissements phytosanitaires Avertissement - Grandes cultures
Dépistage du VER-GRIS NOIR recommandé. CHRYSOMÈLE DU HARICOT dans du soya en Montérégie. Dans quelle situation L’OÏDIUM est-il une menace? Cartes interactives du niveau de risque pour LA FUSARIOSE DE L’ÉPI. ALTISES DANS LE CANOLA : dépistage recommandé. LEVÉE DU MAÏS ET RENDEMENT POTENTIEL.

 
CARTES INTERACTIVES MONTRANT LES DATES PRÉVUES DU DÉBUT DE LA COUPE DES PLANTS PAR LE VER-GRIS NOIR – PRÉVISIONS DU 17 JUIN 2019
Groupe de travail du RAP Grandes cultures sur les papillons

Les captures de papillons du ver-gris noir ont atteint des records cette année. Les producteurs de grandes cultures sont donc invités à planifier le dépistage de leurs champs. Le maïs est la culture la plus à risque, mais en cas d’infestation sévère, des larves pourraient aussi s’attaquer à des champs de soya, de céréales ou de canola.

Le RAP Grandes cultures met à votre disposition des cartes interactives pour déterminer les dates de coupe possibles dans le maïs. La carte « VGN Ponte 3 mai 2019 » présente les prévisions de dates de coupe en fonction d’une date de ponte au 3 mai. Cette carte permet de prévoir le comportement des larves issues des premiers papillons capturés au Québec. La seconde carte « VGN Ponte 16 mai 2019 » prévoit le comportement des larves issues des papillons capturés lors du pic des captures (date de ponte 17 mai 2019).

Dans ces cartes, les couleurs associées à chaque station n’indiquent pas le niveau de risque, mais le moment suggéré pour débuter le dépistage des larves et des dommages.

En cas d’infestation sévère, des dommages peuvent être observés même dans des champs ensemencés avec des cultivars de maïs BT visant le ver-gris noir ou des champs où les semences de maïs ont été traitées avec un insecticide homologué pour lutter contre le ver-gris noir (cliquez sur les liens suivants pour accéder à la liste détaillant les insectes ciblés par les différents hybrides et à la liste des traitements de semences concernés).

Consultez l’avertissement No 4 du 6 juin 2019 pour plus d'information sur le dépistage des larves et des dommages ainsi que les seuils d’intervention.

 
PRÉSENCE DE LA CHRYSOMÈLE DES HARICOTS DANS DU SOYA EN MONTÉRÉGIE
Groupe de travail du RAP Grandes cultures sur les ravageurs des semis
 
La chrysomèle du haricot a été observée dans 2 champs de la Montérégie à Saint-Denis-sur-Richelieu et à Saint-Urbain-Premier.  Les adultes de chrysomèle du haricot qui s’alimentent actuellement sur les plants de soya ont passé l’hiver dans les boisés et les bordures de fossé. Les chrysomèles vont se nourrir sur les plants, pondre leurs œufs avant de mourir prochainement. Selon le Guide des ravageurs en grandes cultures de l’Ontario, la ponte se termine à la mi-juin et l’activité des adultes est quasi-inexistante entre ce moment et la mi-juillet. Pour savoir comment reconnaître l’insecte, consultez cette fiche technique sur le site d’IRIIS phytoprotection.
 
Image Agri-Réseau

Photo 1 : Chrysomèle du haricot (Cerotoma trifurcata)

Laboratoire d'expertise et de diagnostic en phytoprotection (MAPAQ)



Dans le soya, le risque que l’insecte affecte le rendement reposera sur le stade de développement de la culture, le taux de défoliation et des dommages causés aux gousses. À partir du stade unifolié (VC), le soya est tolérant à cet insecte. Une intervention avec un insecticide foliaire ne ferait qu’éliminer l’insecte plus rapidement sans procurer de gain de rendement. Toutefois, en raison des semis tardifs en 2019, il est possible que le soya soit encore au stade crochet (VE). Cliquez ICI pour accéder au Guide sur les stades de croissance du soya.

La méthode de dépistage consiste à sélectionner au hasard au moins 5 rangs dans le champ et dénombrer les chrysomèles sur une distance de 5 mètres dans chacune des zones. Selon le seuil d’intervention recommandé en Ontario, pour les stades crochet à deux feuilles trifoliées (VE à V2), une intervention pourrait être justifiée lorsqu’il y a au moins 16 chrysomèles/plant pour 30 centimètres de rang. Le moment idéal pour les dépister est tôt le matin. Il faut veiller à créer le moins de turbulence possible en marchant, car les insectes tendent à se laisser tomber et se cacher dans les fentes du sol.

À partir des œufs pondus par les adultes qui peuvent être observés maintenant, une nouvelle génération émergera au cours du mois de juillet.  L’impact de cette génération sur la culture devra être évalué sur base de la défoliation qu’elle entraînera.

 
DANS QUELLE SITUATION L’OÏDIUM EST-IL UNE MENACE?
Groupe de travail du RAP sur les maladies des grandes cultures

Les conditions printanières ont été jusqu’à maintenant favorables au développement de l’oïdium (aussi appelé blanc) dans la culture du blé et de l’orge. Cette maladie se caractérise par l’apparition de colonies blanc grisâtre (voir les photos 2 et 3)
 
Image Agri-Réseau

Photo 2 : Oïdium

Ciara Beard, Government of Western Australia

Image Agri-Réseau

Photo 3 : Mycélium blanc et cléistothèces noirs sur feuilles d'orge

Laboratoire d'expertise et de diagnostic en phytoprotection (MAPAQ) (IRIIS phytoprotection)


L’oïdium se développe au mieux dans des conditions fraîches et humides, soit à une humidité supérieure à 85 % (minimum 50 %) et à des températures entre 15 et 25 °C. Au-delà de ces températures, la maladie est ralentie et l’infection n’a généralement pas le temps de progresser suffisamment pour être une menace pour la culture.

Il faut donc suivre les températures journalières annoncées. Si des symptômes sont observés, il est important de s’assurer que les deux feuilles du haut des plants ne se soient pas atteintes par la maladie. C’est lorsque les feuilles du haut sont atteintes que la culture peut subir une perte de rendement. Une infestation hâtive et sévère peut même entraîner des plants rabougris et qui n’épieront pas. Les champs semés tôt et les champs de céréales d’automne sont donc plus à risque.

Si jamais la maladie progresse dans le champ, voici quelques éléments à considérer :
  • La résistance du cultivar à la maladie : référez-vous au Guide RGCQ, certains cultivars sont résistants ou partiellement résistants.
  • Une fertilisation équilibrée est une bonne pratique pour faire face à la maladie. Un apport trop important en azote favorise la propagation de la maladie.
  • Si le cultivar est sensible, que les symptômes progressent et que le potentiel de rendement est élevé, un traitement pourrait être envisagé, mais attention :
    • Certains fongicides ne peuvent être employés qu’une fois par saison. Il est important de lire les étiquettes des produits pour connaître les restrictions d’usage, dont l’intervalle minimum entre les applications de différents produits, si jamais un traitement contre la fusariose de l’épi serait aussi nécessaire.
  • Après l’émergence de la feuille étendard, il est recommandé de ne pas appliquer de fongicides à base de strobilurine (sauf TWINLINE qui est homologué pour lutter contre la fusariose), car ils peuvent augmenter l’infection de la céréale par la fusariose.

Cliquez sur les liens suivants pour accéder aux listes des fongicides homologués pour lutter contre l’oïdium dans le blé d’automne, le blé de printemps et l’orge.

Cliquez sur les liens suivants pour accéder aux listes des fongicides qui sont homologués pour lutter à la fois contre l’oïdium ET la fusariose dans le blé d’automne, le blé de printemps et l’orge.

 
COMMENT FAIRE FACE À LA FUSARIOSE DE L’ÉPI?
Yves Dion, agr. (MAPAQ) et Isabelle Fréchette, agr. (CÉROM)
 
La fusariose de l’épi est une maladie des céréales d’importance. Pour le blé d’automne, l'infection se produit durant la floraison. Dans le sud de la province, l’épiaison est en cours. La floraison qui suit correspond à la période critique d’infection par le champignon. Dans ce cas, les producteurs de céréales d’automne sont appelés à surveiller le développement de leur culture. Si le risque d’infection est élevé, il peut être nécessaire d'effectuer un traitement avec un fongicide. Cependant, il faut prendre en compte que la période d'intervention est très courte. L’intervention doit être réalisée avant la mi-floraison. Plus précisément, la culture doit présenter plus de 70 % des épis entre le stade début floraison et le stade mi-floraison. On peut tout de même traiter avec une faible proportion des épis du champ qui sont complètement épiés.

Afin de déterminer si une intervention avec un fongicide est nécessaire, consultez ces cartes interactives qui présentent le niveau de risque d’infection de la fusariose de l’épi. Ces cartes sont publiées par le Réseau d’avertissements phytosanitaires en grandes cultures en partenariat avec Agrométéo Québec et Agriculture et Agroalimentaire Canada.

Pour en savoir plus sur la maladie, référez-vous à la fiche technique La fusariose de l’épi chez les céréales.
 
Mise en garde : Agriculture et Agroalimentaire Canada, Agrométéo Québec, Solutions Mesonet et le RAP Grandes cultures ne peuvent être tenus responsables de tout dommage de quelque nature que ce soit, notamment la perte de rendement agricole, la perte de qualité ou toute autre perte financière, résultant de l’utilisation ou de l’impossibilité d’utiliser ces cartes.

 
ALTISES DANS LE CANOLA : DÉPISTAGE RECOMMANDÉ AU SAGUENAY–LAC-SAINT-JEAN ET AU BAS-SAINT-LAURENT
Line Bilodeau, agr. (MAPAQ) et Isabelle Fréchette, agr. (CÉROM)

Les pourcentages de défoliation par les altises dans les sites suivis par le RAP Grandes cultures sont généralement faibles. Cependant, un site au Saguenay–Lac-Saint-Jean (à Normandin) présente un niveau de défoliation supérieur au seuil d’alerte de 25 % (voir le tableau ci-dessous). Deux autres sites présentent des niveaux de défoliation plus élevés, soit à Hébertville-Station (Saguenay–Lac-Saint-Jean) et Saint-Louis-du-Ha! Ha! (Bas-Saint-Laurent). Les pourcentages de défoliation de ces champs sont de 14 % et 16 % respectivement. Puisque les dommages causés par les altises peuvent évoluer très rapidement lorsque les populations sont élevées et que le canola est présentement à un stade vulnérable, nous recommandons de procéder à un dépistage préventif des champs de canola au Saguenay–Lac-Saint-Jean et au Bas-Saint-Laurent.
 
Image Agri-Réseau

 

 

Ce dépistage devrait se poursuivre jusqu’au stade 5 feuilles, après quoi les plants sont moins sensibles aux attaques des altises. Si des dommages sont observés, un deuxième dépistage 2 jours plus tard sera nécessaire afin de suivre de près l’évolution potentielle des dommages, ce qui permettra d’évaluer la pertinence d’appliquer un traitement ou non. Un traitement peut être indiqué dès que le pourcentage moyen de la surface foliaire affectée atteint 25 %, à la condition que les altises soient présentes et qu'elles continuent de s'alimenter.

Pour obtenir plus de détails sur le dépistage (illustrations du pourcentage de surface foliaire affectée) et les stratégies d’intervention contre les altises, consulter le bulletin d'information Les altises dans la culture du canola : biologie, dépistage et stratégies d’intervention.

 
ÉVALUATION DE LA LEVÉE DU MAÏS ET RENDEMENT POTENTIEL

La fiche technique Rendement du maïs-grain et densité de peuplement a été rédigée pour répondre aux questions par rapport à la baisse potentielle de la densité de peuplement du maïs-grain pouvant être causée par les insectes du sol lorsque des semences non traitées aux insecticides sont utilisées. Les conditions météo difficiles vécues ce printemps peuvent aussi causer une baisse de densité. Cette fiche technique peut aussi servir lorsque des ennemis des cultures, comme le ver-gris noir, la tipule des prairies et la fonte des semis, ou toutes autres conditions adverses causent la mort de plants. Ceci afin d'évaluer l'impact sur les rendements et la pertinence de conserver le maïs ou de resemer une autre culture.

Le « Logiciel d’évaluation de la qualité de semis du maïs » est un outil gratuit sur Excel permettant d’évaluer la performance du semoir et de compiler les autres causes de manque à la levée. Pour obtenir ce logiciel, veuillez envoyer une demande à [email protected].

Pour plus d’information sur les ravageurs et les maladies pouvant affecter le peuplement du maïs, n’hésitez pas à consulter les fiches suivantes :
  • Ravageurs des semis : dépistage et seuils économiques d'intervention (vers fil-de-fer et vers blancs)
  • Ver-gris noir
  • Mouche des semis
  • Tipule des prairies
  • Évaluation de la santé des racines des grandes cultures en début de saison


 
Pour des renseignements complémentaires, vous pouvez contacter l’avertisseure du réseau Grandes cultures ou le secrétariat du RAP. La reproduction de ce document ou de l’une de ses parties est autorisée à condition d'en mentionner la source. Toute utilisation à des fins commerciales ou publicitaires est cependant strictement interdite.
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