Cucurbitacées, Avertissement No 12, 15 août 2019

Réseau d'avertissements phytosanitaires Avertissement - Cucurbitacées
La pression des maladies est faible. On observe des brûlures foliaires de salinité dans les courges, les melons et les citrouilles. On rapporte des dommages du perceur de la courge dans des champs de courges et de citrouilles biologiques. Des chrysomèles des racines du maïs sont présentes dans les fleurs de courges et de citrouilles.

 
ÉTAT DES CULTURES
 
La pluie reçue en début de période, entre le 7 et le 10 août, a été la bienvenue, car les plantes en avaient vraiment besoin. Par contre, dans certains secteurs, en Montérégie et en Chaudière-Appalaches, les précipitations ont été accompagnées de grêle faisant quelques dommages. Dans les zones touchées, surveillez particulièrement les courgettes. La présence de dommages sur fruits pourrait s'échelonner plusieurs jours après le passage de la grêle selon le nombre et le stade des fruits présents au moment de la grêle.

Le sommaire agrométéorologique cucurbitacées vous présente le tableau des précipitations et des degrés-jours cumulés pour chacune des régions.

 
LE BLANC ET LES MALADIES FOLAIRES
 
Le blanc est en augmentation partout dans les cucurbitacées non tolérantes ou non résistantes à la maladie. Pour connaître la stratégie de traitement contre le blanc, consultez l’avertissement N° 8 du 17 juillet dernier. Pour ce qui est des autres maladies fongiques, telles que la tache alternarienne et la tache septorienne, elles ont peu évolué cette semaine. La pression de la tache angulaire est variable selon les cultures et les régions. En Montérégie, dans le concombre, la bactérie est assez active.

 
GUTTATION ET BRÛLURES FOLIAIRES DE SALINITÉ
 
Des observateurs nous rapportent des brûlures marginales de feuilles dans les cucurbitacées. D’après la répartition homogène des dommages observés dans les champs et selon le type de symptôme, il s’agit de brûlures de salinité dues au phénomène de guttation.
 
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Brûlures marginales des feuilles dues à un excès de salinité

Photo : Isabelle Couture (MAPAQ)


 
CARENCES EN AZOTE
 
Plusieurs observateurs rapportent que des sections de champs, parfois même des champs entiers, jaunissent. En absence de flétrissement bactérien, de dommages du perceur de la tige ou de la punaise de la courge, il pourrait s'agir de carence en azote. Les cultures de plein champ non irriguées ont eu longtemps un sol très sec. Une faible humidité du sol réduit l'activité des bactéries et, par conséquent, réduit la minéralisation de l'azote par les microorganismes du sol. Il y a moins d'azote assimilable par les plantes sous forme d'ammoniac (NH4+-N) ou de nitrates (NO3--N), d'où le jaunissement des plants. Si l'azote organique est présent dans le sol, la situation peut être renversée lorsque la pluie revient.

En présence de carence, les feuilles basses sont vert pâle, les plus anciennes présentent un jaunissement plus marqué et peuvent se nécroser. La croissance des plantes est limitée.

 
DÉGÂTS DU PERCEUR DE LA COURGE
 
On rapporte, en Montérégie-Est, d'importants dégâts du perceur de la courge (Melittia cucurbitae) dans un champ de courges spaghetti et de citrouilles, en régie biologique. 

Chaque papillon femelle peut produire entre 150 à 200 œufs au cours de sa vie. Les œufs sont pondus individuellement sur la partie inférieure de la tige principale. Les œufs commencent habituellement à éclore 14 jours après la ponte. Les nouvelles larves s’enfoncent immédiatement dans les tiges, où elles s’alimentent des tissus végétaux.  En grand nombre, les larves font jaunir puis flétrir le plant et ultimement, cause sa mort.

Les courges butternut ne sont habituellement pas attaquées par le perceur de la tige, tout comme le concombre et les melons.
 
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Perceur de la courge (Melittia cucurbitae)
Laboratoire d'expertise et de diagnostic en phytoprotection (MAPAQ)


CHRYSOMÈLES DES RACINES DU MAÏS PRÉSENTES DANS LES FLEURS 
 

Dans certains champs, on retrouve un grand nombre de chrysomèles des racines de maïs dans les fleurs de cucurbitacées. Normalement, elles ne causent pas de dommage, car elles se nourrissent du pollen ou du nectar. Par contre, les champs dont les plants sont au tout début de leur fructification sont à surveiller étroitement, car ces insectes, s'ils sont très nombreux, pourraient aussi s'attaquer aux jeunes fruits en formation, dont l'épiderme est très tendre.

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Chrysomèle des racines du maïs de l'ouest dans une fleur de courge

Photo : Isabelle Couture (MAPAQ)

 


AUTRES INSECTES RAVAGEURS
 
On observe encore des masses d’œufs, des nymphes et des adultes de la punaise de la courge dans les champs de courges et de citrouilles en Montérégie. Des traitements spécifiquement contre cet insecte sont rarement nécessaires, car le seuil d’intervention se situe à une masse d’œufs par plant.
 
On nous rapporte quelques débuts de foyers de tétranyques à deux points dans le concombre et les melons en Chaudière-Appalaches et dans la région de Québec. Pour connaître les produits de phytoprotection homologués contre les acariens, consultez le bulletin d’information N° 1 du 30 avril 2019.

 

 

Cet avertissement a été rédigé par Isabelle Couture, agronome, M. Sc. (MAPAQ). Pour des renseignements complémentaires, vous pouvez contacter l’avertisseure du réseau Cucurbitacées ou le secrétariat du RAP. La reproduction de ce document ou de l’une de ses parties est autorisée à condition d'en mentionner la source. Toute utilisation à des fins commerciales ou publicitaires est cependant strictement interdite. 
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