Crucifères, Avertissement No 7, 17 juin 2021

Réseau d'avertissements phytosanitaires Avertissement - Crucifères
La croissance des plants reprend dans les champs qui ont pu profiter des averses isolées des derniers jours. Là où les averses se font toujours attendre, la croissance est au ralenti, notamment dans les zones non irriguées. Plusieurs insectes ravageurs sont actifs. De plus, des taches alternariennes ont été identifiées sur quelques brocolis au nord de Montréal et on observe les premiers symptômes de hernie des crucifères en Montérégie.
  
 

La pluie aura fait le plus grand bien aux cultures qui ont pu en profiter. Toutefois, comme ces averses étaient dispersées, certains champs attendent toujours de la pluie, et ce, depuis maintenant trois semaines. La croissance est donc au ralenti dans ces zones, notamment lorsque le recours à l'irrigation est limité ou inexistant. Encore une fois, nous tenons à rappeler que la sécheresse peut affecter la disponibilité et/ou l’absorption des éléments minéraux par la plante. L’apport régulier en eau permet souvent de pallier plusieurs problèmes de carences minérales.

 

Les premières taches alternariennes (Alternaria sp.) ont été identifiées sur des brocolis au nord de Montréal. Le Laboratoire d'expertise et de diagnostic en phytoprotection (LEDP, MAPAQ) a d'ailleurs confirmé le diagnostic de tache noire alternarienne (Alternaria brassicicola) sur du brocoli cultivé en régie biologique. Les températures chaudes de la dernière semaine étaient favorables au développement de ce champignon saprophyte, c'est-à-dire qui profite d'une blessure, causée soit par un insecte, une autre maladie ou un problème d'origine abiotique (abrasion par le vent, carence, etc.), pour se nourrir de la matière organique morte.



INSECTES RAVAGEURS
 
La pression des altises (des crucifères et des navets) demeure variable en fonction de la culture, de la régie et de la région. Du côté des vers gris, des interventions se poursuivent afin de les contrôler de façon ciblée en raison de leur présence ponctuelle. Ces derniers sont à surveiller dans les champs récemment transplantés. De plus, certaines espèces de type grimpeur sont susceptibles de se retrouver dans le feuillage, notamment dans les choux chinois et le chou pommé, où les dégâts d'alimentation et les excréments peuvent causer d'importants dégâts. 

Par ailleurs, les observations de piéride du chou et de fausse-teigne des crucifères se poursuivent jusqu'à la hauteur de la Capitale-Nationale, sans incidence pour le moment. On rapporte également la présence de la fausse-arpenteuse du chou en Montérégie. Inspectez le coeur des plants pour y détecter la présence de ces chenilles défoliatrices et intervenez si nécessaire pour protéger les points de croissance des crucifères. Quant aux pucerons, qui ont pu profiter du temps chaud et sec de la semaine dernière, ceux-ci sont à surveiller, notamment dans les cultures de choux chinois, sensibles à ces ravageurs. Enfin, on note une présence faible à modérée de larves de mouche du chou, principalement dans les cultures où les interventions phytosanitaires sont plus limitées (ex. : rabiole, feuillage des choux chinois, etc.). 
 
 
CÉCIDOMYIE DU CHOU-FLEUR
 
Le tableau qui suit vous permet de prendre connaissance des niveaux de captures de la cécidomyie du chou-fleur de la dernière semaine dans les différentes régions. Vous remarquerez qu'ils sont souvent variables pour une région donnée. Ainsi, la meilleure façon de faire le suivi de cet ennemi est d'installer des pièges à phéromone dans vos champs, dès l'implantation de vos crucifères, et d'en faire le relevé au moins deux fois par semaine. 

Rappelons que pour les crucifères sensibles aux attaques de ce ravageur (ex. : brocoli, chou, chou-fleur), les interventions phytosanitaires effectuées dès l'apparition de l'insecte ou avant, lors de la mise en terre de la culture, contribuent à la régulation des populations et des dégâts, car le contrôle est beaucoup plus difficile à assurer lorsque la pression du ravageur est élevée.
 
Région Nombre de sites de piégeage Niveau de captures
Abitibi-Témiscamingue À venir ND
Bas-Saint-Laurent 1 Faible
Capitale-Nationale 4 Nul à très faible
Centre-du-Québec À venir ND
Chaudière-Appalaches 3 Nul à faible
Estrie 1 Nul
Gaspésie À venir ND
Îles-de-la-Madeleine À venir ND
Laval-Lanaudière 11 Nul à modéré
Laurentides 5 Nul à faible
Mauricie 1 Très faible
Montérégie 10 Nul à faible
Saguenay–Lac-Saint-Jean 5 Nul à faible
 
 
Pour consulter la liste des pesticides homologués dans les crucifères, consultez les bulletins d'information Nº 1 (Herbicides 2021), Nº 2 (Insecticides 2021) et Nº 3 (Fongicides 2021). 
 
 
Toute intervention de contrôle d’un ennemi des cultures doit être précédée d’un dépistage et de l’analyse des différentes stratégies d’intervention applicables (prévention et bonnes pratiques, lutte biologique, physique et chimique). Le Réseau d’avertissements phytosanitaires (RAP) préconise la gestion intégrée des ennemis des cultures et la réduction des risques associés à l’utilisation des pesticides.


 
Cet avertissement a été rédigé par Isabel Lefebvre, M. Sc. (CIEL) et Mélissa Gagnon, agronome (MAPAQ). Il a été révisé par Line Bilodeau, agronome (MAPAQ). Pour des renseignements complémentaires, vous pouvez contacter les avertisseures du réseau Crucifères ou le secrétariat du RAP. La reproduction de ce document ou de l’une de ses parties est autorisée à condition d'en mentionner la source. Toute utilisation à des fins commerciales ou publicitaires est cependant strictement interdite.
Image Agri-Réseau