Maïs : coloration anormale, mais pas d'inquiétude. Tipule des prairies : nouveaux dommages rapportés. Oïdium : quelques cas. Fusariose : cartes du niveau de risque. Mauvaises herbes : phytotoxicités et résistances. Luzernières : charançon postiche observé. Mouche des semis : quelques dommages rapportés. Chrysomèle du haricot : faibles défoliations. Ver gris : quelques dommages observés. Grêle : dommages en Chaudière-Appalaches.
LE MAÏS EN VOIT DE TOUTES LES COULEURS
M. Neau 1, B. Duval 2, J. Saguez 3 et H. Brassard 2
1. Coordonnateur du RAP GC (CÉROM) 2. Agronomes (MAPAQ) 3. Chercheur (CÉROM)
M. Neau 1, B. Duval 2, J. Saguez 3 et H. Brassard 2
1. Coordonnateur du RAP GC (CÉROM) 2. Agronomes (MAPAQ) 3. Chercheur (CÉROM)
Ces derniers jours, des colorations différentes (mauve, argentée et jaune) de feuilles de maïs ont été observées. Plusieurs facteurs peuvent expliquer ces phénomènes :
- Feuilles mauves : Souvent, les plants de maïs prennent cette couleur lorsqu’il y a une mauvaise translocation des sucres (accumulation de pigments). Certains hybrides sont plus susceptibles de présenter cette coloration. Cela peut être causé par des conditions fraîches (air et sol) et humides, un sol compact ou un lit de semence peu profond, empêchant le développement normal du plant. Certains insectes s’alimentant des racines, ou tout autre dommage racinaire, peuvent également entraîner cette coloration.
Une carence en phosphore peut causer des symptômes similaires, mais cette situation est rare. Pour vérifier si c’est le cas, une analyse de sol est nécessaire. S’il n’y a pas une réelle carence en phosphore, l’ajout de phosphore à la culture n’apportera aucun gain.
- Feuilles argentées : Cette coloration est occasionnée par des conditions météorologiques particulières (après une nuit fraîche et sans nuage, avec une journée ensoleillée le lendemain). Ce sont surtout les parties des feuilles qui sont les plus horizontales au moment de ces conditions particulières, qui présentent les symptômes. Ces dommages sont surtout esthétiques et sans impact sur le rendement. Pour plus d’information, consultez la fiche IRIIS phytoprotection.
- Feuilles avec stries jaunes : Cette coloration peut être causée par un temps frais, la compaction du sol, une phytotoxicité ou une carence minérale. Pour plus de détails, consultez la fiche technique Maïs strié : causes possibles.
Dans la majorité des cas, avec le retour de conditions de croissance plus favorables, les plants s’en sortiront sans impact sur le rendement. Toutefois, une surveillance est de mise dans les prochains jours pour vérifier que la coloration anormale n’était que passagère et que les nouvelles feuilles qui apparaissent sont normales. Si elles sont symptomatiques, une attention particulière devra être portée dans les zones du champ affectées.
TIPULE DES PRAIRIES : NOUVEAUX DOMMAGES RAPPORTÉS
M. Neau 1 et V. Samson 2
1. Coordonnateur du RAP GC (CÉROM) 2. Agronome (MAPAQ)
De nouveaux dommages causés par la tipule des prairies au Bas-Saint-Laurent et en Chaudière-Appalaches ont été rapportés au RAP Grandes cultures cette semaine. Depuis la fin de mai, une vingtaine de cas ont été répertoriés. Les cultures affectées sont des prairies, des céréales de printemps et du maïs. Dans ces champs, des facteurs de risque associés au ravageur étaient réunis pour que des dommages soient observés. Les larves se reconnaissent par leur corps gris-brun dépourvu de pattes. Toutefois, elles peuvent être confondues avec des larves de vers gris (cette fiche technique explique comment les distinguer).
Les prairies et les céréales infestées par la tipule des prairies présentent de larges zones jaunies ou dénudées. Dans les grandes cultures, des plants plus petits et grignotés pourraient également être observés.
Rappelons qu'aucun insecticide n’est homologué contre la tipule des prairies. Les dommages pourraient se poursuivre jusqu’à ce que les larves atteignent entre 4 et 5 cm de longueur (soit entre la mi et la fin juin), taille à laquelle elles se préparent à se transformer en pupes. Si les dommages sont importants et qu’un resemis est envisagé, la taille des larves doit être évaluée afin de semer lorsque l’activité des larves est terminée. Cette évaluation aidera à limiter le plus possible des dommages aux nouvelles pousses.
Afin de répertorier la présence de la tipule des prairies et des dommages aux grandes cultures dans toutes les régions du Québec, le RAP Grandes cultures invite toutes les entreprises agricoles et leurs conseillers à signaler la présence de l’insecte ou de dommages à leur responsable régional RAP Grandes cultures du MAPAQ ainsi qu’à envoyer une fiche de signalement remplie à rapcerom@cerom.qc.ca.
Pour obtenir plus d’information sur le ravageur, les facteurs de risque et les stratégies d’intervention, consultez la fiche technique de la Tipule des prairies.
Les prairies et les céréales infestées par la tipule des prairies présentent de larges zones jaunies ou dénudées. Dans les grandes cultures, des plants plus petits et grignotés pourraient également être observés.
Rappelons qu'aucun insecticide n’est homologué contre la tipule des prairies. Les dommages pourraient se poursuivre jusqu’à ce que les larves atteignent entre 4 et 5 cm de longueur (soit entre la mi et la fin juin), taille à laquelle elles se préparent à se transformer en pupes. Si les dommages sont importants et qu’un resemis est envisagé, la taille des larves doit être évaluée afin de semer lorsque l’activité des larves est terminée. Cette évaluation aidera à limiter le plus possible des dommages aux nouvelles pousses.
Afin de répertorier la présence de la tipule des prairies et des dommages aux grandes cultures dans toutes les régions du Québec, le RAP Grandes cultures invite toutes les entreprises agricoles et leurs conseillers à signaler la présence de l’insecte ou de dommages à leur responsable régional RAP Grandes cultures du MAPAQ ainsi qu’à envoyer une fiche de signalement remplie à rapcerom@cerom.qc.ca.
Pour obtenir plus d’information sur le ravageur, les facteurs de risque et les stratégies d’intervention, consultez la fiche technique de la Tipule des prairies.
BLÉ D’AUTOMNE : QUELQUES CAS D'OÏDIUM RAPPORTÉS et
UN RAPPEL SUR LA FUSARIOSE DE L’ÉPI
Y. Dion 1, V. Samson 1, B. Duval 1, T. Copley 2 et M. Neau 3
1. Agronomes (MAPAQ) 2. Chercheuse (CÉROM) 3. Coordonnateur du RAP GC (CÉROM)
Oïdium (blanc)
De l’oïdium (blanc) a été observé dans des champs de blé d’automne dans diverses régions, notamment au Centre-du-Québec. Cette maladie se manifeste par des taches blanc grisâtre sur toutes les surfaces de la plante, leur apparition débutant sur la face supérieure des feuilles du bas. Sur ces taches, une mousse ou un duvet est présent.
De l’oïdium (blanc) a été observé dans des champs de blé d’automne dans diverses régions, notamment au Centre-du-Québec. Cette maladie se manifeste par des taches blanc grisâtre sur toutes les surfaces de la plante, leur apparition débutant sur la face supérieure des feuilles du bas. Sur ces taches, une mousse ou un duvet est présent.
Les conditions actuelles et pour les prochains jours, soit des conditions fraîches et humides, une humidité supérieure à 85 % (minimum 50 %) et des températures entre 15 et 22 °C, sont favorables à la maladie. Un couvert très dense, refermé, qui maintient l’humidité peut favoriser le développement de la maladie même en l’absence de précipitation.
C’est lorsque les feuilles du haut sont atteintes que la culture peut subir une perte de rendement. Il est donc important de préserver les deux ou trois feuilles du haut des plants exempts de maladie. Actuellement, le blé d’automne est en épiaison ou en floraison, selon les conditions, et si les feuilles du haut n’ont pas été atteintes au moment critique pour une intervention optimale avec un fongicide, soit à l’émergence de la feuille étendard et pendant le gonflement, l’usage d’un fongicide n’apporte pas de bénéfice significatif. Si une application est jugée pertinente, il faut éviter l’utilisation de strobilurines qui pourraient favoriser la production de mycotoxines par la fusariose de l’épi. Cependant, si l’oïdium monte sur les feuilles supérieures et que le risque pour la fusariose de l’épi est élevé, suggérant un traitement de répression de cette maladie, un fongicide approprié (les triazoles) contre la fusariose contribuera par le fait même à réprimer l’oïdium. Consulter SAgE pesticides à cette fin.
Pour plus d’information et des détails sur l’oïdium, consultez l’avertissement N° 3 du 14 mai 2021.
Fusariose de l’épi
Le niveau de risque de la fusariose de l’épi est favorisé par les conditions humides actuelles. Vous êtes invité à consulter très régulièrement les cartes du niveau de risque sur Agrométéo Québec dès l’épiaison afin de voir venir les risques encourus pendant la période couvrant la fin de l’épiaison jusqu’à la mi-floraison. Cet examen régulier permet de planifier une éventuelle intervention en fonction du suivi de stade de votre culture et des conditions météorologiques. Si une pulvérisation aérienne est envisagée, il est suggéré de considérer les recommandations faites dans le document Application aérienne de pesticides : comment limiter les risques et effectuer une pulvérisation efficace.
Pour plus d’information sur la fusariose de l’épi dans les céréales d’automne, consultez l'avertissement N° 7 du 3 juin 2022.
SUIVI DES TRAITEMENTS HERBICIDES : PHYTOTOXICITÉS ET RÉSISTANCES
B. Duval 1, J. Breault 1, A. Marcoux 1, V. Samson 1, S. Mathieu 1 et S. Flores-Mejia 2
1. Agronomes (MAPAQ) 2. Chercheuse (CÉROM)
À cette période de l’année, le désherbage est bien avancé. Plusieurs champs ont déjà reçu un ou deux traitements herbicides. Pour vérifier l’efficacité du traitement, visitez les champs une à deux semaines après l’application. Pour certains produits, les effets sont visibles après quelques jours seulement (p. ex. : herbicides des groupes 4, 10, 14, 22 et 27) alors que d’autres produits prendront plus de temps pour agir de manière optimale sur les populations de mauvaises herbes (p. ex. : herbicides du groupe 1, glyphosate). Les éléments à considérer lors du dépistage post-traitement incluent les espèces de mauvaises herbes présentes, leur stade de croissance, leur localisation et l’abondance de celles-ci. Il faut aussi évaluer l'efficacité du traitement (% de mauvaises herbes affectées) et en profiter pour vérifier que la culture ne présente pas de signes de phytotoxicité. Consultez la nouvelle fiche technique Phytotoxicités causées par les herbicides en grandes cultures : causes et diagnostic pour plus d’information et IRIIS phytoprotection (Symptômes et dommages sur les plantes) afin de visualiser l’apparence des symptômes possibles de phytotoxicité avec une matière active donnée, pour une culture en particulier.
Si vous soupçonnez la présence d'une ou plusieurs espèces de mauvaises herbes résistantes à un herbicide, des échantillons peuvent être envoyés au Laboratoire d’expertise et de diagnostic en phytoprotection (LEDP) du MAPAQ pour réaliser des tests moléculaires de détection, selon les mauvaises herbes et les matières actives ciblées, en remplissant une demande ici. En 2022, le Laboratoire offre gratuitement l’identification et la détection de la résistance aux herbicides des différentes espèces d’amarantes. Les résultats sont généralement disponibles rapidement, permettant une prise de décision rapide sur différentes stratégies de contrôle des mauvaises herbes résistantes. Pour plus d’information sur le diagnostic de la résistance des mauvaises herbes aux herbicides, consultez le billet Votre trousse « résistance des mauvaises herbes » pour 2022. Le portrait de la résistance des mauvaises herbes au Québec 2011-2019 peut être consulté en cliquant ici.
Si vous soupçonnez la présence d'une ou plusieurs espèces de mauvaises herbes résistantes à un herbicide, des échantillons peuvent être envoyés au Laboratoire d’expertise et de diagnostic en phytoprotection (LEDP) du MAPAQ pour réaliser des tests moléculaires de détection, selon les mauvaises herbes et les matières actives ciblées, en remplissant une demande ici. En 2022, le Laboratoire offre gratuitement l’identification et la détection de la résistance aux herbicides des différentes espèces d’amarantes. Les résultats sont généralement disponibles rapidement, permettant une prise de décision rapide sur différentes stratégies de contrôle des mauvaises herbes résistantes. Pour plus d’information sur le diagnostic de la résistance des mauvaises herbes aux herbicides, consultez le billet Votre trousse « résistance des mauvaises herbes » pour 2022. Le portrait de la résistance des mauvaises herbes au Québec 2011-2019 peut être consulté en cliquant ici.
CHARANÇON POSTICHE OBSERVÉ DANS DES LUZERNIÈRES
Texte original rédigé en 2021 par I. Fréchette, agr. (CÉROM) et J. Saguez, entomologiste (CÉROM)
Actualisé par M. Neau 1, C. Rieux 2 et J. Saguez 3
1. Coordonnateur du RAP GC (CÉROM) 2. Agronome (MAPAQ) 3. Chercheur (CÉROM)
Des larves du charançon postiche ont été observées dans plusieurs champs de luzerne à Clarendon (Outaouais), dont un champ en année d’implantation était sévèrement défolié. Quelques larves ont également été observées dans une luzernière en Estrie. Depuis 2021, ce ravageur est rapporté en Outaouais. Il pourrait l’être de plus en plus dans les régions bordant l’Ontario et l’État de New York, aux prises avec cet insecte.
Le charançon postiche de la luzerne hiberne au Québec sous forme adulte. Bien que les adultes puissent endommager les feuilles, ce sont surtout les larves qui causent d’importantes défoliations, pouvant entraîner des pertes de rendement et de qualité du fourrage. Les larves de petite taille (4 à 7 mm) sont de couleur verte avec une ligne dorsale blanchâtre. La tête est noire et le corps est recouvert de petits tubercules. Les dommages sont caractérisés par des trous en forme de tête d’épingle. Ces trous peuvent éventuellement s’étendre et ainsi donner une apparence squelettique aux plants.
Le charançon postiche de la luzerne hiberne au Québec sous forme adulte. Bien que les adultes puissent endommager les feuilles, ce sont surtout les larves qui causent d’importantes défoliations, pouvant entraîner des pertes de rendement et de qualité du fourrage. Les larves de petite taille (4 à 7 mm) sont de couleur verte avec une ligne dorsale blanchâtre. La tête est noire et le corps est recouvert de petits tubercules. Les dommages sont caractérisés par des trous en forme de tête d’épingle. Ces trous peuvent éventuellement s’étendre et ainsi donner une apparence squelettique aux plants.
Ce charançon n’a qu’une génération par année. Lorsque les larves se transforment en cocons (petites boules tissées et accrochées sur le feuillage), la culture n’est plus à risque.
Un dépistage des larves aide à déterminer s’il est nécessaire de devancer la fauche, au cours de laquelle les larves peuvent être blessées et/ou tuées. Après la fauche, il est très important de surveiller la repousse de la luzerne pour s’assurer que des larves survivantes ne s’y attaquent pas. Dans le cas contraire, une perte totale du peuplement de luzerne pourrait survenir. Il n’existe pas de seuil économique d’intervention adapté pour le Québec. En Ontario, on estime qu’il pourrait être justifié d’employer un insecticide si, dans la repousse de la première coupe, on observe deux larves actives par collet ou de quatre à huit larves par zone de 30 cm2 (1 pi2). L'un des signes montrant que les larves sont toujours actives après la fauche est que les plants ne verdissent pas.
Si jamais la première coupe n’a pas été réalisée, le protocole de dépistage ontarien consiste à prélever 30 tiges de luzerne coupées à la base et recueillies en parcourant le champ suivant un tracé en forme de « M ». Mesurer les tiges et taper les tiges à l’intérieur d’un seau blanc afin de faire tomber les larves dedans et dénombrer les larves dont la taille est supérieure à 3 mm. Il faut écarter du compte les larves plus petites et celles qui sont amorphes, jaunes ou brunes puisque ces dernières sont parasitées. Selon ce protocole, le seuil d’intervention varie selon la taille des plants et le nombre moyen de larves par tige. Les actions qui peuvent être prises sont la fauche ou éventuellement l’utilisation d’un insecticide (voir la liste sur SAgE pesticides).
Voici les seuils d’intervention recommandés en Ontario :
Nombre de larves par tige |
Hauteur des plants | Actions à prendre |
---|---|---|
Moins d’une larve | La hauteur n’est pas à considérer | Aucune intervention, continuer le suivi |
Entre 1 et 2 larves | Action à prendre si la taille de la luzerne est inférieure à 30 cm | Intervention (fauche ou insecticide s’il n’est pas possible de récolte) |
Entre 2 et 3 larves | Action à prendre si la taille de la luzerne est inférieure à 40 cm | Intervention (fauche ou insecticide s’il n’est pas possible de récolte) |
Plus de 3 larves | La hauteur n’est pas à considérer | Intervention (fauche ou insecticide s’il n’est pas possible de récolte) |
Liens utiles :
- Fiche technique Charançon postiche de la luzerne
- Guide agronomique des grandes cultures du MAAARO (p. 386)
MOUCHE DES SEMIS : DOMMAGES OBSERVÉS DANS QUELQUES RÉGIONS
S. Boquel 1, M. Neau 2, V. Samson 3, S. Mathieu 3, J. Breault 3 et H. Brassard 3
1. Chercheur (CÉROM) 2. Coordonnateur du RAP GC (CÉROM) 3. Agronomes (MAPAQ)
Pour quelques régions au Québec, des dommages aux plantules causés par la mouche des semis ont été rapportés au RAP Grandes cultures dans des champs de soya et de maïs ayant des facteurs de risque. Dans certains cas, un resemis pourrait s’avérer nécessaire, car il n’existe aucun traitement pour contrer les dommages de la mouche des semis.
Les éléments suivants sont à considérer avant de prendre la décision de resemer :
S’il faut reprendre un semis, l’utilisation de semences traitées avec un insecticide homologué contre la mouche des semis pourrait être à envisager.
Les éléments suivants sont à considérer avant de prendre la décision de resemer :
- La date du semis et le peuplement restant : estimer le peuplement de la culture en tenant compte de la date de semis et de la répartition des dommages permettra de définir le potentiel de rendement. Le document Faible densité de peuplement et levée inégale : les impacts sur le maïs et le soya contient l'information utile pour guider votre décision;
- Le stade de développement de l’insecte : il est nécessaire de réaliser un dépistage pour déterminer le moment opportun du resemis. Si la majorité des individus sont des larves, il est préférable d’attendre qu’elles se transforment en pupes avant de resemer. Lorsque la majorité des individus sont au stade pupe, les champs peuvent être resemés afin que la nouvelle culture soit hors de danger lors du pic d’activité de la seconde génération de la mouche des semis;
- La température et l’humidité : à mesure que ces facteurs augmentent, les mouches deviennent moins actives et peuvent être attaquées par des champignons entomopathogènes, réduisant les risques de dommages aux cultures.
- L’option des cultures : selon les conditions régionales, outre la culture déjà présente, il est possible de resemer certaines cultures moins sensibles et pouvant générer des revenus, comme le fourrage dédié au commerce, le blé d’automne, le seigle d’automne, etc.
S’il faut reprendre un semis, l’utilisation de semences traitées avec un insecticide homologué contre la mouche des semis pourrait être à envisager.
CHRYSOMÈLE DU HARICOT : FAIBLES DÉFOLIATIONS
M. Neau 1, S. Boquel 2, S. Mathieu 3 et J. Breault 3
1. Coordonnateur du RAP GC (CÉROM) 2. Chercheur (CÉROM) 3. Agronomes (MAPAQ)
Les suivis réalisés dans le cadre du RAP Grandes cultures en Montérégie et dans Lanaudière montrent que dans 17 des 18 champs dépistés (94 %), la chrysomèle du haricot est présente en très faibles quantités. À l’exception d’un site où 23 % du feuillage est endommagé, les taux de défoliation sont très faibles, variant de 0 à 11 %. Le soya pouvant supporter une défoliation importante (jusqu’à 50 %) entre le moment où les premières feuilles unifoliées sont déployées et l’apparition des premières fleurs, la situation n'est donc pas à risque. Ce sont surtout les champs où le soya est au stade cotylédons qui pourraient être menacés, puisque des dommages importants à ce stade peuvent compromettre le développement des plants. Pour en savoir plus sur les foyers connus, la méthode de dépistage et le seuil d’intervention au stade plantule, référez-vous à l’avertissement N° 7 du 3 juin 2022.
QUELQUES DOMMAGES DE VER GRIS OBSERVÉS
M. Neau 1, J. Saguez 2 et B. Duval 3
1. Coordonnateur du RAP GC (CÉROM) 2. Chercheur (CÉROM) 3. Agronome (MAPAQ)
En début de saison, plusieurs espèces de vers gris peuvent s’attaquer aux cultures. Cette semaine, de faibles dommages causés par des larves (chenilles) de ver gris (espèces à confirmer) ont été rapportés au RAP Grandes cultures dans un champ de maïs et dans un champ de soya au Centre-du-Québec.
Depuis la semaine dernière, aucun nouveau cas de dommages de ver-gris noir n’a été rapporté au RAP Grandes cultures, mais le maïs est encore à risque pour les champs qui n’ont pas encore atteint le stade 6 feuilles. La vigilance continue d’être de mise dans les champs à risque :
La distinction à l’espèce des larves de ver gris est difficile. L’envoi de spécimens au LEDP est donc recommandé. L’identification aidera à mettre en place les moyens de prévention et de lutte les plus appropriés si nécessaire. Les larves de ver gris peuvent également être confondues avec la tipule des prairies. Cette fiche technique présente les critères distinctifs de ces ravageurs, dont leur comportement qui diffère lorsqu’on les dérange; la tipule se tortille alors que le ver gris s’enroule sur lui-même.
Liens utiles
Depuis la semaine dernière, aucun nouveau cas de dommages de ver-gris noir n’a été rapporté au RAP Grandes cultures, mais le maïs est encore à risque pour les champs qui n’ont pas encore atteint le stade 6 feuilles. La vigilance continue d’être de mise dans les champs à risque :
- Culture de couverture détruite moins de 14 jours avant le semis de la culture principale;
- Forte abondance de mauvaises herbes;
- Régie en semis direct, particulièrement sur un retour de prairie ou de soya;
- Prairie ou céréales d’automne détruites tardivement au printemps.
La distinction à l’espèce des larves de ver gris est difficile. L’envoi de spécimens au LEDP est donc recommandé. L’identification aidera à mettre en place les moyens de prévention et de lutte les plus appropriés si nécessaire. Les larves de ver gris peuvent également être confondues avec la tipule des prairies. Cette fiche technique présente les critères distinctifs de ces ravageurs, dont leur comportement qui diffère lorsqu’on les dérange; la tipule se tortille alors que le ver gris s’enroule sur lui-même.
Liens utiles
- Les vers gris dans les cultures maraîchères
- Vers-gris ravageurs des cultures dans les Prairies canadiennes
DOMMAGES DE GRÊLE EN CHAUDIÈRE-APPALACHES
V. Samson 1, B. Duval 1, J. Breault 1, S. Brousseau-Trudel 1 et M. Neau 2
1. Agronomes (MAPAQ) 2. Coordonnateur du RAP GC (CÉROM)
De la grêle a causé des dommages à quelques cultures durant la dernière fin de semaine (4 juin) dans certaines municipalités en Chaudière-Appalaches. Le maïs était au stade 2-3 feuilles et le soya était au stade premières feuilles unifoliées.
Avant le stade V6 du maïs, le point de croissance étant sous le niveau du sol, l’impact sur le rendement est donc minime. Il est toutefois recommandé de visiter les champs affectés 7 à 10 jours après l’épisode de grêle pour évaluer la reprise du maïs. En effet, dans de rares cas, les plants peuvent avoir une croissance anormale (plants enroulés). Bien que vivants, la reprise d’une croissance normale de ces plants peut être affectée. Rappelons que généralement, la grêle ne crée pas de portes d’entrée pour les maladies fongiques, mais plutôt pour des maladies bactériennes qui sont peu préoccupantes chez le maïs.
Contrairement au maïs, le point de croissance du soya émerge en même temps que la culture. Un suivi s’impose donc 7 à 10 jours après l’épisode de grêle afin de vérifier si les plants reprennent leur croissance. La partie de la tige qui est sous les cotylédons est particulièrement sensible lorsqu’elle est atteinte. Bien que les pertes au niveau des feuilles soient souvent très impressionnantes, elles n’entraînent généralement pas de perte de rendement.
Dans les céréales, des essais expérimentaux et des observations indiquent que le blé subit peu ou pas d’effets après un épisode de grêle à des stades hâtifs (tallage et montaison). Une défoliation qui peut atteindre environ 30 % ne se traduit pas en perte de rendement significative. Lors d’une grêle sévère, les feuilles peuvent être endommagées, mais les points de croissance ne sont pas atteints, étant sous le sol ou au niveau du sol. Chez les céréales d’automne toutefois, qui sont actuellement au stade épiaison ou floraison, la grêle peut parfois endommager les épis et causer certaines pertes de rendement.
Avant le stade V6 du maïs, le point de croissance étant sous le niveau du sol, l’impact sur le rendement est donc minime. Il est toutefois recommandé de visiter les champs affectés 7 à 10 jours après l’épisode de grêle pour évaluer la reprise du maïs. En effet, dans de rares cas, les plants peuvent avoir une croissance anormale (plants enroulés). Bien que vivants, la reprise d’une croissance normale de ces plants peut être affectée. Rappelons que généralement, la grêle ne crée pas de portes d’entrée pour les maladies fongiques, mais plutôt pour des maladies bactériennes qui sont peu préoccupantes chez le maïs.
Contrairement au maïs, le point de croissance du soya émerge en même temps que la culture. Un suivi s’impose donc 7 à 10 jours après l’épisode de grêle afin de vérifier si les plants reprennent leur croissance. La partie de la tige qui est sous les cotylédons est particulièrement sensible lorsqu’elle est atteinte. Bien que les pertes au niveau des feuilles soient souvent très impressionnantes, elles n’entraînent généralement pas de perte de rendement.
Dans les céréales, des essais expérimentaux et des observations indiquent que le blé subit peu ou pas d’effets après un épisode de grêle à des stades hâtifs (tallage et montaison). Une défoliation qui peut atteindre environ 30 % ne se traduit pas en perte de rendement significative. Lors d’une grêle sévère, les feuilles peuvent être endommagées, mais les points de croissance ne sont pas atteints, étant sous le sol ou au niveau du sol. Chez les céréales d’automne toutefois, qui sont actuellement au stade épiaison ou floraison, la grêle peut parfois endommager les épis et causer certaines pertes de rendement.
Des études montrent également que l’utilisation de fertilisants ou de fongicides ne favorise pas la reprise de la culture et ne prévient pas les maladies, à la suite d’un épisode de grêle.
Toute intervention envers un ennemi des cultures doit être précédée d’un dépistage et de l’analyse des différentes stratégies d’intervention applicables (prévention et bonnes pratiques, lutte biologique, physique et chimique). Le Réseau d’avertissements phytosanitaires (RAP) préconise la gestion intégrée des ennemis des cultures et la réduction des pesticides et de leurs risques. |
Cet avertissement a été révisé par la Direction de la phytoprotection (MAPAQ). Pour des renseignements complémentaires, vous pouvez contacter l’avertisseur du réseau Grandes cultures ou le secrétariat du RAP. La reproduction de ce document ou de l’une de ses parties est autorisée à condition d'en mentionner la source. Toute utilisation à des fins commerciales ou publicitaires est cependant strictement interdite.