Cucurbitacées, Avertissement No 7, 13 juillet 2022

Réseau d'avertissements phytosanitaires Avertissement - Cucurbitacées
Premiers foyers de blanc dans la citrouille et les courges d’hiver en Montérégie, au Centre-du-Québec et dans les Laurentides. La tache angulaire est stable. Le flétrissement bactérien est en hausse dans plusieurs cucurbitacées. Signalement de pucerons dans les melons, les concombres et les courges d’hiver dans quelques régions.
  

AVANCEMENT DES SEMIS ET DES PLANTATIONS et ÉTAT DES CULTURES
 
Pour la période du 6 au 12 juillet, les températures ont été dans les normales de saison. Les précipitations n'ont pas été excessives et se sont concentrées surtout le 12 juillet. L'assèchement du sol a permis la poursuite des travaux de désherbage. La croissance des cucurbitacées est généralement bonne. Les récoltes de concombres et de courgettes se poursuivent dans plusieurs régions.
  
Le sommaire agrométéorologique cucurbitacées vous présente le tableau des précipitations et des degrés-jours cumulés pour chacune des régions. 

 
 PREMIERS SIGNALEMENTS DU BLANC DANS LA CITROUILLE ET LES COURGES D'HIVER

Les premières taches de blanc (Podosphaera xanthii) ont été dépistées en Montérégie, la semaine dernière, dans quelques champs de citrouille et cette semaine, dans la courge d’hiver au Centre-du-Québec et dans les Laurentides.


Stratégies de traitement contre le blanc

Pour les zucchinis, les courgettes et les concombres
Dès que la récolte est terminée, détruisez les vieux plants pour qu’ils ne deviennent pas une source de contamination pour les champs plus jeunes ou pour les autres cucurbitacées. Dans les autres semis, commencez les traitements dès l’apparition des premiers symptômes.

Pour les autres cucurbitacées
Selon les résultats d’essais d’efficacité menés par l’Université Ohio en 2021, il est suggéré de commencer les pulvérisations contre le blanc dès l’apparition des premiers symptômes. Commencez les traitements avec des fongicides à sites d’actions spécifiques comme le VIVANDO (metrafenone), l’APROVIA TOP (benzovindiflupyr + difénoconazole), le LUNA SENSATION (fluopyram + trifloxystrobine) qui ont montré une bonne efficacité en 2021. Le pathogène peut cependant rapidement développer des résistances si l’on ne fait pas de rotation parmi les différents groupes de résistance des fongicides.

En production biologique, les résultats obtenus par l'Université Ohio en 2021, parmi les quelques biofongicides testés, montrent que le MILSTOP (bicarbonate de potassium) ainsi que le REGALIA MAXX (extrait de la plante Reynoutria sachalinensis) peuvent réprimer le pathogène.
 
En conformité avec plusieurs études ontariennes et américaines, le CABRIO EG (pyraclostrobine) a perdu de son efficacité contre le blanc. Par contre, il peut toutefois supprimer les autres maladies telles que la tache alternarienne, la pourriture noire et l’anthracnose. Plusieurs fongicides ont été homologués contre le blanc ces dernières années. Vous pouvez consulter le bulletin d’information N° 2 du 17 mai 2022 pour voir tous les fongicides homologués contre cette maladie en production biologique et conventionnelle.


LA TACHE ANGULAIRE EST STABLE

La tache angulaire (Pseudomonas syringae) a peu évolué cette semaine et on la retrouve surtout sur les feuilles du bas et parfois les feuilles médianes.
 


FLÉTRISSEMENT BACTÉRIEN DANS PLUSIEURS CUCURBITACÉES
 

On rapporte des débuts de flétrissement bactérien dans plusieurs cucurbitacées (concombres, citrouilles, courges d’hiver et melons). Rappelons que la lutte contre la chrysomèle rayée du concombre, lorsque les plants ont moins de 5 feuilles, est le seul moyen pour éviter cette maladie. La chrysomèle rayée du concombre est l’agent principal de dissémination de la bactérie Erwinia tracheiphila, qui cause le flétrissement bactérien. Cette bactérie survit à l’hiver en se logeant dans le corps de la chrysomèle. Erwinia tracheiphila est par la suite transmise de plant en plant par les fèces ou par les blessures d’alimentation engendrées par les chrysomèles.
 
Image Agri-Réseau

Flétrissement bactérien causé par la bactérie Erwinia tracheiphila, dont le vecteur est la chrysomèle rayée du concombre

Photo : Julie Marcoux, technicienne  agricole (MAPAQ)


 

PRÉSENCE DE QUELQUES FOYERS DE PUCERONS DANS LES CUCURBITACÉES 
 

On signale la présence de pucerons, probablement le puceron du melon (Aphis gossypii) ou le puceron vert du pêcher (Myzus persicae) dans quelques champs de cucurbitacées en Montérégie, dans Lanaudière et dans les Laurentides. Ces pucerons, contrairement au puceron du soya, peuvent former des colonies et se multiplier rapidement sur les cucurbitacées, en l'absence de prédateurs et lorsque les conditions météorologiques sont favorables à leur développement.

Ces insectes piqueurs-suceurs prélèvent la sève des plants. En grand nombre, le puceron du melon ou le puceron vert du pêcher peuvent provoquer l’apparition de plants rabougris, de feuilles tordues et ultimement, des baisses de rendement. Les feuilles se couvrent de miellat excrété par les pucerons. Ce miellat est par la suite colonisé par un champignon, la fumagine, qui forme une croûte noire sur le feuillage, bloquant le processus de la photosynthèse.

Stratégie d’intervention et recommandation de traitements contre les pucerons
D’après la référence « Pumpkin Production Guide », de l’Université de Cornell (New York), on doit dépister 10 plants dans 5 sites différents (10 plants/site X 5 sites). On dénombre la quantité totale de feuilles et la quantité de feuilles qui ont 5 pucerons et plus. Si l’on compte plus de 20 % des feuilles portant une colonie de 5 pucerons et plus, il est alors approprié de traiter. Toutefois, si des prédateurs naturels (coccinelles, syrphes, cécidomyies, chrysopes, parasitoïdes, etc.) sont présents de façon importante, on doit reporter la décision de traiter au prochain dépistage.

Puisque les pucerons se tiennent sous les feuilles, il est indispensable d’utiliser un volume d’eau important afin d’assurer une bonne couverture du feuillage par l’insecticide (minimum de 375 litres d’eau/ha).

Le bulletin d’information N° 2 du 17 mai 2022 vous fournira la liste des insecticides recommandés contre les pucerons.

Pour connaître d'autres seuils d'intervention, n'hésitez pas à consulter le Recueil d’intervention contre les insectes et maladies en cultures maraîchères.

   
Toute intervention envers un ennemi des cultures doit être précédée d’un dépistage et de l’analyse des différentes stratégies d’intervention applicables (prévention et bonnes pratiques, lutte biologique, physique et chimique). Le Réseau d’avertissements phytosanitaires (RAP) préconise la gestion intégrée des ennemis des cultures et la réduction des pesticides et de leurs risques.


 
Cet avertissement a été rédigé par Isabelle Couture, agronome, M. Sc. (MAPAQ) et révisé par la Direction de la phytoprotection (MAPAQ). Pour des renseignements complémentaires, vous pouvez contacter l’avertisseure du réseau Cucurbitacées ou le secrétariat du RAP. La reproduction de ce document ou de l’une de ses parties est autorisée à condition d'en mentionner la source. Toute utilisation à des fins commerciales ou publicitaires est cependant strictement interdite.
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