SEMIS ET PLANTATIONS
Les semis et les plantations de crucifères se poursuivent au sud de la province et débuteront cette semaine dans les autres régions. Les plantes les plus développées sont au stade cotylédon pour les crucifères semées et au stade 4 à 5 feuilles pour les crucifères transplantées.
Le gel de la nuit du 30 avril au 1er mai n'a pas eu d'impact sur les plantes mises en terre selon nos collaborateurs. Toutefois, les précipitations et le couvert nuageux ralentissent l'assèchement des sols, ce qui retarde les travaux de préparation au champ, les semis et les transplantations dans plusieurs régions.
Pour assurer une surveillance phytosanitaire efficace, commencez le dépistage dès l’implantation de vos cultures.
En adoptant de bonnes pratiques agricoles en prévention, plusieurs problèmes phytosanitaires peuvent être limités, par exemple :
- Pour diminuer le risque de maladie, favorisez l'aération et l'assèchement du feuillage en respectant un espacement suffisant entre les plantes.
- Cultiver sur des sols bien drainés, non compactés, dont la température et le pH sont adaptés afin de permettre un bon développement racinaire; une plante en santé sera plus résistante aux ennemis.
INSECTES RAVAGEURS
Quelques adultes d'altises (des crucifères, des navets) ont été observés sur des choux pommés transplantés dans les Laurentides, sans occasionner de dommage à la culture pour le moment. D'autres ont été vus sur des mauvaises herbes dans la région de la Capitale-Nationale. La littérature indique que les premières émergences ont lieu lorsque le sol atteint une température de 10 à 15 degrés Celsius. Toutefois, elles peuvent mettre jusqu’à 3 semaines avant de migrer de leur site d’hibernation vers les cultures. À titre indicatif, voir la température du sol à -10 cm disponible sur Agrométéo Québec.
L'installation des pièges pour la cécidomyie du chou-fleur commence cette semaine dans certaines régions. Nos activités de surveillance menées depuis quelques années montrent que les premiers adultes de la génération hibernante émergent généralement du sol à partir de la fin mai, de la Montérégie jusqu’au Saguenay et Lac-Saint-Jean.
Aucune observation d'oeufs de mouche du chou n'a été faite jusqu'à présent. Selon le modèle prévisionnel NEWA de l’Université Cornell, qui prédit l'émergence des adultes de la mouche du chou sur la base du cumul des degrés-jours, elle n'a pas encore débuté son cycle dans le nord-est des États-Unis. La barbarée vulgaire est au stade bouton floral par endroits. L'émergence de la première génération de la mouche du chou coïncide souvent avec la floraison de cette plante indicatrice.
Pour le contrôle préventif de la mouche du chou, VERIMARK (cyantraniliprole) est le seul produit homologué pour une application dans le sillon ou dans l’eau de transplantation. Pour le traitement des transplants de crucifères du groupe 5 avant leur repiquage, SUCCESS (spinosad), ENTRUST (formulation de spinosad certifiée biologique) et VERIMARK sont homologués. Attention de respecter les restrictions à l’étiquette concernant le bassinage des plateaux de transplants. Référez-vous à l'avertissement N° 1 du 30 avril 2025 pour toute information relative aux homologations d'urgence pour des traitements en saison contre la mouche du chou.
MALADIES ET DÉSORDRES
Les premiers symptômes de maladies bactériennes (nervation noire et de tache bactérienne) ont été observés dans des champs de choux pommés récemment mis en terre. Ces maladies sont souvent contractées en serre, mais les symptômes ne s'expriment qu'au champ après la transplantation. Cela est surtout vrai pour la nervation noire qui reste asymptomatique sous les températures fraîches de la production en serre.
Surveillez les maladies, mais également les désordres physiologiques sur les transplants en serre et ceux nouvellement implantés. Les désordres peuvent découler d’une phytotoxicité, d’une carence nutritive ou de stress climatiques (froid, excès d’eau, sécheresse, etc.). Attention : l'ajout de fertilisants n’est pas toujours la solution et peut même aggraver les problèmes en augmentant la salinité du sol.
Pour plus d'information sur la qualité des transplants, la prévention des maladies, la protection contre le gel et l’efficacité des herbicides, consultez la fiche technique Être bien préparé pour le début de la saison.
Si vous avez des doutes sur les symptômes que vous observez, votre conseiller ou les experts du Laboratoire d’expertise et de diagnostic en phytoprotection (LEDP) du MAPAQ pourront vous aider. D'ailleurs, afin d'encourager le secteur de l'agriculture biologique et la relève agricole à faire appel à ses services, le LEDP offre gratuitement des analyses à ces clientèles.
BIOSÉCURITÉ
Lors de vos visites de champs, il est essentiel d'appliquer les principes de biosécurité en productions végétales afin de prévenir et/ou de contrer les dangers liés à la propagation d'organismes nuisibles (ex. : nervation noire).
Voici quelques ressources utiles :
- Webinaire Protocole de biosécurité : déplacements dans les productions végétales;
- Section Organismes nuisibles réglementés du site Web du MAPAQ;
- Protocoles de déplacement en productions végétales et sur les entreprises serricoles.
Pour toute information concernant les produits phytosanitaires homologués dans les crucifères, consultez les bulletins d'information 2024 N° 1 (herbicides), N° 2 (insecticides) et N° 3 (fongicides). Les bulletins 2025 seront disponibles sous peu.
Avant d’utiliser un pesticide, il est important de lire attentivement l’étiquette du produit et de suivre les recommandations qui y sont indiquées. En tout temps, si l’information de ce communiqué diffère de celle de l'étiquette, cette dernière prime.
| Toute intervention envers un ennemi des cultures doit être précédée d’un dépistage et de l’analyse des différentes stratégies d’intervention applicables (prévention et bonnes pratiques, lutte biologique, physique et chimique). Le Réseau d’avertissements phytosanitaires (RAP) préconise la gestion intégrée des ennemis des cultures et la réduction des pesticides et de leurs risques. |
Cet avertissement a été rédigé par Isabel Lefebvre, M. Sc. (CIEL), Marilou Ratté, agr. (CIEL) et Mélissa Gagnon, agr. (MAPAQ). Pour des renseignements complémentaires, vous pouvez contacter les avertisseures du sous-réseau Crucifères ou le secrétariat du RAP. Édition : Laurianne Pichette, agr.-phytopathologiste (MAPAQ) et Cindy Ouellet (MAPAQ). La reproduction de ce document ou de l’une de ses parties est autorisée à condition d'en mentionner la source. Toute utilisation à des fins commerciales ou publicitaires est cependant strictement interdite.