Malherbologie, Avertissement No 3, 8 mai 2025

Petite herbe à poux résistante à un herbicide du groupe 4 : une première au Québec.


PREMIÈRE MENTION D’UNE MAUVAISE HERBE RÉSISTANTE À UN HERBICIDE DU GROUPE 4 AU QUÉBEC

Une population de petite herbe à poux résistante au clopyralide (LONTREL), un herbicide du groupe 4, a été découverte dans un champ de chou pommé dans la région de Lanaudière (MRC de Montcalm). Les photos ci-dessous présentent les résultats des tests par aspersion réalisés sur cette population. Ces tests ont été effectués par Agriculture et Agroalimentaire Canada (AAC) au laboratoire de Martin Laforest.
 
Image Agri-Réseau

Les plants présentés sur cette photo ont reçu une fois la dose recommandée de clopyralide

Photo : Martin Laforest (AAC)

Image Agri-Réseau

Les plants présentés sur cette photo ont reçu deux fois la dose recommandée de clopyralide

Photo : Martin Laforest (AAC)




 

 
Un cas semblable a récemment été observé dans une pépinière de sapins de Noël située dans l’État du Michigan aux États-Unis. La population du Québec et celle des États-Unis n’ont montré aucune résistance croisée à d’autres matières actives herbicides du groupe 4, notamment le dicamba, utilisé dans les cultures de soya et de maïs génétiquement modifiées pour y être tolérantes (technologie Xtend®).

La petite herbe à poux est l’une des mauvaises herbes les plus courantes sur le territoire agricole québécois. Sa capacité à produire des semences viables pendant plus de 30 ans dans le sol ainsi que sa résistance à plusieurs groupes d’herbicides au Québec (2, 5, 6, 9 et 14) compliquent grandement sa gestion.

Le clopyralide est un herbicide particulièrement efficace contre la famille des astéracées, notamment la petite herbe à poux. Il est utilisé dans les cultures maraîchères et fruitières, les grandes cultures ainsi que les plantations d’arbres. Dans certaines cultures, le clopyralide représente la seule option efficace et homologuée en postlevée contre la petite herbe à poux. Le développement de la résistance à cet herbicide pourrait compliquer la lutte aux adventices, éliminant un outil précieux dans plusieurs cultures où les options herbicides se font de plus en plus rares.

Il est important de rester vigilant, particulièrement dans les endroits où le clopyralide est régulièrement utilisé, puisque d’autres populations de petite herbe à poux pourraient présenter cette résistance. Les producteurs et les conseillers agricoles qui suspectent la présence de plantes résistantes aux herbicides sont invités à transmettre des échantillons au Laboratoire d’expertise et de diagnostic en phytoprotection (LEDP) du MAPAQ, en suivant la procédure, afin de déterminer s’ils présentent de la résistance aux herbicides.

Pour de plus amples informations sur la résistance des mauvaises herbes aux herbicides, nous vous invitons à consulter les différentes ressources présentées dans Votre trousse « Résistance des mauvaises herbes » pour 2025 .

Pour connaître les produits à base de clopyralide, consulter SAgE pesticides.
 
 
Toute intervention envers un ennemi des cultures doit être précédée d’un dépistage et de l’analyse des différentes stratégies d’intervention applicables (prévention et bonnes pratiques, lutte biologique, physique et chimique). Le Réseau d’avertissements phytosanitaires (RAP) préconise la gestion intégrée des ennemis des cultures et la réduction des pesticides et de leurs risques.
 
 
Cet avertissement a été rédigé par l’Équipe de malherbologie du Laboratoire d’expertise et de diagnostic en phytoprotection (LEDP) du MAPAQ et révisé par Mélissa Gagnon, agr. (MAPAQ) et Martin Laforest, PhD (AAC). Pour des renseignements complémentaires, vous pouvez contacter l’équipe de malherbologie ou le secrétariat du RAP. Édition : Marianne St-Laurent, agr., M. Sc. et Cindy Ouellet (MAPAQ). La reproduction de ce document ou de l’une de ses parties est autorisée à condition d’en mentionner la source. Toute utilisation à des fins commerciales ou publicitaires est cependant strictement interdite.