Hausse des températures en fin de période. Stade boutons verts dégagés atteint en champ pour certaines régions. Pointe verte à début floraison en hors-sol sous abris. Cas de mauvais débourrement en champ dans des régions plus au sud. Pourridié des racines de plus en plus visible. Les traitements fongicides préventifs se poursuivent. Premières mentions d'anthonomes : important de commencer le dépistage. Tétranyques en hausse et savoir reconnaître ses prédateurs. Autres mentions de maladies et d'insectes.
MÉTÉO EN BREF
La dernière période a été caractérisée par des conditions froides et venteuses au départ, suivies d'un ensoleillement et d'un réchauffement considérable à partir du 12 mai, dépassant les 25 ºC à plusieurs endroits les 13 et 14 mai. D'importantes quantités de pluie sont tombées vendredi et samedi, avec une accumulation de près de 30 mm par endroits, surtout pour les régions au sud du fleuve Saint-Laurent. Le détail de la météo de la dernière semaine se trouve dans le sommaire agrométéorologique du 7 au 13 mai 2025.
STADES DE DÉVELOPPEMENT
Stades en champ
| Régions | Cultivar le plus hâtif (été) | Killarney (été) |
Pathfinder (automne) |
|
| Stades | Stades | Hauteur nouveaux drageons | Stades et hauteur nouveaux drageons | |
| Montérégie | Boutons verts dégagés | Boutons verts serrés à Boutons verts dégagés | 15 à 20 cm | 10 cm |
| Laurentides, Lanaudière | Boutons verts serrés | Boutons verts serrés | ND | ND |
| Outaouais | Boutons verts regroupés | Boutons verts serrés | 10 cm | 15 à 20 cm |
| Estrie, Centre-du-Québec et Mauricie | Boutons verts serrés | Pointe verte avancée à Boutons verts serrés | 0 à 15 cm | 0 à 20 cm |
| Chaudière-Appalaches et Capitale-Nationale | Boutons verts serrés | Pointe verte avancée à Boutons verts serrés | 0 à 10 cm | 5 à 10 cm |
| Bas-Saint-Laurent et Gaspésie | Débourrement à fin pointe verte | ND | ND | 10 cm |
Stades en hors-sol
La première sortie en zone de production est toujours en cours dans certaines régions. Quelques cas de débourrement inégal des bourgeons sur les tiges ont été rapportés par les collaborateurs. Selon le type de régie et les variétés, les stades de développement vont de la pointe verte au début floraison.
DÉBOURREMENT INÉGAL DES BOURGEONS EN CHAMP
Plusieurs cas de mauvais débourrement des bourgeons ont été rapportés en Montérégie, en Estrie et au Centre-du-Québec. Bien que la brûlure des dards et le pourridié des racines soient parfois en cause, ce n'est pas toujours le cas. Du gel de bourgeons est suspecté ou confirmé dans plusieurs cas. Pour le moment, ce problème n'a pas été rapporté pour les autres régions.
Des zones avec symptômes de pourridié des racines sont de plus en plus visibles au champ. Les plants dans ces zones sont généralement moins développés et présentent des signes de dépérissement. Ces symptômes seront encore plus notables après des épisodes de temps chaud et sec, car le système racinaire affecté ne peut fournir à la demande en eau grandissante du plant, ce qui fait flétrir le plant.
Peu de moyens de lutte sont efficaces contre ce Phytophthora. Les moyens préventifs, comme de cultiver sur des sols bien drainés et sur billons, éviter les baissières, s’assurer de la qualité de l’eau d’irrigation, acheter du matériel végétal sain et certifié et choisir des cultivars partiellement résistants, demeurent les meilleures stratégies pour diminuer son incidence. Certains conseillers ont recommandé des traitements fongicides cette semaine pour tenter de ralentir la progression de la maladie sur les sites les plus atteints.
AUTRES MENTIONS DE MALADIES
Plusieurs collaborateurs nous rapportent des symptômes de brûlure des dards sur les tiges fructifères encore cette semaine. Les symptômes sont souvent accompagnés d'un mauvais débourrement des bourgeons sur les cannes. Les traitements fongicides préventifs se poursuivent sur les sites avec historique d'anthracnose, de brûlure des dards et de rouille.
PREMIÈRES MENTIONS D'ANTHONOMES
Des anthonomes ont été dépistés en Montérégie et dans les Laurentides et des boutons floraux coupés sont rapportés dans les Laurentides. Les framboisiers étant maintenant au stade boutons floraux dans plusieurs régions, c'est le bon moment pour effectuer le dépistage. Les anthonomes se dépistent en frappant doucement les hampes florales au-dessus d'un récipient. La présence de boutons coupés ou de trous dans les pétales peut être un signe de leur présence. Pour en savoir plus sur la méthode de dépistage, consultez la fiche technique Les anthonomes dans le fraisier. Le seuil d'intervention disponible est emprunté à celui de la fraise, soit 6 anthonomes par 100 hampes florales. Selon votre tolérance, il est possible de modifier le moment d'intervention en fonction des dommages observés, de la météo à venir ou du nombre de boutons présents. Le dépistage doit se poursuivre tant qu'il y a des boutons floraux.
Des tétranyques de tous les stades sont rapportés par plusieurs collaborateurs cette semaine. Ils sont présents de façon faible à modérée en champ et leur évolution est surveillée, car la chaleur des jours à venir risque de favoriser leur développement. En production sous abris, les populations sont en augmentation et des traitements ont été recommandés sur certains sites. En production hors-sol biologique, des introductions préventives d'acariens prédateurs sont prévues cette semaine. On rapporte également une présence importante de prédateurs (acariens phytoséiides et Stethorus punctillum) déjà en action sur ce site, ce qui laisse présager un bon hivernement de ceux-ci sur le site. Pour plus de détails, veuillez consulter la fiche technique Dépistage et contrôle des tétranyques dans les framboisières.
SAVEZ-VOUS RECONNAÎTRE VOS ALLIÉS CONTRE LES TÉTRANYQUES?
Certains ennemis naturels indigènes peuvent nous aider dans le contrôle des tétranyques. Il est important de pouvoir les reconnaître. C'est le cas de Stethorus punctillum, une petite coccinelle noire d'environ 1,5 mm. Les larves et les adultes se nourrissent de tous les stades de plusieurs espèces de tétranyques, dont le tétranyque à deux points. L'adulte pourrait consommer entre 75 et 100 tétranyques par jour.
Les acariens phytoséiides sont également de bons alliés. Ils sont en forme de poire, souvent de couleur beige et ont un aspect brillant. Ils sont de taille similaire aux tétranyques, mais se déplacent très rapidement en bougeant rapidement leurs pattes avant. Pour avoir une idée des acariens phytoséiides en action, vous pouvez regarder cette vidéo. Il existe plusieurs espèces de phytoséiides, dont N. fallacis et Amblyseius andersoni, et celles-ci sont très similaires à l'oeil nu. Il est donc très difficile de différencier les différentes espèces. Certaines espèces sont indigènes et d'autres peuvent avoir survécu à l'hiver à la suite des introductions. Pour les favoriser, il faut éviter d’utiliser des produits phytosanitaires toxiques pour les acariens phytoséiides. Une cote de toxicité sur les ennemis naturels des principaux insecticides, acaricides et fongicides est présente dans l’affiche Production fruitière intégrée Framboise - Édition 2024-2025 et peut vous aider dans le choix des produits.
AUTRES MENTIONS D'INSECTES RAVAGEURS
Un début d'activité des chenilles est rapporté cette semaine dans les régions de la Capitale-Nationale et de la Chaudière-Appalaches. Les dommages sont faibles pour le moment. Quelques punaises ternes adultes ont également été mentionnées par des collaborateurs de la Montérégie, des Laurentides et de la Capitale-Nationale. Pour le moment, leur présence est faible et le framboisier n'est pas au stade sensible.
VOS RÉFÉRENCES POUR LES PRODUITS PHYTOSANITAIRES
Pour plus d'information sur les différents produits phytosanitaires, vous pouvez consulter :
- SAgE pesticides
- Affiche Production fruitière intégrée Framboise - Édition 2024-2025
- Étiquettes des produits : Recherche étiquettes de pesticides
| Toute intervention envers un ennemi des cultures doit être précédée d’un dépistage et de l’analyse des différentes stratégies d’intervention applicables (prévention et bonnes pratiques, lutte biologique, physique et chimique). Le Réseau d’avertissements phytosanitaires (RAP) préconise la gestion intégrée des ennemis des cultures et la réduction des pesticides et de leurs risques. |
Cet avertissement a été rédigé par Stéphanie Patenaude, agr., M. Sc. (MAPAQ) et révisé par Stéphanie Tellier, agr., M. Sc. (MAPAQ). Pour des renseignements complémentaires, vous pouvez contacter l’avertisseure du sous-réseau Framboise ou le secrétariat du RAP. Édition : Mathieu Côté agr. et Cindy Ouellet (MAPAQ). La reproduction de ce document ou de l’une de ses parties est autorisée à condition d’en mentionner la source. Toute utilisation à des fins commerciales ou publicitaires est cependant strictement interdite.

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