RÉSUMÉ CLIMATIQUE ET RISQUES ASSOCIÉS
Pour la période du 18 au 24 juin, les températures de jour ont été généralement chaudes sur le sud et l’ouest de la province avec une canicule à la fin de la période. Les régions au nord-est ont connu des températures près des normales avec parfois deux jours sous les normales, puis un réchauffement en fin de période. Les températures de nuit se sont réchauffées, mais plusieurs régions ont connu deux nuits froides sous les normales.
Les précipitations ont été plus abondantes que pendant la période précédente. Les régions à l’est ont connu d’importantes précipitations en quantité de même qu’en fréquence et l’humidité relative y est restée élevée pendant de longues périodes. Les travaux au champ y sont retardés par endroits et certaines cultures ont souffert des fortes pluies. Les régions plus au sud ont généralement connu des précipitations moins fréquentes, mais parfois abondantes. Il est à noter que certaines précipitations sont tombées sous forme d’orages et que les quantités reçues varient beaucoup d’une station à l’autre, même au sein d’une même région. Voir la carte des précipitations pour un portrait complet.
AVANCEMENT DES SEMIS ET DES PLANTATIONS
Les plantations se poursuivent dans toutes les régions et la reprise des plants est bonne. Des stress causés par la chaleur ont été observés dans les derniers jours. Les récoltes se poursuivent en Montérégie et débutent dans les régions de Capitale-Nationale et Chaudière-Appalaches.
INSECTES
Punaises
En Montérégie-Ouest, des traitements ont été nécessaires, afin de contrôler les punaises dans certains champs, surtout les adultes et les larves de punaise terne. En Capitale-Nationale et Chaudière-Appalaches, les punaises sont peu présentes et aucune intervention n’a été nécessaire.
Le tableau suivant indique les seuils d’intervention recommandés pour les punaises. Notez cependant qu’il peut être justifié d’intervenir plus rapidement si les punaises causent des nécroses et des déformations importantes sur les parties récoltables.
Tableau 1 : Seuils d'interventions (punaises ternes et brunes)
| Laitue pommée |
Moins de 10 feuilles |
7 individus pour 30 plants |
| Plus de 10 feuilles |
5 individus pour 30 plants |
| Laitues romaines et en feuilles |
Moins de 10 feuilles |
5 individus pour 30 plants |
| Plus de 10 feuilles |
3 individus pour 30 plants |
Vers gris
Les vers gris (principalement le ver-gris noir
Agrotis ipsilon) continuent d’être rapportés seulement en Montérégie-Ouest. La pression diminue, mais des traitements sont encore nécessaires dans les nouvelles plantations. Les chenilles dépistées sont de taille moyenne à grosse, indiquant qu’elles cesseront bientôt de se nourrir. Le ver-gris noir peut compléter jusqu’à deux générations par saison au Québec. En Montérégie, les larves de la deuxième génération sont principalement observées aux mois de juillet et août (30 à 60 jours après la première génération).
Veuillez consulter la fiche technique
Les vers gris dans les cultures maraîchères pour plus d’information sur la prévention et la lutte contre les vers gris dans les cultures maraîchères.
Avis aux intéressés, le Centre de recherche sur les grains (CÉROM) souhaite récolter des larves de vers gris, dans le cadre d’un projet de recherche.
Pucerons
Les populations de puceron de la laitue augmentent, mais demeurent faibles en Montérégie-Ouest. Aucun traitement n’a été justifié pour l’instant. La pression est faible dans les autres régions, mais des interventions avec du savon insecticide sont justifiées en régie biologique. Veuillez consulter la fiche technique
Pucerons pour plus d’information.
Autres insectes
En Montérégie-Ouest, les populations de cicadelles de l’aster sont stables et quelques cas jaunisse de l’aster ont été observés. Des dommages de larves de mouches des semis sont encore rapportées dans les nouvelles plantations, surtout celles suivant de trop près la destruction de mauvaises herbes ou d’engrais verts. Finalement, des chenilles sont encore observées sans justifier d’intervention.
MALADIES FOLIAIRES
Les cas de mildiou de la laitue (Bremia lactucae) augmentent faiblement en Montérégie-Ouest, ils ont été ralentis par le temps chaud et les régies fongicides qui ont débuté sur la plupart des fermes. Aucun symptôme n’a été rapporté dans les autres régions. Pour retarder la progression du mildiou, il est recommandé de planter les laitues dans le sens inverse des vents dominants afin d’éviter que le vent transporte les spores de mildiou des plantations plus âgées vers les plantations plus jeunes. Des cultivars résistants sont aussi disponibles pour certains types de laitue. Voir la fiche technique Mildiou de la laitue pour plus d’information.
La tache bactérienne (Xanthomonas campestris) et la tache luisante (Pseudomonas spp.) sont encore observées sporadiquement en Montérégie-Ouest. La propagation de la tache bactérienne peut être rapide en conditions favorables. Comme elle se transmet facilement par contact et par éclaboussures, il faut éviter l’irrigation par aspersion ainsi que la circulation de la machinerie et des employés dans le champ lorsque le feuillage est mouillé.
MALADIES DE SOL
En Montérégie-Ouest, l’affaissement pythien (Pythium sp.) et l’affaissement sclérotique (Sclerotinia minor et Sclerotinia sclerotiorum) sont en diminution, allant de 0 à 7 % de plants porteurs, sauf dans les plantations plus avancées où l’affaissement sclérotique peut atteindre 16 % de plants porteurs. Aucun nouveau cas n’est rapporté dans les autres régions. La moisissure grise n'est plus observée depuis l’augmentation des températures.
DÉSORDRES
Les températures plus élevées du 22 au 24 juin, combinées à un excès de maturité, ont causé des cas de brûlure de la pointe (« tipburn ») dans les laitues plus avancées en Montérégie-Ouest et quelques cas en Capitale-Nationale. Certaines variétés de laitue ont été plus durement touchées que d’autres. Des interventions (irrigation, apports foliaires) peuvent être effectuées, afin de limiter les dommages. L'avertissement N° 4 du 2 juin 2005 donne plus de détails sur les symptômes, les causes et la prévention de la brûlure de la pointe.
| Toute intervention envers un ennemi des cultures doit être précédée d’un dépistage et de l’analyse des différentes stratégies d’intervention applicables (prévention et bonnes pratiques, lutte biologique, physique et chimique). Le Réseau d’avertissements phytosanitaires (RAP) préconise la gestion intégrée des ennemis des cultures et la réduction des pesticides et de leurs risques. |
Cet avertissement a été rédigé par Carl Dion-Laplante, agronome (PRISME) et Eve Abel, agronome, avec la collaboration de Marie-Anne Lauzon-Miron, étudiante (MAPAQ). Pour des renseignements complémentaires, vous pouvez contacter l'avertisseure du sous-réseau Laitue et chicorée ou le secrétariat du RAP. Édition : Amélie Picard, agronome, M. Sc. et Lise Bélanger (MAPAQ). La reproduction de ce document ou de l’une de ses parties est autorisée à condition d’en mentionner la source. Toute utilisation à des fins commerciales ou publicitaires est cependant strictement interdite.