Laitue et chicorée, Avertissement No 10, 17 juillet 2025

Réseau d'avertissements phytosanitaires Avertissement - Laitue et chicorée

Pression du puceron élevée. Punaises présentes. Début de la deuxième génération de vers-gris. Hausse des cicadelles de l'aster et des cas de jaunisse. Premières altises à tête rouge. Tache bactérienne en augmentation, affaissements faibles à modérés. Observation de moisissure grise et de pourriture bactérienne. Peu de brûlure de la pointe, assèchement marginal présent.



RÉSUMÉ CLIMATIQUE ET RISQUES ASSOCIÉS

 
Pour la période du 9 au 15 juillet, les températures de jour et de nuit ont été chaudes et au-dessus des normales. Plusieurs régions ont connu des températures diurnes au-dessus de 30 °C et nocturnes au-dessus de 20 °C. L’humidité a aussi été au rendez-vous.

Les précipitations sont tombées principalement sous forme d’orage le 13 juillet et les quantités reçues en peu de temps ont causé des inondations et de l’érosion par endroits. Certains champs sont restés humides pour de longues périodes et les travaux au champ ont été retardés par endroit. Voir la carte des précipitations.



INSECTES

 
Pucerons

La pression du puceron de la laitue demeure élevée en Montérégie-Ouest et les traitements se poursuivent avec une bonne efficacité. La pression des pucerons (toutes espèces confondues) demeure faible dans les autres régions et la régie avec savon insecticide se poursuit en production biologique.

Veuillez consulter la fiche technique Pucerons pour plus d’information.


Punaises terne et brune
La pression des punaises est variable en Montérégie-Ouest, soit en augmentation ou en diminution selon les champs. De nouveaux traitements ont été nécessaires. Dans la Capitale-Nationale et en Chaudière-Appalaches, la pression est faible et aucune intervention n’a été nécessaire.
 

Le tableau suivant indique les seuils d’intervention recommandés pour les punaises.

Notez cependant qu’il peut être justifié d’intervenir plus rapidement si les punaises causent des nécroses et des déformations importantes sur les parties récoltables.

Tableau 1 : Seuils d'intervention (punaises terne et brune)
Laitue pommée Moins de 10 feuilles 7 individus pour 30 plants
Plus de 10 feuilles 5 individus pour 30 plants
Laitues romaine et en feuille Moins de 10 feuilles 5 individus pour 30 plants
Plus de 10 feuilles 3 individus pour 30 plants


Autres insectes
Les premières chenilles de la 2e génération du ver-gris noir ont été rapportées en Montérégie, mais peu d’interventions ont été nécessaires pour l’instant. Dans cette région, les cicadelles de l’aster sont en augmentation, de même que les cas de jaunisse de l’aster.

Les premières altises à tête rouge ont été observées dans la Capitale-Nationale. Les altises, les chenilles, les thrips, les mouches des semis et les perce-oreilles causent peu ou pas de dégâts, sans intervention.

La stratégie d’intervention contre la cicadelle et la jaunisse de l’aster est présentée à la page 9 de l’avertissement N° 10 du 23 juillet 2004.
 
Image Agri-Réseau

Plant de laitue pommée plus petit, plus jaune et au port plus ouvert que les autres plants, symptôme du phytoplasme de la jaunisse de l'aster

Source : Consortium PRISME

Image Agri-Réseau

Photo du haut : Coeur de laitue pommée avec jeunes feuilles présentant des nécroses marginales
Photo du bas : Dépôt de latex à l'envers d'une feuille de laitue frisée, symptôme du phytoplasme de la jaunisse de l'aster

Source : Consortium PRISME

 

 

MALADIES FOLIAIRES

Le mildiou de la laitue (Bremia lactucae) demeure faible en Montérégie-Ouest et n’est pas rapporté dans les autres régions. Voir la fiche technique Mildiou de la laitue pour plus d’information.
 
En Montérégie-Ouest, après les fortes pluies de la dernière période, la tache bactérienne (Xanthomonas campestris) augmente sur les feuilles intermédiaires des laitues romaines de variétés sensibles.

La propagation de la tache bactérienne peut être rapide en conditions favorables. Comme elle se transmet facilement par contact et par les éclaboussures, il faut éviter l’irrigation par aspersion ainsi que la circulation de la machinerie et des employés dans le champ lorsque le feuillage est mouillé. Certaines variétés de laitue y sont plus sensibles.

 
MALADIES DE SOL
 
L’incidence de l'affaissement pythien (Pythium sp.) et de l’affaissement sclérotique (Sclerotinia minor et S. sclerotiorum) demeure faible à modérée dans toutes les régions, allant de 0 à 9 % de plants porteurs, sauf dans quelques sites en Montérégie ayant un historique de présence élevée de ces maladies.

Avec le temps chaud et humide, les symptômes de pourriture basale (Rhizoctonia solani) ont causé quelques pertes dans des champs près de la récolte en Montérégie-Ouest. 

La moisissure grise est présente dans la Capitale-Nationale et en Montérégie-Ouest. 

La pourriture bactérienne est aussi observée en faible proportion dans la laitue pommée en Montérégie-Ouest.

 
DÉSORDRES
 
En Montérégie-Ouest, on voit encore un peu de brûlure de la pointe (« tipburn »). Les symptômes d’assèchement marginal ont encore une fois augmenté sur la marge des feuilles intermédiaires dans des laitues romaines près de la récolte (voir photo). L'avertissement N° 4 du 2 juin 2005 donne plus de détails sur les symptômes, les causes et la prévention de la brûlure de la pointe.
 
Image Agri-Réseau

Assèchement marginal sévère dans la laitue romaine, après un épisode de chaleur extrême

Source : Consortium PRISME


 
Toute intervention envers un ennemi des cultures doit être précédée d’un dépistage et de l’analyse des différentes stratégies d’intervention applicables (prévention et bonnes pratiques, lutte biologique, physique et chimique). Le Réseau d’avertissements phytosanitaires (RAP) préconise la gestion intégrée des ennemis des cultures et la réduction des pesticides et de leurs risques.
 
 
 
Cet avertissement a été rédigé par Carl Dion-Laplante, agronome (PRISME) et Eve Abel, agronome, avec la collaboration de Marie-Anne Lauzon-Miron, étudiante (MAPAQ). Pour des renseignements complémentaires, vous pouvez contacter l'avertisseure du sous-réseau Laitue et chicorée ou le secrétariat du RAP. Édition : Amélie Picard, agronome, M. Sc. et Lise Bélanger (MAPAQ). La reproduction de ce document ou de l’une de ses parties est autorisée à condition d’en mentionner la source. Toute utilisation à des fins commerciales ou publicitaires est cependant strictement interdite.