Laitue et chicorée, Avertissement No 11, 24 juillet 2025

Réseau d'avertissements phytosanitaires Avertissement - Laitue et chicoréePucerons en diminution, punaises variables. Altises à tête rouge et cicadelles présentes, interventions nécessaires par endroits. Mildiou faible, tache bactérienne stable. Maladies de sol faibles à modérées. Pourriture basale et pourriture bactérienne en augmentation avec la chaleur. Tipburn et assèchement marginal à surveiller.



RÉSUMÉ CLIMATIQUE ET RISQUES ASSOCIÉS

 
Pour la période du 16 au 22 juillet, la majorité des régions suivies ont connu un début de période au-dessus des normales pendant deux jours, parfois avec des températures atteignant la barre des 30 °C. Ensuite, la température a chuté avec un retour aux normales saisonnières, avec deux jours sous les normales. La région du Bas-Saint-Laurent a échappé à cette tendance avec des températures de jour près ou sous les normales. Les températures de nuit ont souvent été sous les normales et parfois sous la barre des 10 °C.

Les précipitations ont été variables, souvent sous forme d’orage faisant en sorte que certains sites d’une même région manquent d’eau alors que d’autres ont reçu des quantités importantes. Voir la carte des précipitations.



INSECTES

 
Pucerons

La pression du puceron de la laitue diminue un peu en Montérégie-Ouest, mais des interventions sont encore nécessaires dans les nouvelles plantations. La pression des pucerons (toutes espèces confondues) demeure faible et des traitements sont effectués selon le marché visé et le type de production (biologique ou conventionnelle).  

Veuillez consulter la fiche technique Pucerons pour plus d’information.

Punaises terne et brune
La pression des punaises diminue de façon générale en Montérégie-Ouest. Peu de traitements ont été nécessaires. Dans la Capitale-Nationale et en Chaudière-Appalaches, la pression augmente par endroits et des interventions sont nécessaires.

Le tableau suivant indique les seuils d’intervention recommandés pour les punaises.

Notez cependant qu’il peut être justifié d’intervenir plus rapidement si les punaises causent des nécroses et des déformations importantes sur les parties récoltables.

Tableau 1 : Seuils d'intervention (punaises terne et brune)
Laitue pommée Moins de 10 feuilles 7 individus pour 30 plants
Plus de 10 feuilles 5 individus pour 30 plants
Laitues romaine et en feuille Moins de 10 feuilles 5 individus pour 30 plants
Plus de 10 feuilles 3 individus pour 30 plants
Autres insectes
Des interventions ont été nécessaires en Montérégie-Ouest contre les altises à tête rouge afin de protéger les laitues romaines près de la récolte ou peu après la transplantation. L’adulte de l’altise à tête rouge gruge la surface des feuilles, ne laissant que la cuticule inférieure et les nervures. En grand nombre, et particulièrement lors des journées chaudes et peu venteuses, les altises peuvent endommager la partie récoltable des laitues près de la récolte ou causer la mort des jeunes plants par assèchement si les dommages sont suffisamment importants.
 
Image Agri-Réseau

Dommages frais d’altises avec excréments sur une feuille de laitue romaine

Source : Consortium PRISME

 

Image Agri-Réseau

Jeune plant de laitue desséché par les dommages d’altise à tête rouge

Source : Consortium PRISME



Toujours en Montérégie-Ouest, la pression des cicadelles de l’aster est encore élevée dans quelques champs, et des interventions sont nécessaires afin de prévenir la jaunisse de l’aster. Aucun cas de jaunisse n'est rapporté dans les autres régions, malgré la présence de cicadelles. La stratégie d’intervention contre la cicadelle et la jaunisse de l’aster est présentée à la page 9 de l’avertissement N° 10 du 23 juillet 2004. 

Des interventions contre les vers gris ont aussi été nécessaires dans quelques champs en Montérégie-Ouest. 

Les chenilles, les thrips, les mouches des semis et les perce-oreilles causent peu ou pas de dégâts, sans intervention. 
 

 

MALADIES FOLIAIRES

Le mildiou de la laitue (Bremia lactucae) demeure généralement faible en Montérégie-Ouest et n’est pas rapporté dans les autres régions. Voir la fiche technique Mildiou de la laitue pour plus d’information. 

La tache bactérienne (Xanthomonas campestris) reste stable en Montérégie-Ouest.

 
MALADIES DE SOL
 
L’incidence de l'affaissement pythien (Pythium sp.) et de l’affaissement sclérotique (Sclerotinia minor et S. sclerotiorum) demeure faible à modérée dans toutes les régions, allant de 0 à 5 % de plants porteurs, sauf dans quelques sites en Montérégie où la pression est plus élevée. Outre les conditions climatiques, l’incidence de ces maladies est généralement plus élevée dans les champs ayant un historique de présence élevée de ces maladies et sans application préventive de fongicide. 
 
La moisissure grise est présente dans la Capitale-Nationale et en Montérégie-Ouest. 

Les conditions chaudes et humides sont demeurées favorables pour la pourriture basale (Rhizoctonia solani) et des pertes à la récolte ont été rapportées en Montérégie-Ouest. La pourriture bactérienne a aussi augmenté dans la laitue pommée près de la récolte.

 
DÉSORDRES
 
Les cas de brûlure de la pointe (« tipburn ») et d’assèchement marginal se font plus rares, mais restent à surveiller lors de journées très chaudes. L'avertissement N° 4 du 2 juin 2005 donne plus de détails sur les symptômes, les causes et la prévention de la brûlure de la pointe.
 
 
Toute intervention envers un ennemi des cultures doit être précédée d’un dépistage et de l’analyse des différentes stratégies d’intervention applicables (prévention et bonnes pratiques, lutte biologique, physique et chimique). Le Réseau d’avertissements phytosanitaires (RAP) préconise la gestion intégrée des ennemis des cultures et la réduction des pesticides et de leurs risques.
 
 
 
Cet avertissement a été rédigé par Carl Dion-Laplante, agronome (PRISME) et Eve Abel, agronome, avec la collaboration de Marie-Anne Lauzon-Miron, étudiante (MAPAQ). Pour des renseignements complémentaires, vous pouvez contacter l'avertisseure du sous-réseau Laitue et chicorée ou le secrétariat du RAP. Édition : Amélie Picard, agronome, M. Sc. et Sophie Bélisle (MAPAQ). La reproduction de ce document ou de l’une de ses parties est autorisée à condition d’en mentionner la source. Toute utilisation à des fins commerciales ou publicitaires est cependant strictement interdite.