
Thrips actifs. Brûlure de la feuille stable ou en augmentation. Progression variable de la brûlure stemphylienne et de la tache pourpre (oignon). Pourriture bactérienne présente. Mildiou en Montérégie. Dates de traitement contre la teigne du poireau. Information sur l'implantation de cultures de couverture.
RÉSUMÉ MÉTÉOROLOGIQUE ET RISQUES ASSOCIÉS
Pour le période du 23 au 29 juillet, la majorité des régions ont connu des températures moyennes au-dessus des normales saisonnières. Les températures de jour ont été au-dessus des normales pendant toute la période dans la majorité des régions visées par l’avertissement. Plusieurs de ces régions ont connu des journées au-dessus du seuil des 30 °C. Seul le Saguenay–Lac-Saint-Jean a connu trois jours sous les normales. Les températures de nuit ont été plus modérées pour l’ensemble du Québec avec des températures près des normales. Les précipitations ont été rares de façon générale, sauf sous les orages. Voir la carte des précipitations. Les orages du 24 et 25 juillet ont causé de l’érosion par endroits. Les systèmes d’irrigation sont déployés dans plusieurs régions ayant reçu peu d’eau et la situation risque de se maintenir au cours des prochains jours en raison du temps chaud et sec prévu.
AVANCEMENT DES TRAVAUX ET DÉVELOPPEMENT DES CULTURES
Ail d'automne (sauf indication contraire)
Tableau 1 : Stades d'avancement des cultures pour les régions où l'information est disponible
Oignons et poireaux
Tableau 2 : Stades d'avancement des cultures pour les régions où l'information est disponible
Échalotes
En Montérégie, la récolte des échalotes plantées est débutée, alors que les parcelles les moins avancées ont 9 feuilles. Les échalotes semées ont commencé à se coucher et les moins avancées ont 6 feuilles.
INSECTES
Thrips de l'oignon
De façon générale, les thrips maintiennent une activité élevée en Montérégie, dans Lanaudière, dans les Laurentides et en Estrie. Leur pression est variable entre les champs d’oignons secs selon les traitements réalisés et les stades de la culture, les thrips quittant souvent les champs d’oignons secs lors de la tombaison. Plusieurs traitements ont été justifiés. Leur pression est en augmentation dans certains champs de Chaudière-Appalaches et reste faible au Bas-Saint-Laurent. En Montérégie uniquement, ils sont peu présents dans l’oignon vert, sauf à proximité de champs d’oignons secs couchés, et leur présence est variable dans l’échalote où quelques traitements ont été nécessaires.
Voir la fiche technique Thrips de l'oignon pour plus d’information.
Teigne du poireau
Des observations de larves ou de dommages de la teigne du poireau sont rapportés en Estrie, dans Chaudière-Appalaches, dans Lanaudière et dans les Laurentides, principalement dans le poireau.
Cette semaine, pour les régions plus chaudes, les captures moyennes d’adultes de la teigne du poireau reflètent mal la réalité puisqu’il y a une grande différence dans le nombre de captures entre les différents sites d’une même région. Pour certains sites, une hausse franche des captures est clairement visible, tel que prévu par le modèle prévisionnel. Pour d’autres sites, les captures restent faibles et stables, sans démontrer la tendance à la hausse prévue par le modèle.
Dans les autres régions, les captures sont généralement faibles entre les pics de la deuxième et de la troisième génération.
Stratégie d’intervention contre la deuxième génération
Un ou deux traitements insecticides peuvent être effectués contre la 2e génération de teigne du poireau. Un seul traitement est généralement suffisant si la première génération a été peu importante (peu ou pas de dommage, peu de captures). Deux traitements sont recommandés si la première génération a causé des dommages significatifs. Il est aussi recommandé de tenir compte de l'historique des dommages causés par cette deuxième génération dans les dernières années sur la ferme. Notez aussi que si vous désirez traiter avec un produit à base de Bt (ex. : BIOPROTEC), il est toujours préférable d’opter pour la stratégie à deux traitements.
À quelle date traiter?
Quand traiter pour les fermes où du piégeage est effectué
Pour la stratégie à un traitement, on intervient 10 jours après le pic d’activité des papillons. Pour la stratégie à deux traitements, le premier est effectué 3 jours après le pic d’activité et le second, 14 jours plus tard.
Quand traiter pour les fermes où aucun piégeage n'est effectué (CLIQUEZ ICI POUR VOIR LES DATES DE TRAITEMENTS CONTRE LA DEUXIÈME GÉNÉRATION)
Le tableau ci-dessous indique les dates d’intervention recommandées pour les stratégies à 1 ou 2 traitements. Notez cependant que la date proposée correspond à une date moyenne pour la région. Si le champ est situé dans la partie la plus chaude de la région, intervenez 2 ou 3 jours plus tôt. Si, au contraire, il est dans un secteur plus froid, intervenez 2 ou 3 jours plus tard. Tenez compte également du microclimat particulier du champ (ex. : champ entouré de boisés) en traitant, s’il y a lieu, 1 ou 2 jours avant la date indiquée.
Information concernant la troisième génération
Stratégie d’intervention contre la troisième génération
Le troisième vol de la teigne est celui où l’on retrouve la plus grande quantité de papillons et, généralement, deux traitements sont effectués pour contrôler les larves issues de ce vol. Les régions les plus froides font exception, étant donné que dans ces dernières, le troisième vol est incomplet. Pour la stratégie à un traitement, on intervient 10 jours après le pic d’activité des papillons. Pour la stratégie à deux traitements, le premier est effectué 3 jours après le pic d’activité et le second 14 jours plus tard.
Le poireau et l’oignon vert sont les principales cultures affectées par cette troisième génération. À ce moment de l’année, le feuillage de l’ail et des oignons, en train de se dessécher, est peu attirant pour les teignes. Les variétés d’ail de printemps tardives ou les oignons semés tardifs pourraient néanmoins être affectés par cette génération.
Toutes les superficies de poireau sont à risque tandis que pour l’oignon vert, ce sont davantage les petits champs.
Le poireau et l’oignon vert sont les principales cultures affectées par cette troisième génération. À ce moment de l’année, le feuillage de l’ail et des oignons, en train de se dessécher, est peu attirant pour les teignes. Les variétés d’ail de printemps tardives ou les oignons semés tardifs pourraient néanmoins être affectés par cette génération.
Toutes les superficies de poireau sont à risque tandis que pour l’oignon vert, ce sont davantage les petits champs.
À quelle date traiter?
Pour les fermes où du piégeage est effectué
Stratégie à 1 traitement : intervenez environ 10 jours après la date qui correspond au pic de captures des papillons. Stratégie à 2 traitements : effectuez le premier traitement environ 3 jours après la date correspondant au pic d’activité des papillons, puis le deuxième traitement 14 jours après le premier.
Pour les fermes où aucun piégeage n'est effectué (CLIQUEZ ICI POUR VOIR LES DATES DE TRAITEMENTS CONTRE LA TROISIÈME GÉNÉRATION)
Pour plus d'information
• Technique de piégeage de la teigne du poireau;
• La teigne du poireau : Stratégie de lutte;
• La teigne du poireau : Biologie et impact sur les cultures.
Autres insectes
Des vers gris ont été rapportés dans de jeunes semis d’oignons verts en Montérégie où quelques traitements ont été nécessaires. Dans l’ail, des dommages attribués aux nématodes ont été observés lors de la récolte en Montérégie.
MALADIES
Oignon sec, oignon vert et échalote
Brûlure de la feuille
Dans l’oignon, l’incidence de la brûlure de la feuille est stable dans Chaudière-Appalaches, et en augmentation en Estrie et sur plusieurs sites en Montérégie. Dans Lanaudière, elle est en augmentation dans l’oignon sec, mais stable dans l’oignon espagnol.
La maladie est en augmentation dans l’échalote en Montérégie, mais sa présence est faible dans l’oignon vert.
La régie fongicide se poursuit dans toutes les cultures selon les risques et l’irrigation.
Pour plus de détails sur la stratégie et le dépistage de la brûlure de la feuille, consultez l’avertissement N° 10 du 17 juillet 2025 ou la fiche technique Brûlure de la feuille.
Brûlure stemphylienne
Dans l’oignon, l’incidence de la brûlure stemphylienne est en progression en Montérégie, particulièrement sur les tissus sénescents, bien que son développement reste lent sur certains sites. Sa progression est variable dans Lanaudière où certains sites présentent une augmentation de l’incidence et parfois une présence forte alors que la situation est stable sur d’autres sites.
L’incidence de la maladie est faible en Estrie.
En Montérégie, dans l’échalote, l’incidence de la maladie est en augmentation sur le feuillage sénescent alors qu'elle est peu présente dans l’oignon vert.
Pour plus de détails sur la stratégie et le dépistage de la brûlure stemphylienne, consultez l’avertissement N° 10 du 17 juillet 2025 ou la fiche technique Brûlure stemphylienne (Moisissure noire des feuilles).
Pourriture bactérienne
La pourriture bactérienne est rapportée en Montérégie avec une incidence stable de même que dans Lanaudière avec une incidence parfois élevée dans l’oignon espagnol, alors que des traces sont rapportées dans la Capitale-Nationale.
Plusieurs références indiquent que les produits à base de cuivre, habituellement reconnus pour avoir un effet sur les bactéries, seraient peu, voire totalement inefficaces contre les pourritures bactériennes de l’oignon. En pratique, c’est le retour du temps sec qui semble arrêter le plus efficacement la progression de cette maladie.
Les mesures préventives recommandées sont les suivantes :
- Évitez les doses excessives d’azote;
- Évitez d’irriguer après le début de la bulbaison (diamètre du bulbe égal à deux fois le diamètre du col). Si vous devez irriguer par aspersion, faites-le tôt le matin, de manière à profiter des températures plus fraiches et à permettre, par la suite, un assèchement rapide du feuillage;
- Réprimez adéquatement les mauvaises herbes pour favoriser l'aération et un assèchement rapide du feuillage;
- Évitez tout dommage au feuillage ou aux bulbes lors des opérations culturales.
Mildiou
Seul un nouveau foyer est rapporté en Montérégie cette semaine, les traitements fongicides curatifs et préventifs ont été réalisés.
Les premiers symptômes du mildiou sur l’oignon apparaissent sur les vieilles feuilles, sous la forme de taches vert pâle ou jaune clair en forme de demi-lune. Les spores leurs donnent une apparence duveteuse, de teinte grise ou violacée. Avec le temps, ceux-ci disparaissent et les lésions deviennent beiges et sèches. Sans intervention et dans des conditions favorables, la feuille entière devient éventuellement jaune et meurt.
La régie fongicide devrait être débutée dès l’apparition des premiers symptômes. Il est important d’alterner les groupes de fongicides utilisés pour éviter le développement de résistance.
L'utilisation de capteurs de spores permet de quantifier la présence de l’agent pathogène dans l’air. Combinée à l’utilisation d’un modèle prévisionnel, cette technique permet de prendre les mesures nécessaires pour prévenir l’apparition des symptômes. Certains biofongicides sont aussi disponibles en prévention.
Pour plus de détails sur la stratégie d’intervention, veuillez consulter la fiche technique Mildiou de l’oignon.
Tache pourpre
La tache pourpre est rapportée cette semaine dans l’oignon sec et dans l’échalote en Montérégie, particulièrement sur le feuillage sénescent, parfois avec une progression importante. Elle est aussi présente avec une faible incidence dans l’oignon dans Lanaudière et en Estrie.
La tache pourpre affecte les feuilles déjà endommagées par des pathogènes ou des facteurs abiotiques. Elle cause des taches d’abord blanchâtres devenant violacées et ovales formées d’anneaux concentriques.
Autres maladies
La fusariose du plateau est à nouveau rapportée dans l’oignon sec en Montérégie de même que dans Lanaudière.
Ail
Des symptômes de virus sont à nouveau rapportés en Estrie.
Poireau
La présence de tache pourpre et de Stemphylium est rapportée au Centre-du-Québec avec une incidence qui reste faible.
CULTURES DE COUVERTURE
Avec l’avancement des récoltes, il est temps d’implanter des cultures de couverture. Celles-ci jouent plusieurs rôles importants, dont la protection contre les érosions hydriques et éoliennes, surtout en terre noire. Cette pratique permet aussi d’accumuler les éléments nutritifs qui seraient autrement perdus par lessivage, dont l’azote, et d’accroître la biodiversité et l’activité biologique du sol. Les cultures de couverture jouent ainsi un rôle dans la gestion des mauvaises herbes et dans la lutte contre les agents pathogènes du sol.
Plus l’implantation se fait tôt dans la saison, plus il y a de choix d’espèces disponibles.
Quelques documents permettent de mieux connaître les espèces végétales à privilégier et de comprendre les bénéfices de cette pratique :
Plus l’implantation se fait tôt dans la saison, plus il y a de choix d’espèces disponibles.
Quelques documents permettent de mieux connaître les espèces végétales à privilégier et de comprendre les bénéfices de cette pratique :
- Intégration des cultures de couverture en maraîchage de terre noire;
- Cultures de couverture en productions maraichères;
- Optimiser les cultures de couverture en production maraichère (p. 13);
- Guide des cultures de couverture en grandes cultures;
- Cultures de couverture - Les pratiques agricoles de conservation : Habiter le sol par les racines;
- Engrais vert (Guide de gestion globale de la ferme maraîchère biologique et diversifiée);
- Légumes de champ - Agri-Réseau | Documents | Recherche : cultures de couverture.
CHOIX DES PRODUITS
Afin de choisir un produit efficace ayant le plus faible impact possible sur la santé et l'environnement, vous pouvez consulter la liste des principaux insecticides et fongicides homologués en 2025 dans chacune des cultures suivantes :
- Pour l’ail, consultez le Bulletin d'information N° 1 du 16 avril 2025.
- Pour le poireau, consultez le Bulletin d’information N° 2 du 26 juin 2025.
- Pour l’oignon sec, consultez le Bulletin d’information N° 3 du 26 juin 2025.
- Pour l’oignon vert, consultez le Bulletin d’information N° 4 du 26 juin 2025.
Les produits acceptés en agriculture biologique y sont aussi identifiés.
| Toute intervention envers un ennemi des cultures doit être précédée d’un dépistage et de l’analyse des différentes stratégies d’intervention applicables (prévention et bonnes pratiques, lutte biologique, physique et chimique). Le Réseau d’avertissements phytosanitaires (RAP) préconise la gestion intégrée des ennemis des cultures et la réduction des pesticides et de leurs risques. |
Cet avertissement a été rédigé par Eve Abel, agronome (MAPAQ) et Carl Dion-Laplante, agronome (PRISME), avec la collaboration de Marie-Anne Lauzon-Miron, étudiante (MAPAQ). Pour des renseignements complémentaires, vous pouvez contacter l'avertisseure du sous-réseau Oignon, ail et poireau ou le secrétariat du RAP. Édition : Marianne St-Laurent, agronome, M. Sc. et Sophie Bélisle (MAPAQ). La reproduction de ce document ou de l’une de ses parties est autorisée à condition d’en mentionner la source. Toute utilisation à des fins commerciales ou publicitaires est cependant strictement interdite.
