
Syndrome de la mort subite du soya : quelques cas confirmés, moment idéal pour observer les symptômes. Ver-gris occidental du haricot : fortes augmentations des captures de papillons; dépistez les masses d'oeufs et les jeunes larves. Puceron du soya : populations à la hausse, intensifiez le dépistage des champs qui n'ont pas atteint le stade R5. Pourriture à sclérotes : surveillez les champs de soya qui n'ont pas atteint le stade R4. Scarabée japonais : un ravageur occasionnel à surveiller dans le soya. Grêle dans certaines localités : comment évaluer l'impact sur le maïs et le soya.
SYNDROME DE LA MORT SUBITE DU SOYA : QUELQUES CAS CONFIRMÉS, MOMENT IDÉAL POUR OBSERVER LES SYMPTÔMES
Adapté de l’avertissement N° 22 du 23 août 2024 par B. Duval1, V. Samson1 et M. St-Laurent1
1. Agronome (MAPAQ)
Le syndrome de la mort subite du soya (SMS) a été confirmé dans 5 champs situés dans les régions suivantes : Bas-Saint-Laurent (2 cas), Centre-du-Québec, Estrie, et Montérégie. Depuis 2020, le Laboratoire d’expertise et de diagnostic en phytoprotection (LEDP) du MAPAQ a confirmé 55 cas de SMS, répartis dans 8 régions. Étant donné que les symptômes foliaires de la maladie apparaissent généralement après la floraison et tendent à s’aggraver par la suite, ils pourraient être observés au champ dans les semaines à venir.
Le SMS est une maladie racinaire causée principalement par le champignon Fusarium virguliforme qui, lorsqu’introduit au champ, peut demeurer latent pendant de plusieurs années et infecter le soya lorsque les conditions deviennent propices à son développement. Les conditions fraîches et humides au moment du semis et pendant la saison de croissance favorisent l’infection par l’agent pathogène et le développement de la maladie. Si l’infection est sévère, les pertes de rendement peuvent s’élever à 30 %.
Cette maladie peut être associée à la présence du nématode à kyste du soya (NKS) qui cause des blessures permettant au champignon responsable du SMS d’accéder facilement au tissu racinaire interne. Cependant, un champ peut être atteint par la maladie sans que le NKS soit présent. Si des symptômes du SMS sont observés, il est recommandé de faire analyser les plants par le LEDP pour vérifier la présence de F. virguliforme, car les symptômes du SMS sont souvent confondus avec ceux d’autres maladies. Lorsque le SMS est confirmé dans un champ, un dépistage pour le NKS est recommandé (consulter la fiche technique Le nématode à kyste du soya pour plus d’information).
Afin de confirmer le diagnostic, il est important de prélever des plants malades, mais encore vivants, incluant le collet et les racines, et de les envoyer au LEDP. Le SMS ne peut pas être diagnostiqué à partir d’un échantillon de feuilles. Voici une vidéo expliquant la méthode de prélèvement et d’envoi.
Symptômes de la maladie
Les symptômes foliaires apparaissent généralement après la floraison du soya; un jaunissement entre les nervures peut apparaître. Progressivement, ces plages s’étendent sur tout le limbe de la feuille qui finira par brunir, tandis que les nervures demeurent vertes. Si les feuilles se détachent du plant, les pétioles resteront attachés à la tige. Ces symptômes sont généralement plus importants sur les feuilles du haut de la plante.
Les racines des plants atteints brunissent et pourrissent. Pour effectuer un diagnostic précis au champ, il est nécessaire d’ouvrir la tige de soya sur la longueur (jusqu’au collet) à l’aide d’un couteau et d’examiner l’intérieur de la tige : un plant infecté par le SMS présentera une coloration beige ou brunâtre sur la partie inférieure de la tige, mais la partie centrale « creuse » de la tige (moelle) demeurera blanche.
Dans certains cas, une coloration bleutée peut être observée sur la surface des racines, causée par les spores du champignon. Cette teinte bleue se limite généralement à la zone des racines juste sous la surface du sol.
À ne pas confondre
Le syndrome de la mort subite dans le soya peut être confondu avec la fusariose vasculaire, la pourriture brune des tiges, le chancre des tiges et la pourriture phytophthoréenne. Vous pouvez consulter le document Maladies du maïs et du soya : des symptômes apparaissent dans les champs pour plus de détails sur ces maladies.
Stratégies de lutte
Les fongicides foliaires ne protègent pas les plants contre le SMS. Les stratégies suivantes peuvent être mises en place, afin de limiter les dommages causés par la maladie :
- Appliquer les principes de biosécurité pour restreindre la dissémination du SMS et du NKS au sein de l’entreprise ou à l’extérieur de celle-ci;
- Utiliser des variétés de soya tolérantes au SMS et au NKS;
- Semer lorsque le sol est suffisamment sec et réchauffé (ne pas semer le soya précocement);
- Limiter la compaction du sol;
- Améliorer le drainage du sol.
L’introduction d’une céréale comme le blé dans la rotation est aussi bénéfique, puisque les résidus de maïs et de soya, en particulier les grains de maïs au sol, favorisent la maladie. Enfin, l’usage de traitements fongicides efficaces en enrobage de semences peut être envisagé si le SMS a déjà été observé dans le champ.
VER-GRIS OCCIDENTAL DU HARICOT (VGOH) : FORTE AUGMENTATION DES CAPTURES DE PAPILLONS; DÉPISTEZ LES MASSES D'OEUFS ET JEUNES LARVES
J. Saguez1 et C. Rieux2
1. Chercheur (CÉROM) 2. Agronome (MAPAQ)
J. Saguez1 et C. Rieux2
1. Chercheur (CÉROM) 2. Agronome (MAPAQ)
Les captures de papillons de VGOH ont fortement augmenté avec parfois plusieurs centaines de papillons par pièges. Le pic d’abondance est donc atteint ou sur le point de l’être dans la province. Le nombre de papillons capturés n’est qu’un indicatif de la présence du ravageur. Le dépistage des masses d’œufs et des jeunes larves est donc fortement recommandé pour savoir si le seuil d’intervention de 5 % de plants infestés est atteint.
Dans le cadre du RAP Grandes cultures, des masses d’œufs ont jusqu’à maintenant été observées dans 14 champs sur les 58 champs dépistés et le seuil d’intervention n’a été atteint que dans deux champs situés à Godmanchester (Montérégie-Ouest) et Bristol (Outaouais). Dans le cas de Bristol, 80 % des masses d’œufs trouvées étaient parasitées.
Des cas hors RAP sont aussi rapportés, notamment dans les Laurentides. Des jeunes larves, fraîchement émergées des œufs ont aussi été observées dans certains champs. Ces dernières vont se diriger vers les panicules si les épis ne sont pas encore sortis ou directement vers les épis. C’est donc le moment idéal pour dépister ces stades.
Tous les œufs d’une même masse sont pondus en même temps et devraient se développer à la même vitesse. Le passage du stade œuf à larve se déroule en 5 à 7 jours en moyenne. Au cours de leur développement, les masses d’œufs changent de couleur, passant du blanc au rosé, puis au mauve juste avant l’éclosion. Lors du dépistage des masses d’œufs, portez une attention particulière à l’état des masses d’œufs. Cela peut donner une indication sur le développement des larves à l’intérieur des œufs et aussi de déterminer s’il y a du parasitisme ou si les œufs sont viables.
L’utilisation d’une loupe ou de la fonction « loupe » de votre téléphone cellulaire peut permettre de mieux observer les masses d’œufs (voir les exemples ci-après, pris avec un téléphone cellulaire - zoom X 5).
Certaines masses d’œufs peuvent être de différentes couleurs. Ces masses d’œufs peuvent présenter une ou plusieurs problématiques.
La floraison du maïs semble inégale d’un champ à l’autre dans plusieurs régions et même à l’intérieur d’un même champ. Le maïs risque donc d’être encore attractif pour le VGOH pendant plusieurs jours.
Rappelons que le dépistage des masses d’œufs et des jeunes larves doit être effectué dans 10 stations réparties aléatoirement dans le champ et sur 10 plants consécutif dans chaque station.
Si un traitement insecticide était envisagé, consultez la liste des produits homologués dans SAgE pesticides.
Pour en savoir plus sur le dépistage du VGOH
- Fiche technique Ver-gris occidental des haricots dans le maïs (grain et ensilage);
- Vidéo Le Ver-gris occidental des haricots : biologie, dépistage et stratégies d’intervention.
PUCERON DU SOYA : POPULATIONS EN HAUSSE DANS PLUSIEURS CHAMPS, INTENSIFIEZ LE DÉPISTAGE POUR LES CHAMPS N'AYANT PAS ATTEINT LE STADE R5
S. Boquel1, J. Saguez1, B. Duval2, J. Brault2 et M. St-Laurent2
1. Chercheur (CÉROM) 2. Agronome (MAPAQ)
Cette semaine, les populations du puceron du soya sont encore en augmentation dans la grande majorité des sites dépistés et le seuil d’alerte de 250 pucerons par plant a été atteint dans 18 % des champs, principalement dans les régions suivantes : Montérégie, Centre-du-Québec, Estrie et Montréal-Laval-Lanaudière. Les autres sites suivis par le RAP Grandes cultures sont soit bien en deçà du seuil d’alerte (62 %) ou s’en approchent (20 %). La moyenne provinciale atteint maintenant 171 pucerons par plant. Pour voir les résultats de dépistage et l’évolution des populations par site, consultez le tableau ici.
Le quart des sites suivis par le RAP ont atteint le stade R5, stade à partir duquel le soya n’est généralement plus à risque. Le dépistage doit donc se poursuivre dans les champs qui n’ont pas atteint ce stade. À noter que les ennemis naturels sont bien présents, et souvent en augmentation, ce qui aide au contrôle du puceron.
Pour les champs qui atteignent le seuil d’alerte (250 pucerons par plant) et qui sont encore à un stade sensible (R1 à R4), il est recommandé d’augmenter la fréquence des dépistages aux 2 à 5 jours pour évaluer l’évolution des populations des pucerons et des ennemis naturels, le stade de croissance du soya ainsi que le stress causé aux plants. À titre d’exemple, si les populations de pucerons augmentent d’au moins 35 % lors d’un dépistage 3 jours plus tard, l’application d’un traitement insecticide foliaire peut être envisagée. Dans ce cas, il est essentiel de se référer à la Stratégie d’intervention recommandée au Québec contre le puceron du soya et de consulter SAgE pesticides afin d’identifier les produits homologués et appropriés à la situation.
Il est aussi important d’estimer la rentabilité des traitements insecticides. En plus de la perte de rendement estimée, les pertes dues à l’écrasement des plants de soya par le passage du pulvérisateur, la largeur de la rampe, le stade du soya, le rendement espéré, le prix de vente du soya, etc. doivent aussi être considérés dans le calcul de rentabilité. Pour connaitre tous les détails, consultez l’avertissement N° 19 du 2 août 2024 ou encore l’annexe Dois-je traiter ou non contre le puceron du soya? Calculez vous-même votre seuil d’intervention!
POURRITURE À SCLÉROTES : SURVEILLEZ LES CHAMPS QUI N'ONT PAS ATTEINT LE STADE R4
M. St-Laurent1, B. Duval1 et V. Samson1
1. Agronome (MAPAQ)
Des apothécies ont été observées cette semaine dans l’un des 35 champs suivis par le RAP et le CÉROM, ce qui marque une première apparition dans les dépôts de sclérotes surveillés en 2025. Par ailleurs, d’autres apothécies ont également été signalées cette semaine dans deux autres champs de Chaudière-Appalaches ayant un historique de sclérotiniose, qui ne font pas partie des sites suivis. Il est à noter que les observations ont été faites dans du soya à des stades relativement avancés (R4 avec plusieurs fleurs). Selon les modèles prévisionnels, les risques d’apparition d’apothécies varient selon les régions : ils sont faibles dans la majorité des secteurs, mais passent de modérés à élevés en Chaudière-Appalaches.
Le stade critique d’infection par la pourriture à sclérotes (R1 à R3) est dépassé dans la majorité des champs de soya, ce qui réduit le risque d’infection. Par contre, certains champs semés plus tardivement sont encore en floraison. Dans ces cas, le niveau de risque d’infection doit être évalué champ par champ si le soya n’a pas encore atteint le stade R4 (remplissage des gousses) que des facteurs de risque sont présents (historique d’infestation, variété sensible, etc.). Si les 5 cm de sol en surface restent humides et que les rangs sont fermés à plus de 50 % depuis au moins une semaine, le risque est plus élevé. En effet, des rangs fermés empêchent le soleil et le vent d’assécher la surface du sol, ce qui peut favoriser la germination des sclérotes et l’émergence d’apothécies.
Comme le stade critique du soya est maintenant dépassé dans la majorité des régions, la culture est maintenant moins sensible à l’infection par la pourriture à sclérotes. Ceci est normalement le dernier avertissement de la saison pour cette maladie.
Pour plus d’information, consulter :
- La fiche technique La pourriture à sclérotes chez le soya;
- Le document Stades phénologiques du soya.
SCARABÉE JAPONAIS : UN RAVAGEUR OCCASIONNEL À SURVEILLER DANS LE SOYA
J. Saguez1, È. Cayer2, M. St-Laurent2, B. Duval2, V. Samson2 et S. Boquel1
1. Chercheur (CÉROM) 2. Agronome (MAPAQ)
Le scarabée japonais fait partie des insectes défoliateurs qui peuvent s’attaquer au soya, mais il est habituellement considéré comme un ravageur secondaire. Toutefois, des dommages importants et caractéristiques ont été constatés en début de semaine à Grenville-sur-la-Rouge (Laurentides). Les dommages se matérialisent par une squelettisation du feuillage. En se nourrissant du tissu foliaire, les adultes du scarabée japonais laissent les nervures intactes, principalement sur la partie supérieure du couvert végétal. L’agrégation de nombreux individus sur les plants de soya a aussi été observée et a entraîné une défoliation importante, notamment en bordure du champ. En s’éloignant des bordures, les insectes et les dommages étaient moins présents.
Même si la défoliation peut paraitre importante et que les regroupements d’adultes sont parfois impressionnants, les dommages économiques causés par le scarabée japonais sont rares dans le soya. Il est toutefois essentiel de rester vigilants, puisque les adultes peuvent se déplacer pour pondre leurs œufs dans des sites favorables à leur reproduction (ex : prairies de graminées) et donneront naissance à des larves (vers blancs) susceptibles de causer des dommages au printemps suivant.
Facteurs de risques :
De façon générale, dans les grandes cultures, le soya est plus attirant pour le scarabée japonais que le maïs. On observe généralement plus d’individus et de dommages en bordure de champ, avec parfois une défoliation importante dans le soya, ou un broutage des soies dans le maïs. Dans le cas de Grenville-sur-la-Rouge, le champ de maïs adjacent au champ de soya affecté ne présentait que quelques scarabées sur les soies.
Les champs en sols sableux semblent être plus à risque d’infestation par le scarabée japonais. Les champs de maïs peuvent également être plus à risque de dommages s’il suit une prairie, certaines cultures de couverture ou du soya.
Les scarabées japonais préfèrent pondre leurs œufs dans les zones où les graminées sont présentes, puisque les larves se nourrissent principalement des racines de ces plantes. La vigilance est donc de mise dans les secteurs où se succèdent prairies, maïs et soya. La présence d’autres cultures hôtes à proximité (ex : vigne, plantes arbustives, etc.) peut également offrir des sites d’infestation pour les scarabées japonais. À noter que l’insecte est encore peu rapporté dans l’Est de la province.
Que faire en cas d’infestation?
Il est important d’observer les champs pour évaluer la présence des scarabées japonais et les dommages. Dans le soya, cela consiste principalement à estimer le pourcentage de défoliation sur l’ensemble de la canopée, puisque ces insectes se nourrissent du haut vers le bas des plants. Pour plus de détails sur l’évaluation de la défoliation du soya et les seuils économiques d’intervention, consultez la fiche technique sur le sujet.
Généralement, le seuil d’intervention lié à la défoliation dans le soya est de 30 % lorsque le soya est aux stades végétatifs et de 20 % lorsque le soya est aux stades reproducteurs et que les ravageurs sont présents. Au Québec, les dommages économiques causés par ce ravageur dans le soya sont rares. Si une intervention est jugée nécessaire, il est recommandé de confirmer la présence active des insectes et de cibler les zones les plus touchées, comme les bordures de champs, afin de limiter l’usage de pesticides. Consultez également SAgE Pesticides pour connaître les produits homologués en application foliaire dans le soya.
Le scarabée japonais possède un ennemi naturel au Québec, la mouche parasite Istocheta aldrichi. Celle-ci pond un ou plusieurs œufs à l’arrière de la tête du scarabée. Après l’éclosion, la larve perce la carapace du scarabée et entre à l’intérieur de l’insecte. Quelques jours plus tard, le scarabée s’enfouit dans le sol et meurt. La larve de la mouche hiverne sous forme de pupe dans le cadavre de son hôte, jusqu’au printemps suivant. Ce parasitisme contribue à réduire les populations de vers blancs l’année suivante, mais actuellement, les taux de parasitismes sont encore faibles et ne permettent pas de contrôler efficacement les populations de scarabées japonais.
Des pièges à scarabées japonais sont disponibles commercialement. Toutefois, leur utilisation est déconseillée en grandes cultures, que ce soit comme méthode de dépistage ou de lutte. Bien qu’ils attirent de nombreux adultes, ces pièges peuvent aggraver les dommages localement en attirant davantage d’individus. Une fois saturés, les pièges deviennent inefficaces tout en continuant d’attirer les insectes.
Pour plus d’information sur le stade larvaire du scarabée japonais et les méthodes de lutte, consultez la fiche technique Les vers blancs en grandes cultures.
ÉPISODE DE GRÊLE RÉCENT DANS CERTAINES LOCALITÉS : COMMENT ÉVALUER L’IMPACT SUR LE MAÏS ET LE SOYA
Adapté de l'avertissement N° 11 du 7 juillet 2023 par B. Duval1, È. Cayer1 et V. Samson1
1. Agronome (MAPAQ)
Adapté de l'avertissement N° 11 du 7 juillet 2023 par B. Duval1, È. Cayer1 et V. Samson1
1. Agronome (MAPAQ)
Des épisodes de grêle ont eu lieu récemment dans certaines localités, notamment dans le secteur de Portneuf (Capitale-Nationale). Si des dommages aux cultures sont constatés, il est recommandé d’attendre quelques jours, voire jusqu’à une semaine, avant d’évaluer l’état des plants. Ce délai permet aux tissus endommagés de tomber ou de se dessécher, facilitant ainsi l’observation des tissus sains restants et la reprise de la croissance. L’ampleur des pertes de rendement possibles dépend surtout du stade de développement de la culture au moment de l’épisode de grêle.
Maïs
Le maïs est actuellement aux stades reproductifs dans plusieurs champs, tandis que certains semis plus tardifs sont aux derniers stades végétatifs. Lorsqu’un épisode de grêle survient à un stade végétatif, les pertes de rendement sont souvent limitées, car les dommages touchent principalement le feuillage. En revanche, les pertes de rendement attribuables à la défoliation par la grêle peuvent être plus importantes durant la floraison mâle.
Un tableau couramment utilisé aux États-Unis permet d’estimer les pertes de rendement du maïs associées à la défoliation à différents stades de croissance. Cliquez ici pour le consulter (voir page 6) (version en français disponible ici, tableau 1-28, p. 42). À titre d’exemple, une défoliation de 50 % sur du maïs au stade 10 feuilles pourrait entraîner une perte de rendement de 6 %, tandis que le même niveau de défoliation au stade « croix » pourrait causer une perte de rendement de 31 %.
L’application de fongicide après un épisode de grêle n’est généralement pas justifiée. Peu de maladies affectent le maïs à la suite de blessures mécaniques, comme la grêle. Les études montrent, dans ces circonstances, qu’une application en mi-saison n’est pas rentable en l’absence de maladie foliaire. Une intervention ne devrait être envisagée que si la présence de maladies et les facteurs de risque (historique, sensibilité de l’hybride, etc.) le justifient. Pour en savoir plus, consultez la fiche technique Maladies, mycotoxines et fongicides appliqués au champ dans le maïs grain et le maïs ensilage : que savons-nous?
Soya
Le soya a une grande capacité de compenser pour les dommages faits au feuillage. Les pertes de rendement dues à des grêlons dépendront entre autres de l’intensité des dommages et du stade du soya au moment de la grêle. Des références indiquent qu’un plant de soya presque entièrement défolié entre les stades V6 et R1 peut malgré tout produire entre 80 et 90 % de son rendement potentiel si la population de soya n’est pas réduite (ex. : plants coupés).
Un tableau est couramment utilisé aux États-Unis pour estimer les pertes de rendement du soya dues à la défoliation à différents stades (version en français disponible ici, tableau 2-21, p. 74). À titre d’exemple, un pourcentage de défoliation de 30 % au stade R3 pourrait entraîner une perte de rendement de 4 %. Le soya est surtout vulnérable à la grêle pendant la floraison et le remplissage des gousses.
Actuellement, plusieurs champs de soya sont entre les stades R1 et R5. La recherche indique que des dommages causés par la grêle à ce stade ne justifient pas à eux seuls une application de fongicide, si le risque d'infection par des maladies fongiques est faible. La décision d’intervenir devrait reposer sur les facteurs de risque de maladies (historique, météo, sensibilité du cultivar), et non sur des dommages de grêle ou autre type de blessure mécanique.
| Toute intervention envers un ennemi des cultures doit être précédée d’un dépistage et de l’analyse des différentes stratégies d’intervention applicables (prévention et bonnes pratiques, lutte biologique, physique et chimique). Le Réseau d’avertissements phytosanitaires (RAP) préconise la gestion intégrée des ennemis des cultures et la réduction des pesticides et de leurs risques. |
Pour des renseignements complémentaires, vous pouvez contacter le secrétariat du RAP. Édition : Marianne St-Laurent, agr., M. Sc. et Lise Bélanger (MAPAQ). La reproduction de ce document ou de l’une de ses parties est autorisée à condition d'en mentionner la source. Toute utilisation à des fins commerciales ou publicitaires est cependant strictement interdite.