Maïs sucré, Avertissement No 9, 7 août 2025

Réseau d'avertissements phytosanitaires Avertissement - Maïs sucréVer-gris occidental des haricots (VGOH) : les captures de papillons augmentent toujours; masses d’œufs et jeunes larves observées dans plusieurs champs surtout en sol léger. Pyrale du maïs : suite des faibles captures de papillons de pyrale bivoltine; maintenez la surveillance des champs à risque. Légionnaire d’automne : les captures de papillons sont stables, mais de nouveaux foyers de dommages au champ sont constatés. Autres ravageurs et problèmes phytosanitaires : la situation est calme, mais en accroissement dans plusieurs cas.
 

VER-GRIS OCCIDENTAL DES HARICOTS (VGOH)

Les captures de papillons de VGOH sont en hausse : des papillons ont été capturés sur l’ensemble des sites du sous-réseau Maïs sucré, avec des captures moyennes à élevées. Des masses d’œufs sont dépistées sur plusieurs sites et de jeunes larves sont présentes. Soyez donc vigilants dans l’ensemble des régions.

Pour repérer les masses d’œufs, concentrez-vous sur les trois feuilles du haut du plant. La ponte a lieu sur la face supérieure des feuilles. La masse d’œufs comporte des dizaines d’œufs distincts, ronds et brodés similaires à une petite clémentine. La couleur des œufs passe du blanc au bleu/violet et leur éclosion survient après 5 à 7 jours. Les œufs mauves sont sur le point d’éclore et devraient émerger dans un délai de 24 à 48 heures. Les œufs ayant une teinte noire sont quant à eux parasités par des trichogrammes. Dans certains cas, des coccinelles peuvent aussi être observées en train de s’alimenter. Pour identifier le VGOH, référez-vous à la fiche technique Le ver-gris occidental des haricots dans le maïs sucré ainsi qu'au montage ci-dessous. Consultez aussi le bulletin Bio-insecticides, insecticides et fongicides foliaires homologués dans la culture du maïs sucré en 2025 pour voir la liste des traitements possibles.
 

1 : Coccinelle mangeant une masse d’œufs de VGOH partiellement parasitée par des trichogrammes; 2 : Masse d’œufs de VGOH avec trichogramme en ponte;
3 : Larves de VGOH dans une croix en émergence; 4 : Larves de VGOH dans un épi.
Photos : Yves Auger, agr. (MAPAQ)

 
 
PYRALE DU MAÏS

Dans la dernière semaine, des captures de papillons de pyrale bivoltine ont été enregistrées en Chaudière-Appalaches, au Centre-du-Québec et au Bas-St-Laurent. Avec les captures réalisées et les modèles bioclimatiques, voici les prévisions :
 
  • Montérégie, Laval et les municipalités hâtives de Lanaudière et des Basses-Laurentides
    • Les premières pontes et observations de masses d’œufs devraient commencer vers le 4 août.
    • Les premières larves devraient être actives à partir du 9 août.
 
  • Centre-du-Québec, Estrie, Mauricie et les municipalités tardives de Lanaudière et des Basses-Laurentides
    • Les premières pontes et observations de masses d’œufs devraient commencer vers le 11 août.
    • Les premières larves devraient être actives à partir du 16 août.
 
  • Capitale-Nationale et Chaudière-Appalaches  
    • Les premières pontes et observations de masses d’œufs devraient débuter vers le 19 août.
    • Les premières larves devraient être actives environ à partir du 24 août.

Aucune capture de papillons de pyrale univoltine n'a été enregistrée dans la dernière semaine dans le sous-réseau Maïs sucré. Des dommages minimes sont observés par endroits avec des interventions prévues dans peu de cas. Pour plus d’information sur la pyrale du maïs, consultez la fiche technique sur le sujet en cliquant ici.


Larves de la pyrale du maïs
Photos : Yves Auger, agr. (MAPAQ)


 
LÉGIONNAIRE D’AUTOMNE
 
Dans la dernière semaine, les captures de papillons de la légionnaire d’automne sont stables. De nouveaux foyers de dommages au champ nous sont rapportés. Peu de traitements sont prévus pour l’instant, car les foyers ont surtout été observés dans des parcelles où la croix n’était pas encore émergée. Surveillez la présence de larves et de dommages dans toutes les régions dans les prochaines semaines. Aucun seuil économique d’intervention n’est établi pour le Québec. En revanche, en Ontario, une intervention est recommandée lorsque 15 % des plantes présentent des signes d’infestation (dommages frais ou présence d’au moins une larve), tant que les croix ne sont pas encore sorties. Ce seuil passe à 5 % une fois les croix apparues. Pour plus d’information sur ce ravageur, la méthode de dépistage et la stratégie d’intervention, consultez la fiche technique Légionnaire d’automne.
 

Dommages et larves de légionnaire d’automne
Photos : Yves Auger, agr. (MAPAQ)

 
 
AUTRES RAVAGEURS

Ver de l’épi
Dans la dernière semaine, aucun papillon du ver de l’épi n’a été enregistré dans le réseau. De minimes dommages à la récolte nous sont encore rapportés cette semaine. Le site InsectForecast signale des migrations de papillons chaque semaine, et parfois plusieurs fois par semaine, depuis le début de la saison. Ce niveau d'activité est plus élevé et plus précoce que lors des saisons précédentes. Restez vigilant.

Charbon
Des collaborateurs nous ont rapporté la présence de charbon commun dans certains champs de maïs sucré et l’augmentation des symptômes au niveau des tiges, des croix et des épis. Pour plus de détails sur le charbon commun, consultez la fiche technique Le charbon commun et le charbon des inflorescences dans le maïs.
 

Charbon sur un épi de maïs
Photo : Yves Auger, agr. (MAPAQ)


Chrysomèle des racines du maïs
Quelques adultes de chrysomèle des racines du maïs sont observés dans la plupart des régions, mais avec peu de dommages aux soies. Par contre, avec le temps sec passé et à venir, les chrysomèles pourraient s’alimenter davantage sur les soies. Surveillez vos semis en pollinisation pour que celle-ci s’effectue sans problème. Pour plus d’information sur ce ravageur et les moyens de lutte, consultez cette fiche technique.

Rouille
Des collaborateurs nous rapportent la présence faible et sporadique de symptômes de rouille sur du feuillage dans des champs de maïs sucré, mais aucun traitement n’est prévu pour l’instant. Rappelons qu’un traitement contre la rouille serait utile seulement s’il est fait avant la sortie des panicules. Pour plus d’information, consultez la fiche technique La rouille commune dans le maïs sucré.

Pucerons
La présence des pucerons est en augmentation dans plusieurs champs de maïs sucré, surtout au niveau des feuilles et des croix. En Ontario, le seuil d’intervention recommandé est atteint lorsque 10 % des épis portent plus de 20 pucerons. Certaines entreprises tolèrent une infestation plus élevée, en particulier si les épis ne sont pas encore touchés. Maintenez la surveillance des pucerons lors de vos dépistages au champ. Notez également la présence d’ennemis naturels (ex. : coccinelles) qui aident au contrôle des pucerons. Pour plus d’information, consultez la fiche technique Les pucerons dans le maïs sucré.
 

Colonie de pucerons dans une panicule de maïs sucré en pré-émergence
Photo : Yves Auger, agr. (MAPAQ)

 

Tache goudronneuse
Les premiers symptômes de tache goudronneuse ont été observés dans la région de Niagara en Ontario durant la première moitié de juillet. La tache goudronneuse (tar spot) est une maladie fongique nouvellement présente au Canada et au Québec. De premières lésions dans le maïs sucré au Québec ont été observées à l’automne 2024. Dans l'avertissement N° 25 du 20 septembre 2024 du RAP Grandes cultures, on peut lire que « la tache goudronneuse se caractérise par des taches (lésions) noires, surélevées et incrustées dans les tissus des feuilles du maïs. » Nous vous invitons à surveiller vos semis de maïs sucré mi-saison et tardif. Si vous soupçonnez la présence de tache goudronneuse du maïs dans vos champs et que vous souhaitez faire confirmer l’identification de la maladie, n’hésitez pas à faire appel aux services du Laboratoire d’expertise et de diagnostic en phytoprotection (LEDP) du MAPAQ et à nous contacter. 
  
 
Toute intervention envers un ennemi des cultures doit être précédée d’un dépistage et de l’analyse des différentes stratégies d’intervention applicables (prévention et bonnes pratiques, lutte biologique, physique et chimique). Le Réseau d’avertissements phytosanitaires (RAP) préconise la gestion intégrée des ennemis des cultures et la réduction des pesticides et de leurs risques.
 

 
Cet avertissement a été rédigé par Yves Auger et Brigitte Duval, agronomes (MAPAQ). Pour des renseignements complémentaires, vous pouvez contacter les avertisseurs du sous-réseau Maïs sucré ou le secrétariat du RAP. Édition : Laurianne Pichette, agronome-phytopathologiste et Sophie Bélisle (MAPAQ). La reproduction de ce document ou de l’une de ses parties est autorisée à condition d'en mentionner la source. Toute utilisation à des fins commerciales ou publicitaires est cependant strictement interdite.