Laitue et chicorée, Avertissement No 15, 21 août 2025

Réseau d'avertissements phytosanitaires Avertissement - Laitue et chicoréeAugmentation des populations de pucerons. Légère augmentation des punaises. Interventions contre les cicadelles, vers gris et thrips. Mildiou et affaissement sclérotique en augmentation. Diminution de la tache bactérienne, mais nouvelles observations par endroits. Affaissement pythien, moisissure grise et pourriture basale stables et faibles. Désordres présents, mais tolérables.


 
RÉSUMÉ CLIMATIQUE ET RISQUES ASSOCIÉS
 

Période du 13 au 19 août
La canicule s’est terminée le 13 août, mais, pour certaines régions, les températures de jour sont restées au-dessus des normales jusqu’au 16 août. Ensuite, plusieurs régions ont connu des jours sous les normales et souvent sous la barre des 20 °C. Les températures de nuit ont chuté dès le 14 août pour la majorité des régions, se retrouvant sous les normales saisonnières et souvent sous la barre des 10 °C.

Des précipitations ont eu lieu dans la majorité des régions le 13 août lors du changement de masse d’air de même que le 17 août. En revanche, les quantités reçues restent faibles pour les régions ayant vécu une sécheresse depuis la mi-juillet. Voir la carte des précipitations.

 

AVANCEMENT DES SEMIS ET DES PLANTATIONS


En Montérégie-Ouest, les plantations de laitue sont terminées ou se terminent. La récolte se poursuit dans toutes les régions.
 


INSECTES


Pucerons
Dans toutes les régions, les populations de pucerons ont continué d’augmenter. Peu d’interventions ont été effectuées dans la Capitale-Nationale et en Chaudière-Appalaches, mais beaucoup de traitements ont été nécessaires en Montérégie-Ouest.

La pression du puceron vert du pêcher (Myzus persicae) peut être particulièrement élevée dans certaines zones à risques. Ce puceron polyphage peut provenir d’autres cultures lors de la récolte ou de la sénescence du feuillage en fin de saison. La présence continue de pucerons ailés sur les plants, malgré les interventions, indique l’arrivée de nouveaux pucerons. La nécessité de traiter est à évaluer en fonction de la formation de colonies de pucerons aptères sur la partie récoltable du plant. Certains insecticides peuvent prendre plusieurs jours avant de faire effet. Afin d’éviter les traitements inutiles, attendre au moins 7 jours avant d’évaluer l’efficacité d’un traitement.

Veuillez consulter la fiche technique Pucerons pour plus d’information.


Punaises terne et brune
La pression des punaises ternes augmente légèrement en Montérégie-Ouest, justifiant de nouveaux traitements dans les champs plus avancés. Des traitements localisés ont aussi été nécessaire dans la Capitale-Nationale.
 

Le tableau suivant indique les seuils d’intervention recommandés pour les punaises.

Notez cependant qu’il peut être justifié d’intervenir plus rapidement si les punaises causent des nécroses et des déformations importantes sur les parties récoltables.

Tableau 1 : Seuils d'intervention (punaises terne et brune)
Laitue pommée Moins de 10 feuilles 7 individus pour 30 plants
Plus de 10 feuilles 5 individus pour 30 plants
Laitues romaine et en feuille Moins de 10 feuilles 5 individus pour 30 plants
Plus de 10 feuilles 3 individus pour 30 plants
Autres insectes
Les interventions se poursuivent contre les cicadelles de l’aster en Montérégie-Ouest dans les champs avec un historique de jaunisse de l’aster. Les symptômes de jaunisse sont d’ailleurs en augmentation dans certains champs. La pression des cicadelles et les cas de jaunisse sont en augmentation dans certains champs en Chaudière-Appalaches et dans la Capitale-Nationale. La stratégie d’intervention contre la cicadelle et la jaunisse de l’aster est présentée à la page 9 de l’avertissement N° 10 du 23 juillet 2004.
 
Quelques interventions ont été nécessaires en Montérégie-Ouest contre les vers gris et les thrips, principalement dans les nouvelles plantations. Les altises et les chenilles n’ont pas justifié d’intervention.
 
Dans la Capitale-Nationale et en Chaudière-Appalaches, la pression des altises à tête rouge (en augmentation), des chenilles et des perce-oreilles n’a pas justifié d’interventions.

 
MALADIES FOLIAIRES
 
Avec les nuits plus fraiches et les rosées matinales, le mildiou de la laitue (Bremia lactucae) augmente en Montérégie-Ouest, et les régies préventives reprennent dans plusieurs champs, sauf dans les variétés de laitue romaine résistantes au mildiou. Voir la fiche technique Mildiou de la laitue pour plus d’information.

La tache bactérienne (Xanthomonas campestris) diminue dans la laitue romaine en Montérégie-Ouest et commence à être observée en Chaudière-Appalaches et dans la Capitale-Nationale. Comme cette maladie se transmet facilement par contact et par éclaboussures, il faut éviter l’irrigation par aspersion et la circulation de la machinerie et des employés dans le champ lorsque le feuillage est mouillé. Les champs où le volume foliaire est important sont particulièrement à risque puisqu'ils demeurent mouillés plus longtemps.
  
 
MALADIES DE SOL

L’incidence de l'affaissement pythien (Pythium sp.), de la moisissure grise et de la pourriture basale (Rhizoctonia solani) est stable et relativement faible dans toutes les régions. L’affaissement sclérotique (Sclerotinia minor et S. sclerotiorum) augmente faiblement dans certains champs en Montérégie-Ouest et est peu observée en Chaudière-Appalaches et dans la Capitale-Nationale.
 

DÉSORDRES
 
Les cas de brûlure de la pointe (« tipburn ») et d’assèchement marginal sont présents, mais tolérables. L'avertissement N° 4 du 2 juin 2005 donne plus de détails sur les symptômes, les causes et la prévention de la brûlure de la pointe.

De la montaison hâtive et de la nervation brune sont aussi rapportées près de la récolte, avec une incidence faible à modérée.
 
 
Toute intervention envers un ennemi des cultures doit être précédée d’un dépistage et de l’analyse des différentes stratégies d’intervention applicables (prévention et bonnes pratiques, lutte biologique, physique et chimique). Le Réseau d’avertissements phytosanitaires (RAP) préconise la gestion intégrée des ennemis des cultures et la réduction des pesticides et de leurs risques.
 
 
 
Cet avertissement a été rédigé par Carl Dion-Laplante, agronome (PRISME) et Eve Abel, agronome, avec la collaboration de Marie-Anne Lauzon-Miron, étudiante (MAPAQ). Pour des renseignements complémentaires, vous pouvez contacter l'avertisseure du sous-réseau Laitue et chicorée ou le secrétariat du RAP. Édition : Amélie Picard, agr., M. Sc. et Lise Bélanger (MAPAQ). La reproduction de ce document ou de l’une de ses parties est autorisée à condition d’en mentionner la source. Toute utilisation à des fins commerciales ou publicitaires est cependant strictement interdite.