Crucifères, Avertissement No 17, 21 août 2025

Réseau d'avertissements phytosanitaires Avertissement - Crucifères
Retour à des températures plus fraîches à la suite de brefs épisodes de pluie. Les taches alternariennes sont à surveiller; de plus en plus de lésions sont observées sur les feuilles médianes, et parfois sur les inflorescences. Les chenilles défoliatrices, les pucerons, les altises, les thrips et la cécidomyie du chou-fleur sont à surveiller.

 
ÉTAT DES CULTURES ET MALADIES

Les derniers jours ont été marqués par une baisse des températures et de brefs épisodes de pluie. Les précipitations ont toutefois été insuffisantes pour répondre aux besoins des cultures non irriguées, où les plants souffrent toujours d'un stress hydrique entraînant un ralentissement, voire un arrêt de leur croissance. Divers désordres physiologiques sont également observés, notamment des carences minérales et la montaison prématurée. Par endroits, les écarts météorologiques ont aussi causé de la moucheture noire.
 

En ce qui a trait aux maladies, la pluie et les rosées ont été suffisantes pour favoriser une légère progression des symptômes causés par la pourriture sclérotique, la pourriture molle bactérienne et la nervation noire. On rapporte également une hausse des symptômes de taches alternariennes (A. brassicicola, A. brassiceae). En effet, sur l'ensemble du territoire, les lésions sont de plus en plus observées sur les feuilles médianes, et dans les régions plus au nord, il y en a également sur les inflorescences. Pour la tache noire alternarienne (A. brassicicola), il faut surveiller de près sa progression, car en début d'infection, de petites lésions peuvent apparaître qu'au niveau des pédicelles des crucifères-fleurs, sans qu'il n'y ait de dépression apparente sur l'inflorescence ni de tache sur les feuilles. 

 

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Lésions causées par Alternaria brassicicola sur du brocoli à la récolte

Source : CIEL

Du mildiou est observé sur des vieilles feuilles de rutabaga et de navet (rabiole), mais les conditions actuelles pourraient favoriser une hausse des symptômes. Il en est de même pour la rouille blanche (Albugo candida) qui est observée dans quelques champs de navet et sur au moins trois espèces de mauvaises herbes dans la région de Lanaudière : la rorippe des marais (Rorippa palustris), l'amarante à racine rouge (Amaranthus retroflexus) et l'amarante de Powell (Amaranthus powellii). 
 
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Symptômes de rouille blanche sur une amarante
Source : CIEL

Image Agri-Réseau

Symptômes de rouille blanche sur un plant de rorippe des marais
Source : CIEL

 

ACTIVITÉ DE RECHERCHE SUR LA RÉSISTANCE DES TACHES ALTERNARIENNES AUX FONGICIDES

Au cours de la saison 2025, un exercice d’échantillonnage de crucifères affectées par la tache noire alternarienne (Alternaria brassicicola) sera mené dans le cadre d’un projet sur la résistance aux fongicides. Nous vous invitons à signaler à l’équipe du Carrefour industriel et expérimental de Lanaudière (CIEL) tout foyer d’infection observé. Celle-ci coordonnera avec vous la collecte des échantillons. Les sites participants recevront un sommaire personnalisé à la fin de la saison. Les informations associées aux échantillons demeureront confidentielles.

Informations utiles : 

  • Titre du projet : « Protocoles par SHD pour détecter des mutations causant la résistance aux fongicides chez Alternaria spp. (et Phytophthora infestans) »

  • Cultures : Toutes les crucifères-légumes

  • Pathogènes : Alternaria brassicicola

Contact : Annie Archambault du CIEL, a.archambault@ciel-cvp.ca, 438 347-1416


Si vous avez des doutes sur les symptômes que vous observez, n'hésitez pas à communiquer avec l'équipe du RAP Crucifères ou les experts du Laboratoire d’expertise et de diagnostic en phytoprotection (LEDP) du MAPAQ. D'ailleurs, afin d'encourager le secteur de l'agriculture biologique et la relève agricole à faire appel à ses services, le LEDP offre gratuitement des analyses à ces clientèles.
 


INSECTES RAVAGEURS


Voici le sommaire des observations pour les insectes ravageurs : 

  • Les pucerons sont toujours très présents. Par endroits, on observe des pucerons ailés et des colonies. 
  • Les altises (des crucifères, des navets) sont actives partout au Québec, alors que l'altise à tête rouge a commencé à faire des dégâts dans certains champs de chou chinois au sud de la province. On observe également des dommages causés par les larves d'altises sur des racines de rutabaga et de navet. 
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Dommages de larves d'altise sur une racine de rutabaga 
Source : Club agroenvironnemental de l'Estrie

 
  • On rapporte une hausse de l'activité de la piéride du chou et de la fausse-teigne des crucifères; de plus en plus de larves sont observées sur les plantes. Des interventions sont en cours dans plusieurs régions. 
  • La fausse-arpenteuse du chou est maintenant active du sud-ouest de la province jusqu'à la hauteur de la Capitale-Nationale.
  • Les thrips sont présents dans plusieurs champs de chou pommé, avec une activité parfois importante, même dans les premiers stades de pommaison. Il est important d'intervenir rapidement, avant qu'ils ne se cachent sous les feuilles de chou et qu'on ne puisse plus les atteindre avec les insecticides.
  • Les oeufs de la mouche du chou (et de la mouche des semis) sont à surveiller dans les crucifères-racines et dans le feuillage des choux chinois.
  • Le niveau d'infestation de la cécidomyie du chou-fleur varie selon les champs. On suspecte la présence de dommages par endroits, bien qu'ils soient souvent dissimulés par le développement de la pourriture molle bactérienne qui profite des portes d'entrée laissées par ce ravageur pour infecter la culture. Des dommages ont d'ailleurs été observés sur des inflorescences de brocoli à la récolte.
 
Pour toute information concernant les produits phytosanitaires homologués dans les crucifères, consultez les bulletins d'information N° 1 (herbicides) 2025, N° 2 (insecticides) 2025 et N° 3 (fongicides) 2025.

Avant d’utiliser un pesticide, il est important de lire attentivement l’étiquette du produit et de suivre les recommandations qui y sont indiquées. En tout temps, si l’information de ce communiqué diffère de celle de l'étiquette, cette dernière prime.

 
Toute intervention envers un ennemi des cultures doit être précédée d’un dépistage et de l’analyse des différentes stratégies d’intervention applicables (prévention et bonnes pratiques, lutte biologique, physique et chimique). Le Réseau d’avertissements phytosanitaires (RAP) préconise la gestion intégrée des ennemis des cultures et la réduction des pesticides et de leurs risques.




Cet avertissement a été rédigé par Marilou Ratté, agr., Isabel Lefebvre, M. Sc. (CIEL) et Mélissa Gagnon, agr. (MAPAQ). Pour des renseignements complémentaires, vous pouvez contacter les avertisseures du sous-réseau Crucifères ou le secrétariat du RAP. Édition : Laurianne Pichette, agr.-phytopathologiste, Lise Bélanger et Cindy Ouellet (MAPAQ). La reproduction de ce document ou de l’une de ses parties est autorisée à condition d'en mentionner la source. Toute utilisation à des fins commerciales ou publicitaires est cependant strictement interdite.