Cucurbitacées, Avertissement No 16, 10 septembre 2025

Réseau d'avertissements phytosanitaires Avertissement - Cucurbitacées
Cas confirmé de mildiou dans le melon brodé. Globalement peu de maladies sur les fruits. Chrysomèles parfois abondantes à la surface des fruits. Plants sénescents et larves du perceur de la courge. Punaise de la courge dans la courgette. Implantation de cultures de couverture. Merci à tous nos collaborateurs et à toutes nos collaboratrices!

 
MÉTÉO ET ÉTAT DES CULTURES
 
Pour la période du 3 au 9 septembre, des précipitations ont eu cours dans plusieurs régions. Même avec des accumulations variant entre 40 et 50 mm d’eau, comme ce fut le cas en Montérégie, les sols ont rapidement absorbé la pluie. Les températures se sont maintenues autour des normales de saison.

Les récoltes se poursuivent dans le concombre et la courgette où les fruits sont généralement de très bonne qualité. On achève de récolter les derniers melons brodés et melons d'eau qui ont été abondants et goûteux. Les récoltes ont commencé dans la citrouille et les courges butternuts. Elles se poursuivent pour les courges spaghetti, poivrée, buttercup et delicata. Là où les plants n'ont pas souffert de stress hydriques à répétition, la qualité des courges et des citrouilles récoltées jusqu'à présent est excellente.
 
Le sommaire agrométéorologique cucurbitacées vous présente le tableau des précipitations et des degrés-jours cumulés pour chacune des régions.
 
 
 MILDIOU DANS LE MELON BRODÉ 
 
Du mildiou (Pseudoperonospora cubensis) a été confirmé la semaine dernière, en Montérégie, dans un champ de melon brodé en fin de production.
 
Image Agri-Réseau

Lésions de mildiou (Pseudoperonospora cubensis) sur des feuilles de melon brodé

Source : Marianne Lefebvre, agr. (2 août 2025)

Image Agri-Réseau

Vue d'ensemble du mildiou dans le melon brodé
Les lésions sont foncées et de forme angulaire. Les sporanges sont peu visibles.

Source : Marianne Lefebvre, agr. (2 août 2025)


Dans le concombre frais, on signale de nombreux foyers de mildiou en Chaudière-Appalaches, dans la Capitale-Nationale, en Montérégie, dans Lanaudière, en Estrie et dans le Centre-du-Québec. Dans de nombreux champs, on ne fait plus de traitement fongique, car les récoltes s'achèvent.

Lorsque la récolte est terminée, il est important de détruire rapidement la végétation afin d'éviter que les vieux champs deviennent une source de contamination pour les autres champs encore en production.
 
 
SIGNALEMENTS DE MALADIES SUR DES FRUITS
 
De façon générale, la qualité des courges et des citrouilles est généralement bonne. Peu de maladies sur les fruits nous sont rapportées. De petits foyers de tache angulaire (Pseudomonas syringae) sur des fruits de courge spaghetti ont été dépistés dans quelques régions. Lorsque présent, sur les fruits, on peut observer des petites lésions aqueuses superficielles et légèrement déprimées, ou vert clair avec un centre plus foncé. Ces lésions peuvent se développer en profondeur et atteindre les tissus internes de la courge. Aucun nouveau cas de pourriture noire dans la courge butternut n'a été signalé encore cette semaine. 
 
Afin de minimiser tout risque d’infection, dès que la maturité des courges est atteinte, il est important de sortir rapidement les fruits d’apparence saine des champs. Attendez dans la journée que les fruits soient secs avant de débuter la récolte, puisqu'en absence de pellicule d’eau, les champignons pathogènes risquent moins de se développer lors de l'entreposage.
 

 

INSECTES 
 
Surveillez les chrysomèles rayées du concombre, car s'il n'y a plus de fleurs dans vos champs, elles pourraient s'attaquer aux fruits. Des signalements de grignotements par les chrysomèles sont rapportés sur les fruits de melon d'eau, de citrouille et de courge d'hiver, dans plusieurs régions.
 
Image Agri-Réseau

Grignotements de chrysomèles rayées du concombre à la surface d'un melon d'eau

Source : Isabelle Couture, agr. (MAPAQ)

Image Agri-Réseau

Dommages d'alimentation de chrysomèles sur un fruit de courge spaghetti

Source : Isabelle Couture, agr. (MAPAQ)


Si vous avez observé une sénescence rapide de vos plants de courgette ou de vos plants de courge poivrée, il n'est pas trop tard pour vérifier au niveau du collet si le dépérissement ne serait pas causé par le passage du perceur de la courge. Si des larves ont été présentes, des excréments seront visibles à la base du plant. Si elles ne se sont pas encore enfouies dans le sol pour faire leur cocon, il est probablement encore possible d'observer les larves cachées dans la tige, pas trop loin du collet. La destruction des plants et un travail du sol à l'automne peuvent aider à réduire les populations hivernantes.
Image Agri-Réseau

La présence de sciures ou d'excréments au niveau du collet du plant est un bon indice du passage du perceur de la courge

Source : Isabelle Couture, agr. (MAPAQ)

Image Agri-Réseau

Lorsqu'on coupe le plant à ras du sol, en présence de sciures, on peut voir des larves du perceur de la courge

Source : Isabelle Couture, agr. (MAPAQ) 


Les nymphes et les adultes de la punaise de la courge (Anasa tristis) sont encore bien visibles dans quelques champs de courgette. En grand nombre, en plus de s'attaquer au feuillage, les larves et les adultes peuvent aussi s'alimenter sur les fruits. La salive sécrétée lors des piqûres d'alimentation peut déformer les fruits et les rendre non commercialisables.
 
Image Agri-Réseau

Nombreuses nymphes de la punaise de la courge sur un fruit de courgette, engendrant, par leur salive, lors des piqûres d'alimentation, des déformations au niveau du fruit

Source : Isabelle Couture, agr. (MAPAQ)

 
 
IMPLANTATION DE CULTURES DE COUVERTURE 
 
Après la récolte de vos cultures, il est recommandé de déchiqueter et d’enfouir les résidus. Cette opération empêche les ravageurs et les maladies de se développer et/ou de compléter leur cycle, ce qui constitue une stratégie efficace pour limiter leur impact sur les cucurbitacées avoisinantes, mais également sur les cucurbitacées qui seront cultivées dans les années à venir. Ceci est particulièrement vrai pour le perceur de la courge, dont la larve cherche actuellement à s'enfoncer dans le sol pour s'empuper.
 
Après la destruction des résidus de culture, il est aussi recommandé de couvrir les sols en semant des plantes de couverture (culture simple ou mélange de plusieurs espèces de plantes). En plus d'améliorer la santé et la conservation des sols, leur implantation contribue à la valorisation des éléments fertilisants et à la bonne gestion des ennemis des cultures, notamment en compétitionnant avec les mauvaises herbes et en interférant dans le cycle de développement de certains ravageurs et de certaines maladies. Il faut toutefois attendre les bonnes conditions de sol et météorologiques pour semer les cultures de couverture afin qu'elles germent rapidement et puissent croître de manière optimale. Plus l’implantation se fait tôt dans la saison, plus grand est le choix d’espèces qu'il est possible d'utiliser.

Voici quelques documents permettant de mieux connaître les cultures de couverture à privilégier et de comprendre les bénéfices de cette pratique : 
 
  • Cultures de couverture en productions maraichères;
  • Optimiser les cultures de couverture en production maraichère (p. 13); 
  • Intégration des cultures de couverture en maraîchage de terre noire;
  • Guide des cultures de couverture en grandes cultures;
  • Cultures de couverture - Les pratiques agricoles de conservation : Habiter le sol par les racines;
  • Engrais vert (Guide de gestion globale de la ferme maraîchère biologique et diversifiée); 
  • Légumes de champ - Agri-Réseau | Documents | Recherche : cultures de couverture.
 

MERCI À NOS PRÉCIEUX COLLABORATEURS ET PRÉCIEUSES COLLABORATRICES

Cet avertissement est le dernier communiqué de la saison 2025. Nous tenons à remercier chaleureusement tous les collaborateurs et toutes les collaboratrices du RAP Cucurbitacées qui, chaque semaine, nous ont fait part de leurs observations afin de produire des communiqués qui, nous l'espérons, reflètent la réalité des différentes régions.

Nous tenons à souligner le soutien important de l’équipe du Laboratoire d'expertise et de diagnostic en phytoprotection (LEDP) du MAPAQ qui vient appuyer et valider nos observations tout au long de la saison. Sans eux, notre travail n’aurait pas la même valeur.

Finalement, sans l’équipe du secrétariat du RAP, basée à Québec, qui révise, met en forme et assure la diffusion rapide des alertes, des avertissements et des bulletins d’information, nous ne pourrions vous acheminer toute cette information dans les délais requis.

Bonnes récoltes et bonne fin de saison à tous!

 
Toute intervention envers un ennemi des cultures doit être précédée d’un dépistage et de l’analyse des différentes stratégies d’intervention applicables (prévention et bonnes pratiques, lutte biologique, physique et chimique). Le Réseau d’avertissements phytosanitaires (RAP) préconise la gestion intégrée des ennemis des cultures et la réduction des pesticides et de leurs risques.


 
Cet avertissement a été rédigé par Isabelle Couture, agronome, M. Sc. (MAPAQ). Pour des renseignements complémentaires, vous pouvez contacter l’avertisseure du sous-réseau Cucurbitacées ou le secrétariat du RAP. Édition : Marianne St-Laurent, agronome, M. Sc. et Cindy Ouellet (MAPAQ). La reproduction de ce document ou de l’une de ses parties est autorisée à condition d'en mentionner la source. Toute utilisation à des fins commerciales ou publicitaires est cependant strictement interdite.