Crucifères, Avertissement No 8, 6 juillet 2017

Réseau d'avertissements phytosanitaires, RAP, réseau Crucifères, avertissement

Les conditions météorologiques ont favorisé le développement de plusieurs maladies fongiques et bactériennes dans les crucifères. Avec la chaleur et le soleil, soyez à l’affût des ravageurs puisque leur activité risque de s’intensifier.
 
 
Depuis plusieurs semaines, les précipitations compliquent la gestion des interventions au champ. Lorsque l’accès au champ est possible, il faut faire attention de ne pas causer de dommages sur les plants avec la machinerie agricole, puisque ces dommages peuvent servir de porte d’entrée aux maladies. Les conditions d’humidité élevée des sols peuvent également induire des problèmes; des cas d’asphyxie racinaire et d’œdème ont été observés par endroits au cours des dernières semaines. Avec le retour du beau temps, des carences en calcium pourraient survenir, puisque la croissance des tissus de la plante sera accélérée.

 
 
LE MAINTIEN DES CONDITIONS D’HUMIDITÉ ÉLEVÉE FAVORISE LA PROGRESSION DE PLUSIEURS MALADIES
 
 
Le taux d’humidité élevé a favorisé le développement de plusieurs maladies fongiques et bactériennes. Du côté des maladies fongiques, des cas de mildiou, causé par le champignon Peronospora parasitica, ont été rapportés sur des crucifères à racine tubéreuse et des brocolis en Montérégie, Chaudière-Appalaches ainsi que dans Lanaudière. De plus, les cas de hernie des crucifères, causée par le champignon Plasmodiophora brassicae, sont en hausse en Montérégie et en Chaudière-Appalaches, tandis que des taches alternariennes sont observées dans Lanaudière et les Basses-Laurentides. Des interventions seront effectuées pour contrôler ces taches causées par les champignons Alternaria brassicae et Alternaria brassicicola. Finalement, on note à quelques endroits la présence de pourriture sclérotique causée par le champignon Sclerotinia sclerotiorum.
 
Du côté des maladies bactériennes, les cas de nervation noire, causée par la bactérie Xanthomonas campestris pv. campestris, sont en hausse dans les régions à proximité de Montréal. Aussi, la tache bactérienne, causée par Xanthomonas campestris subsp. raphani (synynoyme X. c. armoraciaea), été observée dans des champs de crucifères asiatiques (choux chinois) de la Capitale-Nationale et de Lanaudière.  
 
Les fongicides homologués contre les maladies des crucifères sont présentés dans le bulletin d’information N°2 du 10 mai 2017.


 
RÉSEAU DE PIÉGEAGE DE LA CÉCIDOMYIE DU CHOU-FLEUR 2017 – DONNÉES PAR RÉGION
 
 
Les captures de la cécidomyie du chou-fleur dans les pièges à phéromone sont très variables d’un site à un autre. Consultez le tableau qui suit pour connaître les niveaux d’infestation dans votre région :

* Le piégeage n’est pas commencé dans cette région.


Actuellement, le seuil d’intervention dans les cultures maraîchères au Québec est atteint aussitôt qu’il y a présence de l’insecte dans les pièges à phéromone. Des essais réalisés au Québec ont démontré que des dommages importants pouvaient être causés par la cécidomyie du chou-fleur au-delà de ce seuil si les crucifères ne sont pas protégées par des traitements. Nous vous rappelons que le relevé des pièges doit être effectué au minimum 2 fois par semaine afin d’appliquer le traitement au bon moment, ce qui permet d’obtenir un meilleur contrôle de l’insecte.
 
 
AUTRES RAVAGEURS
 
 
Les premiers pucerons, ravageurs secondaires des crucifères, ont été observés sur des crucifères de la Capitale-Nationale et de la Montérégie. Habituellement, ils sont davantage actifs en août alors que les crucifères-feuilles sont au stade de pommaison et que le feuillage des crucifères à racine tubéreuse est dense. Il devient alors plus difficile de les atteindre avec les insecticides qui agissent par contact. La température chaude augmente le rythme de reproduction des pucerons. À 25 °C, le puceron peut atteindre sa maturité en cinq jours. Avec le retour du beau temps, les conditions climatiques risquent d’être propices au développement de ce ravageur. Les conditions plus clémentes pourraient également favoriser le développement d’autres ravageurs qui sont fréquemment observés à cette période de l’année, comme c’est le cas pour les chenilles défoliatrices. Demeurez donc à l’affût en dépistant régulièrement les champs de crucifères afin d’intervenir au moment approprié.
 
 
 
Cet avertissement a été rédigé par Isabel Lefebvre, M. Sc., professionnelle de recherche et Mélissa Gagnon, agronome. Pour des renseignements complémentaires, vous pouvez contacter les avertisseures du réseau Crucifères ou le secrétariat du RAP. La reproduction de ce document ou de l’une de ses parties est autorisée à condition d'en mentionner la source. Toute utilisation à des fins commerciales ou publicitaires est cependant strictement interdite.

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