Grandes cultures, Avertissement No 49, 5 septembre 2017

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Les captures totales de papillons du ver-gris occidental des haricots en 2017 ont été les plus élevées depuis 2010. L'évaluation des dommages avant la récolte est une pratique recommandée dans les secteurs à risque élevé.

 

CAPTURES RECORDS DE PAPILLONS DU VER-GRIS OCCIDENTAL DES HARICOTS AU QUÉBEC EN 2017; LE DÉPISTAGE DES DOMMAGES AVANT LA RÉCOLTE EST RECOMMANDÉ

 

Bilan des captures de 2017
La figure 1 montre que les captures de papillons du ver-gris occidental des haricots (VGOH) ont atteint des valeurs records durant deux semaines consécutives en 2017 au Québec. Des captures records sont aussi rapportées aux États-Unis (Indiana) et dans le sud de l'Ontario où l'on a capturé environ deux fois plus de papillons que la moyenne.

 


Figure 1 : Évolution des captures hebdomadaires de papillons du VGOH au Québec de 2010 à 2017
 

L’historique des captures annuelles totales par piège depuis 2010 démontre que les populations ne cessent d’augmenter dans les principales régions productrices de maïs au Québec (figure 2).

Figure 2 : Évolution de la moyenne des captures totales de papillons du VGOH par piège et par saison1 dans les principales régions2, 3 productrices de maïs au Québec de 2010 à 2017
 
1. Total des 8 semaines de captures les plus importantes où le dépistage a été effectué chaque année.
2. Principales régions productrices de maïs dépistées chaque année depuis 2010 : Capitale-Nationale, Chaudière-Appalaches, Estrie, Mauricie, Laurentides, Montérégie-Est et Montérégie-Ouest.
3. Les captures en 2017 de 3 sites de Saint-Anicet ne sont pas considérées dans ce graphique. Ces champs ne peuvent pas être comparés aux années antérieures, car ils avaient été spécifiquement ciblés en raison des dommages observés en 2016.

 
Des captures records ont aussi été enregistrées dans la région du Bas-Saint-Laurent avec des captures totales de 66 papillons par comparaison à 25 en 2016. Comme il n’y a pas suffisamment de degrés-jours disponibles dans cette région nordique pour permettre l’émergence d’adultes provenant de larves ayant passé l’hiver dans le sol, il y a lieu de présumer que ces derniers ont tous migré par les vents de l’Ontario et des États-Unis. Les populations plus élevées de 2017 dans la majorité des régions du Québec pourraient donc aussi être expliquées de la même façon.


Tableau 1 : Bilan des captures totales (12 semaines) de papillons du VGOH par piège dans les régions dépistées au Québec en 2017


 

Les captures de papillons du réseau de surveillance (tableau 1) ne sont pas sont assez fiables pour identifier les champs où les risques de dommages sont élevés. En effet et jusqu’à l’an dernier en Montérégie-Ouest, les captures étaient faibles chaque année dans tous les pièges installés. Ce n’est qu’à la suite de l’installation de 3 pièges dans la municipalité de Saint-Anicet, où il y avait des dommages importants l’an dernier, qu’on a découvert un des 3 sites avec des captures totales de 1 111 papillons. Il s’agit d’un champ comportant les deux principaux facteurs de risque, soit :
 
  1. Sol sableux
  2. Proximité de champs de haricots secs en 2016

Ces facteurs de risques supposent toutefois que les degrés-jours (base 10 °C) disponibles dans la région sont suffisants pour permettre au VGOH de s’y reproduire. Il est probable que ce soit le cas dans les régions les plus chaudes du Québec.
 
 

Stratégie d’intervention
Les premiers dommages causés par le VGOH ont été rapportés en 2016 dans les régions de la Montérégie-Est et de l’Outaouais, mais il se pourrait qu’on découvre cet automne d’autres champs affectés en Montérégie et possiblement aussi dans d’autres régions. On recommande de profiter de cette année de captures importantes pour vérifier si ce ravageur cause des dommages dans vos champs à risque.
 
La méthode la plus fiable pour évaluer la pertinence d’adopter une méthode de lutte pour contrer ce ravageur consiste à évaluer, quelques jours avant la récolte, le pourcentage de la surface des épis qui ont été endommagés. La présence de dommages significatifs dans un champ une année suggère qu’il y a des risques que la situation se reproduise les années suivantes.
 
Veuillez consulter la fiche technique « Ver-gris occidental des haricots dans le maïs » pour obtenir des informations sur les méthodes de lutte disponibles.

 

Dépistage des dommages
Puisque les dommages sont répartis de façon inégale dans un champ, on recommande d'effectuer les observations sur 10 plants consécutifs du même rang et de répéter l'opération à 10 endroits du champ, pour un total de 100 plants. Chaque épi doit être épluché complètement pour effectuer les observations. Évaluer et noter le pourcentage de la surface de l'épi qui est mangée ainsi que la présence de moisissures. Noter le nombre de trous retrouvés sur chaque épi comme information complémentaire.
 
Pour noter vos observations de dommages sur les épis, vous pouvez vous servir du fichier Excel utilisé par le RAP Grandes cultures. Nous apprécierions recevoir ce fichier pour améliorer nos connaissances. Merci à l’avance de nous le transmettre à rapcerom@cerom.qc.ca.

 
 
 
Cet avertissement a été rédigé par Claude Parent, agr., avec la collaboration de Brigitte Duval, agr., Geneviève Labrie, agr.-entomologiste et Julien Saguez, chercheur. Pour des renseignements complémentaires, vous pouvez contacter les avertisseurs du réseau Grandes cultures ou le secrétariat du RAP. La reproduction de ce document ou de l’une de ses parties est autorisée à condition d'en mentionner la source. Toute utilisation à des fins commerciales ou publicitaires est cependant strictement interdite.

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