Première génération de la pyrale bivoltine : aucune capture de papillons pour l’instant, mais quelques observations de pyrales émergées de tiges de maïs récoltées en 2019. Date de dépistage au champ et date d’introduction de trichogrammes dans les régions suivantes : Montérégie, Laval et les municipalités hâtives de Lanaudière et des Basses-Laurentides. Conditions météorologiques : gel par endroits et informations sur les traitements herbicides par temps froid. Ver-gris et calandres : surveillez les champs à risque.
La 1re génération de la pyrale bivoltine est généralement peu préoccupante à cause de la faible survie hivernale. Dans la plupart des cas, elle ne devrait pas justifier plus d’un traitement insecticide. Par contre, chez certains producteurs, elle peut être abondante et nécessiter plus d’un traitement. La décision quant au nombre d’interventions à effectuer contre la 1re génération de la pyrale bivoltine doit prendre en compte les expériences antérieures de dommages déjà observés dans les cultures de maïs sucré hâtif et tardif. Nous recommandons le dépistage champ par champ afin de mieux cibler les dates et le nombre de traitements. Les champs qui sont particulièrement à surveiller et à protéger, s’il y a lieu, sont :
- les champs de maïs cultivés avec paillis de plastique et/ou sous bâches;
- les champs semés tôt;
- les champs hâtifs semés sur un retour ou près d’un retour de maïs sucré tardif infesté par la 2e génération de la pyrale bivoltine l’année précédente.
Dépistage
Dans les régions de la Montérégie et de Laval, ainsi que les municipalités hâtives de Lanaudière et des Basses-Laurentides, le début du dépistage des masses d’œufs devrait se faire vers le 11 juin. Le dépistage des larves et des criblures devrait quant à lui débuter vers le 16 juin. Selon la stratégie retenue, il est recommandé de débuter le dépistage des champs menacés à intervalles réguliers à partir de l'une ou l'autre de ces dates. À ce moment, les premières masses d’œufs seront alors écloses et les jeunes larves auront commencé à cribler les jeunes plants de trous minuscules. Par le passé, des conseillers ont observé que les premières larves émergeaient plus rapidement dans les champs cultivés sous bâches. Commencez donc plus tôt le dépistage de ces champs. Rappelons que pendant la période de ponte de la pyrale, les plants de maïs commencent à être vulnérables à partir du stade 6 à 8 feuilles.
Traitements insecticides
Selon la stratégie d’intervention de l’entreprise et le dépistage effectué, des traitements insecticides peuvent être à prévoir. Les dates de traitements recommandés pour les régions mentionnées précédemment vous seront présentées dans le prochain avertissement.
Trichogrammes
L’introduction des trichogrammes se fait plus tôt que les traitements insecticides conventionnels. Les trichogrammes sont efficaces contre les œufs de la pyrale, contrairement aux traitements insecticides, qui eux, sont dirigés contre les larves. Les trichocartes doivent donc être installées avant le début de la ponte de la pyrale, dans les champs qui ont atteint ou dépassé le stade 4 à 6 feuilles. Les trichogrammes doivent être actifs dès la date de début de ponte dans les champs qui auront atteint le stade 4 à 6 feuilles. Cette date correspond environ au 11 juin dans les régions mentionnées précédemment. Vous pourrez mesurer le taux de parasitisme en observant les masses d’œufs de pyrale sous les feuilles des plants de maïs. Les masses d’œufs complètement noircies sont parasitées par les trichogrammes. Pour plus d’information sur les trichogrammes, cliquez ici.
N’hésitez pas à consulter la fiche technique du RAP Maïs sucré la Pyrale du maïs pour plus d’information sur le ravageur.
CONDITIONS MÉTÉOROLOGIQUES ET CONSIDÉRATIONS LIÉES AUX HERBICIDES
De façon générale, tout type de stress doit être évité au moment de l'application des herbicides, de même que dans les jours précédents et suivants, afin d’éviter des dommages à la culture. De plus, l’efficacité du désherbage peut être réduite par temps froid, car les mauvaises herbes doivent être en croissance active pour être affectées par les herbicides. Il sera donc important de planifier les traitements herbicides en fonction des prévisions météo et d’effectuer un dépistage post-traitement afin de vérifier l’efficacité de celui-ci.
Si le gel cause le dessèchement et la perte de feuilles de maïs, il faut tout de même tenir compte de ces feuilles perdues pour déterminer le stade du maïs lorsqu’un traitement herbicide est prévu. Il est donc important de noter le nombre de feuilles qui ont été endommagées sévèrement par le gel, car celles-ci ne seront plus visibles d’ici quelques jours ou semaines. Pour plus d’information, vous pouvez consulter le bulletin d’information Nº 10 du 27 mai 2015 du RAP Grandes cultures : Temps froid et gel printanier : effets sur les cultures.
Dommage récent par le gel sur du maïs. Le point de croissance n’est pas affecté.
Photo : B. Duval (MAPAQ)
Pour les calandres, il s’agit d’un ravageur secondaire qui peut être davantage présent en bordure des champs en monoculture de maïs, en travail réduit ou avec présence de mauvaises herbes (ex. : souchet comestible). Aucun traitement n’est homologué contre ce ravageur dans le maïs sucré, mais une bonne rotation des cultures et une bonne gestion des mauvaises herbes aident à prévenir les dommages. Les calandres causent généralement une ou des rangées de trous ovales à contour net sur les feuilles. Ces dommages peuvent être confondus avec ceux d’autres insectes comme la légionnaire uniponctuée (grignotement du bord des feuilles), le ver-gris noir (criblures réparties de façon aléatoire sur le feuillage ou des plants coupés) et de la pyrale du maïs (petits trous en tête d’épingle distincts et souvent circulaires). Voir la photo ci-dessous pour distinguer les différents types de dommages.
1. Dommage de larve de ver-gris noir; 2. Dommage de larve de légionnaire uniponctuée
3. Dommage de calandres; 4. Dommage de larve de pyrale du maïs
Photos : Brigitte Duval (MAPAQ)
Toute intervention de contrôle d’un ennemi des cultures doit être précédée d’un dépistage et de l’analyse des différentes stratégies d’intervention applicables (prévention et bonnes pratiques, lutte biologique, physique et chimique). Le Réseau d’avertissements phytosanitaires (RAP) préconise la gestion intégrée des ennemis des cultures et la réduction des risques associés à l’utilisation des pesticides. |