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Grandes cultures, Avertissement No 13, 9 juillet 2020

Réseau d'avertissements phytosanitaires Avertissement - Grandes cultures

Cicadelle de la pomme de terre dans la luzerne : les seuils d’intervention atteints dans plusieurs champs. Présence de criquets et autres insectes défoliateurs. Comment faire face à la pourriture à sclérotes dans le soya. Fusariose de l’épi : des cartes prévisionnelles sont disponibles. Puceron du soya : le suivi du RAP commence la semaine prochaine.
 

DÉPISTAGE DE LA CICADELLE DE LA POMME DE TERRE DANS LA LUZERNE RECOMMANDÉ

Isabelle Fréchette, agr. (CÉROM), Stéphanie Mathieu, agr. (MAPAQ) et Huguette Martel, agr. (MAPAQ)


Depuis une dizaine de jours, plusieurs champs de luzerne font l’objet d’une surveillance et certains d’entre eux, en Mauricie, en Estrie et en Montérégie, ont largement dépassé les seuils d’intervention.

Considérant l’impact que cet insecte peut avoir sur le rendement et la qualité du fourrage, les producteurs sont invités à dépister leurs prairies, en particulier dans leurs luzernières en implantation, et ce, avant de voir des symptômes apparaître. Le dépistage des insectes devrait se faire tous les 5 à 7 jours. Le suivi pourrait être nécessaire jusqu’à la mi-août, moment où les cicadelles cessent de se reproduire. 

Dépendamment du niveau des populations de l’insecte, qui doit être évalué par un dépistage avec un filet fauchoir, du stade et de la hauteur de la luzerne, la meilleure stratégie pourrait être de devancer la coupe et de surveiller les populations par la suite. Pour en savoir plus sur la biologie de l’insecte, comment le dépister et les stratégies d’intervention, référez-vous à la fiche technique La cicadelle de la pomme de terre dans la luzerne

Certaines variétés de luzerne offrent une tolérance intéressante face à l’insecte grâce à la présence de poils sur les feuilles. Ces poils sont moins développés lors de l’année de l’implantation. De plus, en cas de fortes infestations, ces variétés peuvent tout de même subir des pertes de rendement. Malgré tout, les producteurs sont invités à vérifier si leur luzerne est tolérante, car la luzernière pourrait supporter plus de cicadelles avant d’intervenir, jusqu’à 4 fois plus.
 
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Photos 1 et 2 : Nymphe et adulte de cicadelle de la pomme de terre

LEDP (MAPAQ)

 
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Photos 3 et 4 : Dommages de cicadelles sur de la luzerne

P. Séguin (U. McGill)



La cicadelle de la pomme de terre peut également causer des dommages dans la culture du trèfle provoquant le rougissement des feuilles (photo 5). Les variétés de trèfle moins pubescentes seraient plus sensibles aux attaques du ravageur. Il n’existe malheureusement pas de seuil économique d’intervention dans cette culture. Dans un article publié en 2019 (en anglais), des spécialistes de l’Université de l’Ohio suggèrent pour la culture du trèfle rouge, en l’absence de seuils, de se référer aux seuils normaux à élevés recommandés pour les luzernières (c’est-à-dire que le trèfle pourrait supporter un peu plus de cicadelles que la luzerne).
 
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Photos 5 : Dommages de cicadelles sur du trèfle Kura

P. Séguin (U. McGill)

 
              
PRÉSENCE DE CRIQUETS (DIFFÉRENTES CULTURES) ET AUTRES INSECTES DÉFOLIATEURS (SOYA)
Groupe de travail du RAP Grandes cultures sur les ravageurs du soya

Des champs légèrement endommagés par des criquets ont été rapportés au Centre-du-Québec et en Mauricie. Les populations de criquets semblent être abondantes cette année. Puisqu'une sécheresse prolongée favorise le développement des criquets et leur migration à travers les champs, les températures chaudes attendues dans les prochains jours seront favorables à l’activité de ces insectes et il ne serait pas surprenant que des dommages soient observés dans plusieurs régions, particulièrement dans les secteurs avec sols légers.  

Les criquets (souvent appelé à tort « sauterelles ») peuvent s’attaquer au feuillage du soya du maïs, des céréales, ainsi qu’aux prairies et pâturages. Il est assez rare que les criquets causent des dommages suffisamment importants pour justifier un traitement. Pour juger si un traitement insecticide est justifié, consultez le bulletin d'information Les criquets en grandes cultures : biologie, dépistage et stratégie d’intervention qui comprend des précisions importantes sur les insecticides homologués pour lutter contre les criquets.

Les champs de soya en sol sableux seront particulièrement à surveiller, puisqu'ils sont souvent les premiers affectés par les criquets. Dans le soya, il est également possible d’observer d’autres insectes défoliateurs comme le méloé cendré, le scarabée japonais, la belle dame et l'altise à tête rouge. La présence du méloé cendré a d’ailleurs été observée dans les derniers jours, mais il n’est pas recommandé de lutter contre cette espèce avec un insecticide, puisque l’adulte ne fait que des dommages localisés et que la progéniture est prédatrice en se nourrissant de masses d'œufs de criquets.
 
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A) Méloé cendré  B) Scarabée japonais  C) Chenille de belle dame  D) Criquet  E) Altise à tête rouge

Photo A) Caroline Chouinard Michaud (Agrinova); Photos B), C), D), E) Julien Saguez (CÉROM)



Dans la culture du soya, afin d’évaluer l’impact des insectes défoliateurs, peu importe l’espèce, on recommande d’évaluer le pourcentage total de défoliation et le stade de croissance de la culture. Au Québec, aucun seuil d’intervention n’a été validé. Toutefois, le seuil utilisé en Ontario est de 30 % de défoliation aux stades végétatifs du soya et de 15 % du stade début floraison (R1) au remplissage des gousses (R4).

Afin d’estimer le pourcentage de défoliation d’un champ de soya, prélever, dans 10 zones du champ, de 1 à 3 feuilles trifoliées dans le milieu du feuillage de 5 plants (au total, au moins 50 feuilles seront prélevées). Les 10 zones doivent être bien réparties dans le champ, parce qu'il est normal de voir plus de dommages en bordure de champ. Pour chaque feuille examinée, jeter la foliole la moins endommagée et la foliole la plus endommagée. Comparer la foliole restante au montage photographique ci-dessous et déterminer le pourcentage de défoliation. Finalement, faire la moyenne de toutes les folioles retenues. Pour en savoir davantage sur les autres insectes défoliateurs du soya, la façon d’évaluer le pourcentage de défoliation et les seuils d’intervention en fonction du stade de la culture, consultez le bulletin d'information Défoliation du soya par divers ravageurs : méloé cendré, criquets, scarabée japonais, altises, limaces, etc.
 
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Photo 6 : Catégorie de défoliation pour la culture du soya

Marlin Rice (Université de l'Iowa)

 
COMMENT FAIRE FACE À LA POURRITURE À SCLÉROTES DANS LE SOYA
Groupe de travail du RAP Grandes cultures sur les maladies

Dépendamment de l’évolution de la culture de soya à travers la province, la floraison a commencé depuis deux semaines, ou commencera dans les prochains jours. C’est à ce stade que le soya peut être infecté par la pourriture à sclérotes, la principale maladie d’importance économique au Québec pour cette culture.

Les précipitations de cette semaine ont pu permettre l’initiation du processus de fructification des sclérotes et produire des apothécies qui libéreront les spores qui peuvent infecter la culture. Cependant, les sclérotes ne peuvent fructifier que lorsque les conditions sous le couvert végétal sont fraîches et humides pendant plus de 10 jours. Cette condition n’est souvent possible que lorsque le feuillage recouvre presque entièrement les entre-rangs. Dans le cadre d’un projet de recherche mené actuellement par le Centre de recherche sur les grains (CÉROM), des sclérotes ont été mis en terre dans 20 champs situés dans plusieurs régions et dans des champs qui ont déjà été infectés par la maladie dans le passé. À ce jour, aucune apothécie n’a été observée sur ces sites d’essai. Les conditions chaudes et sèches qui ont sévi dans plusieurs régions du Québec expliqueraient cette situation.

Il existe actuellement une application pour appareil mobile développée aux États-Unis pouvant générer un calcul de risque du développement des apothécies, mais les résultats produits par cette application doivent être validés sous nos conditions. Cet outil d’aide à la décision ne prend pas en compte d’importants facteurs de risques, dont l’historique du champ et la tolérance du cultivar. Ainsi, l’utilisation de cette application pourrait mener à une mauvaise évaluation du risque, notamment une surévaluation du niveau de risque.

Pour juger de la pertinence d’appliquer ou non un fongicide pour lutter contre l’infection, l’appréciation du risque doit être faite pour chaque champ. Voici différents éléments à considérer :
  • Les conditions météorologiques : des conditions fraîches (25 °C et moins sous le couvert végétal) et humides favorisent la pourriture à sclérotes.
  • Le cultivar : aucun cultivar n’offre une résistance totale contre la maladie, mais plusieurs cultivars offrent une certaine protection, consultez le Guide RGCQ pour connaître le niveau de sensibilité des cultivars (cochez la case « Afficher les détails » en haut de page à droite pour voir apparaître la cote « Scérotiniose »).
  • La fermeture des rangs et la luxuriance du feuillage ont un impact important sur la fructification du champignon et le risque d’infection des plants : lorsque les rangs ne sont pas fermés ou que le feuillage n’est pas abondant, l’aération nuit à la fructification du champignon, à l’infection des plants et au développement de la maladie.
  • L’historique du champ : si le champ a déjà été fortement infesté par le passé, les risques d’infection sont supérieurs.

Veuillez vous référer au communiqué Avons-nous besoin de fongicides dans le soya au Québec? quant à la question de la rentabilité des traitements fongicides et au communiqué La pourriture à sclérotes chez le soya pour en savoir plus sur les symptômes de la maladie et les stratégies de lutte. Vous pouvez aussi visionner la vidéo "La sclérotiniose : mieux la comprendre pour mieux la gérer" ci-dessous.
 
 

LE SUIVI DU PUCERON DU SOYA PAR LE RAP GRANDES CULTURES

Chaque année, des dépisteurs du RAP Grandes cultures suivent une soixantaine de champs de soya à travers la province afin d’informer les producteurs et leurs conseillers de la pertinence ou non de dépister l’insecte dans leur région. Le dépistage et la publication des résultats dans les avertissements débuteront la semaine prochaine.

 
DES CARENCES EN POTASSIUM SONT OBSERVÉES DANS CERTAINS CHAMPS DE SOYA

À ce moment de l’année, il est possible d’apercevoir des signes de carence en potassium (K) dans le soya. La sécheresse peut accentuer cette problématique.

Chez le soya, la carence provoque le jaunissement de la bordure des feuilles. Ce symptôme apparaît d’abord au bout des feuilles et peut s’étendre sur plus de la moitié de la surface des feuilles, en laissant leur base verte. Les symptômes peuvent être confondus avec ceux provoqués par le nématode à kyste du soya. Ils peuvent également ressembler à des symptômes causés par d’autres carences minérales (ex. : chlorose ferrique), des dommages d’herbicides (sulfonylurées – groupe 2, sels d’amine – groupe 4, triazines – groupe 5, etc.) et certaines maladies (ex. : pourriture brune de la tige). Les analyses de sol et de tissus végétaux sont donc d’excellentes façons de confirmer un diagnostic de carence en K.
 
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Symptômes d’une carence en potassium dans le soya

Brigitte Duval (MAPAQ)

 

 

Peu d’essais ont été réalisés sur le sujet, mais ceux qui l'ont été tendent à montrer que la culture répond à une fertilisation potassique, même aussi tardivement qu’au stade floraison. Pour en savoir plus, veuillez consulter le bulletin d'information La carence en potassium chez le soya : diagnostic et correction.

 
RAPPEL : DES CARTES INTERACTIVES SONT DISPONIBLES POUR ÉVALUER LE RISQUE D’INFECTION PAR LA FUSARIOSE DE L’ÉPI

Les producteurs de céréales sont appelés à surveiller le développement de leurs cultures. Le stade de sensibilité à l’infection par la fusariose de l’épi (Fusarium spp.) se situe entre l’épiaison et la floraison.

Afin de les aider à prendre leur décision quant à la pertinence d’appliquer ou non un traitement fongicide, les producteurs et leurs conseillers peuvent consulter des cartes interactives qui présentent le niveau de risque d’infection causant la fusariose de l’épi.

Pour plus d’information sur cet outil d’aide à la décision, veuillez consulter l’avertissement Nº 9 du 23 juin 2020.  
 
Toute intervention de contrôle d’un ennemi des cultures doit être précédée d’un dépistage et de l’analyse des différentes stratégies d’intervention applicables (prévention et bonnes pratiques, lutte biologique, physique et chimique). Le Réseau d’avertissements phytosanitaires (RAP) préconise la gestion intégrée des ennemis des cultures et la réduction des risques associés à l’utilisation des pesticides.



Pour des renseignements complémentaires, vous pouvez contacter l’avertisseuse du réseau Grandes cultures ou le secrétariat du RAP. La reproduction de ce document ou de l’une de ses parties est autorisée à condition d'en mentionner la source. Toute utilisation à des fins commerciales ou publicitaires est cependant strictement interdite. Le Réseau d'avertissements phytosanitaires (RAP) a pour mission d'informer les producteurs et autres intervenants du domaine agroalimentaire québécois au sujet de la présence et de l'évolution des ennemis des cultures dans leurs régions respectives, et des meilleures stratégies pour les gérer. Les communiqués du RAP Grandes cultures sont diffusés gratuitement par ces trois canaux : par courriel, via le site Web d’Agri-Réseau et via Twitter
 
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Organisation : Ministère de l'Agriculture, des Pêcheries et de l'Alimentation (MAPAQ)
Auteur(s) : RAP - Réseau Grandes cultures
Date de publication : 09 juillet 2020
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