Pour la période du 21 au 27 mai 2021, le temps a souvent alterné rapidement entre la chaleur et la fraîcheur, autant le jour que la nuit. Des maximums au-dessus des 30 oC ont été enregistrés en début de période, un peu partout en province. Par la suite, des températures basses ont eu lieu dans la majorité des régions, avec entre autres une nuit froide le 23 mai et du gel au sol par endroits (sommaire agrométéorologique). Des précipitations fort attendues sont survenues dans plusieurs secteurs. Certaines régions n’ont malheureusement pas été aussi bien arrosées, dont celles plus au sud de la province (carte des précipitations). De la grêle a été rapportée localement le 25 mai (Mauricie). Quelques épisodes de vents appréciables ont encore eu lieu par endroits, dont le 26 mai. Pour les 7 prochains jours (soit du 28 mai au 3 juin), Environnement Canada prévoit des températures fraîches (avec du gel au sol par endroits), mais qui devraient grimper à partir de lundi pour éventuellement dépasser les normales de saison. Le soleil devrait dominer alors que très peu de précipitations sont annoncées, sauf peut-être quelques averses en toute fin de période.
Les collaborateurs du RAP rapportent une bonne croissance partout en province. La germination est maintenant plus rapide, la levée plutôt égale et le développement de la biomasse foliaire intéressante, selon la date de la plantation. Les semis se poursuivent encore dans des régions plus à l’est et au nord, avec un bon rythme, quoique les dernières précipitations retardent momentanément la rentrée dans les champs par endroits. La température du sol a continué à être plutôt chaude pour la date, ce qui est bénéfique à la culture, mais le temps frais en cours pourrait en diminuer sensiblement les valeurs. La pratique de l’irrigation a débuté par endroits, dans le sud de la province, afin d’améliorer la levée, mais aussi pour diminuer l’impact négatif des forts vents en sol plus légers, provoquant le déterrage de plantons et l’abrasion des jeunes plantules. Cependant, certains producteurs préfèrent retarder l’irrigation, car les réserves disponibles en eau sont à un niveau plus bas que la normale, à cette période-ci de la saison.
selon les collaborateurs du RAP (en date du 27 mai 2021)
Régions | Superficies ensemencées | Stade de la culture (primeur) |
Montérégie-Ouest et Montérégie-Est | 100 % | Plants de 15-25 cm |
Outaouais | ND | ND |
Lanaudière | 100 % | Plants de 15-25 cm |
Centre-du-Québec, Mauricie, Capitale-Nationale et Chaudière-Appalaches |
90 à 100 % | Plants de 8-20 cm |
Gaspésie, Bas-Saint-Laurent, Saguenay–Lac-Saint-Jean et Abitibi-Témiscamingue | 10 à 80 % | Germination avancée |
INSECTES
À la faveur de la levée en cours chez plus de producteurs, davantage d’informations nous parviennent aussi de nos collaborateurs. Encore peu d’activité des adultes du doryphore de la pomme de terre est rapportée, du sud de la province jusqu’à la région de Québec. Cet insecte ne menace donc pas la culture présentement. Aucune ponte n’a encore été signalée. Des conditions sèches du sol ne seraient pas favorables à la sortie des adultes, mais la venue de plus de précipitations et/ou la pratique de l’irrigation pourraient stimuler une émergence des adultes, par temps chaud. Des premiers adultes de la cicadelle de la pomme de terre (CPT), l’espèce de cicadelle à suivre, ont été capturés sur des pièges englués en Montérégie et dans la région de la Capitale-Nationale. Les populations demeurent à un niveau faible pour le moment. Les premiers vers gris (ou larves de noctuelles) de la saison ont été dépistés localement, dans le Centre-du-Québec (photo ci-dessous). À ce stade-ci de la saison, ces larves ont plus tendance à gruger la tête des tiges à leur émergence et/ou à couper de jeunes plantules au ras du sol. Elles sont actives la nuit, donc il faut creuser autour des plants qui ont été grugés ou coupés pour les dépister. Les bordures de champs, les zones avec présence de mauvaises herbes et les baissières sont souvent des zones plus à risque. De faibles populations d’altises sont présentes en bordure de champs, mais principalement sur des mauvaises herbes, donc sans impact sur la culture. Une activité de larves de vers vers fil-de-fer est à nouveau signalée par quelques observateurs (Capitale-Nationale, Centre-du-Québec, Chaudière-Appalaches), avec des populations localement significatives, surtout en régie biologique.
Les applications de désherbants de prélevée de la culture se poursuivent ou débutent, selon la date de plantation. Par endroits, les récentes précipitations devraient grandement aider à améliorer l’efficacité du ou des produits utilisés. Cependant, dans le sud de la province, on rapporte déjà un développement notable de plusieurs plantules d’adventices dans des parcelles, malgré une application d’un herbicide, à la suite des conditions climatiques plus sèches. Avant d’opter pour une nouvelle intervention avec un herbicide, il s’avère important de vérifier si des alternatives sont possibles, comme la réalisation d’un bon sarclage mécanique, suivi d'un buttage bien fait et au bon moment. Finalement, des populations plus élevées que la normale de chénopodes sont rapportées par des collaborateurs cette année. Cela pourrait être en lien avec les conditions printanières que l'on connaît.
Toute intervention de contrôle d’un ennemi des cultures doit être précédée d’un dépistage et de l’analyse des différentes stratégies d’intervention applicables (prévention et bonnes pratiques, lutte biologique, physique et chimique). Le Réseau d’avertissements phytosanitaires (RAP) préconise la gestion intégrée des ennemis des cultures (GIEC) et la réduction des risques associés à l’utilisation des pesticides. |