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Les mycorhizes, l’azote, l’eau et la glomaline

Devant le rôle évident et incontournable des mycorhizes dans la nutrition phosphatée des plantes (voir le billet Mycorhizes et nutrition phosphatée des plantes), on a beaucoup trop tendance à réduire leur rôle à cette seule fonction. Comme on l’a relaté dans le premier billet, les nombreux avantages apparus au cours de l’évolution de cette symbiose ont été enregistrés dans le code génétique des deux partenaires. Nous traiterons ici de trois sujets parmi tant d’autres.

L’azote.
On connaît encore mal la forme sous laquelle l’azote entre dans le réseau mycélien. Il semble bien cependant que les acides aminés y parviennent en plus de l’ammonium. De très nombreuses publications démontrent qu’en inoculant des plantes à la fois avec des champignons mycorhiziens et des bactéries fixatrices d’azote libres dans le sol, on obtient une augmentation de l’azote dans la plante avec une croissance significativement accrue. On peut poser l’hypothèse que nous serions ici en présence de la même problématique que nous avons résolue pour l’accès au P à partir de l’apatite. Selon cette hypothèse, on devrait pouvoir isoler des bactéries libres fixatrices d’azote (e.g. Azospirillum sp.) étroitement accolées au mycélium mycorhizien, dont elles pourraient tirer de l’énergie, avant de sélectionner celles qui s’avèrent les plus efficaces et vérifier si elles permettraient de faire pousser des plantes sans ou avec peu d’azote, sous forme de nitrate ou d’ammonium, l’air en fournissant l’essentiel. Nous entreprenons ces recherches sous peu.

L’eau.
Il est facile de concevoir que le champignon, bien connecté sur la racine et étalant plus de 100 m2 de surface mycélienne sous 1 m2 de surface de sol, puisse intervenir dans l’apport en eau. En  situation de sécheresse,  on peut concevoir que ce réseau soit beaucoup plus efficace que les racines pour aller chercher l’eau dans à l’intérieur des agrégats de sol, par exemple. Des essais effectués en Tunisie sur l’Acacia tortillis, l’arbre qui s’aventure le plus loin dans le Sahara, ont montré qu’en abaissant la teneur en eau à 75% de la capacité au champ et en utilisant le fameux Rhizoglomus irregulare Pont Rouge, les arbres ont continué leur plein développement, alors qu’ils mouraient en absence de mycorhizes, en bas de seulement 35%. Plus près de chez nous, on peut concevoir que des plantes de blés exposés à une période sèche auront plus tendance à entreprendre une épiaison hâtive, s’il ne portent pas une bonne colonisation mycorhizienne. En périodes sèches comme nous en avons vécu à l’été 2015, les mycorhizes ont sans doute aidé une majorité de plantes

La glomaline.
Il s’agit d’une glycoprotéine hydrophobe tolérant la chaleur que l’on retrouve à la surface des spores et des mycéliums mycorhiziens. La production de cette substance atteint son maximum chez les mycéliums sénescents. Cette substance à décomposition lente comporterait le tiers du carbone séquestré dans les sols de planète. Sa principale fonction porte sur la stabilisation des agrégats, à la façon d’une colle regroupant l’argile, le limon et le sable fin, avec des effets majeurs sur les propriétés physiques des sols. Ce grumelage assure une meilleure pénétration de l’eau, réduisant  les écoulements de surface, de meilleurs échanges gazeux et une rétention de l’eau et des minéraux, notamment le potassium. On peut dire que la glomaline est très étroitement liée à la fertilité des sols.
On peut observer la glomaline par immunofluorescence sur les mycéliums, les spores et les agrégats de sol.
 
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Pour en savoir plus : Les mycorhizes : l’essor de la nouvelle révolution verte. MultiMondes

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Organisation : Université Laval - Département des Sciences du bois et de la forêt
Date de publication : 01 décembre 2016
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