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Réussir le sous-solage


Une opération de sous-solage a plus de chance de réussir si elle est planifiée d’avance. À ce temps-ci de l’année, il peut même être trop tard pour 2016 si on n’a pas déjà diagnostiqué le problème avec des profils de sol. J’ai appris avec le temps à me méfier des affirmations du genre : « ce champ-là est compacté à la grandeur, faut que je le sous-sol cette année, ce printemps si je peux ».

Il n’y a pas de raccourci, les profils (avec votre agronome pour vous aider) à la pelle ronde de préférence, sont la seule façon de vérifier s’il s’agit de compaction réelle, dans quelle(s) partie(s) du champ elle sévit, et surtout, surtout, à quelle profondeur. Même sans laisser de traces importantes à la surface du sol, une batteuse, une voiture à grain, ou un épandeur  peut facilement afficher un poids de plus de 10 t/essieu et créer une compaction sévère à plus de 60 cm (25 pouces). En connaissez-vous beaucoup des outils qui peuvent descendre à cette profondeur ? Parmi toute la gamme de soi-disant « sous-soleuses » qu’on nous offre sur le marché, elles sont rares celles qui peuvent descendre à plus de 20 pouces.

Un sol à profil humide est sensible à la compaction en tout temps de l’année, mais la compaction en profondeur est plus sournoise au printemps : le sol s’assèche en surface, et peut donner l’impression qu’il est prêt à travailler et à supporter les gros équipements. En réalité, même si nous ne voyons pas d’ornières creuses suite au passage, le sous-sol est encore humide (rabattement de nappe) et se compacte sous l’action de la surcharge par essieu.

Conditions pour un sous-solage efficace

  • 1ère étape, incontournable : examens du profil à plusieurs endroits
  • condition de sol et sous-sol, surtout: SEC
  • pas de travail après : aucun passage après le sous-solage, jusqu’au printemps
  • profondeur de travail :  10 cm (4’’) sous la couche compactée
  • le sens du travail par rapport au champ ou au système de drainage n’a pas énormément d’importance, sauf en cas de pente accentuée, ou si on n’a pas atteint un horizon perméable : alors préférablement en diagonale par rapport à cette pente ou aux drains.
  • Engrais vert : semis juste avant (1 jour ou deux) le sous-solage pour stimuler la vie microbienne, établissement d’un système racinaire actif le plus tôt possible;
  • Si prairie, destruction avant (glyphosate: 4 semaines)

S’il est facile de compacter un sol, il est par contre beaucoup plus difficile de le remettre en état. Par exemple, il faudra une période beaucoup plus longue sans pluie pour qu’un champ très compacté atteigne le degré d’assèchement requis pour le sous-solage. Cela est d’autant plus vrai que la couche compactée sera profonde. La plupart du temps, ce n’est pas avant août ou début septembre que la condition du sol s’y prêtera. Il faudra même peut-être envisager sacrifier une saison, sans récolte, car il est difficile d’espérer une récolte rentable dans un cas grave. Un sacrifice largement compensé par l’amélioration du rendement moyen à long terme. S’il est fait en condition suffisamment sèche, l’opérateur sentira une différence marquée dans la résistance du sol au passage de l’équipement d’une zone compactée à une en bon état. Le sol entre les dents sera soulevé d’environ 6-8 pouces par rapport au sol non-compact ou pas encore travaillé.

La sous-soleuse idéale

Côté instrument, méfiez-vous des outils à 7, 9 pattes ou plus, avec un espacement entre elles de moins de 20 pouces : on n’a pas besoin de ça, même si on réussissait à les opérer avec des tracteurs de moins de 300 forces.
  • Étançons (« pattes ») droits : remontent moins de terre et cailloux
  • 1 à 5 étançons, 3 étant l’idéal
  • utiliser des socs les plus étroits possible, pas de « pattes d’oie » ou d’ailettes;
  • profondeur de travail pouvant atteindre notre cible 
  • espacement de 30’’minimum, ou ajustable: 1,5 X la profondeur
  • pattes décalées (en « V »), exigent moins de force de traction
  • Système de déclenchement: boulons de sécurité, ressorts
Les étançons droits demandent plus de traction et « piquent » certainement moins que les étançons courbés, mais offrent l’immense avantage de réduire le risque de lissage et la remontée de terre et de pierres. Un tel outil gagne en efficacité s’il est monté sur un bulldozer, question de stabilité et de contrôle de la profondeur (photo).
Sous-soleuse
Idéalement, les dents devraient être espacées d’une distance équivalente à 1,5 à 2 fois la profondeur de travail. C’est comme si on voulait casser une dalle de béton : en autant qu’une fissure est créée à tous les 3-4 pieds, l’action de la dent fera en sorte que toute la surface entre les sillons sera fragmentée, permettant l’aération et l’évacuation de  l’eau, et l’exploitation de tout le volume de sol requis par le système racinaire.
 
Type de compaction Profondeur typique (pouces) Causes Correctifs
Surface 0-7 Pulvérisation par travail secondaire, épandage d’automne, lbs/po2 Hersage, amélioration de la structure: e.verts
Semelle de labour 7-12 Labour en condition humide Travail vertical en bandes (Zone-till, strip-till), chisel
Profonde 12-30 Passages lourds (tonnes/essieu), profil humide (printemps) Sous-solage, rotation, engrais verts, prévention
Naturelle Sans fin, progressive Sol peu profond (till), sous-sol imperméable Mêmes, avec effets limités


Le sous-solage n’est pas une panacée : les résultats ne sont pas toujours au rendez-vous, ou pas immédiats. Par contre, lorsque bien réalisé, ses résultats sont durables, tout autant qu’on n’ira pas créer de la compaction à nouveau : autrement dit, il s’agit d’un correctif, pas d’une méthode de travail de sol habituelle.


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Organisation : Ministère de l'Agriculture, des Pêcheries et de l'Alimentation du Québec (MAPAQ)
Date de publication : 19 février 2016
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