Les champs de canola semés tardivement sont plus à risque d’être endommagés par la cécidomyie du chou-fleur. La vigilance est de mise, car plusieurs champs sont à un stade critique.
LA CÉCIDOMYIE DU CHOU-FLEUR : SOYEZ PLUS VIGILANT EN RAISON DES SEMIS TARDIFS
Les champs de canola semés tardivement sont plus à risque d’être endommagés par la cécidomyie du chou-fleur. La vigilance est de mise, car plusieurs champs sont à un stade critique. L’utilisation de pièges à phéromone est la meilleure méthode de surveillance. On prône aussi de dépister quand le 1er entre-nœud est visible.
La période pendant laquelle une infestation de cécidomyie du chou-fleur est la plus pénalisante pour la culture du canola est celle commençant au stade 3-4 feuilles (stades BBCH 13-14) jusqu’à la fin de l’élongation de la tige principale (stade BBCH 59). Le dommage le plus important pouvant être causé par ce ravageur est l’arrêt de l’élongation de la tige principale, le stade fin rosette est donc le plus sensible.
La meilleure façon de connaître les populations de cécidomyie du chou-fleur dans un champ donné est de procéder à un dépistage des adultes à l’aide des pièges à phéromone. Pour en savoir plus sur l’installation de ces pièges et sur l’identification de cet insecte, consultez la section « dépistages des adultes » de la fiche technique du RAP Grandes cultures sur la cécidomyie du chou-fleur.
Pour la culture du canola au Québec, aucun seuil économique d’intervention n’a été établi. Toutefois, des résultats préliminaires de travaux de recherche menés par l’Université de Guelph en Ontario peuvent être utiles à la prise de décision. Ces résultats préliminaires démontrent que ce sont les traitements effectués au stade rosette (3-4 feuilles) qui sont les plus efficaces. Selon les données de l’Ontario, où 14 champs ont été suivis de 2013 à 2015, le seuil d’intervention serait de 5 cécidomyies du chou-fleur capturées par piège par jour (5 CCF/p*jr) aux stades vulnérables. Par contre, ce seuil n’est encore qu’en validation par l’équipe de recherche de l’Université de Guelph et n’a pas encore été validé dans le contexte québécois. Un projet de recherche sur cette question est mené par le CÉROM depuis 2016. Toutefois, au Québec, le groupe de travail sur les ravageurs du canola du RAP Grandes cultures invite à la prudence quant à ce seuil d’intervention, puisque nous ne connaissons pas encore l’impact de la cécidomyie du chou-fleur sur les rendements du canola, et donc sur la rentabilité des traitements insecticides.
Un suivi du champ à partir du stade « fin rosette », lorsqu’il est possible de voir le bouton floral en formation sous les feuilles au cœur du plant, permet de déceler la présence de larves et des premiers dommages sur le point de croissance. Ce dépistage est d’autant plus important si la population des adultes n’est pas suivie à l’aide de pièges à phéromone. Les larves sont visibles à l’œil nu, mais une loupe s’avère utile. La photo 1 montre la présence de larves à l’intérieur d’un bouton floral et les photos 2 à 4 illustrent l’apparence d’un plant sain, d’un plant moyennement affecté et d’un plant très affecté. Notez qu’il est nécessaire d’ouvrir les feuilles centrales pour trouver les larves et pour constater si ces dernières ont affecté le point de croissance du plant.
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| Présence de larves à l’intérieur d’un bouton floral Photo : D. Froment, MAPAQ |
Plant de canola sain Photo : J-E Maisonhaute, CÉROM |
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| Plant montrant des dommages moyens (présence de distorsion, mais lorsqu’on ouvre les feuilles le point de croissance n’est pas affecté). Photo : J-E Maisonhaute, CÉROM |
Plant montrant des dommages sévères (lorsqu’on ouvre les feuilles, on constate la mort du point de croissance empêchant l’élongation de la tige principale). Photo : J-E Maisonhaute, CÉROM |
En 2017, le RAP Grandes cultures effectue la surveillance de la cécidomyie du chou-fleur dans 21 sites répartis dans quatre régions du Québec : Abitibi-Témiscamingue, Bas-Saint-Laurent, Chaudières-Appalaches et Saguenay–Lac-Saint-Jean. Des pièges à phéromone ont été installés dans la majorité de ces sites.
Le tableau suivant montre les captures exprimées par nombre de cécidomyie par piège par jour et le stade de la culture dans les sites suivis par le RAP.
Cet avertissement a été rédigé par Claude Parent., agr., Isabelle Fréchette, agr., Geneviève Labrie, biologiste-entomologiste et Hélène Brassard, agr., avec la collaboration de Mathieu Neau, tech. en surveillance phytosanitaire. Pour des renseignements complémentaires, vous pouvez contacter les avertisseurs du réseau Grandes cultures ou le secrétariat du RAP. La reproduction de ce document ou de l’une de ses parties est autorisée à condition d'en mentionner la source. Toute utilisation à des fins commerciales ou publicitaires est cependant strictement interdite.
