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Comment garder les chevaux au frais par temps chaud

Température

D’abord, précisons la différence entre la température et la chaleur.
La chaleur se mesure en joules et correspond à l’énergie totale des molécules, alors que la température correspond à l’énergie cinétique moyenne des molécules dans une substance, mesurée en °C ou en °F. 
Par exemple, une plus grande quantité de chaleur est nécessaire pour faire chauffer 100 L d’eau à 100 °C que pour faire chauffer 1 L d’eau à 100 °C. L’eau est à la même température, mais la quantité de chaleur fournie est différente.
La température rectale normale d’un cheval adulte est de 99 à 101 °F. Comme elle varie d’un cheval à l’autre, il est important de connaître la température normale de chaque cheval en la mesurant régulièrement.
La température corporelle est influencée par l’exercice, le moment de la journée, les conditions ambiantes, la digestion, l’hydratation, l’âge et l’état de santé. Elle est un indicateur plus fiable que la température de la peau, car cette dernière varie plus.
La température corporelle est un équilibre entre le gain de chaleur et la perte de chaleur. L’exercice produit beaucoup de chaleur. En effet, seulement 20 % de l'énergie est utilisée pour les contractions musculaires, alors que 80 % est transformée en chaleur.

Chaleur

Il fait savoir que la chaleur se déplace toujours de l'objet le plus chaud vers l'objet le plus froid. Il existe quatre façons dont la chaleur peut être transférée (voir figure 1) :
  1. Radiation
  2. Convection
  3. Conduction
  4. Évaporation

Figure 1: Transfert thermique chez le cheval
Source : Dre. Danielle Smarsh, professeure associée et spécialiste en vulgarisation équine, Penn State Extension

Radiation

La radiation se produit entre deux objets qui ne se touchent pas. Le soleil est un bon exemple de chaleur par radiation. Il transmet de la chaleur par radiation directe, mais aussi en reflétant sur d’autres surfaces, tel que le sol ou les murs des bâtiments par exemple.

Convection

La convection transfère de la chaleur via un mouvement d’air ou d’eau. Elle se fait majoritairement par le vent, naturel ou avec des ventilateurs.
Le mouvement d’air aide les chevaux à moins sentir la chaleur, mais ne diminue toutefois pas la température.
Lors du transport, l’avancement de la remorque engendre un mouvement d’air et rafraichit les chevaux. Il faut donc s’assurer de toujours rouler puisque les remorques en métal absorbent beaucoup de chaleur par radiation et la température peut rapidement augmenter.

Conduction

La conduction se produit entre deux objets qui se touchent. La conductivité thermique est différente selon les matériaux. Elle est faible pour l’air, moyenne pour l’eau et élevée pour les métaux. Ainsi, les animaux mouillés perdent de la chaleur plus rapidement que les animaux secs. C’est un avantage par temps chaud en été, mais un désavantage en hiver.

Évaporation

L’évaporation implique la conversion de l’eau en vapeur. Elle permet seulement de perdre de la chaleur, mais pas d’en gagner.  
En général, la thermorégulation des animaux se fait par la transpiration, le halètement et la présence d’eau sur le corps. Les chevaux, eux, ont une très grande capacité à transpirer, mais n’halètent pas comme le font les chiens, par exemple.
Les chevaux possèdent des glandes sudoripares apocrines, reliées aux follicules des poils. Ils ont autant de glandes sudoripares que de poils et ont la capacité de transpirer 50 ml/m2/minute, comparativement à 17 ml/m2/minute chez l’humain. Un cheval peut donc transpirer jusqu’à 10 à 15 L à l’heure!
De plus, leur sueur contient la lathérine, une protéine qui permet d’évacuer plus de chaleur par la sueur. On la distingue par la présence de mousse blanche chez les chevaux en sueur, particulièrement où il y a du frottement.
La sueur des chevaux est hypertonique, ce qui signifie que les électrolytes (sodium, chlore, potassium, etc.) sont plus présents dans la sueur que dans le sang des chevaux. Ils perdent donc beaucoup d’électrolytes lorsqu’ils transpirent. C’est pourquoi les fluides et les électrolytes doivent être remplacés en cas de perte importante de sueur.
Ceux-ci peuvent être remplacés de deux façons :
  1. Offrir de l’eau et des aliments pour un renouvellement lent
  2. Offrir une solution isotonique d’eau et d’électrolytes* pour un renouvellement rapide
*Les chevaux doivent être entraînés à consommer des électrolytes.
 
Température corporelle : comment réagit le corps du cheval?
Les thermocapteurs internes et externes (sur la peau) surveillent les variations de la température corporelle. Cette information est envoyée à l’hypothalamus, dans le cerveau, qui détermine si la température corporelle est adéquate. Ensuite, des signaux sont envoyés aux différentes parties du corps pour engendrer des réactions. Par exemple, si le cheval a froid, l’hypothalamus pourrait envoyer des signaux pour entraîner une vasoconstriction et un grelotement, alors que si le cheval a chaud, les signaux provoqueraient plutôt une vasodilatation et de la transpiration. Les vaisseaux sanguins près de la surface de la peau se dilatent ou se contractent selon que le corps cherche à retenir ou évacuer de la chaleur. L’objectif de la vasodilatation est d’apporter davantage de sang chaud à la surface du corps pour perdre plus de chaleur.
 

Comment s’assurer que les chevaux ne subissent pas de stress thermique?

Les chevaux ont une plage de température dans laquelle ils sont confortables, appelée la zone de thermoneutralité. Si la température ambiante est en dehors de cette zone, le corps réagit pour produire ou perdre de la chaleur (voir figure 2).

Figure 2 : Métabolisme en fonction de la température ambiante
Source : Dre. Danielle Smarsh, professeure associée et spécialiste en vulgarisation équine, Penn State Extension


Cette plage de température varie d’un individu à l’autre. Par exemple, les chevaux vivant dans des climats froids tolèrent mieux le froid et leur zone de thermoneutralité se situe entre 5 et 68 °F (-15 et 20 °C). Les chevaux vivant dans des climats plus chauds tolèrent mieux la chaleur et leur zone de thermoneutralité se situe plutôt entre 41 et 86 °F (5 à 30 °C).
Les chevaux qui ont trop chaud auront l’instinct de se déplacer à l’ombre, boire plus d’eau et réduire leur activité.
Quelques éléments de gestion de troupeau peuvent être mis en place afin de garder les chevaux au frais par temps chaud. Les chevaux doivent avoir accès en tout temps à :
  • une source d’eau propre
  • du sel (bloc, poudre, etc.)
  • de l’ombre
De plus, si les chevaux sont gardés à l’intérieur et que la température ambiante est élevée, une ventilation adéquate peut contribuer à les rendre plus confortables.
L’exercice doit également être adapté par temps chaud. Les chevaux doivent être acclimatés à la température chaude et doivent être suffisamment en forme pour performer. Sinon, l’exercice doit être évité. 10 à 14 jours d’adaptation sont nécessaires lors d’un changement de climat.
Voici quelques exemples d’adaptations :
  • Réduire la durée de l’entrainement, le niveau de difficulté ou la distance parcourue
  • Modifier le moment de l’entrainement dans la journée, en avant-midi par exemple
  • Prendre des pauses à l’ombre
  • Donner des douches froides
  • Bénéficier d’une surveillance vétérinaire
Malgré toutes les précautions prises, il est possible que le cheval subisse un stress thermique. Il est donc important de savoir reconnaître les signes qui indiquent qu’un cheval a trop chaud et qu’il doit être refroidi rapidement. En voici quelques-uns :
  • Transpiration abondante
  • Vaisseaux sanguins proéminents visibles sur la peau
  • Peau chaude au toucher
  • Respiration forte et naseaux dilatés
  • Changements de comportements (fatigue, excitation, instabilité, etc.)
Dans cette situation, il faut doucher le cheval pendant 5 à 15 minutes et vérifier que les symptômes s’atténuent. Si les symptômes persistent, il s’agit d’un stress thermique important. Les signes à surveiller sont :
  • Une température corporelle supérieure à 103 °F (considéré en hyperthermie au-dessus de 107 °F)
  • Une augmentation de la fréquence cardiaque et de la fréquence respiratoire plus de 5 à10 minutes après l’entrainement
  • Une transpiration abondante
  • Une déshydratation*
  • Un état léthargique
  • Une faiblesse musculaire
* Plusieurs tests peuvent être faits pour évaluer le degré d’hydratation d’un cheval, dont le test du pli cutané. Il consiste à pincer doucement la peau de l’encolure du cheval et à observer le temps qu’elle met à reprendre sa place. La peau devrait revenir en place immédiatement, sans quoi le cheval est déshydraté.
Dans cette situation, il faut continuer à refroidir le cheval et contacter un vétérinaire en urgence.

Comprendre le refroidissement des chevaux : entre mythe et réalité

Plusieurs croyances persistent au sujet du refroidissement des chevaux. Démêlons le vrai du faux parmi les croyances qui circulent.
  1. Devrions-nous éviter de mettre d’eau froide sur un cheval qui a chaud?
Non! Bien que l’eau ne soit pas obligée d’être froide, il est préférable de le doucher. L’important est que l’eau soit plus froide que la température du cheval.
 
  1. L’eau doit-elle être appliquée sur les muscles et les veines seulement?
Non!  L’eau doit être appliquée sur tout le corps du cheval qui a chaud.
 
  1. L'eau laissée sur le cheval le rendra-t-il plus chaud?
Non! La chaleur se déplace toujours du plus chaud au plus froid. L’eau, étant plus froide que le cheval, va donc lui permettre de se refroidir. C’est pourquoi il n’est PAS nécessaire d’essuyer l'eau sur le cheval après la douche.
 
  1. La température corporelle maximale sera-t-elle atteinte pendant l'exercice?
Non! Certains chevaux vont atteindre leur température maximale 10 à 15 minutes après l’exercice intense s’ils ne sont pas refroidis.

En conclusion, même si les chevaux disposent de plusieurs méthodes d'échange thermique, la transpiration demeure la plus efficace pour se rafraichir. Il est également important de reconnaître les signes d’un cheval en stress thermique afin de mettre en place les mesures pour le ramener dans sa zone de thermoneutralité. Puis, l’exercice doit être adapté en conséquence lors de températures chaudes.

Article adapté par Marie-Ange Therrien, agronome, de la conférence « Chill Out: Keeping Horses Cool in the Heat » de Dre. Danielle Smarsh, professeure associée et spécialiste en vulgarisation équine, présentée le 12 juin 2025 par Penn State Extension. L’enregistrement du webinaire est disponible en version anglaise : https://psu.mediaspace.kaltura.com/media/Chill+Out%3A+Keeping+horses+cool+in+the+heat/1_7sv2s8pq.  
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Date de publication : 03 juillet 2025

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