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Apiculture - Chronique No 25 - 13 janvier 2023

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AU RUCHER CETTE SEMAINE
13 janvier 2023


Webinaire

Un rappel que le webinaire Le traitement estival de Varroa destructor : quand, comment et pourquoi sera présenté par Laurence Plamondon mercredi le 25 janvier 2023 à 19h.

Le webinaire ne sera pas disponible pour réécoute immédiatement après sa diffusion, donc assurez-vous de l’écouter en direct! Il est encore temps de s’inscrire en cliquant ici. 


Actualité scientifique

Un vaccin révolutionnaire (?) contre la loque américaine

Dans les derniers jours, les médias ont abondamment parlé d’un nouveau vaccin contre la loque américaine produit par la compagnie Dalan Animal Health. Celui-ci a été approuvé pour la commercialisation par le Département américain de l’agriculture (USDA). Voici quelques éléments qui vous aideront à mieux comprendre ce sujet d’actualité.

La loque américaine est une maladie du couvain causée par la bactérie Paenibacillus larvae et affecte les larves des abeilles après l’ingestion des spores. Les larves âgées de 24 à 48h sont les plus susceptibles à l’infection. Lorsque les spores atteignent l’intestin de la larve, elles germent et se multiplient, causant sa mort. Chaque larve infectée peut produire jusqu’à 2 millions de spores, qui sont par la suite disséminées dans la ruche par les abeilles nettoyeuses. Il ne faut que 10 spores pour infecter une larve saine.

Les antibiotiques qui peuvent être utilisés pour le traitement de cette maladie (l’oxytétracycline par exemple), sont donnés une fois que les signes cliniques sont visibles dans la ruche. Ils ne permettent pas de guérir la maladie, ni de détruire les spores (qui sont ultra résistants, en passant!), mais seulement d’empêcher la croissance et la multiplication de la bactérie – et donc de «camoufler» les signes cliniques. Le meilleur moyen à ce jour pour enrayer cette maladie hyper contagieuse est de brûler les colonies atteintes. 

Outre l’adoption de bonnes pratiques apicoles et l’utilisation d’abeilles hygiéniques, il n’existe pas de moyen préventif pour lutter contre la loque américaine. Le vaccin développé par Dalan Animal Health pourrait être une piste de solution. 

L’approche de Franziska Dickel et son équipe a été de tenter de conférer une immunité aux larves par l’administration d’une bactérine1 inactivée de la loque américaine à la reine via son alimentation. L'objectif est que la reine immunise les oeufs qu'elle produit dans ses ovaires avant qu'ils ne soient pondus. En laboratoire, la reine est nourrie de candy auquel la bactérine est mélangée. La reine était par la suite placée en colonie et, 18 jours plus tard, des larves de 0 à 36h ont été prélevées et déposées dans des boîtes de pétri en laboratoire. Ces larves ont par la suite été nourries avec une solution sucrée, soit le témoin sain ou une solution infectée par la bactérie de loque américaine. Les larves étaient ensuite observées pendant 8 jours pour évaluer leur mortalité. Cette expérimentation a été réalisée avec des abeilles provenant de deux endroits (Autriche et Espagne) et répétée un total de 3 fois.

Les résultats démontrent que la vaccination avec la bactérine a permis de prévenir 28 à 50% des mortalités chez les larves, et n’entraine pas de mortalité chez les reines qui l’on ingéré. Ce vaccin n’empêche donc pas d’attraper la maladie, mais diminue la mortalité chez les larves d’abeilles.

Le processus de la vaccination pour les abeilles est une première et pourrait être une avenue prometteuse pour lutter contre d’autres maladies apicoles, comme la loque européenne. Cependant, l’article scientifique publié par Dickel et son équipe comporte certaines informations nébuleuses ou lacunes. Par exemple, il n’est pas expliqué comment la bactérine a été ajoutée au candy donné à la reine et quelle en était la concentration. Cela pourrait être expliqué par le fait que la compagnie Dalan Animal Health finançait l'étude et qu'ils ne voulaient pas que leur procédé industriel soit divulgé. Il est également mentionné que toutes les reines ont survécu à la suite de l’ingestion de la bactérine et qu’elles ne présentaient pas de signes de stress, mais le temps d’observation des reines n’est pas mentionné clairement. De plus, un nombre important de reines n’a pas produit de couvain au moment désiré de l’expérimentation, mais il n’est pas expliqué clairement pourquoi. Cela résulte en un faible nombre de colonies à l’essai. Des expérimentations à plus grande échelle dans les ruches sont nécessaires pour avoir un portrait plus juste de l’efficacité réelle de ce produit.

1. La bactérine est le vaccin à proprement parler et a été produit à partir d’une forme inactivée de bactéries de Paenibacillus larvae.
 

À savoir
Le processus d’approbation d’un produit par le USDA est différent de celui mis en place au Canada. Pour commercialiser un produit aux États-Unis, une compagnie doit avoir fournir la preuve que le produit en question n’est pas dangereux pour les humains et les animaux, mais il n’est pas question de son efficacité. L’avenir nous dira si les apiculteurs américains adopteront ce produit pour le traitement de leurs abeilles et son niveau d’efficacité dans les ruches.


L’article scientifique se trouve ici.
Dickel F, Bos NMP, Hughes H, Martín-Hernández R, Higes M, Kleiser A et Freitak D. 2022. The oral vaccination with Paenibacillus larvae bacterin can decrease susceptibility to American Foulbrood infection in honey bees—A safety and efficacy study. Front. Vet. Sci. 9:946237. doi: 10.3389/fvets.2022.946237

Bulletin rédigé par Martine Bernier, responsable du transfert technologique et de la formation en apiculture | CRSAD, avec la contribution de Pierre Giovenazzo, Ph.D, professeur agégé | Université Laval

Organisation : Centre de recherche en sciences animales de Deschambault (CRSAD)
Auteur(s) : Martine Bernier
Date de publication : 13 janvier 2023

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