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Grandes cultures, Avertissement No 16, 11 août 2023

Réseau d'avertissements phytosanitaires, RAP, réseau Grandes cultures, avertissement
VGOH : captures de papillons généralement en baisse. Le dépistage des masses d'oeufs et des jeunes larves est requis pour déterminer le besoin d'une intervention. Chrysomèle du haricot observée dans le soya. Puceron du soya : les populations sont faibles dans tous les sites, sauf pour un champ (Lanaudière). Maladies foliaires du soya en fin de saison.

 
VER-GRIS OCCIDENTAL DU HARICOT (VGOH) : LES CAPTURES DE PAPILLONS COMMENCENT À DIMINUER SUR PLUSIEURS SITES. DÉPISTEZ LES MASSES D'OEUFS ET LES JEUNES LARVES POUR SAVOIR SI UNE INTERVENTION EST JUSTIFIÉE
J. Saguez1, J. Breault2, V. Samson2, S. Brousseau-Trudel2, B. Duval2  
1. Chercheur (CÉROM); 2. Agronome (MAPAQ)
 
Au cours de la dernière semaine, bien que des augmentations aient été observées sur quelques sites, les captures de papillons ont commencé à diminuer dans une grande majorité des pièges (voir le tableau des captures). Cette année semble être une année record pour les captures de papillons mâles, puisque la moyenne provinciale dépasse celle des années précédentes.
 
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Toutefois, seulement quelques sites dépassent le seuil économique d’intervention pour le maïs grain utilisé en Amérique du Nord (5 % de plants infestés, qui est un seuil cumulatif basé sur les différentes semaines de dépistage). Les sites infestés se trouvent notamment en Mauricie et en Outaouais. Le dépistage des masses d’œufs et des jeunes larves est encore de mise pour les deux prochaines semaines dans les champs de maïs à risque, puisque les papillons sont actifs et pondent pendant quelques semaines. Les masses d’œufs sont pondues aléatoirement dans les champs. Il est donc important de dépister les masses d’œufs et les jeunes larves à plusieurs endroits dans le champ. Plusieurs producteurs et conseillers se posent la question s’ils doivent intervenir et quand.

Voici quelques éléments à considérer pour la prise de décision :
 
  • Si le champ se trouve sous le seuil économique d’intervention, il n’est pas recommandé d’intervenir, car un traitement insecticide ne serait pas rentable.
  • Les hybrides de maïs ayant le gène Bt Viptera (Vip3A) ne nécessitent pas de traitement insecticide. En effet, les jeunes larves vont s’intoxiquer en s’alimentant du pollen ou de tissus végétaux, peu de temps après l’éclosion. Il est toutefois possible d’observer des masses d’œufs et de jeunes larves sur certains plants, puisque les sacs de semences contiennent généralement un refuge dans le sac, c’est-à-dire des grains qui ne contiennent pas le gène Bt Vip3A. Il n’est pas nécessaire de faire un traitement insecticide, même en cas de niveaux élevés de masses d’œufs.
  • Les ennemis naturels (coccinelles, punaises, trichogrammes, etc.) contribuent à contrôler les populations de VGOH. Il convient d’éviter de traiter s’ils sont nombreux. Dans plusieurs États américains, en présence d’ennemis naturels, le seuil économique d’intervention recommandé passe alors de 5 à 8 % de plants infestés.
  • Si le seuil cumulatif de 5 % de plants infestés est atteint et que les ennemis naturels sont peu présents, un traitement insecticide est envisageable si celui-ci peut être fait dans la fenêtre d’intervention optimale (voir ci-dessous).

Un traitement insecticide devrait cibler les larves entre l’éclosion des œufs et l’entrée des jeunes larves dans les épis. Cette fenêtre d’intervention est relativement courte. Avant d’intervenir avec un insecticide, il faut donc observer la couleur des masses d’œufs pour savoir s’ils sont prêts à éclore, et observer si de jeunes larves se déplacent sur les plants. Si des larves sont entrées dans les épis au moment du traitement insecticide, elles ne seront probablement pas exposées à l’insecticide et ne mourront pas. Pour connaître la liste des produits homologués et disponibles, consultez le site Web SAgE pesticides.

Si vous envisagez un traitement insecticide, évaluez également les coûts versus les bénéfices. L’utilisation d’insecticides nécessite de la machinerie adaptée (pulvérisateur ou hélicoptère). Le passage de la machinerie dans les champs peut aussi endommager des plants. Par ailleurs, en général, les larves font peu de dommages aux épis, ce qui cause peu de pertes de rendement réelles.

Dans tous les cas, si une méthode de lutte est utilisée, il conviendra d’effectuer une évaluation des dommages quelques jours avant la récolte pour déterminer si cette intervention a été efficace et savoir qu’elle stratégie adopter l’an prochain.


OBSERVATION DE LA CHRYSOMÈLE DU HARICOT DANS DES CHAMPS DE SOYA
Y. Faucher1, J. Breault1, S. Brousseau-Trudel1, J. Saguez2
1. Agronome (MAPAQ); 2. Chercheur (CÉROM)

On observe la présence de la chrysomèle du haricot provenant de la génération issue des œufs pondus de la mi-juin à la fin juin dans les champs de soya. Au cours des prochaines semaines, ces adultes hivernant vont se nourrir du feuillage et des gousses. Pour les 14 sites suivis dans le cadre du RAP et répartis dans Lanaudière (1), en Montérégie-Est (5) et en Montérégie-Ouest (8), les résultats de dépistage montrent que les populations de chrysomèles (0,5 à 2,1 individus par coup de filet) sont faibles pour le moment. De plus, aucune gousse endommagée n’a été observée dans ces champs. Cependant, malgré une faible moyenne du nombre de chrysomèles, certains champs dépistés ont démontré des zones avec des populations plus élevées. Le suivi des populations et des dommages est donc recommandé dans ces champs ainsi que dans les champs ayant un historique de présence de chrysomèle du haricot.
 

Chrysomèles du haricot adultes

LEDP (MAPAQ)


Bien que la chrysomèle du haricot cause de la défoliation, la problématique est principalement liée aux dommages aux gousses. Durant les stades R4 à R6 (R5 étant le stade le plus vulnérable), les chrysomèles du haricot peuvent grignoter la surface des gousses, ce qui laisse paraître la fine membrane blanche recouvrant les grains. Ces grignotements peuvent infliger des dommages directs aux grains ou encore les exposer à l’humidité, ce qui peut occasionner des grains flétris, tachés ou moisis (voir photos ci-dessous). Ces blessures sont aussi des portes d’entrée pour les maladies (bactéries, champignons, virus).
 
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Dommages aux gousses causés par la chrysomèle du haricot

Sébastien Boquel (CÉROM)

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Baisse de la qualité du grain causée par la chrysomèle du haricot

Sébastien Boquel (CÉROM)


L’évaluation des dommages aux gousses et du nombre de gousses coupées se fait sur 2 à 4 plants à 5 stations réparties de manière aléatoire dans le champ, pour un total de 10 à 20 plants. Le pourcentage moyen de gousses endommagées est déterminé en faisant le ratio du nombre de gousses coupées et/ou présentant des dommages par rapport au nombre de gousses totales sur les plants.

Au Québec, aucun seuil économique d’intervention n’a été validé. Dans le cas particulier de la chrysomèle du haricot, l'Université Purdue propose un tableau d’intervention en fonction des dommages aux gousses, du nombre de chrysomèles actives dans le champ et de la maturité des plants :
 
Seuils d’intervention en fonction des dommages aux gousses, du nombre de chrysomèles actives
dans le champ et de la maturité des gousses entre R5 et R7
Image Agri-Réseau
 
Pour en savoir plus sur la chrysomèle du haricot et son dépistage, consultez la fiche technique La chrysomèle du haricot dans le soya et la vidéo : La chrysomèle du haricot : biologie, dépistage et stratégies d’intervention.
 

PUCERON DU SOYA : LES POPULATIONS DEMEURENT FAIBLES DANS TOUS LES SITES DÉPISTÉS, SAUF POUR UN CHAMP DE LANAUDIÈRE
J. Breault1, V. Samson1, B. Duval1, S. Brousseau-Trudel1, J. Saguez2
1. Agronome (MAPAQ); 2. Chercheur (CÉROM)

Du 7 au 9 août, les pucerons du soya étaient présents dans 95 % des sites dépistés dans le cadre du sous-réseau Grandes cultures du RAP. La densité moyenne provinciale de pucerons du soya par plant est passée de 8,3 à 12,6. Les populations sont soit stables ou en légère augmentation pour la plupart des sites. Toutefois, les populations sont en diminution dans 15 % des sites. C’est le cas, entre autres, pour les sites de Saint-Robert (Montérégie-Est) et de Saint-Rémi (Montérégie-Ouest) où les populations les plus élevées (158 et 83 pucerons/plant) ont été observées au cours des dernières semaines. Le soya dans ces deux champs est au stade R5.

À ce jour, aucun des sites dépistés dans le cadre du RAP n’a atteint le seuil d’alerte de 250 pucerons par plant. Les ennemis naturels sont présents dans 82 % des champs dépistés. Selon les régions, le stade phénologique du soya varie de R1 à R6.  Lors de fortes infestations, la culture présente des risques de dommages jusqu’au stade R5.
 
Image Agri-Réseau

Selon les informations reçues de collaborateurs externes au RAP, la population du champ situé à Lavaltrie (Lanaudière) est descendue en-dessous du seuil d’alerte; on comptait 255 pucerons par plant en date du 28 juillet, puis 212 pucerons par plant en date du 4 août et 221 pucerons par plant en date du 10 août. Les ennemis naturels sont toujours présents en grand nombre et aucun traitement insecticide foliaire n’a été effectué dans ce champ dont le soya est au stade R5. Rappelons que l’atteinte du seuil d’alerte signifie que les dépistages doivent être faits tous les 3 jours, plutôt que de façon hebdomadaire. Ceci permet de suivre l’évolution des populations de pucerons afin de déterminer s’il est nécessaire d’intervenir ou pas, et ce, en considérant divers éléments importants pour la prise de cette décision.

Pour plus d’information :
 

MALADIES FOLIAIRES DU SOYA EN FIN DE SAISON
J. Breault1 V. Samson1 et B. Duval1
1. Agronome (MAPAQ)

 
Les symptômes de certaines maladies foliaires, telles que la tache brune, le mildiou et la brûlure bactérienne sont observées actuellement dans certains champs de soya. Bien que ces maladies causent rarement des pertes de rendements, il est utile de bien les diagnostiquer. La fiche technique Les maladies foliaires du soya en fin de saison pourra vous aider à mieux les identifier. Celle-ci présente les maladies les plus fréquemment observées au Québec à cette période de l’été, ainsi que quelques maladies moins communes, mais à surveiller. En cas de doute, n’hésitez pas à communiquer avec votre conseiller agricole et/ou envoyer des plants au Laboratoire d’expertise et de diagnostic en phytoprotection du MAPAQ. Pour plus d’information sur le syndrome de la mort subite, consultez l’avertissement N° 13 du 21 juillet 2023.
 
 
Toute intervention envers un ennemi des cultures doit être précédée d’un dépistage et de l’analyse des différentes stratégies d’intervention applicables (prévention et bonnes pratiques, lutte biologique, physique et chimique). Le Réseau d’avertissements phytosanitaires (RAP) préconise la gestion intégrée des ennemis des cultures et la réduction des pesticides et de leurs risques.
 
 

Pour des renseignements complémentaires, vous pouvez contacter l’avertisseure du sous-réseau Grandes cultures ou le secrétariat du RAP. Édition: Marianne St-Laurent, agr., M. Sc. et Lise Bélanger (MAPAQ). La reproduction de ce document ou de l’une de ses parties est autorisée à condition d'en mentionner la source. Toute utilisation à des fins commerciales ou publicitaires est cependant strictement interdite.
 
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Organisation : Ministère de l'Agriculture, des Pêcheries et de l'Alimentation (MAPAQ)
Auteur(s) : RAP - Grandes cultures
Date de publication : 11 août 2023

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