
Pluie abondante dans certains secteurs. Application d'herbicides au stade floraison du soya : précautions à prendre. Charançon de la silique : abondances élevées en Abitibi-Témiscamingue. Pourriture à sclérotes du soya : risques faibles pour l'instant. Fusariose de l’épi : risques variables selon la région et le stade phénologique.
PLUIE ABONDANTE DANS CERTAINS SECTEURS
M. St-Laurent1, H. Brassard1, S. Boquel2 et J. Saguez2
1. Agronome (MAPAQ) 2. Chercheur (CÉROM)
M. St-Laurent1, H. Brassard1, S. Boquel2 et J. Saguez2
1. Agronome (MAPAQ) 2. Chercheur (CÉROM)
Dans les différentes régions du Québec, les nombreuses précipitations sous forme d’averses et d’orages s’enchaînent sans répit depuis plusieurs jours, avec des accumulations dépassant les 150 mm dans certains secteurs. Ces accumulations créent parfois des dommages à la culture. L’eau qui stagne dans certains champs augmente, entre autres, les risques de maladies racinaires. Le dépistage est important dans les champs affectés afin de déceler les maladies et pourritures racinaires, de même que le lessivage potentiel d’éléments nutritifs. Ainsi, les possibles pertes de qualité ou de rendement dans les cultures pourront être mieux considérées. Les pluies abondantes et l’humidité dans le sol pourraient aussi affecter les populations de certains insectes ravageurs. Le RAP Grandes cultures continue de suivre la situation. En cas de problématique phytosanitaire, n’hésitez pas à contacter votre conseiller régional du MAPAQ et le RAP Grandes cultures.
APPLICATION D’HERBICIDES AU STADE FLORAISON DU SOYA : PRÉCAUTIONS À PRENDRE
S. Mathieu1, Brigitte Duval1 et Véronique Samson1
1. Agronome (MAPAQ)
1. Agronome (MAPAQ)
Avec la progression des cas de mauvaises herbes résistantes aux herbicides (voir le dernier bilan), les variétés de soya contenant des traits de tolérance aux herbicides permettent d’élargir les options de désherbage. Cependant, à ce moment-ci de la saison, la vigilance est de mise concernant le stade de croissance du soya. Selon les régions, certains champs approchent le stade de la floraison. Des dommages à la culture pourraient survenir dans le cas où des herbicides ne sont pas utilisés selon les stades recommandés à l’étiquette.
Alors que le glyphosate peut généralement être appliqué jusqu’à la fin de la floraison (s’en assurer si une marque générique est utilisée), certains produits peuvent être appliqués seulement au début de la floraison et d’autres, au stade végétatif. Le tableau ci-dessous présente le stade maximal d’application pour quelques produits. Ce tableau ne constitue pas une recommandation. Toujours valider au niveau des étiquettes des produits.
Normalement, la floraison du soya (R1 à R3) se déroule sur une période de 3 à 5 semaines, selon la date de semis, le cultivar, l’environnement et les conditions météo. En moyenne, il faut environ 3 jours pour passer du stade R1 (début de la floraison) à R2 (pleine floraison), et 10 jours pour passer du stade R2 (pleine floraison) au début du stade R3. Le stade R3 (premières gousses) correspond à l’apparition d’au moins une gousse mesurant 5 mm (3/16 po) à l’un des quatre nœuds supérieurs de la tige principale, portant chacun une feuille complètement développée.
Stade maximal pour l’application d’herbicides sur des variétés de soya tolérantes à différents herbicides (liste non exhaustive)
Noms commerciaux | Matières actives | Stade maximal d'application pour le soya ayant les technologies pour tolérer les herbicides suivants | IRS1 | IRE1 |
ENGENIA ou XTENDIMAX | Dicamba | Stade R1 (début floraison) | 103 | 16 |
ENLIST ONE | 2,4-D (sel de choline) | Stade R2 (pleine floraison) | 252 | 7 |
ENLIST DUO | 2,4-D (sel de choline) / glyphosate (sels d’amine) | Stade R2 (pleine floraison) | 272 | 8 |
Produits à base de glyphosate | Glyphosate | Fin de la floraison | 382 | 42 |
LIBERTY 200SN | Glufosinate d’ammonium | Stade R1 (début floraison) | 38 | 1 |
2. Indices calculés pour le ROUNDUP WEATHERMAX. La valeur des indices est variable selon les formulations à base de glyphosate.
En plus du stade du soya, le stade des mauvaises herbes et la dose prescrite doivent être respectés, sans quoi le traitement peut s’avérer inutile, contribuant ainsi à augmenter la charge sur la santé et sur l’environnement.
Assurez-vous de respecter le délai avant la récolte et de limiter les risques de dérive dans les champs voisins. Pour en savoir davantage sur les conditions propices à la dérive, consultez les documents La dérive des pesticides causée par les inversions de température et La dérive des pesticides : prudence et solutions.
Des applications d’herbicides sur des cultures non tolérantes surviennent chaque saison, malgré les précautions. Pour les éviter, il est recommandé de tenir un registre précis des technologies de semences utilisées dans chaque champ. |
CHARANÇON DE LA SILIQUE : ABONDANCES ÉLEVÉES EN ABITIBI-TÉMISCAMINGUE
S. Boquel1, D. Froment2, H. Brassard2 et V. Samson2
1. Chercheur (CÉROM) 2. Agronome (MAPAQ)
S. Boquel1, D. Froment2, H. Brassard2 et V. Samson2
1. Chercheur (CÉROM) 2. Agronome (MAPAQ)
Les récentes données de dépistage du RAP Grandes cultures dans le canola montrent des populations de charançons de la silique qui atteignent le seuil d’intervention économique de 20 à 40 adultes par 10 coups de filet fauchoir dans 3 sites en Abitibi-Témiscamingue (20 à 33 adultes par 10 coups de filet). La surveillance dans cette région est donc fortement recommandée, particulièrement lorsque le stade sensible de 10-20 % de floraison du canola sera atteint. C’est à ce stade qu’il est possible de déterminer si le nombre de charançons capturés justifie un traitement insecticide. Contrairement aux trois dernières années, les populations en Chaudière-Appalaches sont faibles (dépistage réalisé à deux des trois sites suivis; 5,4 et 11,6 adultes par 10 coups de filet).
Le dépistage de ce ravageur se fait une fois par semaine à l’aide d’un filet fauchoir à 5 stations réparties aléatoirement dans le champ dès l’apparition des premiers boutons floraux (BBCH 50) jusqu’à la fin de la floraison (BBCH 69). Actuellement, peu de sites pour ce ravageur ont été dépistés, plusieurs champs n’ayant pas encore atteint le stade d’apparition des boutons floraux. Les champs semés plus tardivement seront à surveiller dans les prochaines semaines. Le dépistage doit être réalisé champ par champ, car la situation peut varier énormément d'un champ à l'autre sur une même entreprise.
Le charançon de la silique peut être contrôlé par des guêpes parasitoïdes. Ces ennemis naturels se retrouvent dans toute la province et leur présence peut contribuer à limiter les populations. Il est donc important de s’assurer que l’utilisation d’insecticides est réellement justifiée pour ne pas éliminer inutilement ces parasitoïdes ainsi que les autres ennemis naturels.
Important : un traitement insecticide contre le charançon de la silique doit être envisagé uniquement en dernier recours. Dans ce cas, l’insecticide doit être appliqué lorsque le canola est au stade 10-20 % de floraison (BBCH 61 - 62) et en présence de charançons adultes. Une intervention plus tôt est inefficace, car de nouveaux individus pourraient pondre au stade critique. Un traitement plus tardif ne permettra pas d’atteindre les larves se développant à l’intérieur des siliques. Si les captures à l’aide du filet sont limitées à une zone particulière du champ, il est possible de faire des traitements localisés. Pour connaître les produits insecticides homologués et les conditions d’application, consultez SAgE pesticides. Ces produits sont efficaces contre les adultes seulement et une majorité de ceux-ci ne peuvent être appliqués qu’une seule fois dans la saison. Il est toujours important de se référer aux étiquettes des produits.
Pour plus d’information, consultez la fiche technique Le charançon de la silique, le bulletin d’information Bilan des ravageurs du canola de 2017 à 2024 ou encore le Guide des ravageurs et des ennemis naturels du canola au Québec.
Le dépistage de ce ravageur se fait une fois par semaine à l’aide d’un filet fauchoir à 5 stations réparties aléatoirement dans le champ dès l’apparition des premiers boutons floraux (BBCH 50) jusqu’à la fin de la floraison (BBCH 69). Actuellement, peu de sites pour ce ravageur ont été dépistés, plusieurs champs n’ayant pas encore atteint le stade d’apparition des boutons floraux. Les champs semés plus tardivement seront à surveiller dans les prochaines semaines. Le dépistage doit être réalisé champ par champ, car la situation peut varier énormément d'un champ à l'autre sur une même entreprise.
Le charançon de la silique peut être contrôlé par des guêpes parasitoïdes. Ces ennemis naturels se retrouvent dans toute la province et leur présence peut contribuer à limiter les populations. Il est donc important de s’assurer que l’utilisation d’insecticides est réellement justifiée pour ne pas éliminer inutilement ces parasitoïdes ainsi que les autres ennemis naturels.
Important : un traitement insecticide contre le charançon de la silique doit être envisagé uniquement en dernier recours. Dans ce cas, l’insecticide doit être appliqué lorsque le canola est au stade 10-20 % de floraison (BBCH 61 - 62) et en présence de charançons adultes. Une intervention plus tôt est inefficace, car de nouveaux individus pourraient pondre au stade critique. Un traitement plus tardif ne permettra pas d’atteindre les larves se développant à l’intérieur des siliques. Si les captures à l’aide du filet sont limitées à une zone particulière du champ, il est possible de faire des traitements localisés. Pour connaître les produits insecticides homologués et les conditions d’application, consultez SAgE pesticides. Ces produits sont efficaces contre les adultes seulement et une majorité de ceux-ci ne peuvent être appliqués qu’une seule fois dans la saison. Il est toujours important de se référer aux étiquettes des produits.
Pour plus d’information, consultez la fiche technique Le charançon de la silique, le bulletin d’information Bilan des ravageurs du canola de 2017 à 2024 ou encore le Guide des ravageurs et des ennemis naturels du canola au Québec.
POURRITURE À SCLÉROTES DU SOYA : RISQUES FAIBLES POUR L’INSTANT
T. Copley1, B. Duval2 et V. Samson2
1. Chercheuse (CÉROM), 2. Agronome (MAPAQ)
Les spores de la pourriture à sclérotes infectent les plants de soya par l’intermédiaire des fleurs sénescentes. Dans la majorité des régions et des champs, le soya n’est pas encore en floraison, ce qui limite actuellement le risque d’infection.
Dans le cadre du RAP Grandes cultures et des projets de recherche du Centre de recherche sur les grains (CÉROM), des sclérotes ont été enterrés dans 35 champs de soya dans plusieurs régions du Québec afin de surveiller l’apparition des apothécies. À ce jour, aucune apothécie n’a été observée. Selon les modèles prévisionnels, les risques d’apparition d’apothécies demeurent faibles dans la majorité des régions et devraient le rester jusqu’au 6 juillet.
FUSARIOSE DE L’ÉPI : RISQUES VARIABLES SELON LA RÉGION ET LE STADE PHÉNOLOGIQUE
T. Copley1, B. Duval2 et V. Samson2
1. Chercheuse (CÉROM), 2. Agronome (MAPAQ)
1. Chercheuse (CÉROM), 2. Agronome (MAPAQ)
Les céréales de printemps sont au début de l’épiaison, et même en floraison dans certaines régions, ce qui marque l’arrivée de la période critique pour l’infection par la fusariose de l’épi. L’infection par Fusarium est fortement influencée par les conditions climatiques, notamment les précipitations, l’humidité et la température de l’air. Selon les cartes prévisionnelles, certains champs pourraient être à risque au cours des prochains jours si les cultures sont au stade floraison. Un suivi des champs est donc recommandé dans ces cas.
Pour plus d’information sur l’interprétation des cartes prévisionnelles, consultez l'avertissement N°7 du 6 juin 2025.
Toute intervention envers un ennemi des cultures doit être précédée d’un dépistage et de l’analyse des différentes stratégies d’intervention applicables (prévention et bonnes pratiques, lutte biologique, physique et chimique). Le Réseau d’avertissements phytosanitaires (RAP) préconise la gestion intégrée des ennemis des cultures et la réduction des pesticides et de leurs risques. |
Pour des renseignements complémentaires, vous pouvez contacter le secrétariat du RAP. Édition : Marianne St-Laurent, agr., M. Sc. et Cindy Ouellet (MAPAQ). La reproduction de ce document ou de l’une de ses parties est autorisée à condition d'en mentionner la source. Toute utilisation à des fins commerciales ou publicitaires est cependant strictement interdite.
