
Chrysomèle du haricot dans le soya : faibles populations et peu de dommages aux gousses. Altise à tête rouge : signalement de dommages dans le trèfle et la luzerne. Le nettoyage des batteuses : un véritable outil de lutte contre les mauvaises herbes.
CHRYSOMÈLE DU HARICOT DANS LE SOYA : FAIBLES POPULATIONS ET PEU DE DOMMAGES AUX GOUSSES
Publication originale (2023) : S. Boquel1, V. Samson2 et M.-É. Cuerrier2
Révision 2025 : S. Boquel1, J. Breault2 et V. Samson2
Révision 2025 : S. Boquel1, J. Breault2 et V. Samson2
1. Chercheur (CÉROM); 2. Agronome (MAPAQ)
Comme les deux dernières années, les résultats de dépistage de la chrysomèle du haricot réalisé dans des champs de soya de la Montérégie-Est et Ouest, du Centre-du-Québec et de la Chaudière-Appalaches montrent de faibles populations du ravageur et peu de dommages aux gousses. Les populations de chrysomèles varient de 0 à 2,3 individus par coup de filet dans les champs suivis récemment. Les dommages aux gousses (photo 1) sont également faibles (< 3,5 %) avec un site à 6,7 %. Les valeurs maximales ont été atteintes en Montérégie, aux sites de Saint-Urbain-Premier (1,4 individu par coup de filet; 6,7 % de gousses endommagées) et de Saint-Denis-sur-Richelieu (2,3 individus par coup de filet; 1,5 % de défoliation). Ces valeurs restent toutefois en dessous des seuils d’intervention proposés par l’Université de Purdue (voir le tableau ci-dessous). Le suivi de l’évolution des populations et des gousses endommagées est tout de même suggéré dans les champs de ces deux secteurs.
Seuils d'intervention en fonction des dommages aux gousses, du nombre de chrysomèles actives dans le champ et de la maturité des gousses entre les stades R5 et R7 du soya
| Nombre moyen de chrysomèles du haricot par coup de filet dans du soya semé aux 30 pouces (7 pouces)* | |||
| Dommages aux gousses | Moins de 4 (3) | 4 (3) à 7 (5) | Plus de 7 (5) |
| 0 à 8 % | Interrompre le dépistage | Dépister à nouveau 5 jours plus tard | Intervenir (préventif) si les gousses sont encore vertes |
| 8 à 12 % | Dépister à nouveau 5 jours plus tard | Intervenir si les gousses sont encore vertes | Intervenir si les gousses sont vertes à jaunes |
| Plus de 12 % | Intervenir si les gousses sont encore vertes et que les chrysomèles sont présentes | Intervenir à moins que les gousses soient complètement sèches | Intervenir à moins que les gousses soient complètement sèches |
La période à risque (R5 à R7) ainsi que celle du dépistage arrivent bientôt à leur fin : une fois les gousses jaunies, elles deviennent peu attrayantes pour la chrysomèle et sont ainsi moins susceptibles d'être endommagées. Consultez le document suivant pour de l’information détaillée sur les stades du soya.
Pour en savoir plus sur la chrysomèle du haricot et son dépistage, consultez la fiche technique La chrysomèle du haricot dans le soya ou encore la vidéo La chrysomèle du haricot : biologie, dépistage et stratégies d’intervention.
ALTISE À TÊTE ROUGE : SIGNALEMENT DE DOMMAGES DANS LE TRÈFLE ET LA LUZERNE
A. Akpakouma2, Julie Breault2 et J. Saguez1
1. Chercheur (CÉROM); 2. Agronome (MAPAQ)
Des signalements de dommages d’altise à tête rouge dans le trèfle rouge et la luzerne ont été rapportés en Montérégie-Est. Il s’agit d’un champ de prairie en implantation et les dommages ont été constatés dans la semaine du 8 août, environ un mois après la première coupe. La hauteur des plants était autour de 15 cm. L’insecte a également été observé dans d’autres champs, mais sans dommages considérables.
L'altise à tête rouge est un insecte polyphage qui s’attaque à plus de 40 espèces de plantes cultivées et non cultivées. Normalement, la luzerne et le trèfle sont des hôtes secondaires de cet insecte qui s’attaque principalement à des cultures comme la pomme de terre, la fraise et la canneberge, entre autres. L’altise peut également être observée dans d’autres grandes cultures telles que le soya et le maïs. L’insecte cause de petits trous traversant dans les feuilles, ce qui entraîne la défoliation des plantes.
Il est difficile d’identifier avec précision les raisons pouvant expliquer cette attaque. En effet, environ 10 jours après l’observation des dommages, un suivi subséquent a démontré que la population d’altises à tête rouge était moindre. Ces dernières se trouvaient principalement dans les fleurs du trèfle.
Il n’y a pas de méthode de dépistage ni de seuil d’intervention dans la luzerne et le trèfle.
Pour plus d’information, vous pouvez consulter la fiche technique Altise à tête rouge.
LE NETTOYAGE DES BATTEUSES : UN VÉRITABLE OUTIL DE LUTTE CONTRE LES MAUVAISES HERBES
S. Flores-Mejia1, S. Mathieu2 et V. Samson2
1. Chercheuse (CÉROM); 2. Agronome (MAPAQ)
D’ailleurs, dans le cadre d'un projet mené au Québec visant à nettoyer une batteuse usagée, ces espèces étaient parmi les 10 espèces les plus retrouvées. Un total de 34 kg de déchets a été collecté à la suite d'un nettoyage, incluant 4 175 graines viables de mauvaises herbes, dont une semence de chénopode blanc résistant aux herbicides du groupe 5. Les résultats complets du projet sont présentés dans Le nettoyage d'une batteuse, c'est important!

Quantité de résidus collectés et de graines viables de mauvaises herbes selon la partie de la batteuse après deux cycles de germination
Source : Le nettoyage d'une batteuse, c'est important!
Considérant que la dispersion des graines des mauvaises herbes et la création des nouveaux foyers peuvent avoir des conséquences significatives pour les producteurs, spécialement si les espèces ont de la résistance aux herbicides, il est conseillé d’adopter certaines pratiques préventives comme :
Pour plus d'information, consulter les fiches Nettoyage de la moissonneuse-batteuse-Biosécurité dans les grains et Nettoyage rapide d'une moissonneuse-batteuse entre les champs et biosécurité en 3 points.

Le nettoyage de la batteuse (à gauche) permet de minimiser le risque de création des nouveaux foyers des mauvaises herbes, incluant le maïs volontaire (à droite)
Sources : Sandra Flores-Mejia (CÉROM)
S. Flores-Mejia1, S. Mathieu2 et V. Samson2
1. Chercheuse (CÉROM); 2. Agronome (MAPAQ)
En grandes cultures, la batteuse est l’un des équipements les plus à risque de propager des mauvaises herbes, en particulier celles qui conservent leurs graines tardivement, comme les amarantes, les chénopodes et la petite herbe à poux.
D’ailleurs, dans le cadre d'un projet mené au Québec visant à nettoyer une batteuse usagée, ces espèces étaient parmi les 10 espèces les plus retrouvées. Un total de 34 kg de déchets a été collecté à la suite d'un nettoyage, incluant 4 175 graines viables de mauvaises herbes, dont une semence de chénopode blanc résistant aux herbicides du groupe 5. Les résultats complets du projet sont présentés dans Le nettoyage d'une batteuse, c'est important!

Quantité de résidus collectés et de graines viables de mauvaises herbes selon la partie de la batteuse après deux cycles de germination
Source : Le nettoyage d'une batteuse, c'est important!
Considérant que la dispersion des graines des mauvaises herbes et la création des nouveaux foyers peuvent avoir des conséquences significatives pour les producteurs, spécialement si les espèces ont de la résistance aux herbicides, il est conseillé d’adopter certaines pratiques préventives comme :
- Éliminer les mauvaises herbes ayant produit des graines matures avant la récolte;
- Commencer à récolter dans les champs les plus propres;
- Nettoyer complètement la batteuse lors de l'achat d'une batteuse usagée et entre chaque saison de culture;
- Nettoyer la batteuse avant toute utilisation dans des champs appartenant à différents producteurs.
Si le temps manque, effectuer au minimum un nettoyage rapide de la batteuse avant de quitter un champ contaminé.
Pour plus d'information, consulter les fiches Nettoyage de la moissonneuse-batteuse-Biosécurité dans les grains et Nettoyage rapide d'une moissonneuse-batteuse entre les champs et biosécurité en 3 points.

Le nettoyage de la batteuse (à gauche) permet de minimiser le risque de création des nouveaux foyers des mauvaises herbes, incluant le maïs volontaire (à droite)
Sources : Sandra Flores-Mejia (CÉROM)
| Toute intervention envers un ennemi des cultures doit être précédée d’un dépistage et de l’analyse des différentes stratégies d’intervention applicables (prévention et bonnes pratiques, lutte biologique, physique et chimique). Le Réseau d’avertissements phytosanitaires (RAP) préconise la gestion intégrée des ennemis des cultures et la réduction des pesticides et de leurs risques. |
Pour des renseignements complémentaires, vous pouvez contacter le secrétariat du RAP. Édition : Laurianne Pichette, agr.-phytopathologiste et Cindy Ouellet (MAPAQ). La reproduction de ce document ou de l’une de ses parties est autorisée à condition d'en mentionner la source. Toute utilisation à des fins commerciales ou publicitaires est cependant strictement interdite.




