La reconnaissance des acquis, un coup de pouce à la formation
1- Pour Gratien D’Amours, le président du Comité sectoriel de la main-d’œuvre, le Québec a encore beaucoup de progrès à faire en ce qui a trait à la formation de la relève.
2- Près d’une centaine d’intervenants en main-d’œuvre et en formation agricole ont participé à des séances de travail en table ronde. Ils souhaitent que l’UPA et le MAPAQ donnent une vision plus optimiste de l’agriculture pour attirer les jeunes et les inciter à se former.
COMITÉ SECTORIEL DE LA MAIN-D’OEUVRE
La reconnaissance des acquis, un coup de pouce à la formation
Marc-Alain Soucy
masoucy@laterre.ca
Selon Gratien D’Amours, le président du Comité sectoriel de la main-d’œuvre de la production agricole, la situation de la formation de la relève s’est grandement améliorée au Québec au cours des dernières années. Il a fait cette déclaration au cours du cinquième colloque annuel de l’organisme qui s’est tenu le 17 mars dernier, à l’Île Charron à Longueuil.
« En 1993, 18 % de la relève qui s’établissait en agriculture détenait une formation agricole. En 2000, ce chiffre est passé à 48 % », a-t-il déclaré à la centaine de producteurs et intervenants qui assistaient au colloque. Il a cependant poursuivi en rappelant qu’il ne faut pas s’asseoir sur nos lauriers, puisque les producteurs agricoles du Canada nos concurrents des États-Unis ont des niveaux de formation supérieurs. « Près de 8 % des agriculteurs québécois ont une formation universitaire, alors qu’au Canada ce pourcentage monte à 12 % et qu’il atteint les 20 % aux États-Unis », a-t-il fait remarquer.
Parmi les nombreux rapports présentés au cours de la journée, il faut citer celui d’Éduconseil qui a, entre autres, fait ressortir que les personnes issues de familles agricoles et qui aspirent à la relève sont les plus susceptibles de s’inscrirent à des cours en agriculture. Tout comme ceux qui ne sont pas issus du milieu agricole, elles ont beaucoup de chances de ne pas terminer leurs études si elles réalisent que la relève est impossible. Ces personnes ne veulent pas travailler comme salariées en agriculture parce qu’elles estiment que les salaires et les conditions de travail de ce secteur sont médiocres.
Ces données ont été recueillies au cours d’une enquête menée dans le cadre de la Politique d’intégration des jeunes en agriculture.
Les acquis
Gratien D’Amours s’est dit heureux des progrès que connaît le programme de reconnaissance des acquis au Québec. Il aura d’abord fallu convaincre le milieu que ce programme ne reconnaît pas n’importe quoi. Sonia Fradette, la responsable du dossier au ministère de l’Éducation, est venue dire aux participants qu’il faut leurrer personne. C’est, selon elle, une démarche très exigeante pour les élèves même si on réduit le temps nécessaire à leur formation. Il ne suffit donc pas d’avoir passé plusieurs années sur une ferme pour obtenir un diplôme. La reconnaissance des acquis n’est possible que parce qu’on a d’abord établi des exigences en terme d’acquisitions de compétence pour obtenir un diplôme, comme le GEEA par exemple, et que le candidat a démontré qu’il a acquis ces compétences dans le cadre de son travail. Souvent, ce dernier devra suivre des cours pour compléter la formation manquante pour obtenir son diplôme.
Marie Beaubien et Jean Fillion, conseillers en communications, ont clos les présentations de la journée en décrivant les principales embûches qui doivent être surmontées par le secteur agricole pour s’assurer d’une main-d’œuvre abondante et bien formée. Selon eux, le principal d’objectif du plan de communication du Comité sectoriel devrait être de valoriser l’agriculture auprès des jeunes et du grand public. Ils mettent en garde les agriculteurs contre le discours défaitiste qui circule actuellement et qui risque d’éloigner les jeunes de l’agriculture. Il faut également, selon eux, contacter les intervenants en formation et les informer des possibilités intéressantes qui sont offertes dans le secteur agricole. La profession agricole est encore trop souvent méconnue dans ce milieu.