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Votre trousse « Résistance des mauvaises herbes » pour 2024

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Mise à jour le 22 avril 2024

Ce billet a été rédigé par un groupe de travail composé de Brigitte Duval, Annie Marcoux, Stéphanie Mathieu, David Miville et Amélie Picard (MAPAQ), Sandra Flores-Mejia (CÉROM).

La résistance des mauvaises herbes aux herbicides est un phénomène bien présent au Québec. Si vous soupçonnez un cas de résistance dans vos champs, la première chose à faire est d’en confirmer le diagnostic. Rappelons que de vérifier la présence de mauvaises herbes résistantes aux herbicides afin d’éviter les arrosages inutiles, c’est utiliser les pesticides de façon responsable!
Comment procéder? Voici les étapes à suivre et les références utiles.

Est-ce qu’il s’agit bien d’un cas de résistance?

Avant de procéder à des tests pour détecter la résistance, il importe de vérifier si d’autres facteurs peuvent avoir nui au contrôle de la mauvaise herbe (traitement effectué au mauvais stade de croissance de la mauvaise herbe, conditions météo non favorables avant, pendant ou après l’application du produit, erreur de produit, herbicide non homologué contre la mauvaise herbe, défectuosité ou mauvais réglage de l’équipement de pulvérisation, etc.). L’élimination des facteurs mentionnés précédemment et la présence des éléments suivants renforcent l’hypothèse de la résistance :
 
  • Seule une espèce de mauvaise herbe a survécu au traitement.
  • Le patron de distribution de la mauvaise herbe est aléatoire ou concentré aux points d'entrée du champ.
  • Dans cette population de mauvaise herbe, le niveau de dommage dû à l’herbicide varie d’une plante à l’autre.
  • Le même problème a été observé au cours des dernières années dans ce champ lorsque des herbicides du même groupe ont été utilisés.
  • Des herbicides du même groupe ont été utilisés à répétition, année après année, dans ce champ.

Si un fort soupçon de résistance persiste, deux types de tests peuvent être réalisés, des tests moléculaires ou par aspersion d'herbicides (tests classiques). Un sommaire des informations sur chaque type de test est présenté dans le Tableau 1.

Tableau 1. Sommaire des informations sur les tests de résistance disponibles au Québec.
 
Informations Tests moléculaires Tests classiques
Espèces de mauvaises herbes et groupes d’herbicides Liste précise de mauvaises herbes et de groupes d’herbicides (cliquez ici).

Identification à l’espèce des amarantes (9 espèces) et des espèces de Brassica (canola, moutarde des oiseaux, moutarde des champs).
Toutes les espèces et toutes les matières actives.

Précisions : (1) la matière active à tester doit être homologuée pour la mauvaise herbe ciblée (l’espèce apparaît sur l’étiquette du produit); (2) selon l’étiquette, la matière active doit offrir un contrôle efficace (suppression) de la mauvaise herbe par elle-même et non en mélange avec d’autres matières actives.
Avantages Ces tests peuvent être réalisés dès le stade plantule de la mauvaise herbe.

Le délai de réponse est très rapide, ce qui permet de planifier ou d’ajuster la stratégie de désherbage à l’intérieur de la présente saison de culture.
Ces tests permettent de détecter tout type de résistance, même lorsqu’un test moléculaire n’est pas disponible.

Ces tests permettent de détecter des mutations ou mécanismes de résistance qui ne sont pas détectés par les tests moléculaires disponibles.
Inconvénients Disponibles seulement pour certaines espèces de mauvaises herbes et certains groupes d’herbicides.

Un test moléculaire est spécifique et détecte une seule mutation ou un seul mécanisme de résistance.
Un échantillon de graines matures des plantes soupçonnées d’être résistantes doit être prélevé au moment opportum, ce qui signifie que la mauvaise herbe doit encore être présente au champ.

Plusieurs semaines de travail sont nécessaires à la réalisation des tests classiques et les résultats sont habituellement disponibles au début du printemps suivant.
Méthode d’échantillonnage L’échantillon doit être composé d’une dizaine de feuilles (une feuille par plante) ou d’une dizaine de plantules complètes.

Les feuilles échantillonnées doivent être encore vertes et maintenues au frais.
L’échantillon est constitué de graines matures (les graines sont dures et se détachent facilement de la plante) et doit contenir au moins 1 000 graines, pour un volume d’environ 500 ml.

Les graines doivent être récoltées sur au moins 40 plantes ayant survécu au traitement et représentatives de la zone infestée.

Nettoyez l’échantillon le plus possible pour en retirer les débris végétaux.
Conservation et envoi de l’échantillon L’échantillon doit être conservé dans un sac de plastique, au frais.

Envoyez l’échantillon au LEDP par courrier rapide, avec une bouteille d’eau congelée (bien vissée) au besoin.
 
Les graines doivent être conservées dans un sac de papier, au sec et à température ambiante.

Envoyez l’échantillon au LEDP par courrier rapide au plus tard le 29 novembre 2024.
Coûts Test moléculaire pour la résistance : 80 $ par échantillon, peu importe le nombre de groupes d’herbicides testés.

L’identification des espèces de Brassica : 30 $ par échantillon.

Amarantes : l’identification visuelle ou moléculaire, ainsi que les tests moléculaires de résistance, sont gratuits en 2024.
80 $ par échantillon, peu importe le nombre de groupes d’herbicides testés.

Amarantes : les tests classiques sont gratuits en 2024.
 

Détection de la résistance aux herbicides

Le Laboratoire d’expertise et de diagnostic en phytoprotection (LEDP) du MAPAQ offre un service de détection moléculaire de la résistance des mauvaises herbes aux herbicides. Les tests moléculaires1 sont disponibles seulement pour certaines espèces de mauvaises herbes et certains groupes d’herbicides. Cliquez ici pour consulter la liste complète et à jour des tests moléculaires disponibles au LEDP. Par rapport aux tests classiques, les tests moléculaires comportent plusieurs avantages : (1) ces tests peuvent être effectués dès le stade plantule de la mauvaise herbe, donc dès le printemps; (2) le délai de réponse est très rapide. Cela permet de planifier ou d’ajuster votre stratégie de désherbage à l’intérieur de la présente saison de culture, alors que les tests classiques ne donnent des résultats que pour l’année de culture suivante.

Identification des mauvaises herbes

Le LEDP offre aussi le service de différenciation moléculaire des espèces de Brassica (canola, moutarde des oiseaux, moutarde des champs) et des espèces d’amarantes (9 espèces).

Envoi d’un échantillon

L’échantillon envoyé au LEDP doit être composé d’une dizaine de feuilles (une feuille par plante) ou d’une dizaine de plantules complètes (cliquez ici pour plus d’informations sur le prélèvement et l’envoi des échantillons). Il est important que les feuilles échantillonnées soient encore vertes et qu’elles soient maintenues au frais. Pour ce faire, les placer dans un sac de plastique et ensuite dans une glacière ou au réfrigérateur jusqu’à l’envoi par courrier rapide. S’il fait très chaud, ajouter une bouteille d’eau congelée (bien vissée) pour le transport. L’échantillon doit être envoyé rapidement au LEDP. Si l’échantillonnage est fait un vendredi, il doit être conservé au réfrigérateur et envoyé le lundi suivant. Une demande en ligne doit accompagner tous les échantillons envoyés au LEDP et peut être complétée en cliquant ici. Les coordonnées du LEDP sont indiquées sur le formulaire. Habituellement, les résultats sont envoyés dans un délai d’environ deux semaines.

Coûts

Les tests moléculaires sont offerts au coût de 80 $ par échantillon, peu importe le nombre de groupes d’herbicides testés pour l’échantillon. La différenciation des espèces de Brassica (canola, moutarde des oiseaux, moutarde des champs) est offerte au coût de 30 $ par échantillon. Dans le cas des amarantes, l’identification visuelle ou moléculaire ainsi que la détection de la résistance aux herbicides sont gratuites en 2024 (cliquez ici pour plus d’information). Pour plus d’informations sur les tests moléculaires du LEDP et les tarifs, cliquez ici

1 « Technologie sous licence d’Agriculture et Agroalimentaire Canada »
 


Les tests classiques sont effectués dans deux situations : (1) le test moléculaire n’est pas disponible pour l’espèce et/ou le groupe d’herbicide visé; (2) le test moléculaire ne détecte pas de résistance, mais d’autres mutations ou mécanismes de résistance sont possibles et ne sont pas détectés par le test moléculaire. Les mauvaises herbes développent de la résistance par différentes mutations génétiques ou autres mécanismes (ex. : surexpression d’un gène, résistance métabolique, etc.). Un test moléculaire est spécifique et détecte une seule mutation ou un seul mécanisme. Il est donc possible que certaines analyses moléculaires ne soient pas en mesure de détecter certains mécanismes ou mutations. Ainsi, malgré un résultat négatif du test moléculaire, la mauvaise herbe pourrait être résistante à l’herbicide.

Le test classique permet de détecter tout type de résistance puisqu’il consiste à faire pousser les mauvaises herbes à partir de graines matures et d’appliquer le ou les herbicides sur les plantules pour vérifier leur réaction au traitement. Contrairement à la croyance populaire, il est souvent difficile de faire pousser des graines de mauvaises herbes en laboratoire, car ceci nécessite de faire lever la dormance des graines. Plusieurs semaines de travail sont donc nécessaires à la réalisation des tests et les résultats sont habituellement envoyés au début du printemps suivant.

En ce qui concerne l’amarante tuberculée, il est utile de préciser que le diagnostic de résistance à l’atrazine et aux herbicides du groupe 27 n’est pas disponible avec la méthode moléculaire. Si ces résistances sont soupçonnées, il faut prévoir une récolte de graines matures à l’automne pour réaliser un test classique.

Pour les tests classiques, la matière active à tester doit être homologuée pour la mauvaise herbe ciblée (l’espèce apparaît sur l’étiquette du produit). De plus, selon l’étiquette, la matière active doit offrir par elle-même un contrôle efficace (suppression) de la mauvaise herbe et non en mélange avec d’autres matières actives.

Envoi d’un échantillon

Les échantillons de graines pour les tests classiques doivent être envoyés au LEDP, au plus tard le 29 novembre 2024. Les tests seront effectués au CÉROM à l’hiver 2025. Un échantillon pour le test classique est constitué de graines matures. Celles-ci doivent être récoltées sur au moins 40 plantes ayant survécu au traitement et représentatives de la zone infestée. Les graines matures sont dures et se détachent facilement de la plante. L’échantillon doit contenir au moins 1 000 graines, soit l’équivalent d’un contenant d’environ 500 ml. Les graines doivent être placées dans un sac de papier bien identifié et les débris végétaux doivent être éliminés le plus possible. Avant l’envoi au LEDP, le sac doit être conservé au sec, à température ambiante afin d’éviter la formation de moisissures. Pour les détails sur la méthode d’échantillonnage des graines et les particularités liées à certaines plantes (ex. : herbe à poux, morelle noire de l’Est), cliquez ici.

Coûts

Les tests classiques sont offerts au coût de 80 $ par échantillon, peu importe le nombre de groupes d’herbicides testés sur l’échantillon. Les tests classiques pour les amarantes sont offerts gratuitement en 2024 (cliquez ici pour plus d’information).

 


Informations importantes à envoyer avec l’échantillon

Peu importe le type de test réalisé, les compléments d’information suivants sont d’une grande importance pour fins d’identification et d’interprétation des résultats et doivent être ajoutés à la demande d’analyse :
 
  • Remarques : le ou les points GPS indiquant l’emplacement des mauvaises herbes. Cette information permet de retourner au besoin y récolter des graines matures plus tard en saison et de tracer un portrait de la résistance au Québec. Toute autre information jugée pertinente peut y être inscrite.
  • Historique : l’historique du champ pour les 5 dernières années, incluant les cultures et les traitements herbicides effectués.
  • Préciser : le nom de la mauvaise herbe et les groupes d’herbicides (et/ou matières actives) pour lesquels une résistance est soupçonnée.

Les résultats de détection de la résistance des mauvaises herbes aux herbicides sont compilés à des fins de statistiques provinciales (bilans annuels, portraits, etc.). La confidentialité des entreprises agricoles concernées est assurée en tout temps.


Mesures de biosécurité

Certaines entreprises agricoles sont aux prises avec un problème de mauvaises herbes résistantes qui résulte, non pas d’une mauvaise gestion des herbicides, mais d’une contamination des champs avec des graines de mauvaises herbes résistantes. Lors des visites au champ, des déplacements de machinerie, etc., il est donc important d’adopter les mesures de biosécurité qui s'imposent, telles que la protection des bottes et le nettoyage de la batteuse. Pour plus de détails à ce sujet, consultez la Trousse d’information sur la biosécurité dans le secteur des grains.

Pour en savoir plus

Les résultats à jour de la détection des mauvaises herbes résistantes au Québec sont disponibles sur la page Malherbologie du Réseau d’avertissements phytosanitaires.

Vous pouvez aussi visionner une vidéo de la Coordination services-conseils sur le dépistage des mauvaises herbes résistantes en cliquant ici. Pour visionner une vidéo détaillée de la série Resistance management school (en anglais) qui explique comment échantillonner les graines matures de différentes espèces de mauvaises herbes, cliquez ici. Vous pouvez également consulter le site web « Gérez la résistance maintenant », une plateforme créée par CropLife Canada pour aider à minimiser l’émergence de populations de mauvaises herbes, d’insectes et d’agents pathogènes résistants aux pesticides.

Le CÉROM propose une affiche qui regroupe plusieurs liens et codes QR vers les informations sur l’amarante tuberculée, ainsi qu’une nouvelle vidéo : « Biologie, dépistage et stratégies d’intervention contre l’amarante tuberculée ».

Vous souhaitez l’aide du LEDP pour identifier une mauvaise herbe? Envoyez quelques photos par courriel à l’adresse mauvaiseherbe@mapaq.gouv.qc.ca et une personne-ressource du LEDP vous répondra. Le service est gratuit.

La détection rapide de la résistance des mauvaises herbes sur le territoire québécois, grâce à la précieuse collaboration des conseillers et des producteurs, renforce la lutte contre celles-ci!





 
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Organisation : Ministère de l'Agriculture, des Pêcheries et de l'Alimentation (MAPAQ)
Collaborateur(s) : Annie Marcoux, Stéphanie Mathieu, David Miville et Amélie Picard (MAPAQ) et Sandra Flores-Mejia (CÉROM)
Date de publication : 13 juin 2019
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